samedi 26 juin 2021

Chronique d'un redoublement : 160. Quand la menace maternelle se double d'une rencontre surprise...

 SUITE 159

Les menaces claires de Maman avaient alimenté de mauvais rêves, et confirmé que, toute élève de Quatrième que j'étais, je risquais encore des désagréments postérieurs, si j'ose dire...

 

 

Je sentais bien que les menaces maternelles n'étaient pas que des paroles, mais qu'elle n'hésiterait pas à les appliquer... J'en frissonnais à l'avance...

Heureusement, le lendemain m'apporta une satisfaction avec un 14 en mathématiques, qui me vit fanfaronner de retour à la maison. Maman me félicita d'abord, mais n'en fit pas tout un plat, puisqu'en relisant bien ma copie, elle remarqua que j'avais fait deux fautes qui relevaient surtout de l'étourderie. "C'est dommage, Christine. Tu aurais bien relu ta copie avant de la rendre tu aurais eu encore une meilleure note", m'avait elle lancé, refroidissant mon enthousiasme.

Cela dit, je ne pensai plus aux menaces de Maman durant les deux ou trois jours suivants. Ils se passèrent sans incident notable, hormis un rappel à l'ordre assez ferme, après que nous nous fûmes chamaillées Diane et moi, ma petite soeur cherchant visiblement à me pousser à bout en espérant que je sois la plus grondée...

"Arrêtez les filles, avait tonné Maman, je ne veux pas savoir qui a raison ou tort. Si j'ai encore un mot à dire, gare à vos fesses toutes les deux". Voilà une menace qui a calmé nos velléités de tenter le diable...

 

Diane cherchait à me mettre à bout, et multipliait les taquineries, avec l'idée en tête que ce soit moi qui subisse la colère maternelle...

Deux autres jours passèrent, et je commençais à croire en ma bonne étoile. Je me sentais plus en confiance, et j'avoue que j'en repris l'envie de bavarder en classe, du moins dans les cours que je trouvais moins intéressants...

C'est en cours d'histoire que le ciel me tomba sur la tête. Pour une fois, ce n'est pas moi qui ai commencé, mais Elisabeth, ma voisine de cours en cette matière. Elle avait un joli sens de l'observation et aimait imiter certains de nos profs. Elisabeth osa mimer la prof d'histoire dans son dos. C'était très drôle, et je ne pus me retenir de pouffer de rire... L'enseignante qui écrivait au tableau, devait avoir repéré notre petit jeu et se retourna très vite découvrant nos faces hilares.

Nous n'eûmes pas le temps de tenter de nous expliquer que la sentence tombait : "Mademoiselle Spaak et Mademoiselle Aubry, si vous avez envie de rire, vous viendrez le faire durant deux heures de colle". Nous tentâmes bien de supplier la prof de ne pas nous coller, mais c'était sans appel. Et, pour moi, c'était l'annonce d'un cataclysme...

 

 

La prof s'était retournée, nous pointant du doigt, Elisabeth et moi, et annonçant que nous allions être collées deux heures... Je ne savais que trop ce que cela signifierait pour moi...

C'était le dernier cours de la journée, et je rentrai à la maison bouleversée, la tête pleine de mauvaises ondes. Je voulais surtout éviter d'annoncer la mauvaise nouvelle et réussis à ne rien dire, me plongeant dans mes devoirs, les faisant avec une grande attention.

J'étais toutefois très songeuse et Maman me demanda si cela allait bien. Je répondis que oui, mais la perspicacité maternelle commenta : "Tu as quand même l'air bizarre, Christine. J'espère que tu ne me caches rien". Je rétorquai : "Mais, non, Maman, non, non". Je ne suis pas sûre que cela ait convaincu Maman...
Mais, j'avais tellement peur des conséquences que je tenais à garder mon secret le plus longtemps possible... Alors, lorsque, le diner fini, nous fûmes envoyées au lit, j'avoue qu'en enfilant mon pyjama je posai mes mains sur mon bas du dos, et que cela me fit trembler et frissonner comme si Maman me déculottait... Je savais trop que je n'y échapperais pas...
De retour au collège le lendemain matin, j'étais attendue par Babette et Brigitte, qui me questionnèrent : "Alors, Christine, qu'est-ce que ta Maman a dit de tes deux heures de colle ? Elle a dû se fâcher très fort, non ?"

Je jouai l'innocente, disant que "Non, je n'ai pas été grondée. De toute manière, le bulletin de colle n'est pas arrivé. La prof a sûrement changé d'avis. J'attends de voir..."

Babette pouffa de rire, en disant : "Tu n'as pas osé en parler à ta mère... Je comprends que tu ne sois pas pressée qu'elle le sache... Tu sais trop ce qui va t'arriver... Tu peux préparer tes fesses !"

