Une fois Tata repartie chez elle, et le dîner avalé dans une sorte de silence où chacun repensait aux événements de la veille et du jour même, je montai dans ma chambre et ne tardai pas à mettre mes habits de nuit, ceux-là même que Maman avait sortis la veille au soir, et qui m'avaient servi en quelque sorte de tenue de fessée...
En allant me laver les dents, je croisai Diane qui guettait les allées et venues sur le palier. Elle me regardait avec un petit sourire en coin... Je grimaçai et lui décochai un regard noir, menaçant même...
Je l'aurais bien giflée, mais elle dit à voix basse : "Ne m'embête pas, sinon, j'appelle Maman... Ca pourrait chauffer pour tes fesses" !
Diane sourit à nouveau, en tapotant son fond de culotte, dans un geste qui n'avait pas besoin d'être traduit...
Je rageais intérieurement, mais pris le partie de ne pas réagir. Cela aurait forcément provoqué une intervention maternelle qui aurait voulu savoir ce qui se passait, donnant lieu à deux versions, Diane et moi accusant chacune l'autre. Et même si Maman m'avait cru plutôt que ma soeur, même si cette dernière avait récolté une paire de gifles, cela aura été encore l'occasion de menaces maternelles, d'appel à moi la grande de montrer l'exemple, sous peine de nouvelle fessée...
Et, j'en avais assez de m'entendre menacée une fois de plus dans un contexte bien difficile à supporter... Ces derniers jours avaient accumulé les scènes marquantes, toutes aussi bouleversantes.
Il est vrai que ma décision de cacher à Maman le fait d'avoir récolté des heures de colle, avait entrainé trois jours d'angoisse, à jouer l'innocente, apeurée de ce qui m'attendait...
Alors que les premières semaines de classe de Quatrième s'étaient déroulées de façon inespérée, commençant à me faire imaginer que cela en serait fini des fessées pour moi, l'annonce de la prof d'histoire nous donnant à Elisabeth et moi deux heures de colle m'avait ré-entrainée dans un cauchemar éveillé... Celui mettant en scène une nouvelle tannée, que les avertissements et menaces maternelles rendaient plus que probables...
J'avais pourtant hésité le premier soir, en me disant que j'aurais peut-être une chance d'éviter le pire, en avouant à Maman et en promettant de ne pas recommencer, en faisant remarquer que j'avais été sage ne méritant aucune fessée depuis près de deux mois...
Mais les paroles tellement précises de Maman sur le sujet, m'avaient faite reculer, alors qu'elle me trouvait "un drôle d'air", qu'elle me sentait bizarre, qu'elle me tendait la perche en me voyant tourner autour d'elle. J'étais vraiment à deux pas de soulager ma conscience, en espérant que cela aurait au moins modéré la colère maternelle...
Mais mes vieux démons avaient pris le dessus, en me glissant à l'oreille que ne rien dire à Maman gagnait au moins du temps et que quitte à être fessée mieux valait y échapper encore un jour ou deux plutôt que de retrouver les genoux maternels pour s'y faire déculotter et prendre une tannée tant redoutée...
Je n'avouai donc rien le premier soir, comprenant vite que cela allait forcément m'entrainer à gagner du temps jusqu'à l'arrivée du bulletin de colle... Et que Maman saurait me rappeler le moment venu qu'elle avait bien senti que je lui cachais quelque chose, ce qui n'arrangerait pas mon cas...
Et ce fut donc ce qui se passa mais, qui plus est, de la pire des façons pour moi... Car, si j'avais écouté la voix de la raison et avoué ma colle au retour du collège, le jour même, je n'aurais peut-être (pour ne pas dire sûrement), pas échappé à ma première fessée de Quatrième, mais j'aurais évité les rebondissements qui s'en sont suivis...
En effet, même si elle avait rencontré en ville Mme Aubry et sa fille Elisabeth, Maman aurait déjà été au courant de ma colle, et la discussion n'aurait rien appris à ma mère. Peut-être auraient-elles évoqué les punitions reçues par les deux filles, mais cela n'aurait pas autant énervé Maman, choquée et vexée d'apprendre que sa fille ainée lui mentait depuis trois jours...
Elisabeth et sa mère eurent droit aux confidences de Maman, qui me promit que mes mensonges me vaudraient une fessée mémorable...
