vendredi 5 novembre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (11)

SUITE 10

Même si je cherchais dans les moindres signes de la vie courante un bon présage pour mon devenir proche, je gardais un fond d'angoisse en attendant ma note de contrôle.
Maman avait desserré l'étau, ma semaine de privation de sortie avait été écourtée de deux jours, puisqu'elle avait accepté que je joue avec Anne, ma voisine, durant le week-end.
Il faut dire que j'avais été un modèle de calme et d'obéissance durant les jours qui avaient suivi ma déculottée magistrale devant mes soeurs.
Je me disais qu'en jouant les filles modèles, j'adoucirais le reste de rancune maternelle quant à ma conduite et mon entourloupe de fausse malade...
Toutefois, Maman n'était pas du genre à oublier ses promesses...
Lundi, je repris le chemin du collège, et dès mon retour le soir, Maman me demanda si j'avais des notes à montrer. Mais, bien sûr, la prof n'avait pas encore rendu les copies, ce que Maman comprit aisément.
Mardi, ce fut la même question : "Alors, as-tu des nouvelles du contrôle d'anglais ?", demanda-t-elle dès que j'ai posé mon cartable.
"Mais, non, Maman, pas encore, mais ne t'inquiète pas, j'aurai sûrement la moyenne", dis-je pour la rassurer.
Elle répondit du tac au tac : "Mais, c'est toi qui devrais t'inquiéter, Christine, si ce n'était pas le cas. Tu sais bien ce que je t'ai promis..."
Je baissai les yeux, ne voulant pas répondre. Oui, oui, oui, je le savais bien, je n'avais pas oublié, et comment oublier quand sa mère vous le rappelle chaque jour...

"C'est toi qui devrais t'inquiéter, Christine..."


De fait, j'étais partagée. J'avais envie de savoir ma note, j'aurais voulu connaître le résultat déjà, à condition que ce soit bon, pour m'enlever la peur de la fessée promise... Mais, je me disais aussi que si c'était mauvais, mieux valait que ce soit le plus tard possible...
De toute manière, je n'avais pas moyen de changer le cours des choses.
Jeudi après-midi, une bonne surprise au collège. Mlle Paule n'était pas là, absente pour cause de conférence pédagogique. En rentrant le soir, je n'attendis pas que Maman me questionne et lui annonçai d'entrée. Cela ne l'empêcha pas de glisser une allusion : "Tant pis, mais on n'est pas à un jour près pour discuter de ce fameux résultat..."
Le vendredi, j'entrai en cours d'anglais avec une certaine appréhension. Mais, je ne vis pas de tas de copies sur le bureau de Mlle Paule. Etait-ce bon signe ? Je n'allais surtout pas réclamer lesdits résultats. Mlle Paule fit cours comme si de rien n'était, cherchant à rattraper l'heure perdue de la vaille et nous donnant double de devoirs pour le week-end.
Peu avant la fin du cours, elle ouvrit son gros cartable et sortit un paquet de copies...
Mon coeur commença à battre... J'allais savoir.
Mais, elle ne les rendit pas. "Je n'ai pas pu finir de corriger vos copies. Vous les aurez lundi, mais je peux déjà vous dire que ce n'est pas brillant du tout dans l'ensemble... Je suis assez déçue par les résultats. Alors, mieux vaudrait vous appliquer sur les prochains devoirs. Vous n'êtes pas à l'abri d'interrogations surprises ". 
Les paroles de Mlle Paule me firent faire la grimace. Je sentais qu'il fallait que je réévalue mes estimations à la baisse...

Anne voyait bien que j'étais inquiète
 

Le seul point positif était que les copies n'avaient pas été rendues. A la récréation, je n'avais pas le coeur à jouer, je restai assise sur un banc, en ayant dans la tête les paroles de la prof qui résonnaient et les menaces maternelles qui se répétaient en boucle...
Anne, ma copine, vit bien que je n'étais pas dans mon assiette. Elle me demanda si je m'inquiétais pour ma note : "Tu crois que ta mère va encore se fâcher, si c'est mauvais"
Je répondis de façon vague. Je n'avais aucune envie de lui faire partager ma peur...
Maman sentit bien, en me voyant revenir moins enjouée que la veille, que quelque chose clochait...
"Ne me dis pas que tu as eu une mauvaise note en anglais", demanda-t-elle d'entrée.
"Mais, non, elle n'a même pas rendu les copies"i, m'empressai-je de préciser.
Maman ne me crut qu'à moitié... Elle se mit à fouiller mon cartable pour voir si je ne cachais rien... "J'espère que ce n'est pas encore une de tes entourloupes, Christine. Plus d'une semaine pour corriger des copies, je trouve cela suspect. J'ai presque envie de téléphoner à Mlle Paule pour savoir ce qu'il en est. A moins que je n'appelle la maman d'Anne"
Je confirmai avec force à Maman que nous n'avions pas les résultats. Sans bien sûr lui dire que la prof avait laissé entendre qu'ils ne seraient pas bons.
Maman n'insista pas, mais rajouta : "Ce ne serait pas de ton intérêt, Christine, de me cacher quoi que ce soit. Tu sais qu'il vaut mieux être franche pour ne pas aggraver ton cas. De toute manière, ce ne serait que reculer pour mieux sauter..."

A SUIVRE

2 commentaires:

  1. hum, hum... Le derrière de mademoiselle commence a frémir, on dirait.

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  2. Bjr Christine.

    Devant ce passionnant feuilleton à suspense, le lecteur ne peut qu'être impatient de connaître la suite. Mais prenez votre temps, chère Christine, tous les lecteurs sauront attendre.

    Pour moi, ce n'est qu'à moitié du vécu, car mes nombreuses fessées reçues par maman (souvent déculottées aussi, même si le déculottage était plus long pour un garçon, maman prenait le temps nécessaire), c'était plutôt pour ma conduite, rarement pour mon travail. Mon frère, paresseux, a eu droit en revanche à de nombreuses déculottées dans sa chambre au moment des devoirs et des leçons.

    J'en profite pour saluer Agnès, qui se dit infidèle. Pour positiver, je dirai plutôt "une revenante". Je suis ravi de vous lire à nouveau, chère Agnès. Bonne analyse. Et ne manquez pas de nous narrer vous aussi quelques aventures cuisantes, soit de votre maman, soit de votre tatie Monique. Et si je me souviens, ces mésaventures peuvent vous concerner, vous ou votre cousine Nathalie. Au fait, les deux "soeurs tatas" fessaient-elles aussi parfois leur nièce ?

    Je vous embrasse toutes les deux, à bientôt.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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