mercredi 27 avril 2011

Ces instants vexatoires : la claque sur la cuisse

 Sans forcément me relancer dans des récits complets, je voudrais évoquer ici aussi, de temps à autre, ce que j'appellerai des instants vexatoires, des moments où dans les paroles ou les actes, que ce soit de Maman, de mes soeurs, ou d'autres, j'étais ramenée à ma condition de petite demoiselle encore susceptible d'être corrigée comme une gamine.
Que ce soit par des évocations d'épisodes récents, des menaces plus ou moins claires pour l'avenir, ou des façons de se faire rappeler à l'ordre, voire de subir des moqueries, nombreux furent ces moments où je devais cacher mon trouble, et où je me mettais à rougir, honteuse ou vexée...

 Maman nous avait séparées sans ménagement

 


Cette image me rappelle un petit épisode tout simple mais significatif. Nous étions en train de jouer avec mes soeurs dans le jardin, un après-midi d'été. J'avais emprunté les jumelles d'observation et je guettais les oiseaux dans le cerisier. Mais, Aline voulait s'en servir aussi et me les demandait sans cesse.
Maman de loin m'avait demandé de lui prêter de temps à autre, et de céder en jouant les grandes et en essayant de nous arranger.
Mais, à chaque fois que je repérais un oiseau, Aline voulait le voir tout de suite et tirait sur le cordon. On a fini par se chamailler vraiment et par rouler dans l'herbe, Aline me tirant les cheveux pendant que j'essayais de la maitriser.
Maman qui jardinait à deux pas, est intervenue pour nous séparer. Elle a confisqué les jumelles, Aline a pris une gifle et, comme je me protégeais la tête avec mes bras, en roulant sur le gazon pour m'échapper, Maman m'a gratifié au passage d'une grosse claque sur ce qui était à portée de sa main à cet instant là, c'est-à-dire ma cuisse gauche.
Elle y est allée de bon coeur, nous ordonnant de nous calmer, "sinon cela irait mal..."
Aline est partie retrouver Diane qui dessinait sur la terrasse, alors que, moi, je retenais mes larmes, après m'être relevée en grimaçant.
La claque avait été aussi soudaine que forte et j'en portais la marque sur la cuisse. Même si j'avais la peau déjà légèrement bronzée, on distinguait nettement l'empreinte de la paume maternelle, comme un gros tampon rouge. C'était comme une main dessinée sur mon épiderme, sur cette zone du devant de la cuisse qui est plus sensible que l'envers.
J'étais toute étonnée de la netteté de l'empreinte où je pouvais compter les doigts de la dextre maternelle... Je chignai, me plaignant : "Maman, regarde, tu m'as fait mal". Elle regarda la marque en rétorquant : "Christine, n'exagère pas. Tu l'as bien cherchée cette claque".
Je répondis : "C'est pas juste, c'est Aline qui m'embêtait".
Maman me fit taire : "Je ne veux rien entendre, Christine. C'est quand même un monde que vous ne puissiez pas jouer sans vous chamailler. C'est quand même à toi la grande de céder et de donner l'exemple".
Je continuai à grommeler : "C'est pas juste, c'est pas juste", ce qui n'était pas pour plaire à Maman. Elle trouva donc les mots qui calmèrent mes grogneries revendicatrices : "Arrête de te plaindre, Christine, sinon je vais te donner une bonne raison de le faire, moi... Ne te plains pas d'une pauvre petite claque sur la cuisse, ma fille, parce que je pourrais bien m'occuper de l'autre côté... Je crois que cela te ferait du bien que je te rougisse aussi les fesses, et si je m'y mets, crois-moi, ce ne sera pas une simple petite claque. Si tu cherches les ennuis, c'est une bonne fessée que tu vas trouver..."
Je ne dis plus rien et je suis rentrée à la maison pour lire dans ma chambre. Au passage, mes soeurs ricanaient, en ayant tout entendu et en voyant leur ainée rentrer penaude...
La marque sur ma cuisse commençait à s'estomper, mais je la regardais comme fascinée. C'était la marque de la paume maternelle sur ma propre peau. Et j'imaginais la même marque sur ma lune encore blanche... Je me sentais honteuse, comme vexée... Heureusement, la journée s'est prolongée sans incident pour mon bas du dos, mais la main de Maman avait rougi un morceau de ma peau nue, et ses mots m'avaient menacée de claquer mes fesses... Je n'avais pas reçu cette fessée bien sûr, mais j'étais presque honteuse comme si Maman m'avait déculottée au milieu du jardin.

4 commentaires:

  1. Bonjour Christine.

    C'est vrai qu'une simple claque sur une cuisse, sur les fesses (sans déculottage, j'entends) ou sur une joue (comme pour Aline) peut parfois faire de l'effet. Même chose pour une simple menace, du style : "Fais attention, ça pourrait mal tourner" ou encore : "Attention ! je peux recommencer comme la semaine dernière...",etc... Et encore, quand il n'y avait pas un peu plus de détails, genre : "Je peux à nouveau baisser ton pantalon comme l'autre jour". Ou un simple geste de la main : la main droite secouée lentement, la paume bien en avant.

    D'ailleurs, quand on voit une maman (ou un papa) menacer son enfant, c'est en voyant la tête de ce dernier que l'on peut deviner s'il s'agit ou non de paroles en l'air. Quand ce sont des parents qui en sont à des menaces, toujours des menaces, l'enfant n'a aucune réaction de peur. Il n'en est pas de même dans le cas inverse : quand ma mère me menaçait de la sorte, je savais que j'avais intérêt à filer droit !

    Amicalement, à bientôt.
    Claquement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  2. Bonjour Christine,c'est effectivement trés vexant de se faire claquer les cuisses come l'a fait madame Spaak,j'en sais quelque chose car ma mère ne se genait pas pour faire pareil,y compris dehors et devant tout le monde :je me suis retrouvée trés souvent obligée de rentrer a la maison ma mère me tenant par le bras gauche et claquant séverement mes cuisses decouvertes par ma petite jupe ou un short et ceci de sa main droite!Et de dire tout haut "je veux que tout le monde sache que tu es fessée:la honte compléte et la douleur!Puis ultime vexation tout les passants pouvaient voir l'arriére de mes cuisses bien rougies cela me marquait plus qu'une deculottée meme sévére mais a la maison et aprés la fessée une fois la culotte remontée j'avais,comme vous,la lune ecarlate et brulante mais au moins on ne voyait pas que je venais d'etre corrigée!
    Merci de montrer une nouvelle facette des talents de correctrice de votre mère;continuez a nous enchanter et amities.

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  3. Bonjour Christine !
    J'aime bien cet épisode, une véritable tranche de vie où vous nous laissez voir un fragment d'intimité familiale. On y découvre la passion ornithologique de Christine... entravée par sa petite sœur sollicitant les précieuses jumelles.
    Je visualise bien la scène : l'aînée monopolisant l'instrument optique et peinant à le céder à sa cadette qui le réclame trop expressément. Ce qui se termine par une triste bagarre à laquelle Madame Spaak met une claquante fin.
    Dommage, on eût souhaité que Christine fît preuve de davantage de maturité, et ne cédât de bon cœur les jumelles à sa petite sœur. On eût espéré voir l'aînée sachant gérer la situation comme une grande, faire preuve de générosité, de compréhension envers Aline, afin que cet après-midi se prolongeât sereinement, par une saine et complice observation à quatre yeux des volatiles hantant le cerisier.
    Mais voilà, tel n'est pas le cas, la dextre maternelle doit encore sévir, tout finit dans les larmes, les remontrances, les moqueries. Christine se fait imprimer sur sa cuisse l'empreinte manuelle de sa mère, essuie la menace d'une bonne fessée, et une fois encore les rires en douce de ses chipies de petites sœurs. Que de tristesse en ce bel après-midi d'été.
    Enfin, que Christine ne se désespère pas trop, car le déculottage au milieu du jardin est demeuré, du moins cette fois, virtuel !

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  4. Comme vous y allez, Mardohl... Imaginer un déculottage au milieu du jardin ! Quand même, pour une pauvre petite querelle entre soeurs, vous exagérez...
    Je ne dis pas si cela s'était transformé en affrontement, en imaginant que je réponde mal à Maman ou qu'Aline pique une colère, l'hypothèse d'une sanction sur le champ (et presque au milieu des champs ou du moins du jardin) aurait été plausible...

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