jeudi 8 mars 2012

Chronique d'un redoublement : 27. Réflexions sur la logique maternelle en application

SUITE 26

Cette deuxième fessée de mon année de redoublante me faisait entrer dans une certaine logique. Bien sûr, la toute première, reçue une semaine et un jour plus tôt, avait marqué les esprits, et pas que le mien dans la famille. C'était le retour de Christine sur les genoux maternels dans un cadre d'année scolaire cruciale, qu'il n'allait surtout pas falloir gâcher.
Mais, c'était une première, une sorte de pavillon témoin, une fessée qui pouvait être comprise comme une exception, malgré la clarté des menaces maternelles.
La clémence, ou du moins ce que j'ai imaginé comme telle, une semaine après, lors de l'arrivée du premier bulletin, pouvait donc me faire imaginer que la logique maternelle serait à géométrie variable. Mais cette deuxième fessée, au lendemain de ce bulletin, était la démonstration du contraire.
Le bulletin n'était pas brillant, mais il contenait surtout une mauvaise note avouée et déjà sanctionnée, et pas de mauvaises surprises comme j'avais l'habitude d'en ramener dans cette tournure d'esprit que j'avais de gagner du temps jusqu'à la dernière minute. En ne sévissant pas, malgré une ou deux autres notes assez modestes, elle récompensait à sa manière ma franchise.
Mais, faute avouée n'est pas automatiquement pardonnée, comme l'a donc montrée la déconvenue de l'interrogation surprise de géo.
Mauvaise note, appréciation acide de la prof, ne pouvaient entrainer que réaction appropriée, malgré une certaine franchise, plus ou moins relative d'ailleurs, car j'avais bel et bien eu la tentation de différer mon aveu... La fessée devenait inévitable, et je venais de la recevoir de belle manière...


Le bas du dos écarlate, les yeux encore remplis de larmes, je ne pouvais donc que prendre conscience que la logique maternelle était bel et bien mise en pratique. Jusque dans une certaine manière de l'appliquer...
Comme une semaine et un jour plus tôt, j'avais su, dès la découverte de ma note, ce qui m'attendait, j'avais dû passer la soirée en craignant le moment fatidique, et c'était dans ma chambre, à l'abri des regards certes, mais pas des oreilles, pyjama et culotte baissés, que je venais de recevoir cette deuxième fessée qui enlevait son caractère unique à la première, et qui en faisait une scène presque ordinaire de mon destin de redoublante...
Et puis, ma fessée effaçait dans une certaine mesure celle d'Aline, la veille. Elle prenait la première place dans les souvenirs de la maisonnée. Comme un gros titre efface le précédent dans les journaux télévisés. L'actualité, le fait marquant du moment, c'était la déculottée de Christine. Et il y allait forcément y avoir des allusions, des regards ironiques de mes soeurs, des menaces futures qui y feraient référence, voire des compte-rendus auprès des proches, avec autant de moments gênants, où j'aurais l'impression étrange que tout un chacun m'imaginait sur les genoux de Maman, culotte baissée...

Petit détail supplémentaire, mais non négligeable : cette fessée étant la deuxième depuis la rentrée et pour des motifs scolaires, le rappel, les allusions, l'évocation allait aussi forcément en tenir compte. Ce ne serait pas simplement : "J'ai donné "la" fessée à Christine", mais "Christine a reçu une "nouvelle" fessée", ou "J'ai dû "à nouveau" sévir. Christine a "encore" pris une bonne déculottée".

Bref, tant qu'il n'y aurait pas eu, sous ce toit, de nouvelle fessée donnée, la mienne demeurerait l'exemple, comme l'échantillon sur le présentoir, du style "vous voyez cette fessée, vous voulez la même ?"

Mon espoir à ce moment là n'était donc même pas qu'il n'y ait plus jamais de fessée de donnée, mais au contraire qu'il y en ait vite une autre. Mais, surtout, évidemment, que ce ne soit pas pour moi. Et, là, ce n'était pas garanti, mais pas du tout...

