mercredi 10 novembre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (16)

SUITE 15

19 h 10. Que fait-elle ? Maman n'est pas encore rentrée. En général, elle dépose les petites au cours avec un peu d'avance, vers 18 h 30, afin qu'elles se changent et soient bien à l'heure. Puis elle revient de suite. Elle aurait dû être là à 19 h, voire un peu avant.
Peut-être en a-t-elle profité pour faire une course ? Peut-être a-t-elle changé d'avis ?
Je me suis relevée et je fais les cent pas en pyjama dans ma chambre. Je déteste être dans l'incertitude. J'aime bien savoir tout, les surprises, ce n'est pas mon truc.
Je tourne et retourne, en me disant que Maman le fait peut-être exprès... Et que je suis en train de tomber dans le panneau, d'entrer dans son jeu. Car, c'est comme si j'étais pressée qu'elle revienne... C'est idiot à y bien réfléchir. Je ne vais quand même pas souhaiter recevoir ma fessée au plus vite...


19 h 20. Enfin, j'entends la porte d'entrée. Maman est revenue. Moi qui l'attendais, l'entendre me fait battre mon coeur plus vite...
Je guette son pas qui ne va pas manquer de retentir dans l'escalier.... Je l'imagine déjà...
Mais, non, elle ne monte pas encore. Je devine qu'elle range quelque chose, puis qu'elle met la table, j'entends les bruits familiers...
Je me demande quoi faire. Les minutes passent, les aiguilles tournent...
19 h 30 : j'en suis certaine, elle joue avec mes nerfs... "Christine, tu es prête ?" La voix de Maman retentit depuis le bas de l'escalier. Je ne sais quoi répondre. Pourquoi ne monte-t-elle pas ?
"Christine, tu m'entends ? As-tu fait ce que je t'ai demandé ?" lance-t-elle à nouveau du bas. Je me dois de répondre. Je bredouille : "Euh, oui, Maman, oui. Euh, j'ai rangé mes affaires et je suis en pyjama".
Je m'attends à un "Alors, j'arrive", mais Maman en a décidé autrement.
Elle réplique : "C'est bien ma chérie... Alors, qu'attends-tu pour descendre ? Viens me rejoindre au salon... Tu sais bien qu'il faut qu'on parle..."
La perspective ne me plaît guère, mais je n'ai pas le choix. Le salon, cela me rappelle trop la tannée reçue devant mes soeurs, le jour de l'arnaque au thermomètre...
J'imaginais que Maman viendrait me "parler" dans ma chambre... 

19 h 35, mieux valait ne pas la faire attendre. J'ai quitté ma chambre et suis descendue lentement. J'avais les jambes qui flageolaient et je me tenais aux rampes pour assurer mes pas. Etrange moment que celui-ci où je savais vers quoi j'avançais, que je marchais vers cette fessée qui m'attendait...


Arrivée au rez-de-chaussée, je me suis arrêtée juste avant d'entrer dans le salon. Je n'osais pas, je n'osais plus... 
J'ai avancé la tête pour regarder si Maman était bien là. Elle était plus que là, elle était exactement où je le craignais. Sur le canapé, à la même place que l'autre fois...
Je la voyais de profil, le visage fermé, les lèvres pincés, et sa main droite pianotait sur le coussin du canapé, comme pour se délier les doigts, et montrer son impatience croissante.


 Je ne pouvais plus reculer... Maman avait entendu les marches de l'escalier craquer, elle savait que j'étais descendue. Je devais aller au bout, je me devais de la rejoindre...
Au moment où je pénétrais dans le salon, Maman a tourné la tête. Son demi-sourire montrait que j'avais une drôle de mine, ainsi toute apeurée et avec un air repentant de circonstance...
Elle commenta : "Ah, te voilà quand même. On dirait que tu n'es pas pressée de rejoindre ta Maman qui t'attend, ma chérie... Mais, c'est bien, je vois que tu t'es changée comme je l'avais demandé. Nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses..."  
Cela me bloqua sur le pas de la porte, à quatre pas d'elle, qui ajouta : "Ne reste pas figée comme une statue, viens ici, Christine, allez..."
Je grommelai : "Maman, s'il te plait, tu pourrais me pardonner, j'ai fait des efforts, même la prof le dit. Je veux pas être encore punie..."
Maman haussa le ton : "Christine, ne me fâche pas plus que je ne suis. Les efforts, heureusement que tu en as faits. Mais le résultat est là. Au lieu de la moyenne promise, tu me ramènes un 7 sur 20, et il faudrait que je l'admette. Non, non, non... Je t'ai promis une bonne fessée et tu sais très bien que tu n'y échapperas pas... Allez, viens ici..."
Il restait quatre pas à faire, et je tremblais dans mon petit pyjama, les yeux fixés sur les genoux maternels qui m'attendaient...
Je ne bougeais pas. Je n'arrivais pas à venir de moi-même auprès de Maman. Mais, elle trouva l'argument, se redressant le dos un instant comme si elle allait se relever...
"Bon, Christine, ça suffit... J'ai été assez patiente... Si tu ne veux pas que je te donne ta fessée maintenant, eh bien, nous en reparlerons après le dîner. Devant tes soeurs, ma chérie, puisque tu sembles y tenir..."

A SUIVRE

3 commentaires:

  1. c'etais presque une invitation a sauter sur ses genoux on dirait.

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  2. En effet, mais de là à le faire... Patience, la suite arrive...

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  3. Coninue a énerver Maman et Aline et Diane vont avoir un beau spectacle...

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