mardi 23 mars 2010

Mes soeurs aussi (Suite 4) : La tension monte, mon moral baisse...

 Deux jours de plus ont passé depuis qu'Aline a pris sa troisième fessée en un mois... Ce n'est pas le nombre qui compte d'ailleurs, les trois épisodes étaient tout à fait mérités... Non, c'est le fait que cela soit arrivé sans que je sois punie une seule fois durant la même période...
J'en suis ravie, d'autant plus que la dernière d'Aline était motivée par l'arrivée de son carnet de notes mensuel, et que je ne pouvais que me féliciter que, cette fois, ce ne soit pas moi qui avais été corrigée, alors que j'avais eu, si j'ose dire, la vedette les mois précédents...
Si je compte bien, cela doit faire trente et un jours que j'y échappe et je voudrais tant que cela dure et dure encore....
Mais, la vie ressemble parfois à un balancier et je crains le retour des ennuis. Surtout qu'Aline et Diane sont bien plus calmes depuis quelques jours. La sévérité à répétition de Maman à leur encontre a remis les choses en place, et elles sont moins capricieuses.
Cela entraine par ricochet que chacun de mes gestes et actes de travers n'en sont que plus visibles....

Le regard de Maman en disait encore plus sur sa détermination

Je sens que j'agace de plus en plus Maman, même si elle voit que je fais des efforts et si je tente de faire au mieux. Tout à l'heure, elle est venue me chercher dans ma chambre. Elle voulait que je l'accompagne en ville pour faire des courses, mais je n'avais pas envie. Comme il n'était pas prévu de m'acheter quoi que ce soit, et que j'allais surtout servir à l'aider à surveiller les petites, j'aurais préféré rester là tranquille, seule à la maison.
Son deuxième appel fut apte à me convaincre. Entrant dans ma chambre, elle lança : "Christine, tu ne discutes pas. Quand je te demande de venir, tu viens, non mais des fois ! Sinon, cela va aller mal... Tu sais, à force de chercher les ennuis, on les trouve... Et tu sais ce qui arrive..."
 Si les mots étaient à peine codés, le regard de Maman lui me fusillait et montrait sa détermination...

Les gestes nerveux de son pied parlaient d'eux-mêmes...


Après les courses, il a fallu repasser au parc pour que mes soeurs s'amusent sur les toboggans et balançoires. Maman leur avait promis, si elles étaient sages. Comme elles s'étaient tenues plutôt bien, nous y sommes allées, alors que je voulais rentrer pour voir une émission de télé.
Je rongeais mon frein, à coté de Maman qui lisait tranquillement. "Tu aurais dû amener un livre, Christine, tu n'aurais pas perdu ton temps"., me reprochait Maman.
Et toutes les trois minutes, je demandais en chignant : "Quand est-ce qu'on rentre ? Allez, on y va, dis, M'man ?"
 Mais je voyais à sa manière de bouger le pied et sa chaussure que son agacement grandissait... Ce petit signe était significatif de sa tension...
Au bout d'une demie-heure, elle appela les petites qui supplièrent de rester encore dix minutes, car une copine venait d'arriver. Maman accepta, alors que je me mis à grogner : "Non, M'man t'avais dit qu'on rentrait. C'est pas juste..."
Ma réflexion fit mouche, et Maman me lança : "Arrête tes jérémiades, Christine. Ca suffit ! Je ne veux plus t'entendre, sinon ça ira mal... C'est compris ? Plus un mot ou je m'occupe de tes fesses en rentrant à la maison. Je crois que tu en as bien besoin...."
La réplique dite devant mes soeurs m'a pétrifiée. J'en avais les yeux qui perlaient et j'avais envie de pleurer. J'ai caché mon trouble en détournant le regard et me suis rassise à côté de Maman sans plus rien dire du tout... La menace était trop précise pour que je tente de la contourner... Je ne voulais pas en croire mes oreilles, mais cela ne faisait que concrétiser mes peurs, mon angoisse montante depuis quelques jours.... Mon petit doigt me disait que j'avais intérêt à me tenir à carreau....
(A SUIVRE)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire