jeudi 26 mai 2011

Ces instants vexatoires : où la moquerie se retourne contre moi... (Petite suite)

 Juste une petite suite au message précédent, pour montrer qu'un moment vexatoire peut se prolonger, et revivre à distance.
J'étais sortie de la piscine troublée et agacée par les confidences que Maman avaient faites à la dame dont Diane avait eu une altercation avec son garçonnet. Et le regard de sa grande fille croisée dans la rue m'avait bien fait comprendre que sa mère avait partagé avec ses enfants les détails de notre éducation.
Une semaine plus tard, nous sommes retournées à la piscine, le temps étant toujours au beau. C'est Tata Jacqueline qui nous y accompagnait cette fois, laissant ainsi du temps à Maman pour faire ses courses tranquillement.
Nous nous amusions quand, alors que j'allais monter au toboggan aquatique, une voix m'interpela : "Ah, bonjour, comme on se retrouve... C'est bien, euh, Christine, toi ? La grande soeur de Diane, hein ?".



J'acquiesçai et reconnus la dame de la semaine passée, qui se trouvait avec une autre mère de famille. Je l'ai saluée : "Ah, oui, bonjour Madame, euh, ça va ?"
Mais je n'avais nulle envie de faire causette. Elle embraya : "Où est ta Maman ? Je vais aller la saluer. Et tes soeurs, sont-elles là ? J'espère que Diane est plus calme cette fois..."



Je balbutiai : "Euh, bah, non, Maman n'est pas là, on est venues avec ma tante. Mais, Diane est là, bien sûr, du côté du petit bain, je pense. Non, aujourd'hui, elle est moins remuante que la dernière fois..."
Devant l'oeil interrogateur de son amie, la dame précisa : "Oui, la semaine dernière, sa petite soeur s'est disputée avec mon Yann, et la maman de Christine a dû réprimander la petite. Du moins la calmer un peu, avec la promesse d'une sérieuse explication à la maison... C'est bien ce qui s'est passé, Christine ? "
Effectivement Diane avait eu droit à une déculottée maison dès le retour à la maison, au moment où les petites ont pris leur douche pour enlever le chlore de la piscine. Maman l'avait attrapée alors qu'Aline était dans la douche et c'est une gamine aux fesses écarlates qui avait ensuite rejoint sa soeur dans la baignoire. Je n'avais pas assisté à la scène, mais tout entendu depuis ma chambre dont j'avais volontairement laissé la porte entr'ouverte.
Cela aurait été d'autres personnes, je me serais faite un plaisir de raconter la mésaventure de Diane en détail. Mais, j'étais face à une dame qui avait appris par la même occasion que j'avais souvent ma part de fessées, et je me trouvais toute chose, n'osant qu'à peine dire : "Euh, oui, oui, Diane a, euh, a été punie à la maison, comme Maman l'avait promis".
J'étais gênée et les mains derrière le dos, je rajustais mon slip de bain, comme si l'on risquait de découvrir un centimètre carré de fesse blanche.
Les deux femmes riaient, je ne sais pourquoi. La mère de Yann ajouta : "Eh bien, Christine, tu donneras le bonjour à ta mère. Elle m'est très sympathique, tu sais. J'espère que nous nous retrouverons un autre jour. Entre mères, on a toujours des tas de choses à se raconter. Je compte sur toi pour lui faire la commission. Mais j'espère que tu n'oublieras pas..."
L'autre femme prit ma défense : "Voyons, pourquoi voudrais-tu qu'elle oublie ? A cet âge-là, on a de la mémoire, tu sais."
La dame esquissa un petit sourire : "Oui, oui, on en a normalement, mais on est parfois étourdie aussi, quand on n'en fait pas qu'à sa tête, n'est-ce pas Christine ? En tout cas, c'est ce que me racontait l'autre jour ta maman, si je me souviens bien..."
Je n'ai pas pu m'empêcher de rougir avant de rassurer la dame, avec énergie : "Oui, oui, je lui donnerai le bonjour, ne vous inquiétez pas. Je n'oublierai pas. C'est promis".
Je sentais bien que mon trouble était visible, et que la dame s'en amusait.
A ce moment-là, Diane et Aline arrivèrent pour prendre aussi le toboggan. Diane reconnaissant la dame lui décocha un "Bonjour Madame" des plus polis et resta bien à sa place dans la fille d'attente.
"Bonjour Diane, je vois que tu as l'air très gentille aujourd'hui. Si tu veux venir jouer avec mon petit Yann, il est de l'autre côté du petit bain", lança-t-elle, ajoutant "mais il ne faudra pas l'embêter cette fois, sinon je le ferai dire à ta maman par Christine... Tu ne voudrais pas être punie comme samedi dernier, je suppose ?"
Diane à son tour devint toute rouge de confusion. Elle me fusilla du regard aussi, comprenant que c'était forcément moi qui avais dû raconter sa mésaventure...
Les dames laissèrent passer mes deux petites soeurs qui montèrent au toboggan. Je balbutiai qu'il fallait que j'aille rejoindre Tata. Je dis au revoir, en confirmant que je donnerais le bonjour à Maman. La dame rajouta : "Je constate qu'elle est efficace. Ta petite soeur a dû comprendre la leçon. Comme quoi, c'est vrai, une fessée ça peut avoir du bon... Enfin, euh, tu en sais quelque chose aussi..."
Encore une petite phrase sibylline qui me ramena à ma condition de gamine.
Je ne savais pas quoi dire, j'ai tourné les talons, avec le coeur battant. J'aurais dû d'ailleurs repartir sans rien rajouter puisque nous nous étions dites au revoir. Je marquai toutefois un moment d'arrêt, et en me retournant à nouveau vers elle, je dis bêtement : "Oui, mais moi, je suis plus raisonnable que Diane. Vous savez, j'ai même pas été punie de la semaine".
Cela fit rire les deux dames. Je baissai les yeux et repartis pour de bon. Je me sentais ridicule d'avoir voulu ainsi me justifier. Je comprenais que je venais en fait de me glorifier devant elles de ne pas avoir reçu de fessée des sept derniers jours...
Cela arrivait pourtant bien fréquemment en cette période de pré-adolescence où il n'y avait pas souvent plus de deux ou trois "explications maternelles" par mois. Je l'admets, c'était stupide, mais c'est sorti de ma bouche de bon coeur, comme si je voulais bien faire comprendre que si Maman avait rappelé l'autre jour qu'elle m'avait donné la fessée l'avant-veille, ce n'était pas si souvent qu'elle aurait pu l'imaginer.
Alors que, prise comme telle, ma confidence était au contraire un aveu que cela m'arrivait régulièrement.




Consciente que j'avais gaffé, je suis retournée m'étendre sur ma serviette, et je fermais les yeux chaque fois que des gens s'approchaient. Je ne voulais plus croiser la dame, plus échanger le moindre mot. J'étais même contente quand on est reparties de la piscine, contrairement à mes soeurs qui auraient voulu rester.
J'espérais d'ailleurs au fond de ma tête que nous n'y retournerions pas de sitôt, surtout avec Maman, et que cela ne nous arriverait encore moins d'y aller un jour ou lendemain d'une déculottée...

3 commentaires:

  1. Bonjour Christine.

    Allez, positivez ! Pour ma part, je retiens de ce récit que cette coquine et moqueuse de Diane a enfin reçu sa cuisante fessée. Il est toutefois dommage que vous ayez seulement entendu la sanction maternelle. Mais je suis sûr qu'un jour vous nous raconterez en détails une bonne fessée que Diane aura reçue, et dont cette fois vous aurez été témoin occulaire. Il faut tout de même que la grande soeur nous fasse part de quelques scènes de revanches par punitions maternelles interposées, que ce soit sur Diane ou sur Aline.

    Pour le reste de votre récit, je trouve que cette dame est franchement moqueuse et un peu vicieuse, tellement elle insiste sur tous ces détails, qui lui ont certes été donnés par votre maman, mais qu'elle ne manque pas d'exploiter semble-t-il pour son plus grand plaisir.

    Encore bravo pour tout.
    A bientôt, amicalement.
    Dame-vicieusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  2. J’aime bien cet épisode. On y voit une Christine dans ses petits souliers face au regard de deux mères adultes. Il faut dire que la maman de Yann, bien que peu rancunière puisqu’elle permet à Diane de retourner jouer avec son fils, ne s’en montre pas moins d’une insistance agaçante (comme peut aussi parfois l’être tante Jacqueline), suggérant, devant notre héroïne, devant Diane et à l’intention de la tierce personne qui l’accompagne et qui leur est inconnue, le cuisant régime auquel les sœurs sont soumises. Cette dame manque singulièrement de délicatesse. A-t-on idée de ramener ainsi à sa « condition de gamine » cette préadolescente qui s’est toujours montrée polie à son égard ?
    Vous ne lésinez pas sur les croustillants détails qui confèrent à vos récits ce charme unique. Par exemple, ce geste furtif par lequel notre pudique narratrice réajuste son slip de bain, comme pour protéger ses fesses qui se trouvent bien malgré elle l’objet de commentaires bien mortifiants. (Magnifique photo, au passage.)
    Et la fin du récit s’apparente à la morale d’une fable : « Seuls les coupables se justifient. » En effet, désirant se dédouaner, notre étourdie s’est enferrée davantage. Que n’a-t-elle tenu sa langue ! Son rapport a pris la forme d’un aveu et l’a ravalée à son statut de fillette désobéissante, recevant bi ou tri mensuellement la fessée. (D’ailleurs, je crois bien que c’est la première fois que vous nous révélez pour ainsi dire statistiquement la fréquence avec laquelle vous étiez punie. Si l’on excepte je crois un épisode antérieur dans lequel Christine est fière de ne pas avoir été corrigée depuis tout un mois… peu avant que ce record ne tombe d’ailleurs.^^)

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  3. Je me doutais bien que Mardohl apprécierait ces scènes. Merci du commentaire. Je me demandais si vous n'étiez pas absent faute de vous avoir lu plus tôt.
    Agaçante, le mot est juste. Cette insistance de la mère du petit Yann m'a fait passer des moments vraiment désagréables, où je me sentais honteuse et rougissante, du haut du dos du fait de l'avoir été du bas...
    Les statistiques et les références aux récits passés, je ne m'y penche guère. J'essaie de ne jamais trop regarder mes anciens textes pour garder de la spontanéité quand une idée surgit ou un souvenir me revient.
    Quant à la fréquence, c'est là aussi une estimation, avec selon les années des périodes plus agitées et d'autres plus calmes.

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