  A SUIVRE

5 commentaires:

  1. Chère Christine,

    Qu'il est intéressant de voir notre narratrice, se poser les vrais questions sur son avenir scolaire et fessier, saisissant la logique maternelle vis à vis de ses écarts du passé et qui prend alors conscience qu'aucune latitude ne lui sera accordée, ayant trop tiré sur la corde et que les fessées de Maman, à venir, ne seront que la réponse à un comportement frivole d'une jeune fille (presque grande).

    Et là, notre demoiselle devenant l'exemple (à ne pas suivre) dans la maisonnée, sujet de quolibet et de référence auprès de tiers, connaissant parfaitement la volonté de Maman sur l'éducation des ses filles et n'aspire alors qu'à une seule chose, que les bruits d'une nouvelle fessée retentissent au plus vite dans la chaumière, mais avec l'angoisse d'en être la destinataire, du fait de son statut de redoublante sous haute surveillance maternelle.

    Tout comme vous, chère Christine, j'ai le sentiment que les prochaines rondeurs qui s'offriront de nouveau à la dextre maternelle, seront les vôtres, car en dehors du contexte scolaire, la vie quotidienne réserve aussi des surprises aux espiègles et vous feront retomber dans des travers naturels, avec de bonnes déculottées à la clé, tant que notre narratrice n'aura pas mûri dans sa tête et aura encore besoin des bonnes claquées de Maman pour cela, ne lui en déplaise.

    Désolé pour vos fesses, chère conteuse, quoique......! Hihi....!

    Amicalement, Dominique.

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  2. UN NOUVEAU COMMENTAIRE DE MARDOHL

    Ma foi Christine, vous savez varier le rythme de vos narrations, et les scènes où les actions se succèdent rapidement alternent avec des pauses descriptives ou, c’est le cas ici, réflexives.

    Avec ce sens du délicieux pinaillage qui caractérise notre infortunée narratrice, dont la faculté d’analyse semble comme activée par la récente tannée fessière, Christine ergote ici sur les tenants et aboutissants qui différencient, dans sa représentation personnelle, cette deuxième fessée de la première, perçue non plus comme exceptionnelle mais relevant d’une routine, ou plutot d’une application rigoureuse des principes maternels.

    Vous savez bien user des ressources de la langue, et, n’était sa thématique, votre texte se prêterait volontiers à un commentaire composé du genre de ceux que l’on pratique au lycée. Par exemple, dans ce chapitre, vous jouez avec pertinence sur la variation entre l’article défini et l’article indéfini. Cette deuxième fessée ne sera plus « la » fessée, le « la » prenant ici valeur d’unicité, mais « une » fessée, le « un » extrayant un élément d’un ensemble plus vaste. Quand une tierce personne apprend que Christine a reçu « une » fessée, elle est implicitement avertie que ce genre de punition, loin d’être exceptionnelle, tombe avec régularité sur le postérieur fautif.

    Vous revenez aussi sur cet aspect, déjà bien présent sur votre blog, de la dimension mortifiante que prend « l’après-fessée » pour Christine, dont la publicité si j’ose dire (en reprenant l’esprit de votre pittoresque comparaison : « comme un gros titre efface le précédent dans les journaux télévisés ») va se trouver largement diffusée dans son entourage : regards ironiques des sœurs, allusions maternelles, et surtout l’évocation de l’anecdote aux proches. Je pense que s’il est gênant pour notre héroïne de voir sa tante ou sa grand-mère mises au courant de ce récent châtiment, cela doit l’être davantage encore pour elle quand le récit en tombe dans des oreilles étrangères. Et le pire, je pense, serait que l’information en parvienne à ses camarades de son actuelle cinquième, qu’elle considérait encore comme des gamines l’année derniere, et qui sûrement se gausseraient d’apprendre que cette « grande » qui les prenait de haut il y a peu, est encore à la maison punie comme une fillette.