 

 Babette et Brigitte voulaient savoir comment Maman avait pris le fait que je sois collée en histoire... J'eus beau nier, elles se doutaient bien que j'allais devoir préparer mes fesses...

 

Je fis semblant d'être tranquille et répondis : "Mais non, c'est pas vrai. Même si je suis collée, Maman comprendra. Je suis grande maintenant..." Cela dit, je savais bien que je ne convaincrais pas les deux moqueuses... Je tentai donc de les éviter à chaque intercours et récréation.

Le soir même je rentrai à nouveau avec le coeur battant. Même si je ramenais un 12 en anglais, je craignais surtout l'arrivée du bulletin de colle... Et le "Tu peux préparer tes fesses" de Babette me trottait comme un refrain dans ma tête...

Heureusement il n'y avait pas d'enveloppe du collège dans le courrier du jour... J'en étais soulagée, contente que l'explication redoutée ne soit pas pour ce soir-là, mais ayant toujours en tête qu'il y aurait sûrement le lendemain de la fessée dans l'air...

Le système mis en place faisait qu'en général, le bulletin de colle était posté dans les 24 à 48 h après que l'enseignant ait avisé le secrétariat. Et mon expérience avait bien des exemples de courrier du collège arrivé deux ou trois jours après la décision annoncée en classe...

Ce deuxième jour de répit ne me soulageait donc que partiellement... Il signifiait que je ne serais pas punie le soir en question, mais il faisait monter mon angoisse, mes pensées se bousculant de plus en plus dans ma tête, imaginant une tannée magistrale, surtout que j'avais encore dû jouer les innocentes, en répondant aux questions de Maman qui sentait bien que j'avais le regard fuyant et un drôle d'air, ce qu'elle appelait l'air des "mauvais jours"...

Le troisième jour allait être celui du dénouement tant redouté, du moins par moi, car du côté maternel, je sentais une volonté de savoir enfin le fin mot de ce qui ressemblait bien à des cachotteries de ma part... De leur côté aussi, Babette et Brigitte trépignaient d'impatience, m'interrogeant chaque demi-journée avec un petit air moqueur qui me donnait envie de pleurer, ne sachant que trop bien que leurs pronostics allaient s'avérer exacts... Je réussis toutefois à retenir mes larmes qu'elles auraient prises comme une victoire...


D'ailleurs, même Diane, ma perspicace petite soeur commençait à se douter de quelque chose, et était venue en douce dans ma chambre pour me demander si j'allais être punie...
J'avais répondu que cela ne la regardait pas, ce qu'elle décrypta aisément comme une sorte d'aveu, qui lui provoqua un large sourire qui me fit mal au coeur... Je voyais bien dans ses yeux que Diane m'imaginait déjà déculottée sur les genoux maternels...

 

Même Diane ressentait mon trouble, et comprenait que je devais cacher quelque chose à Maman... Pour elle, cela ne pourrait se terminer autrement que culotte baissée sur les genoux maternels, et je sentais bien comment elle imaginait déjà la scène...

En rentrant à midi ce troisième jour après l'annonce de ma colle, j'allai vite jeter un petit coup d'oeil sur le petit meuble de l'entrée, où Maman déposait le courrier du jour. Il n'y avait rien et je poussai un grand soupir, me disant que je gagnais une demi-journée, le facteur n'étant pas encore passé...

Mon petit sourire de soulagement ne dura que quelques secondes, la voix de Maman arrivant dans mon dos me faisant sursauter. "Que regardes-tu donc sur le meuble ? Tu attendais du courrier, Christine ?" demanda Maman, déclenchant un "Non, non, pas de courrier, Maman, non, non" qui sortit de ma bouche comme par réflexe de toujours nier même l'évidence...

Maman haussa le ton, lançant : "N'aggrave pas ton cas, Christine. Pas la peine de rajouter des mensonges... Je sais très bien ce que tu cherchais dans le courrier... Une lettre du collège, ma fille, une lettre du collège... Mais, ne t'inquiète pas, elle arrivera, et sûrement avant ce soir, mon petit doigt me le dit..."

 

Maman qui m'annonce elle-même que j'ai récolté deux heures de colle... C'était un vrai coup de massue... A n'y rien comprendre... A ceci près que j'en devinais déjà l'issue... Et cela me faisait trembler et frissonner à l'avance..

J'étais devenue livide, ne comprenant pas comment Maman savait, et je n'osais plus rien dire... Maman ajouta : "Ah, on fait moins la maline tout d'un coup, n'est-ce pas Christine... Tu as eu beau me cacher tes mésaventures en cours d'histoire, pour gagner du temps, j'arrive quand même à tout savoir avant l'arrivée du bulletin de colle... Ce n'était pas la peine de me mentir trois jours durant... Maman à la fin sait toujours la vérité... Et ça, cela n'arrange pas ton cas, Christine..."

