mardi 23 mars 2010

Mes soeurs aussi (Suite 5) : Je crois que la chance a tourné...

Mouchée par les promesses maternelles non équivoque, je suis devenue silencieuse et j'ai attendu sagement que les petites aient fini de jouer, avant que nous rentrions à la maison. Je marchais la tête basse, cherchant à éviter les regards de mes soeurs.
Elles avaient bien compris que Maman m'avait menacée d'une fessée au retour à la maison, si je continuais à faire la forte tête. Et, comme elles avaient joué pendant que nous les attendions, elles se demandaient bien quelle était désormais la situation. Avec le secret espoir que Maman soit encore assez fâchée pour mettre sa menace à exécution au retour...
D'autant que comme je faisais grise mine, Aline et Diane se doutaient bien que j'étais dans mes petits souliers...
"Ce n'est pas le moment de m'énerver davantage", avait répondu Maman à Diane qui posait une question anodine en demandant si elle pourrait jouer avant le diner.
Le ton de Maman n'était pas rassurant, et instinctivement, en marchant, j'avais posé les mains sur le fond de ma jupe, comme si je voulais me protéger...


J'avais eu comme un réflexe protecteur
 

Aussitôt à la maison, Maman ordonna aux petites d'aller prendre leur douche et à moi de l'aider à mettre la table. J'obéissais sans rechigner, et je pense que Maman devait se dire que ses menaces avaient du bon, et que mon changement d'attitude traduisait mon angoisse...
Autant donc en profiter pour bien montrer qu'elle ne plaisantait pas... Ainsi, durant le diner, quelques allusions à ce qui aurait pu m'arriver si j'avais continué à chigner dans le parc, ponctuèrent la conversation quand les petites au contraire remerciaient Maman de ce bel après-midi. Il en ressortait que c'étaient elles les gentilles de la journée et moi la grognonne. On sentait bien que le vent avait tourné et que l'orage prochain risquait de changer de cibles...


Je ne trainai pas dans la douche

 Le dessert avalé, les petites eurent l'autorisation d'aller jouer dans leur chambre et je fus envoyée prendre ma douche. Aline et Diane étaient aux aguets et je sentais bien qu'elles avaient envie d'embêter leur soeur, de trouver un moyen de m'énerver, de pousser leur avantage en douce...
Je ne trainai donc pas dans la douche. Je n'aimais pas devoir la prendre sans fermer le loquet, car Maman l'interdisait pour éviter je ne sais quoi. Ou mieux nous surveiller. Mais, c'est de mes soeurs que je voulais me protéger surtout...
Pour guetter si elles n'ouvraient pas la porte, j'avais mal fermé le rideau de douche, ce qui mit de l'eau partout sur le carrelage.
Voyant cela, je me séchai très vite et enfilai mon pyjama. Puis, je pris l'éponge et me mis à essuyer à genoux.
"Maman, Christine a mis de l'eau partout", lançait déjà Aline qui me découvrit ainsi à quatre pattes, épongeant en reculant vers le couloir...
J'épongeais en vitesse

Maman qui montait ranger du linge me découvrit à quatre pattes... 
"Mais, ce n'est pas possible, Christine. Tu les accumules... Je t'ai dit combien de fois de faire attention... Tu as intérêt à bien éponger, parce que ça va barder, je te le dis... Ah, vraiment, tu cherches les ennuis, ma fille. Tu vas voir quand je vais m'occuper de tes fesses, ce sera bien mérité...", lança-t-elle avant de redescendre avec notre linge sale pour faire une nouvelle tournée de machine à laver.
J'avais le coeur qui battait et je continuais ce fastidieux travail, avec encore une large flaque à faire disparaitre avec une petite éponge toute simple...
Maman étant en bas, mes soeurs en profitèrent pour pointer le bout de leur nez dans la salle de bains... Elles se moquèrent de moi, reprenant un de leur jeu favori, qu'elle n'avait pas eu l'occasion de jouer depuis un bon mois....
"Tu vas être punie, tralala", chantonnait Aline. Et, Diane se plaçant derrière sa soeur lui tapota le fond du short, en répétant tout sourire : "Maman va te donner la fessée, c'est bien fait... Christine va avoir la fessée, elle l'a bien méritée, hé, hé, hé..."


 Diane riait en lui tapotant le fond du short


Au point où j'en étais j'avais envie de leur flanquer des gifles et je me relevai furibonde, mais elles filèrent en riant aux éclats... 
Je repris mon travail de nettoyage, furieuse à l'intérieur de revoir mes soeurs se moquer de moi, mais je savais bien aussi qu'hélas leur petit jeu était bien souvent le reflet d'une réalité, le prologue à une concrétisation de leurs funestes pronostics...
Je m'appliquai doublement et la salle de bains était nickel quand j'ai reposé l'éponge sur le côté du lavabo.
Les petites étaient sagement dans leur lit où elles avaient plongé dès que Maman était remontée de la buanderie. Elles jouaient les petites filles modèles et j'enrageais que Maman tombe dans leur piège...
Je pris le temps de me laver les mains, de me les sécher, avant de m'avancer vers ma chambre où Maman venait d'entrer pour préparer mes affaires du lendemain...
J'avais la trouille de me retrouver face à face avec elle après ma nouvelle bêtise...

Je me sentais si vulnérable...
 

