jeudi 27 janvier 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la curiosité insistante de Tata

 Comme je le craignais, le retour à la maison, en revenant de chez Tata, n'avait pas été glorieux pour moi... Maman avait en effet croisé ma prof d'histoire-géo qui lui avait raconté qu'elle m'avait donné à écrire cent fois "Je ne dois pas bavarder en classe".

Mais, comme elle n'avait pas exigé que la punition soit signée par Maman, je m'étais bien gardée de divulguer l'information. D'autant plus que le soir même, Maman ayant une réunion de parents dans l'école de mes soeurs, j'avais pu faire mes cent lignes en douce dans ma chambre.
Hélas, la discussion maternelle avec l'enseignante se soldait, dans la tête de ma chère mère, par le sentiment que je lui avais caché quelque chose, que j'avais donc menti, et par la nécessité dans son raisonnement d'appliquer un sage principe qui est : une punition à l'école donne droit à une autre à la maison...
Cela n'avait pas tardé, et je m'étais retrouvée sur les genoux maternels peu de temps après mon retour. Dans mon malheur, j'avais au moins eu le "chance" d'être punie avant que mes soeurs ne rentrent à leur tour... Même si la nouvelle leur avait été annoncée lors du dîner ensuite.

Le lendemain, suite à une prolongation de l'absence de la prof de français, je n'avais à nouveau pas cours les deux dernières heures de la journée, et Maman, plutôt que de me laisser en permanence, avait préféré me signer un bon de sortie pour que j'aille faire mes devoirs chez Tata.


"Alors, ma pauvre Christine, ça s'est mal passé pour toi, hier soir..."



J'étais contente d'éviter deux heures de perm au collège, mais en même temps, cela me gênait de revoir Tata aussi vite... La veille, elle m'avait expédiée à la maison entre vraie compassion et gentille moquerie. Je refaisais le chemin dans le sens inverse, plutôt penaude...
J'étais bien décidée à éluder au maximum le sujet, à rester dans le flou, à prétexter du travail à faire plutôt qu'à papoter avec Tata.
Mais, elle m'avait préparé un goûter, avec un bol de chocolat chaud et une part de sa bonne tarte aux pommes, servis sur la petite table de sa terrasse, et je dus le manger, avec joie certes, mais à ses côtés, alors qu'elle profitait des rayons d'un soleil printanier agréable.
J'avais répondu à son "Ca va ?", par un  "Oui, Tata, ça va", embrayant de suite sur le devoir de français que je devais finir et la complimentant sur sa tarte, bref en cherchant à éviter le sujet qui lui brulait les lèvres...
Mais, elle ne tarda pas à l'aborder en étant affirmative : "Alors, ma pauvre Christine, ça s'est mal passé pour toi hier soir..."
J'ai piqué un fard, rougissant d'un coup, alors que mon petit coeur se mettait à accélérer très fort. Tata ne posait pas de question, elle était dans l'affirmation, et je me doutais que Maman avait dû lui raconter mes exploits.
"Euh, Maman t'a dit, euh ?", balbutiai-je. "Oh, juste l'essentiel", dit-elle, me questionnant : "Tu avais été punie pour bavardage et tu ne l'avais pas dit à ta mère, c'est ça ?"
 J'acquiesçai sans être loquace, me défendant en disant : "Oui, mais, tu sais, j'avais fait mes cent lignes comme la prof l'avait demandé".
Tata rétorqua : "Heureusement quand même, sinon cela aurait été pire. Mais, tu ne voulais pas t'en vanter à la maison, c'est çà, hein ?"
Je baissais la tête pour ne pas croiser le regard de Tata, et répondais juste en grommelant.
Elle insista : "Ne sois pas gênée comme ça, Christine. Je ne suis pas ta mère. A moi, tu peux le dire : tu ne voulais pas en parler, parce que tu savais que ta Maman ne plaisante pas avec la discipline en classe et tu savais ce qui t'attendait, n'est-ce pas ?"
Je ne pouvais pas dire le contraire.  J'avouai : "Oui, j'avais peur qu'elle me punisse en plus de l'avoir été au collège".
Elle sourit : "Sauf qu'au collège, tu as eu des lignes à faire, alors qu'à la maison, la punition n'est pas la même. Ma pauvre chérie, tu avais peur pour tes petites fesses, c'est bien cela, dis ?"
 "Oui, Tata, mais on peut parler d'autre chose ?", tentai-je de faire diversion.
Tata commenta : "Je comprends que cela te mette mal à l'aise, ma puce, mais tu vois que ce n'était pas la bonne solution de cacher tes bêtises. Une Maman ça arrive toujours à tout savoir, et au lieu d'être simplement fâchée si tu avais été franche, elle devait être très en colère que tu lui aies menti en plus..."
Le raisonnement de Tata était limpide et prenait des allures de sermon. J'étais gênée et j'en vais presque les larmes aux yeux. 
"Christine, quand même, tu devrais réfléchir avant de t'embarquer dans de telles cachoteries. Cela ne sert à rien. Tu l'as bien vu, hier. Ta Maman m'a dit qu'elle t'avait donné une bonne fessée déculottée et bien méritée. Tu sais, je ne la défends pas toujours, mais avoue que tu l'avais bien cherchée, non ?" ajouta-t-elle.
Je n'allais pas répondre oui quand même. Je restai silencieuse avec mon petit coeur qui était reparti à battre fort quand Tata avait précisé qu'elle savait que j'avais reçu la fessée.
Elle conclut : "J'espère que cela te fera réfléchir... J'avais bien senti hier soir que tu n'étais pas fière de rentrer... Ma pauvre Christine savait qu'une bonne fessée l'attendait. En tout cas, je suis sûre que tu vas bien faire tes devoirs ce soir pour ne pas fâcher à nouveau Maman..."
Et, elle avait un petit signe de la main qui tapotait ses genoux en disant : "Sinon, sinon..." qui m fit rougir à nouveau...

3 commentaires:

  1. Oh la la, elle chute dans mon estime, la Tata !^^ Connaissant ce qui est arrivé à sa nièce, pourquoi revient-elle là-dessus ? Pourquoi la tarauder de questions gênantes, lui ressasser une morale que Madame Spaak a déjà vigoureusement assénée, et que Christine s'est sans nul doute repassé en boucle dans sa petite tête depuis la veille ? Ne pourrait-elle pas passer à autre chose, et tout au contraire faire oublier à Christine ce qui vient de lui arriver ? A quoi bon faire revenir les larmes aux yeux de notre petite bavarde (enfin, bavarde en classe, mais plutôt coite quand il s'agit de reparler de sa récente fessée) qui a déjà bien assez souffert comme cela ?

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  2. La Tata, elle est d'abord curieuse, sa soeur a dû ne pas trop s'étendre sur le sujet lors de leur appel. Comme une routine chez Maman, mais pour Tata qui m'a vue partir après avoir montré mon angoisse, il y a une envie de savoir exactement ce qui s'est passé.
    Elle a aussi envie que je me confie à elle, qu'elle reste ma Tata préférée (même si elle est la seule), celle en qui j'ai confiance.
    Et, lorsque j'ai dit le fond de ma pensée et qu'elle me sent bien au bord des larmes, elle sera plus compatissante et me consolera.

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  3. Bonjour Christine,je pense que tata etant la cadette,n'a pas du recevoir beaucoup de fessées etant jeune et elle voudrait savoir par le recit de sa niéce "comment ca fait"c'est une petite curieuse meme si cela gene sa niece de lui raconter en detail;c'est pourquoi je crois que tata va essayer d'etre présente pour la prochaine punition de Christine?

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