Non seulement Mme Aubry et Elisabeth savaient tout ou presque sur les méthodes éducatives de Maman, mais cette dernière ne cacha rien non plus à la boulangère qui me trouvait grincheuse, ni bien sûr à mes soeurs et à Tata Jacqueline. Et à Mamie le dimanche suivant. Comme cela arriva aussi aux oreilles des moqueuses Brigitte et Babette.
Sans parler de la tannée mémorable que cela me valut...
Bref, moi qui avais espéré échapper à la fessée, ou du moins gagner du temps avant de retrouver les genoux maternels, et surtout le cacher au plus grand nombre, j'avais tout faux... Après de premières semaines pleines d'espoir, j'avais accumulé les griefs et vécu une première déculottée inoubliable, avec la circonstance aggravante que Maman vexée n'en avait rien caché, bien au contraire, à qui voulait l'entendre...
Après deux mois sans fessée, la première de Quatrième s'était traduite par une déculottée magistrale, racontée par Maman à qui voulait l'entendre...
Il n'était même plus question pour moi de nier l'évidence. Je pouvais lire dans le regard de mes camarades de classe, que chacun savait que Christine avait reçu une fessée mémorable... Et que d'ailleurs je n'ai pas oubliée depuis...
Je me souviens que je vécus très mal les jours suivants. Moi qui étais plutôt du genre à rire avec les autres élèves, à être bavarde et enjouée, j'évitai au contraire au maximum la compagnie des collégiennes, imaginant que tout le monde savait ce qui m'était arrivée...
Je devins même méfiante vis à vis de mes soeurs, comme je faisais la tête, et rechignais aux demandes de Maman, pour accomplir les habituelles tâches ménagères, style mettre la table ou ranger des affaires.
Voilà qui énervait Maman qui commença à proférer quelques menaces à mon encontre...
Un soir après une remarque supplémentaire, elle débarqua dans ma chambre et referma la porte derrière elle...
J'eus tellement peur que je ne lui laissai pas le temps d'ouvrir la bouche, me mettant à protester : "Non, Maman, non, pas la fessée, pas la fessée" !
Maman était venue dans ma chambre en refermant la porte derrière elle. Je crus mon heure à nouveau venue, et avant même que Maman s'exprime, je suppliai : 'Maman, non pas la fessée, pas la fessée" ! Maman se mit à sourire, n'ayant que l'intention de me rappeler à l'ordre. J'en éclatai en sanglot, pendant que Maman précisait quand même que la prochaine fois serait sûrement la bonne, et je m'imaginais déjà sur les genoux maternels, où Maman me déculottait pour de bon...
Cela surprit Maman, qui se mit à sourire... Et de rétorquer : "Eh bien, Christine, je constate que tu as parfaitement conscience que tu mériterais d'être punie, à force d'être grognonne et de rechigner à ma moindre demande..."
Je protestai : "Je vais faire tout ce que tu veux, M'man. Promis, je t'obéirai, mais ne te fâche pas..."
Je me tenais tremblante devant elle, tête baissée. Elle haussa le ton : "Christine, relève ta tête et regarde moi dans les yeux". Je fis ce qu'elle demandait. En retenant des gros sanglots qui témoignaient de mon émotion...
Maman avait levé la main, l'index pointant vers moi, menaçant. Et elle précisa ses menaces... "Tu la vois, ma main, Christine ? Eh bien, gare à toi... La prochaine remarque que j'aurai à te faire, tu te retrouveras sur mes genoux, culotte baissée pour cette fessée dont tu as déjà peur, et je te prie de croire que tu la sentiras passer... Allez, on va bientôt passer à table... Va donc prendre ta douche et te mettre en pyjama... Et je te conseille de te tenir à carreau..."
Sur ces propos, Maman sortit de ma chambre, tombant dans le couloir sur mes deux petites soeurs qui devaient avoir tendu l'oreille pour ne rien perdre des mésaventures de leur aînée...
Aline et Diane filèrent dans leur chambre pendant que Maman regagnait la cuisine.
Les filles avaient laissé leur porte ouverte, comme Maman n'avait pas refermé celle de ma chambre. J'entendis donc la conversation des petites, Aline disant : "Bah, tu vois que Christine n'a pas eu la fessée..."
Diane répondit : "Elle a bien failli quand même, et puis Maman a été claire. Elle lui a dit qu'à la prochaine remarque, elle se retrouverait sur ses genoux, culotte baissée... Et tu sais bien que Maman tient toujours ses promesses..."
Aline acquiesça : "Ca sera peut-être ce soir... Surtout que Christine va dîner en pyjama, et qu'elle a intérêt à ne pas énerver davantage Maman".
