jeudi 18 mars 2010

Mes soeurs aussi (suite 3) : le ciel serait-il avec moi ?

Huit jours ont passé depuis la double punition de mes soeurs. Huit jours étrangement sans anicroche, je l'avoue. Il faut dire qu'Aline la fonceuse avait été sérieusement calmée par la dextre maternelle et que Diane sentait qu'il valait mieux qu'elle ne fasse pas des siennes...
Quant à moi, le fait est que j'ai mis un petit coup de collier et me suis montrée plus studieuse, ne voulant pas redevenir la vedette de nouveaux épisodes...
Ce soir-là, en pénétrant dans la maison, j'entends Maman m'appeler depuis le salon, alors que je défais mon imperméable et l'accroche au porte-manteau. J'ôte mes chaussures et enfile mes chaussons avant de rejoindre le salon.
Maman est assise en tailleur sur le canapé et alors que j'entre dans la pièce, elle me lance : "Ah, Christine, il faut que je te dise : j'ai rencontré ta prof de français".
La phrase me fait bondir. J'ai comme un geste de recul et je grimace. C'est un réflexe que je ne contrôle pas. Et dans ma tête, je cherche à toute vitesse ce qu'elle a bien pu dire, ce qu'elle a bien pu me reprocher...


Ma réaction fait sourire Maman


"Pourquoi fais-tu cette tête là, Christine ? Aurais-tu quelque chose à te reprocher ?", demande Maman.
Je balbutie un petit "Non" à peine convaincue.
Ma réaction a visiblement fait sourire Maman qui me soulage enfin : "Ne t'inquiète pas. Elle non plus. Pour une fois, elle m'a même dit du bien de toi. Ta rédaction d'avant-hier est plutôt bonne, m'a-t-elle dit. Tu devrais avoir 13 ou 14. Je suis fière de toi, ma fille. Tu vois que quand tu veux, tu peux... C'est d'ailleurs ce qu'elle m'a dit : Christine a des capacités, c'est juste dommage qu'elle ne veuille pas toujours faire l'effort nécessaire pour être dans les premières de la classe".
J'ai arrêté de grimacer, rassurée par ces paroles. Maman qui me félicite, c'est un moment à ne pas manquer. Mais, c'est idiot, direz-vous, mais j'ai vraiment eu peur... J'ai trop de souvenirs différents de rencontres de Maman avec des profs qui se sont soldées par un retour à la maison moins glorieux...
Sur ce, Maman m'a envoyée faire mes devoirs en souhaitant que cela continue sur cette voie. "C'est bien ma chérie. Je constate que les leçons rentrent... Comme j'ai dit à ta prof : Avec Christine, il faut de la persévérance, mais c'est son avenir qui est en jeu, alors il ne faut pas relâcher la bride..."
Les confidences et allusions de Maman à la prof de français ne me plaisaient guère, mais le ciel continuait à être avec moi, et je savourais les félicitations maternelles à leur juste valeur...