J'étais en tenue de nuit et je me sentais si vulnérable... L'ambiance me semblait électrique et le silence total des petites à côté, qui ne papotaient même plus alors que Maman n'avait pas encore éteint leur lumière, me faisait revenir des angoisses. J'avais l'impression que je marchais directement vers les genoux maternels...
D'autant que Maman me voyait arriver et me dévisageait en se tenant les poings sur les hanches, comme pour me dire : "Ah te voilà, je vais m'occuper de ton cas..."
Je devais être toute tremblante, et j'implorai : "Pardonne-moi, Maman, je ne le ferai plus, j'ai tout nettoyé, tu peux aller voir... Je te promets, je ferai attention".
Maman avait l'oeil noir, le regard sévère et rétorqua : "J'espère bien que tu ne recommenceras pas. A ton âge, on peut faire attention quand même. Il y a des moments j'ai l'impression que tu es encore plus gamine que tes soeurs. J'en ai assez. C'est comme tout à l'heure au parc... Mademoiselle fait des caprices, joue l'égoïste. Ah, cela ne va pas se passer comme ça... Je vais te rappeler les bonnes manières, moi..."
Je connais le discours et j'en redoute l'issue. C'est sûr, Diane avait raison : je la vois venir la fessée, ma fessée...
Mais, à ce moment précis, le téléphone sonne... Maman me laisse en plan et va décrocher. C'est sa soeur Jacqueline qui veut lui parler de son rendez-vous avec le médecin. J'entends de loin Maman qui raconte que je lui fais des misères, avant que Jacqueline ne re-monopolise la conversation.
Profitant de l'intermède, je me couche et plonge sous les couvertures, en croisant les doigts...


Je suis au bord des larmes
 

La conversation s'est prolongée une dizaine de minutes, et je retiens ma respiration quand j'entends Maman monter à nouveau... Au lieu de revenir directement, elle passe éteindre chez les petites et leur souhaiter "Bonne nuit".
Puis, elle vient dans ma chambre, esquissant un demi-sourire en me voyant recroquevillée sous les couvertures. Elle s'assied au bord du lit, sa voix n'est plus en colère, mais garde un ton déterminé...
"Ah, Christine, tu l'as echappée belle... Mais, tu ne perds rien pour attendre, ma fille. Allez, je vais te laisser dormir. Il y a école demain..."dit-elle en me souhaitant bonne nuit. Je la serrai dans mes bras : "Merci Maman, je te promets, je serai sage, c'est promis, je t'assure..."
Elle éteint ma lampe de chevet et avant de se relever, elle ajouta calmement : "Tu as intérêt, Christine... Parce que je suis bien gentille de ne pas te flanquer la bonne fessée que tu avais largement méritée ce soir... Cela fait un petit bout de temps que tu y échappes, mais crois-moi cela ne durera pas... Tu m'entends, Christine, tu m'entends ?"
Dans la pénombre, je réponds : "Oui, Maman, oui, je sais, je sais, j'ai compris"...
Et elle d'enchainer : "Ne te crois surtout pas à l'abri, Christine... Je saurai me rattraper s'il le faut... La prochaine remarque que j'ai à te faire, la prochaine bêtise, et on remettra les pendules à l'heure ma fille. Tu vois, je serais à ta place, je me tiendrais à carreau, ou alors, je préparerais mes fesses, parce qu'avec ce que tu m'as fait subir cet après-midi et ce soir, la prochaine déculottée, tu n'es pas prête de l'oublier..."
Elle sortit enfin. J'avais ses mots qui résonnaient dans ma tête. Oui, j'avais encore passé un jour sans fessée, mais j'avais déjà l'impression de me voir très bientôt sur ses genoux, les fesses à l'air... J'allais en cauchemarder toute la nuit...

(A SUIVRE)

3 commentaires:

  1. Bjr Christine.
    - SUITE A NOTRE CONVERSATION D'HIER : Détrompez-vous, chère Christine. Si Alban recevait des fessées le plus souvent dans sa chambre, c'est parce qu'il s'y trouvait déjà, pour ses devoirs (porte souvent fermée, mais pas toujours). Pour Damien et moi, comme c'était plutôt pour des bêtises, désobéissance, insolence..., la fessée de maman tombait n'importe où et dans n'importe quelle pièce, et devant les deux frères. Pour ma part, j'ai même reçu, de mémoire, 5 ou 6 fessées en public !

    - AU SUJET DE VOS SOEURS : Ont-elles, tout comme vous, reçu des fessées jusqu'à la fin de leurs années collège ? Ont-elles été déculottées jusqu'à leurs toutes dernières fessées... y compris Diane ? Si oui, vous deviez être aux premières loges, vous qui étiez désormais trop grande pour la fessée ? Vous aviez sans doute l'impression de prendre définitivement votre revanche en tant que témoin (visuelle ou auditive) des bonnes fessées de vos deux coquines de soeurs ?

    - A PROPOS DE VOS DEUX DERNIERS RECITS : Eh oui ! Il faut revenir à la réalité, Christine ! Quand les petits frères ou petites soeurs reçoivent des cuisantes fessées, l'aîné(e) n'est pas à l'abri pour autant. J'attends la suite, mais compte tenu de vos bêtises accumulées, je crains pour vos fesses...

    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  2. La suite arrive, Louis. Patience, je suis un peu débordée ces jours-ci, et je n'aime pas écrire dans la précipitation. Il faut que je prenne le temps, que je me ré-imprègne de mes souvenirs, que je les transcrive et que je trouve les mots qui me ressemblent le mieux.
    Mais, sans trahir un secret, je crois que votre intuition ne vous trompe pas... Cela risque bien de finir mal pour mon épiderme sensible du bas du dos...

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  3. Bjr. Rassurez-vous Christine, je saurai attendre.
    Bon week-end et... soyez sage !

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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