mardi 31 août 2010

Avant la rentrée (SUITE) : une petite chance...

SUITE...
Diane était à côté de Maman qui me faisait réciter...
 

J'avais une mine apeurée lorsque Maman est venue me faire réciter. Diane qui venait de mettre la table, trainait au salon, jouant les fillettes sages, et sentant bien qu'il y avait de l'orage dans l'air...
"Maman, Maman, je n'ai pas eu le temps de finir", dis-je implorante. Mieux valait désamorcer l'irritation maternelle plutôt que de prétendre que je savais tout...
Elle essaya quand même de me faire réciter. "Je sais bien la leçon 12", me vantai-je. Mais, les premières questions sur les trois suivantes me laissèrent sèches ou très hésitantes.
Je sentais que Maman avait la main qui la démangeait. Je plaidai pour obtenir un délai, proposant de ne pas regarder le film que nous devions voir ensemble à la télévision après le dîner.
L'heure du repas approchant, j'eus la surprise de voir Maman accepter. "C'est comme tu veux, Christine, mais je te préviens que si tu ne sais pas les quatre leçons par coeur, je dis bien par coeur, Christine, alors tu n'auras qu'à préparer tes fesses..."
Diane se retint de ne pas pouffer de rire, et le dîner fut émaillé de regards en douce de mes soeurs qui se moquaient à l'avance. Elles savaient que Christine filait un mauvais coton et elles auraient eu envie de parier que cela finirait mal pour mon matricule...
Je ne restai pas longtemps à table et, le dessert avalé, je montai dans ma chambre pour travailler à nouveau.

J'avais beau m'appliquer, l'enjeu me pétrifiait... 


J'avais échappé à la fessée au salon, avant le repas, et le délai obtenu me donnait une chance de m'en sortir. Je regrettais toutefois de ne pas pouvoir regarder le film prévu en famille. Les rires de Maman et de mes soeurs venant du bas montraient que c'était bien comique.
Mais, il fallait réviser et réviser, pour ne pas dire apprendre ce que je n'avais pas travaillé dans l'année.
"Par coeur, Christine, je dis bien par coeur", avait précisé Maman et l'enjeu me paralysait, m'angoissait, alors que dans le calme j'aurais enregistré plus vite...
Les deux premiers chapitres, cela allait, mais les deux suivants, franchement, tout se mélangeait dans ma tête...
Une heure 25 plus tard, je n'avais pas encore assimilé les subtilités du plus que parfait en version british, et mon coeur battait quand j'entendis Maman envoyer les filles dans leur chambre : "C'est encore les vacances, vous pouvez lire un peu, à condition que ce soit dans le calme. Je vais faire réciter Christine et je viens vous éteindre..."
En passant devant ma porte entrouverte, les petites me firent de drôles de clins d'oeil en souriant discrètement... Si elles aussi me jouaient perdante, cela ne me rassurait pas et je commençais à me faire à l'idée que mon sort était scellé d'avance...

Au bout de quelques questions, Maman reposa le livre d'anglais...


"Alors, Christine, j'espère que tu sais tes leçons, cette fois", lança Maman en s'asseyant dans ma chambre et en récupérant le manuel d'anglais dont j'essayais vainement de retenir encore quelques mots de plus...
Je la sentais déterminée et je voyais bien qu'elle lisait le désarroi dans mes yeux, qu'elle se doutait de la situation...
"Bon, allez, on n'a pas que cela à faire, Christine. Tu savais la leçon 12, passons donc tout de suite à la 13", dit-elle en me posant deux questions. Je répondis à peu près bien et je tendais surtout le dos pour la suite.
"Bon, ce n'est pas très précis, Christine. Je veux des réponses claires et parfaites. Voyons si la leçon 14 et la 15 sont mieux sues...", la réflexion de Maman m'acculait vers le précipice. On venait de passer en trois minutes sur les deux parties que je connaissais le mieux, ou le moins mal. Déjà des questions sur les deux autres, aïe, aïe, aïe, je ne voyais pas comment j'allais m'en sortir...
 Une première réponse évasive, une deuxième qui me laissa sans voix, je sentais bien que la patience de Maman atteignait ses limites à vitesse grand V.
La question suivante me vit improviser une réponse totalement fausse. Maman haussa les épaules et soupira très fort : "Ah, ce n'est pas vrai... Ah, Christine, tu cherches vraiment les ennuis..."
Elle tenta une nouvelle question en me demandant une réponse précise... J'avais les yeux qui s'embuaient et les idées qui se percutaient, c'était le trou noir... Je ne savais pas...
Maman posa le manuel scolaire sur le bureau. Elle me fusillait du regard, avec les deux poings posés sur ses hanches... "Ca suffit, Christine... Je t'ai pourtant donné du temps, mais ce n'est toujours pas su... Je vais t'apprendre moi à te moquer du monde. Je ne te laisserai pas gâcher tes chances. Et, ne fais pas cet air effaré... Je t'ai assez prévenue, Christine..."
 
La fessée promise se devait d'être donnée...


Je suppliai : "Non, Maman, non, je te la réciterai demain, promis. Non, je t'en prie, non... Pas la fessée..."
Elle s'était levée de sa chaise et m'avait attrapée par le bras pour me relever du lit avant de s'y asseoir à son tour sans me lâcher le poignet...
"Oh, si Christine, tu vas l'avoir ta fessée. Je te l'avais bien promise si tu ne savais pas tes leçons... Et, crois-moi, tu réfléchiras à deux fois avant de recommencer..." lançait Maman tout en m'étalant en position en travers de ses genoux.
Je n'avais pas voulu me mettre en pyjama avant la fin de la soirée, comme par superstition. Mais, cela ne changea rien au scénario maternel... Ma jupe remontée sur mon dos, je sentis ma culotte glisser vers le bas, avant que la main de Maman n'entame sa funeste besogne...
"Tiens, tiens, tiens, Christine. La voilà ta fessée, ta bonne fessée déculottée pour te faire rentrer les leçons dans la tête... Ah, je me doutais bien qu'il faudrait en arriver là... Tiens, tiens, tiens... Et, tu sais, Christine, que cette année, je ne te laisserai pas te moquer du monde... J'espère que tu me comprends..."
La fessée tombait dru, sonore et brûlante, retentissant dans la maison... On était encore en vacances et déjà, l'anglais me valait une déculottée magistrale... 
Ce n'était pas de bon augure...

(A SUIVRE)

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