OoOoO

Le surlendemain, je ramenais bien un 13,5 sur la fameuse rédaction. J'étais fière de montrer la copie à Maman. Elle fut moins enthousiaste en voyant l'appréciation : "Bon traitement du sujet. Dommage que la copie n'ait pas été suffisamment relue. Quatre fautes d'orthographe dans un devoir fait à la maison, c'est trop. J'enlève donc deux points pour ces fautes".
Maman ne put s'empêcher de gronder un peu : "Ah, Christine, quand je pense que sans ces fautes idiotes et évidentes, tu aurais eu 15,5. Ce n'est pas sérieux. Quand auras-tu assez de plomb dans la tête pour faire les choses bien complétement ? Ah, si encore, tu n'avais pas les moyens intellectuels. C'est vraiment rageant. Quand je vois cela, je me dis qu'il y a des claques qui se perdent..."
Heureusement, mais avec 13,5 il ne pouvait guère en être autrement, Maman ne mit pas ses menaces à exécution... C'était une journée de plus sans incident pour mon bas du dos, et je commençais presque à crâner et à me dire que la chance était avec moi.
Diane et Aline qui rentraient juste au moment où finissait la conversation avec Maman, étaient visiblement énervées. Elles s'étaient chamaillées sur le chemin du retour, et Diane se plaint de sa soeur.
Maman ne voulut rien entendre et les envoya dans leur chambre. Je sentais bien que Maman ne supporterait pas de nouveaux caprices et, de mon côté, je restai le plus calme possible. La petite phrase sur "les claques qui se perdent" ne me donnait pas envie de provoquer le moindre incident.
Un quart d'heure plus tard, quand Maman était dans ma chambre pour vérifier mes devoirs, qui étaient correctement faits, elle dut élever la voix par deux fois pour rappeler les petites à l'ordre. Puis, comme cela chahutait toujours, elle entrouvrit la porte de ma chambre doucement et sortit pour regarder en douce depuis le couloir ce qui se passait dans la pièce à côté.
Apparemment, c'est Diane qui, effectivement dérangeait sa soeur... Je vis Maman, comme un faucon pique sur une proie, entrer d'un seul coup dans la chambre des petites et attraper au vol Diane qui était sur son lit et, de là, lançait des briques de Lego à Aline qui travaillait à son petit bureau.

Maman fondit sur Diane sans sommation



Il n'y eut aucune sommation... Maman à genoux sur le lit, retourna la plus petite de ses filles dont la jupette s'était relevée dans la mêlée, et elle s'appliqua à flanquer une fessée rapide mais cuisante à Diane qui criait comme un pourceau...
La scène ne dura pas longtemps, mais Maman y alla de bon coeur, et quelque chose me disait que dans cette énergie, il y avait peut-être un peu de l'irritation que je lui avais provoquée et du fait qu'elle avait pensé que des claques se perdaient...
Veinarde Christine s'en sortait encore bien cette fois et je pensais que cette série de fessées de mes soeurs n'était qu'un juste retour des choses. En matière de statistiques, j'avais de toute manière, privilège ou servitude de ma position d'aînée, de l'avance sur elles...

OoOoO

J'avais bien parfois des menaces plus ou moins codées, je devinais à diverses reprises que je passais de peu à côté d'une nouvelle déculottée, mais les jours continuaient à m'être favorables. Même lorsqu'il fallut faire signer mon carnet de notes mensuel. Le 13,5 en français, un petit 10, mais enfin la moyenne en anglais, ajoutés à un 11 en histoire-géo, compensaient le 6 sur 20 en sciences, dans un carnet qui, pour la première fois depuis quatre mois ne comportait aucun zéro...
Maman me fit promettre de travailler les sciences, m'annonçant de sérieux ennuis si je n'améliorais pas la note la prochaine fois, mais je m'en sortis sans autre réprimande, pas peu fière d'avoir vaincu le signe indien après quatre carnets mensuels qui s'étaient achevés d'une autre manière...