    Christine espère qu’une autre fessée ne vienne effacer le souvenir de celle-ci, encore faut-il que cette fessée attendue ne tombe pas sur elle, et sur ce point, en bonne romancière, vous laissez le suspense ouvert.

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  3. Bonjour Christine.

    Au vu de tous vos passionnants récits et des commentaires non moins pertinents de tous vos lecteurs et lectrices, je crois qu'on pourrait "classer" nos mamans sévères en trois catégories, sachant que celles-ci dérogent parfois, à titre exceptionnel, à leur propre règle :

    - Catégorie 1 : Les mamans qui promettent une fessée, elle est donc programmée, le soir avant le coucher par exemple, et dans un lieu connu, généralement la chambre. Le ou la futur puni angoisse, car bien malgré lui, il doit préparer psychologiquement ses fesses. C'est votre cas, Christine, idem pour les cousines d'Audrey. Exceptions : quelques fessées données sur-le-champ, chère Christine, dans la cuisine ou dans le salon, devant vos soeurs ou tata Jacqueline.

    - Catégorie 2 : Les mamans qui donnent une fessée presque sur-le-champ, mais qui prennent tout de même la précaution d'isoler l'enfant puni dans un lieu un peu retiré. La honte pour le puni, car même à l'abri des regards, il sait que les personnes autour bénéficient de la bande son. C'est le cas de Dominique et de ses cousines, ainsi que de Sonia et de sa soeur Anaïs, et d'Audrey. Exception pour Dominique : quelques "fessées devant tout le monde" pour lui ou ses cousines.

    - Catégorie 3 : Les mamans impulsives, qui ne prennent aucune précaution, et qui n'hésitent pas à infliger des fessées dans n'importe quelle pièce, dans n'importe quel lieu, donc y compris devant des personnes extérieures. Ces mamans très en colère ne peuvent pas attendre, la fessée, déculottée ou non, intervient immédiatement et devant tous les témoins, qui n'en perdent pas une miette. C'est mon cas, ma mère intervenait sur-le-champ. J'avais la honte, encore plus quand maman baissait le pantalon (ou short) et le slip. Honte modérée tout de même, car c'était dans les années 60, époque où même les enseignants avait le droit d'infliger des châtiments corporels. Exception avec maman : quelques rares fessées programmées, mais à très court terme : deux annoncées "en rentrant à la maison", des jours où maman avait vu la maîtresse ; deux ou trois annoncées dans le jardin, du style : "Viens un peu à la maison, il y a longtemps que tu n'as pas reçu une bonne fessée, je vais te rappeler les bonnes manières", phrase prononcée en présence parfois de quelques voisins.

    Bravo encore à vous, Christine, bravo également à tous vos intervenants : Mardohl, dont nous sommes heureux d'avoir des nouvelles, Dominique, toujours bavard mais pertinent, Sonia, qui est bien lancée et continue de nous faire partager ses cuisantes aventures vécues (heureux de vous retrouver, après vos vacances méritées), ainsi que celles de sa soeur Anaïs, sans oublier Audrey, qui découvre votre blog (bienvenue, Audrey), et dont je pronostique qu'elle aussi nous fera sûrement partager ses mésaventures "fessières".

    A bientôt.
    Catégoriquement et fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  4. Chère Christine,

    Que de talent chez Mardohl, qui sait extirpé de votre narration une foultitude de détails simples, mais essentiels faisant vivre et nourrir le récit délivré par vos soins, permettant aux autres lecteurs de rebondir.

    Il est vrai que pour Christine, les fessées maternelles font parties de son quotidien, celles-ci rythmant périodiquement sa vie de collégienne écervelée, banalisés par une mère consciente de son devoir d'éducation, mais ramenant la demoiselle au rang de ses petites sœurs ou de ses nouvelles camarades, qu'elle perçoit comme des gamines et ne pourrait donc supporter qu'elles sachent à quel type de punition elle est soumise, compte tenu de son âge.

