vendredi 5 novembre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (12)

SUITE 11

N'ayant rien trouvé dans mon cartable et voyant, que malgré ses menaces d'appeler la prof, je persistais à dire que les copies n'avaient pas été rendues,Maman finit par me croire.
Je ne savais pas trop sur quel pied danser. Le point positif était que j'étais tranquille jusqu'à lundi soir au moins, et ce n'était pas pour me déplaire.
J'avais du travail à faire et j'ai tenté de me montrer sous mon jour le plus studieux possible. Maman constata que je m'appliquais et cela lui plaisait, consciente qu'elle était que mon comportement montrait bien les effets positifs d'une menace savamment distillée.
Avant le dîner, j'avais eu le temps de jouer un peu mais ce moment d'inoccupation faisait revenir les paroles de Mlle Paule et l'hypothèse bien probable que ma note ne soit pas celle dont je rêvais...
Je tournais en rond dans le salon et Maman voyant mon manège m'interrogea : "Qu'y a-t-il Christine ? Quand je te vois ainsi, je me méfie... Tu as quelque chose à me dire ?"
 Je répondis par la négative, puis me repris et demandai avec une voix peu rassurée : "Euh, dis Maman, si, euh, si en anglais, euh, j'avais juste en dessous de la moyenne, euh, enfin, un 9 par exemple, euh, est-ce que, euh...?"
Maman eut un petit sourire : "Finis ta phrase, Christine. Est-ce que, quoi donc ?"
Je répondis : "Bah, tu comprends, euh, est-ce que, euh, je serai euh, punie, euh quand même..."
Maman leva les yeux au ciel : "Christine, on ne fait pas de marchandage. Je comprends que tu sois inquiète si tu es moins sûre de ton résultat que tu ne le prétendais, mais je ne vais pas changer les règles tous les jours. On verra le moment venu, ma chérie. Le mieux serait que tu aies la moyenne et il n'y aurait pas de discussion. Sinon, je t'ai assez prévenue, Christine, tu n'auras qu'à préparer tes fesses".
Son regard noir me fit comprendre que la discussion était close. Et elle se leva pour aller préparer le dîner.

Son regard noir me fit comprendre que la discussion était close


Elle avait quand même dit "On verra" quand j'évoquais un possible 9 sur 20. Mais elle avait surtout réitéré sa détermination. Et je commençais à avoir vraiment une angoisse comme prémonitoire. Lundi soir, c'était à la fois loin et si près. Je n'arrêtais pas d'y penser.
Au point de mal dormir. Au milieu de la nuit, je me suis réveillée en nage. Je venais de faire un drôle de cauchemar. J'étais dans la classe de Mlle Paule et elle me rendait une copie avec un zéro pointé. Dans mon rêve elle avait un costume de sorcière et ricanait. 
J'étais consternée et je m'apprêtais à ranger mes affaires comme le cours finissait, mais la prof me disait : "Non, Christine, tu restes là. J'ai prévenu ta Maman et elle va arriver. Enlève ta jupe et ta culotte en l'attendant. Tu n'en auras pas besoin quand elle sera là..."
Et je me retrouvais assise les fesses nues sur le banc en bois, au premier rang, n'osant pas me retourner, de peur de voir les regards amusés de mes camarades qui attendaient d'assister à la suite qui promettait d'être claquante et honteuse pour moi...

Je fis un drôle de cauchemar


J'ai eu du mal à me rendormir ensuite, et je me maudissais d'avoir eu une telle idée...
Dimanche, heureusement, fut bien calme. Tata Jacqueline est venue déjeuner et nous avons été nous promener dans un parc l'après-midi, mes soeurs s'en donnant à coeur joie sur les toboggans et balançoires, alors que je restais plus en retrait, n'étant pas trop disposée à jouer, alors que cela m'aurait changé les idées.
Seul événement notable : Anne ma voisine est venue demander si on pouvait dépanner sa mère d'un paquet de farine. Maman en a profité pour se faire confirmer que nous n'avions eu les résultats du contrôle d'anglais. Ce que ma copine fit bien sûr, tout en ajoutant : "Mlle Paule a dit qu'elle nous les rendrait demain", un détail que j'avais omis de préciser à Maman, qui ne me l'avait pas demandé non plus...
Maman vit que la confidence de ma copine me faisait faire grise mine. Elle raccompagna Anne à la porte et, en revenant, me regarda fixement en disant : "Eh bien, voilà une bonne nouvelle. On aura ta note demain, Christine. Nous serons enfin fixées. J'ai hâte de savoir.... Pas toi, ma chérie ?
Anne aurait mieux fait de se taire, mais elle ne savait pas l'enjeu, et n'était pas aussi calculatrice que moi...


A SUIVRE

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