Diane ricanait en imaginant la scène... "On entendra tout depuis notre chambre" ajouta notre benjamine qui se souvenait d'un certain détail : "Il y a peut-être une autre scène en perspective... Rappelle toi, Aline... Quand Maman a expliqué à Mme Aubry, la Maman d'Elisabeth, qu'elle baissait toujours la culotte de Christine. Et même parfois au salon, devant nous..."
Aline se rappelait bien que Maman avait même confirmé la menace en racontant la scène à Tata Jacqueline...
Alors que mes soeurs se moquaient en douce du fait que j'ai échappé à la fessée maternelle, que finalement Maman n'était pas encore décidée à me donner dans ma chambre... Aline et Diane se rappelaient les promesses maternelles, Maman disant bien à Mme Aubry que si la faute était grave, je serais fessée devant mes soeurs... Inutile de préciser que mes soeurettes se voyaient déjà dans le salon, les yeux grand ouverts en voyant Maman me déculotter pour de bon...
C'en était trop, et je me relevai pour fermer discrètement la porte de ma chambre, ne voulant plus entendre davantage les moqueries de mes soeurs. Surtout que ces moqueries me faisaient d'autant plus peur que je devinais qu'Aline et Diane n'avaient peut-être pas tort sur le possible déroulement de la soirée...
Mes soeurs furent appelées quelques minutes plus tard à rejoindre Maman pour qu'elle vérifie leurs leçons et devoirs du jour.
Pendant ce temps, j'allai prendre ma douche, et en profitai pour regarder ma lune toute blanche, la caressant furtivement, en priant qu'elle ne devienne pas rouge écarlate comme Maman savait si bien la transformer...
La glace de la salle de bain réfléchissait l'image de mon corps frissonnant, dans son pyjama, bien frêle rempart qui ne me protégerait guère si Maman voulait sévir. Mes fesses encore blanches m'auraient rassurée en d'autres temps, mais mes peurs devenaient tellement palpables que je me voyais déjà le dos écarlate...
Une fois bien séchée, j'essuyai quelques traces d'eau tombée de la douche sur le carrelage. Je ne voulais pas que Maman prétexte que la salle de bain était trempée pour s'occuper à sa manière de mes fesses...
Cette peur m'avait à nouveau faite trembler intérieurement, j'en étais presque en larmes, et je ne retrouvai le calme que de retour dans ma chambre.
J'enfilai mon pyjama, non sans regarder à nouveau mon bas du dos dans le miroir de l'armoire... Le blanc me rassurait, même si les menaces maternelles et les interprétations de mes soeurs, évoquant cette fessée que je craignais tant, me faisaient passer de la confiance à la peur.
J'avais beau compter les jours depuis la première fessée de cette année scolaire, et me dire que j'avais échappé à bien des menaces, la trouille devenait palpable...
D'autant que dix minutes plus tard, la voix de Maman depuis le bas de l'escalier, retentit : "Christine, veux-tu bien descendre ?"
Mon coeur se mit à s'emballer. Non, ce n'était pas possible, pourquoi voulait-elle que je descende ? Je me relevai, allai ouvrir la porte de ma chambre, mais restai figée en haut de l'escalier. J'avais trop peur de devoir rejoindre Maman au salon pour recevoir la fessée tellement crainte...
Trois minutes passèrent, des bruits de vaisselle se faisaient entendre, Maman devait mettre la table. Et elle m'appela à nouveau... "Christine, je t'ai appelée... Pourquoi ne viens-tu pas ?"
J'avais l'impression que mon cauchemar devenait réalité... Et je balbutiai... "Maman, non, je ne veux pas descendre. Je, euh, je préfèrerais que tu viennes..."
Maman se mit à comprendre pourquoi je ne descendais pas et se moqua de moi : "Ah, je comprends, c'est de la fessée dont tu as peur ? Mais, rassure-toi, je voulais juste que tu m'aides à mettre la table... Il y aura un autre moment pour m'occuper de tes fesses... Descends donc vite, à moins que tu ne veuilles que je vienne effectivement te flanquer une déculottée de plus, ce qui ne changera rien à celle que je te dois..."
Bouleversée, je descendis à toute vitesse rejoindre Maman, qui m'accueillit en se moquant : "Eh bien, voici comment on fait descendre une grande fille qui a peur pour ses fesses... Sois rassurée je n'oublierai pas mes promesses..."
Je m'étais affolée pour rien. Une fois encore, mon imagination avait dépassé la réalité.
A SUIVRE