    Pour cela, laissons nous porter par les récits de notre conteuse qui saura, sans aucun doute, nous offrir de nouvelles tranches de vie aussi remarquables que les précédentes, pour notre plus grand plaisir, je vais maintenant me pencher sur la suite 28.

    Amicalement, Dominique.

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  5. Bonjour Christine,

    Je souhaite, tout d'abord, vous livrer mon sentiment sur cet épisode de logique maternelle qu'Anaïs et moi avons bien connue, Maman ayant élevé 2 filles d'origine utérine différente, mais selon des principes identiques, appliquant sa méthode à l'une comme à l'autre sans distinction, avec un petit plus pour moi étant l'aînée et devant servir d'exemple.

    A partir de là, Maman s'efforçât à nous transmettre ses convictions sur l'éducation qu'elle jugeait essentielle pour les demoiselles écervelées que nous étions, à savoir (respect, obéissance et travail) afin de devenir des femmes accomplies (objectif que nous avons atteint), même si pour cela nous avons du fréquemment passer au travers de ses cuisses pour de bonnes déculottées.

    Pour Maman le raisonnement était simple, les bêtises ou la mauvaise conduite de ses 2 petites punaises diminuaient notablement, après une bonne fessée déculottée et naïvement nous ne faisions qu'entretenir ce principe, devenant plus sages et obéissantes, notre mère sachant parfaitement utiliser l'infortune de l'une vis à vis de l'autre.

    Tout comme votre mère, Maman, savait aussi remettre dans le contexte nos situations positivent (bonnes notes ou absences de bêtises) rappelant sans ambages que cela n'était du qu'à la bonne raclée qu'elle avait donné à sa fille, la ramenant dans le droit chemin, au moins pour un certain temps et cela fonctionnait.

    Ceci dit, pour répondre à Louis, Maman n'avait pas vraiment de règles établies concernant les punitions de ses filles (sauf sur la manière) agissant selon les circonstances, mais qui avait une réserve naturelle du à son éducation de fille de diplomate, n'étalant pas sur la place publique ses soucis ou ses états d'âme.

    S'il est donc vrai que Maman agissait plutôt sur l'instant (en privé le plus souvent), compte tenu de nos sottises à répétitions, celle-ci savait aussi en différer l'exécution notamment pour nos indisciplines scolaires ou une mauvaise note (assez rare) qu'elle apprenait par le biais de nos carnets ou de la bouche des enseignants et qui était inadmissible à ses yeux, cela nous valant alors des raclées mémorables.

    Dans ces cas là, Maman nous expédiaient dans notre chambre avec une consigne inquiétante « Vas donc réfléchir à ton attitude et surtout prépare bien tes fesses, ma chérie, car je te promets un quart d'heure que tu n'oublieras pas de sitôt, tu peux me croire », autant vous dire que les larmes nous venaient naturellement, étreinte par l'angoisse, de ce qui nous attendaient.

    Maman affirmait alors son autorité, laissant mijoter la future punie, tout en délivrant un message à l'autre sur ce qu'elle risquait et cela fonctionnait, l'épargnée du moment se montrait obéissante, zélée pour éviter la dextre maternelle qui allait faire crier et pleurer sa sœur.

    Et je dois dire que le rendez-vous avec Maman, juste avant le couché, n'était pas une partie de plaisir, celle-ci prenant alors le temps d'administrer à la demoiselle une volée lui arrachant, cris, pleurs et suppliques à foison, ne pouvant retenir ses émotions, la main maternelle sachant transformer en brasier les petites fesses de ses péronnelles, celles-ci s'endormant alors sur le ventre pour le restant de la nuit, mais libérée de l'angoisse de l'avant, comme soulagée et reposée par la tannée reçue.

    A bientôt, Christine

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