Aline pleurait doucement, la tête contre le mur


Quand mes soeurs revinrent de leur cours de danse, Maman me demanda d'aller chercher une baguette à la boulangerie du quartier. Au moment où je sortais, Maman commençait à discuter avec Aline qui ne paraissait pas très tranquille. Toute fière de mon carnet acceptable, je n'y prêtai guère attention.
Mais, en revenant, vingt minutes plus tard, je vis que Diane était dans la cuisine et avait un petit air moqueur que je lui connaissais bien. Je posai la baguette sur la table et alai au salon dire à Maman que j'étais rentrée et lui rendre la monnaie.
Maman était assise devant les affaires d'école d'Aline, et j'aperçus ma soeur mise au coin, la tête contre le mur et qui réprimait de gros sanglots... Son pantalon de survêtement était remonté, mais un rien de travers, trahissant qu'il avait dû être baissé il y a peu...
J'ai compris que j'avais loupé quelque chose, mais Diane non plus n'avait rien vu, la scène s'étant déroulée juste entre Maman et Aline.
"Reste encore là cinq minutes, je t'appellerai quand on passera à table. Et que je ne te vois pas te retourner, sinon je t'en remets une...", lança Maman en m'invitant à aller mettre la table dans la cuisine.
Une fois là, je hasardai une question : "Aline a été punie, dis M'man ?"
Maman acquiesça : "Ta soeur m'a ramené un carnet désastreux. Elle n'a eu que ce qu'elle mérite".
Cela manquait de précisions et, ragaillardie par mes notes correctes, je relançai Maman innocemment : "C'est pour cela qu'elle est au coin, hein ?"
Et Maman expliqua : "Elle est au coin pour réfléchir, après avoir reçu une bonne fessée... Mais, tu avais sûrement deviné, Christine. Tu dois bien te souvenir de ce qui arrive quand on ramène un mauvais carnet de notes, n'est-ce pas ? Tu as de la chance d'avoir mieux travaillé ce mois-ci, sinon toi aussi tu aurais eu droit à une déculottée comme Aline..."
Je ne prolongeai pas la conversation qui me rappelait de mauvais souvenirs... Je regrettais d'avoir dû aller à la boulangerie et d'avoir manqué au moins l'audition de loin de la fessée d'Aline.
Dommage, me disais-je en douce, en constatant que ma chance se prolongeait de manière royale. Je m'en serais presque sentie invincible, presque à l'abri...
Demain, cela ferait d'ailleurs un mois pile que j'échappais aux ennuis postérieurs... La dernière remontait justement au carnet de notes du mois précédent. Entre temps, j'avais frôlé parfois la correctionnelle, si j'ose dire, mais je m'en étais sortie...
Pendant ce temps-là, si je compte bien Diane en avait pris deux, et Aline trois ! Cela me vengeait de tant de petites rancoeurs accumulées par leurs moqueries à mon encontre...
Ah, parfois, on se dit que la vie est belle, que cela va durer toujours...

(A SUIVRE)

7 commentaires:

  1. Bjr Christine. Je ne dirai que deux mots : bravo, continuez ! Mais j'ai l'impression que Diane était déculottée moins souvent que ses deux soeurs. Est-ce que je me trompe ?

    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  2. Christine, comme je le fais de temps en temps, je voudrais profiter de votre blog pour laisser un message à Agnès.

    POUR AGNES :

    Bjr Agnès. Vous nous parliez brièvement il y a quelques jours d'une scène où vous étiez témoin d'une fessée que votre cousine Nathalie avait reçue par sa maman, votre tatie Monique. Etait-ce la seule fois où votre cousine était punie devant vous ? Combien de fois cela s'est-il produit ? Etait-elle, elle aussi, déculottée à chaque fois ? Etait-elle toujours en jupe ou parfois en short ou en pantalon ?

    Et inversement, votre maman vous a-t-elle parfois fessée devant Nathalie et votre tatie ? Combien de fois ? Etiez-vous déculottée également dans ce cas ?

    Et les deux mamans ont-elles parfois donné des fessées à leur nièce ? Déculottées ou non ? Etait-ce aussi devant la cousine ?

    Peut-être pourriez-vous un jour nous décrire une de ces scènes ? C'est un souhait, bien sûr, ce n'est pas un ordre !

    Mais pour vous, la situation était peut-être différente, car vous disiez que vous étiez gênée, sans doute parce que vous vous entendiez bien avec Nathalie ? Contrairement à Christine, dont les petites se moquaient de leur grande soeur, alors on comprend sa joie de nous faire partager les cuisantes fessées d'Aline et de Diane, ce qui lui permet, même des années après les faits, de prendre sa revanche.

    Amicalement.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  3. A LOUIS :
    Votre remarque est judicieuse, mais c'est compréhensible que Diane ait été moins souvent déculottée que moi, et même qu'Aline.
    Diane était la petite dernière, un peu plus chouchoutée que nous et elle en jouait avec ses petites mines craquantes. Et puis, étant plus petite, et très gamine au moment d ece récit, les fessées qu'elles recevaient étaient plus dans l'instant, dans la spontanéité, et moins démonstrative que les miennes.
    Aline, elle, était entre les deux, mais du genre garçon manqué, plus dure au mal, plus colérique et la culotte baissée était aussi une manière de lui rabaisser le caquet.

