jeudi 2 septembre 2010

Avant la rentrée : la leçon bien répétée...

 SUITE 2
Je m'en voulais d'avoir mal appris...


A mesure que la fessée tombait, mes plaintes et mes cris passaient par une certaine acceptation de ce qui m'arrivait...
Je n'en étais plus à supplier "Non, Maman, pas la fessée". C'était trop tard et ma lune dénudée en recevait la pleine mesure.
Je ne pouvais que tenter d'en atténuer la sévérité, d'en appeler au pardon maternel. Et mes refus devenaient des "Oui, oui, Maman, oui, je travaillerai bien, oui, je sera sage, oui je te le promets..."
En mon for intérieur, je me disais presque que je méritais mon sort. Je savais bien que Maman me ferait réviser l'anglais, qu'elle serait intraitable sur cette matière importante certes, mais où les rapports conflictuels avec l'enseignante demandaient à ce que je fasse un maximum d'efforts.
Mais, moi, de mon côté, la hantise de revoir Mlle Paule pour une année de plus, me faisait presque regretter d'accéder à la classe supérieure.
Je n'ai jamais été idiote, loin de là, j'ai toujours eu des facilités et c'est le fait de ne pas m'en servir assez qui rendait Maman en colère, ne comprenant pas que l'on puisse gâcher ses chances, alors qu'elle pouvait être plus indulgente avec Aline qui était moins portée sur les études, moins éveillée.
Cette fessée d'avant rentrée, j'aurais pu l'éviter, preuve en est qu'en une heure et demie où Maman et mes soeurs ont regardé leur film, je n'ai pas vraiment avancé. Motivée,cela aurait été plus que faisable d'apprendre ces quatre leçons de grammaire. Mais, je m'étais comme bloquée...
Bizarre, mais c'était ainsi. Comme une déconnexion dans ma tête. Et cela malgré l'enjeu puisque j'étais bien prévenue qu'il y avait une fessée à la clé...
Malgré l'enjeu, ou à cause de l'enjeu, et de son retour dans la sphère de mes peurs à l'approche de la rentrée.
La peur m'avait paralysée et, surtout, depuis le début de la journée, depuis que Maman m'avait donné ces leçons à réviser, quelque chose me disait que cela finirait mal. Je ne crois pas aux prémonitions, peut-être était-ce que je sentais que Maman était vraiment déterminée, mais je partais comme perdante et je ne cherchais pas à apprendre pour montrer que je savais, mais je cherchais le moyen d'éviter le pire...
Cette fessée, c'était comme si j'avais lu, dès le matin, sur un tableau de mon emploi du temps que je la recevrais, et j'avais l'impression d'avoir perdu tout ce temps à essayer d'apprendre alors que le résultat était comme écrit.

