mardi 9 novembre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (15)

SUITE 14

Je ne rêvais pas. Maman avait bien dit : "Si tu veux que nous réglions cela entre nous, attends-moi en pyjama. Et prépare tes fesses, ma fille, prépare tes fesses !"

Alors qu'elle rejoignait mes soeurs dans l'entrée pour les amener à leur cours de danse, j'avais pris le chemin de ma chambre, grimpant les escaliers avec l'impression d'être dans un rêve, ou plutôt dans un de ces cauchemars qui me hantaient depuis deux semaines.
Mais, j'avançais comme un bon petit soldat obéissant qui monte au front...
J'avançais comme un petit soldat obéissant...
 


Arrivée dans ma chambre, je commençai à me déshabiller, presque mécaniquement, sans trop avoir conscience de ce que je faisais. Je n'avais pas envie de réfléchir. Je quittai ma jupe, enlevai mes grandes chaussettes blanches. 
Maman avait dit : "Mets-toi en pyjama", je le faisais sans discuter.


Un coup d'oeil sur le réveil de ma table de nuit me ramena les pieds sur terre. Il n'était pas encore tout à fait 18 h 30 et j'allais me retrouver en pyjama. Bien sûr, en cette période hivernale, il faisait déjà sombre dehors, mais nous ne dînerions que vers 20 h 15, quand les petites reviendraient de leur cours de danse qui était de 18 h 45 à 20 h.
La situation, d'un seul coup, me paraissait incongrue. Se mettre en pyjama si tôt, cela n'arrivait que si nous dinions tôt, ou si nous étions malades, mais ce soir la raison était ailleurs...

Je me suis arrêtée et l'émotion revenait m'étreindre, me serre la gorge...


La raison, c'était la fessée promise par Maman, et qu'elle me donnerait en revenant.
Sa petite phrase en forme de concession, la perspective d'éviter la déculottée devant mes soeurs, avait fait son effet. Alors que si elle n'avait rien dit, j'aurais attendu son retour en geignant, en me demandant comment éviter la honte publique, sa manière de me présenter une fessée "entre nous" m'avait quasiment transformée en victime consentante...
En m'en rendant compte, je me suis arrêtée de me dévêtir, et l'émotion est revenue m'étreindre, me serrer la gorge... avec des sanglots et quelques larmes perlant dans mes yeux...
"Non, non, non, ce n'est pas possible", me disait ma tête, en prenant conscience que le deal maternel revenait à rapprocher l'exécution redoutée, même si cela enlevait une part de son caractère exemplaire et dramatique pour moi.
Mes soeurs ne seraient peut-être pas dans la maison, mais ce n'était pas dans la soirée que ce que je craignais arriverait. C'était là, bientôt, dans un quart d'heure, une demie-heure au mieux, quand Maman reviendrait que j'allais payer pour ce contrôle catastrophique à l'origine de tant de désagrément pour moi.
Ne pas me mettre en pyjama n'était pas non plus un bon calcul. Mieux valait ne pas désobéir aux ordres maternels. Dans ma situation, la moindre contrariété maternelle supplémentaire n'était pas à conseiller...

Je me suis reprise et j'ai passé mon pyjama...


"Non, je ne veux pas fâcher Maman davantage", me dis-je en sortant de ma torpeur. Je quittai mes vêtements et enfilai la veste de pyjama, puis le pantalon. Je regardai une fraction de seconde ma lune dans la glace. Deux globes jumeaux bien blancs, à peine rose pâle, deux fesses qui étaient tranquilles depuis 13 jours. Un chiffre qui n'allait pas me porter bonheur.
J'en frissonnais de la tête au pied en me disant que ces rondeurs postérieures allaient être incessamment dévoilées, exposées sur les genoux maternels, livrées à une saine colère, pour une fessée hélas ô combien méritée...


Les images me montaient à la tête, je remontai vite fait mon pantalon de pyjama. afin de ne plus sentir l'air frais de la pièce sur mon épiderme qui s'hérssait de peur et de chair de poule.
J'avais envie de pleurer, mais je voulais surtout ne penser à rien. Je me suis allongée sur mon lit, j'ai fermé les yeux, en essayant de rester zen, d'attendre sagement... Mais comment attendre calmement la volée promise, comment ne pas avoir cette idée chaque seconde en tête, comment ne pas se dire que je préparais mes fesses ?

A SUIVRE

2 commentaires:

  1. Probablement votre maman sait fort bien que vous allez passer le temps pendant lequel elle amène vos soeurs à la danse à imaginer celle que vous allez vivre à son retour.... Je pense même que c'est pour cela qu'elle vous a promis que vous "la" recevriez dés son retour à la maison. Elle sait donc qu'avant même qu'elle ne vous ait rejointe, vous avez déjà en quelque sorte "vécu" cette fessée par la pensée.
    Vous vous êtes vu vous lever brusquement en entendant la porte d'entrée s'ouvrir. Attendre maman debout dans votre chambre, en pyjamas comme une petite fille à l'heure du coucher, alors qu'on est juste en fin d'après-midi. Quand maman entrera dans la chambre vous ne tenterez même pas de plaider votre cause. Vous saurez déjà que, de toutes manières, si elle a décidé que vous seriez fessée maintenant vous le serez. Et que tout retard risquerait juste de l'inciter à vous en flanquer une seconde au retour de vos sœurs. Elle aura donc juste à vos dire : "Allons y, Christine, ne perdons pas de temps. Baisse moi ce pyjama et viens te mettre en position" Et, comme un automate, vous vous retournerez, finalement moins honteuse de montrer à votre maman ce derrière que, de toutes manières elle verra, plutôt que le devant que vous cacherez de vos mains croisées. Maman, après s'être assise sur votre lit, tapera juste du plat de la main sur ses genoux pour vous rappeler de l'endroit où il convient que vous vous placiez. Et vous irez vous allonger au travers de ses genoux, la lune offerte, couverte de chair de poule, frissonnante mais en sachant déjà que dans quelques seconde vos fesses chaufferont.

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  2. Belle anticipation, dites donc ! Je n'ai plus qu'à vous laisser la plume pour la suite...
    Mais, permettez que je la raconte quand même.

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