Je bredouillai : "Euh, Maman, je vais t'expliquer..."

Elle me coupa la parole : "Ce n'est pas la peine, Christine. Je sais tout... Et tu ne devineras pas comment... Tout simplement en croisant en ville Madame Aubry, la maman d'Elisabeth... On a bavardé cinq minutes. Et c'est elle qui m'a apprise que ma fille me cachait ses heures de colle depuis trois jours... Collée comme sa fille, mais Elisabeth a tout de suite raconté ce qui s'était passé à sa mère... Alors que, moi, innocente, j'apprends cela de la bouche de Madame Aubry, qui s'en étonne, et qui doit penser que je ne suis pas une mère attentive. J'en avais honte...  Et, cela, Christine, tu vas me le payer cher..." 

 

 

 Maman vexée d'avoir appris par la mère d'Elisabeth que nous avions été collées, cela était pour elle une faute majeure, qui devait déjà lui démanger la main... 

J'eus comme l'impression que le ciel me tombait sur la tête, prenant conscience que j'étais dans de beaux draps, comme dit l'expression. Et surtout très mal. Très très mal... 

.A SUIVRE


 

8 commentaires:

  1. Bonjour Christine,
    Avant de vous livrer mon premier commentaire qui sera très succinct car je l'ai pour le moment lu en diagonale, comme on dit, j'aimerai revenir sur le départ annoncé de Mardolh. Quel dommage, ses analyses avisées nous manqueront énormément. J'espère que son départ n'est pas lié à des problèmes de santé. Si c'est le cas, je lui souhaite un prompt rétablissement. Enfin ce départ est une grosse perte pour vous mais également pour nous. J'espere qu'il ne vous découragera pas pour poursuive votre blog. Nous sommes toujours là nous, et je pense très nombreux à vous lire, même si beaucoup de vos lecteurs n'osent vous transmettre leur commentaire.

    Pour revenir à ce nouvel épisode, voilà notre Christinette prise dans un engrenage qu'elle connaît malheureusement fort bien. Et cette fois ci, pas besoin d'attendre la réception du bulletin de Colle par la poste, Maman Spaak à été mise au courant bien avant par la maman de sa camarade de classe. Cette fois-ci, c'est sûr notre petite demoiselle ne pourra en aucun cas échapper à la terrible déculottée qui l'attend. D'ailleurs Babette et Brigitte ont déjà commencé leur travail de sappe. Pauvre Christine tu ne pourras éviter la déculottée qui t'attend et cette fois ci elle est bien méritée.
    Voilà Christine ma première analyse sur ce nouvel épisode dont la suite ne peut être qu'épouvantable pour notre héroïne.

    RépondreSupprimer
  2. Merci Sylvie, oui, c'est vraiment dommage que Mardohl nous prive de ses analyses toujours pertinentes. J'espère qu'il reviendra un jour, et je n'en poursuis pas moins mon récit.
    Je ne peux, chère Sylvie, que partager votre point de vue... Christinette ne peut rien espérer, si ce n'est une tannée magistrale... Et, rassurez vous, le texte commence à prendre forme, et sera livré bientôt...
    Cela dit, puisque vous m'avez confié votre "première analyse" je serais bien content si vous me dévoiliez aussi la suite de votre pensée... Même si cela risque de chagriner Christinette...

    RépondreSupprimer
  3. Bonsoir Christine,

    Et bien voilà une soirée qui s'annonce très mouvementee pour notre Christinette. Il a donc fallu que Maman Spaak rencontre Mme Aubry, la Maman d'Élisabeth, pour qu'elle soit mise au courant des heures de colle de sa fille. Je comprends en quelque sorte notre pitchounette qui a été envahie par la peur, peur tout à fait compréhensible, mais n'aurait il pas mieux valu avouer sa faute et plaider une tolerence d'autant plus que ce sont là, les deux premières heures de colle depuis la rentrée. Certes notre pitchounette se serait probablement retrouvée les fesses à l'air sur les genoux maternels, mais la fessée aurait été vraisemblablement plus supportable que celle qui l'attend. Cette fois-ci Christine, Maman ne te fera pas de cadeau, malgré les bonnes notes que tu as rapportées et ce que je crains risque d'être la réalité à savoir, une magistrale, longue et douloureuse déculottée administrée, malheureusement devant les sœurette pour donner l'exemple.
    Et puis, il ne faut pas oublier ensuite les moqueries des deux pimbeches Babette et Brigitte qui, ne l'oublions pas ont demandé à notre Christinette d'avouer lorsqu'elle était punie sous peine de divulguer à tout un chacun la façons dont elle était corrigée à la maison.
    De toute évidence, je n'aurais pas aimé être à sa place dans ces moments la.