Je pleurais en écoutant Maman raconter mes mésaventures


Maman arrêta enfin son bras après une longue claquée qui m'avait arraché un torrent de larmes, de souffrance mais aussi de dépit, de honte et d'un sentiment de m'en vouloir à moi-même.
"Allez, mets-toi en pyjama et file au lit. Je vais éteindre à tes soeurs. J'espère que tu auras compris la leçon...", me lança-t-elle avant de sortir de ma chambre.
Je quittai ma culotte qui trainait à mes pieds et me mis en tenue de nuit, puis je replongeai sur le lit, étreignant mon oreiller pour y pleurer longuement...
Maman n'avait pas refermé la porte et était auprès de mes soeurs, rangeant leurs livres et les bordant une après l'autre. Trois petits mots et quelques bisous et étreintes à Aline, puis la même chose à Diane, non sans que cette dernière ne trouve le moyen de questionner Maman : "Christine n'a pas été sage, dis, M'man ?"
De toute manière, Maman aurait sûrement évoqué le sujet. Selon le vieux principe qu'une fessée devait toujours servir d'exemple...
Et de répondre, presque amusée : "Oui, tu as deviné, Diane. Ta grande soeur a reçu... Elle a reçu, quoi donc, Diane ?"
Soeurette était trop content de finir la phrase : "Elle a reçu la fessée..." Il y avait presque de la joie dans sa voix et je le ressentais à distance, imaginant aussi Aline riant sous cape...
"Eh oui, Christine n'a pas bien appris ses leçons et elle a été punie. Je lui ai donné la bonne fessée qu'elle méritait et cela pourrait bien vous arriver si vous travaillez mal aussi. Vous savez, c'est la rentrée qui approche, et je ne compte pas revivre une année aussi difficile que la dernière. Alors, ne l'oubliez pas, sinon, ce sera comme pour Christine. Et gare à vos fesses..." expliquait Maman d'une voix suffisamment forte pour que j'en profite...
Diane jouant les fayotes promit monts et merveilles à Maman qui n'en fut pas dupe pour autant. "On verra, on verra, ma fille. Mais, je ne veux pas que des belles paroles. Si tu me ramènes de mauvaises notes ou si tu me désobéis, tu sais ce qui t'arrivera. Maman, elle, elle tient ses promesses. Toujours, ma fille, toujours. Christine l'a encore constaté. Au dîner, rappelle-toi, je lui ai laissé une chance, en la prévenant bien qu'elle avait intérêt à savoir, sinon elle n'avait qu'à préparer ses fesses. La leçon n'était pas sue pour autant, alors Maman a fait ce qu'elle avait dit. J'ai donné à ta soeur la fessée promise, une bonne déculottée pour Christine, et voilà... Et il en sera de même pour la prochaine de vous trois qui le méritera. Quelle qu'elle soit. Allez, plus un mot et dormez bien, sinon..."
Maman laissa mes soeurs dans la pénombre, vérifiant au passage que j'étais bien couchée. Elle se pencha sur moi et me serra dans ses bras un instant, déposant un baiser sur ma joue, alors que je cachais mes yeux ruisselants dans l'oreiller. 
Je sanglotai et Maman me murmura : "Allez, c'est fini, Christine, sèche tes larmes et fais dodo. Arrête de pleurer".
Je pleurnichai : "J'ai mal, snif, snif, snif".
Elle commenta : "Mais, tu n'as qu'à t'en prendre à toi-même, Christine. Tu savais ce qui t'attendait si la leçon n'était pas sue. Oui, une fessée, ça fait mal, c'est même fait pour ça, pour qu'on s'en souvienne... N'en rajoute pas quand même, Christine. Tu sais ce que c'est que les bonnes fessées de Maman. J'espère simplement qu'elle va te donner envie de bien commencer l'année... Tu sais, Christine, Maman sera intraitable... Alors, ne l'oublie pas, sinon ça va barder souvent... Allez, fais dodo.."
Le sommeil eut du mal à venir quand même... J'étais déjà en train d'imaginer les premières semaines de la proche rentrée... 

1 commentaire:

  1. Bjr Christine. Ravi de vous retrouver après votre période (actuelle !) de vacances. J'espère qu'elles ont été bonnes.
    Et vous transposez à une période antérieure de pré-rentrée des classes. Vos récits sont toujours aussi passionnants et excitants.

    Finalement, je crois que votre maman était encore plus dure que la mienne. Maman me fessait surtout pour ma conduite, rarement pour le travail. Mon frère,lui, la recevait peut-être davantage pour le travail, car il avait des difficultés scolaires, et il était assez paresseux. En revanche, comme je vous l'ai déjà dit, maman déculottait souvent, mais pas toujours, contrairement à la vôtre.

    Par contre, elle ne fessait pas davantage dans la chambre que dans les autres pièces, c'était immédiatement, sur le lieu du délit, donc devant mon frère, et des invités le cas échéant, ou en public...

    A bientôt, amicalement.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie@yahoo.fr

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