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  4. Bjr Christine. Suite de ma question (et de votre réponse) du vendredi 19.03.10.
    Puisque vous constatiez, vous et Aline, que Diane avait la culotte baissée moins souvent que vous :
    - trouviez-vous cela normal... parce que c'était la petite soeur ?
    - ou trouviez-vous cela particulièrement injuste ?

    Amicalement.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@

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  5. Normal ou injuste, je ne sais pas si je me posais la question ainsi. C'était un fait, et Diane était la plus petite, ses fessées étaient surtout données sur l'instant, sans l'aspect attente, réflexion qui pouvait accompagner les miennes notamment.
    De toute manière, je n'aurais jamais osé abordé le thème et demandé des explications à Maman...

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  6. Bjr Christine. A la maison (nous sommes 3 frères, je suis l'aîné), mon frère "du milieu", Alban, 2 ans de moins que moi, était déculotté moins souvent que ses deux frères, du moins jusqu'à 10 ou 11 ans. Il n'avait pas un traitement de faveur, mais il était paresseux et pas très attentif en classe, et ses fessées tombaient surtout quand maman lui faisait faire ses devoirs.

    Et je pense que maman faisait la différence avec moi, puis plus tard avec mon petit frère Damien (12 ans de moins que moi). Lui et moi étions de bons petits diables, nous faisions pas mal de bêtises, nous répondions à maman, moi j'étais très coléreux, je boudais, j'ai un jour traffiqué mon carnet de notes (je vous l'ai raconté récemment), une autre fois j'ai dit des "gros mots" dans la rue... Et ça, avec maman, c'était inadmissible. D'où un déculottage plus fréquent pour nous : jusqu'à 7 ou 8 ans, j'étais surtout déculotté en pantalon, ensuite c'était beaucoup plus souvent, même en short.

    Quant à Alban, s'il faisait une bêtise, même s'il en faisait moins que ses deux frères, il avait droit lui aussi à la déculottée. Ce qui explique que maman faisait bien la différence entre le mauvais travail et la mauvaise conduite. Toutefois, il est arrivé 2 ou 3 fois, de mémoire, que, le même soir, maman lui donne une fessée, puis une deuxième, pendant ses devoirs ; à la troisième, quand j'entendais maman, dans la chambre de mon frère (la porte était le plus souvent fermée, pas toujours), dire une phrase du style : "Cette fois, ça commence à bien faire, attends un peu, tu vas voir ça !", suivi des supplications de mon frère : "Non, maman, non, non...", puis d'environ 30 ou 45 secondes de silence, le temps sans doute que maman dégraffe le pantalon, j'en déduisais que le pauvre Alban, cette fois, n'échapperait pas à la déculottée. D'autant plus que le bruit d'une fessée déculottée était plus aigü, plus strident, que le bruit plus sourd d'une fessée au-travers de son pantalon. En revanche, je ne parvenais jamais à déterminer s'il recevait une fessée cul nu ou au-travers du slip. Quoique, quand la porte était ouverte ou entr'ouverte, je constatais que maman, dans ces cas-la, baissait souvent le slip également. Et après 10 ou 11 ans, et donc pendant ses années collège, je crois que maman devenait de moins en moins patiente, car Alban était déculotté de plus en plus souvent, même pour ses devoirs, ce qui le mettait sur un pied d'égalité avec ses deux frères.

    Amicalement.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  7. Je constate que votre mère avait des méthodes proches de celles de la mienne. Elles me paraissent fondées d'après ce que vous me dites de vos bêtises à tous les trois.
    D'accord avec vous que le bruit des claques sur une lune dégagée se reconnait aisément. De toute manière, pour remettre au pas un garnement, rien ne vaut l'application directe de la fessée. D'autant que votre mère agissant à l'abri des regards dans vos chambre, la plupart du temps, froissait moins la pudeur de ses garçons.

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