    Enfin bien que je trouve cette prochaine fessée amplement méritée, je compatis totalement avec notre pauvre Christinette, qui cette fois-ci n'est pas à l'origine de la situation dans laquelle elle se trouve, mais le fait de rire des grimaces de sa voisine ne peut que justifier les deux heures de colle qui lui ont été données.

    Voilà Christine, une nouvelle analyse sur cet épisode qui annonce malheureusement un prochain paragraphe très houleux pour notre Christinette.

    Dans un prochain commentaire, je reviendrai sur la situation très ambiguë de Diane dans cette affaire.

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Christine,
    Chose promise, chose due. Je serai d'ailleurs très brève, car nous sommes actuellement en alerte cyclonique et je risque d'être bloquée, privée d'internet pendant quelque temps.

    Évidemment la façon d'agir de Diane, comme d'habitude est ambiguë, ses petites chamailleries depuis quelques temps avec notre Christinette pour amener Maman Spaak à sévir à l'encontre de son aînée ont toutes échouées mais ne voilà t'il pas que cette histoire d'heures de colle récoltées par cette dernière ne peut que mettre du baume au cœur de la petite dernière de la fratrie et encore une fois la façon dont elle vient narguer son aînée, tout en essayant d'obtenir confirmation de son proche retour sur les genoux maternels, d'ailleurs elle ne peut cacher un large sourire à la réponse qui lui a été donnée. En effet, le "ça ne te regarde pas" lancée par Christinette est une réponse affirmative à son interrogation. Diane ne peut que jubiler de joie : elle a obtenu la réponse à sa question.
    On peut s'attendre donc à voir une Diane très entreprenante et obéissante jusqu'au règlement de la sentence pour notre malheureuse Christounette.

    Le contraste entre Diane et Aline est saisissant. Entre une Diane maligne et voir même pimbeche et une Aline compatissante envers l'aînée de la famille on ne peut prendre partie pour la benjamine de la famille. Il est vrai qu'elle semble un peu plus protégée par Madame Spaak qu'Aline par exemple.
    Voilà Christine mon troisième commentaire sur cet épisode de transition.

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Christine, je vous suis avec intérêt depuis plusieurs années et je ne sais trop pourquoi, je me décide à intervenir. D'abord bravo pour ce qui devient une véritable saga, votre écriture est délicate, vous savez ménager un certain suspens, même si on connaît la conclusion inéluctable et la fournaise qui envahira tôt ou tard les fesses de notre héroïne. J'ai connu il y a hélas fort longtemps, ce type de situation avec ma jeune soeur et à l'occasion je vous en confierai quelques souvenirs.
    Encore bravo et tous mes encouragements, pour m'y être un brin essayé, je sais que l'exercice est difficile, surtout sur la durée.

    Bien sympathiquement .

    Serge

    RépondreSupprimer
  6. Merci Sylvie de "tenir vos promesses" en poursuivant vos commentaires contrairement à d'autres. J'apprécie votre analyse qui est judicieuse, et m'encourage à poursuivre mon récit...
    Voilà qui vous donne au moins un point commun avec Maman Spaak, qui elle aussi se faisait une règle d'or de toujours tenir ses promesses... Petite différence bien sûr, vos promesses concernent vos commentaires, qui parfois agacent la Christinette que j'étais... Alors que les promesses de Maman, elles, se traduisaient par un plongeon en travers de ses genoux où la fautive se faisait déculotter et tanner ses blanches fesses jusqu'à ce qu'elles deviennent écarlates...

    RépondreSupprimer
  7. Merci aussi à Serge qui me fait de gentils compliments. Qu'il n'hésite pas à s'essayer à quelques commentaires plus précis... D'accord ? Je vous lirai avec plaisir.

    RépondreSupprimer
  8. Chère Christine,
    Eh bien, je vois que chritinette n'en démords pas dans sa façon d'agir en classe qui se fait surprendre par sa voisine Melle AUBRY et pincer par la Prof. récoltant 2 heures de colle (encore). Le ciel vient de lui tomber sur la tête...
    Evidemment, les deux petites pestes de babette et brigitte ne se font pas prier pour se moquer, faisant allusion à la fessée à venir.
    Malheureusement, Christinette va être rattrapée par ses mensonges, maman Spaak étant mise au courant des heures de colle par Madame Aubry, s"assurant du même coup que la déculottée à venir sera magistrale, et que les fesses de Christinette vont rougir à souhait...
    Yves.

    RépondreSupprimer