mardi 14 septembre 2010

Quand la pudeur donne des frissons

Nous nous étions chamaillées sur la plage et cela s'était mal fini pour moi. Mes deux soeurs s'étant liguées contre moi, elles avaient réussi à persuadé Maman que c'était moi qui les embêtais depuis le début de la journée. Et comme il y avait déjà un contentieux entre Maman et moi à propos des devoirs de vacances, elle était passée de l'avertissement à l'annonce de sanction : "Christine, j'en ai assez. On s'expliquera toutes les deux quand on rentrera à l'appartement. Tu peux préparer tes fesses, ma fille..."
Mes protestations à mi-voix pour ne pas alerter toute la plage n'avaient servi à rien. Si ce n'est à lui faire me promettre que si j'insistais, elle remontait immédiatement à la location pour s'occuper de mon cas sur le champ...
J'ai préféré ne plus rien dire et rester dans mon coin avec un livre comme elle m'en intimait l'ordre. Avec un peu d'espoir que la menace ne soit pas mise à exécution plus tard...

Je faisais une jupe d'une serviette


Mais, mes espoirs s'amenuisèrent à l'heure de rentrer, car Maman fit obéir mes soeurs qui rechignaient à quitter la plage en les menaçant ainsi : "Oh, les filles, ne m'énervez pas. Si vous voulez aussi une bonne fessée en rentrant, continuez comme ça". Chacune, et moi aussi, eurent la confirmation que Maman n'avait pas changé d'intention...
Toujours aussi pudique, j'entourais ma taille d'un drap de bain, comme si c'était une jupe, pour effectuer les 200 mètres entre la plage et la résidence de vacances.
Nous étions en location pour deux semaines dans un petit appartement proche du front de mer, un deux pièces cuisine plutôt étroit mais bien placé, avec en plus un joli balcon où l'on arrivait à manger sur une table pliante et dont on profitait bien pour ne pas être confinées dans la même pièce de vie.
A peine rentrées, c'était le passage dans la salle de bain, la douche qui dessale et le rhabillage en tenue de ville. Ne voulant pas me distinguer davantage, j'ai pris ma douche la première, histoire de me montrer sage et obéissante. Je me suis rhabillée bien vite, sans dire un mot.
Et je me suis mise au calme sur le balcon. En attendant.... En attendant la suite des événements et une promesse qui commençait à m'angoisser sérieusement...

 J'attendais sur le balcon, ne pensant qu'à la promesse maternelle...


 J'ai bien essayé de lire, de prendre un cahier de devoirs de vacances, toujours pour me faire bien voir, mais je n'arrivais pas à me concentrer. Je ne pensais qu'à une chose...
La fessée, non, ce n'était pas possible. Oui, j'avais exagéré avec mes soeurs, oui, cela faisait deux jours au moins que Maman multipliait les demi-menaces à propos de mes devoirs de vacances, mais je croyais en ma bonne étoile, je pensais pouvoir y échapper...
Apparemment, en ce début de soirée, mon étoile était aux abonnées absentes...

Diane est venue me narguer...


Maman est allée surveiller les douches de mes soeurs. Diane est ressortie la première pendant que Maman s'occupait de l'après-shampoing d'Aline et de lui démêler les cheveux. Avant de se rhabiller complétement, Diane est venue étendre sa serviette sur le balcon, à côté de moi...
Elle en profita pour me narguer. "Alors, tu es prête, Christine ?", me lança-t-elle en riant. J'avais compris l'allusion, mais par bravade, je voulais faire croire que je n'y pensais plus, bien sûr, et je rétorquai stupidement : "Mais, prête pour quoi donc, pfff ?"
Alors, me montrant son bas du dos et avec un large sourire, elle tapota sa fesse droite, en ricanant : "Pour la fessée, Christine, pour la fessée... Tu sais, Maman aura bientôt fini avec Aline... Alors, alors..."
Je l'aurais étripée, mais Maman étant dans la salle de bain, Diane savait bien qu'elle pouvait faire son petit manège en toute impunité. Elle n'insista pas et fila vers notre chambre commune pour finir de s'habiller...
J'étais au bord des larmes et je revoyais les mimiques de ma soeur, sachant hélas qu'elle avait raison, que c'était mon destin...
Maman le confirma en ressortant de la salle de bain. A la cantonade, elle lança : "Aline et Diane, on va bientôt dîner. Ne commencez pas un jeu ou à mettre du désordre. Mettez-donc les couverts et la table pendant que je m'occupe de Christine..."
J'imaginais un délai, un sursis quelconque, voire la remise de l'échéance pour après le dîner, comme souvent à la maison. Mais dans cette location où l'on partageait la même chambre, cela n'aurait pas changé grand chose.
Mes soeurs n'avaient pas trainé pour revenir de notre chambre vers la pièce commune. Pour mettre la table, bien sûr... Mais, surtout pour ne rien manquer...
Maman est venue à son tour sur le balcon. "Allez, Christine, rentre, s'il te plait... Tu sais ce qui t'attend..."
J'ai étouffé un sanglot : "Non, Maman, je t'en prie. Je serai sage, je ferai mes devoirs, je n'embêterai plus mes soeurs, promis, promis..."
Elle était très calme, ce qui ne présageait rien de bon... "Christine, je les connais tes promesses. C'est trop tard... Je t'ai assez prévenue, et tu l'as bien cherchée... Allez, rentre, il y a une bonne fessée qui t'attend..."
Je ne voulais pas rentrer. Comment d'ailleurs rentrer et venir en quelque sorte chercher sa fessée... Maman trouva alors l'argument imparable : "Allez, Christine, dépêche-toi. N'aggrave pas ton cas... Tu sais bien que tu vas l'avoir ta fessée... Je compte jusqu'à trois... Rentre ou bien, je te la donne sur le balcon et je te baisse ta culotte devant tout le monde..."

Je frissonnai, j'avais la chair de poule...


"Non, non, Maman, non, j'arrive, je viens." La menace avait fait son effet. Tout, sauf cela. L'image de mes fesses exposées là où Diane venait de me narguer, c'était insupportable. La phrase de Maman confirmait de plus ce dont je ne doutais guère : ce qui m'attendait c'était une fessée certes, mais une bonne déculottée, bien sûr...
Je me relevai du siège. Je frissonnais. En me mettant debout, j'aperçus mes genoux et mes cuisses. J'avais la chair de poule. En plein été, mais ma pudeur en était la cause... J'allais devoir montrer mes fesses... L'image fugace du risque d'être déculottée sur le balcon avait provoqué cette peur qui hérissait mon épiderme...
Inutile de dire que j'étais rentrée avant que Maman ne dise le chiffre trois...
Vous imaginez la suite...?

8 commentaires:

  1. Oh, oui, on imagine très bien. n'était-ce d'ailleurs pas une séquence déjà écrite, sur le précédent site ? J'aime bien cette histoire là...

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  2. Excellent ! Vous abordez avec délicatesse ce thème crucial. Dans ce récit, la pudeur devient un instrument propice à assurer l'obéissance maternelle. La seule menace de se voir déculottée en public rend Christine aussi docile qu'une agnelle et lui fait exécuter dans les plus brefs délais ce qui lui paraissait impensable : rentrer pour réclamer sa fessée.
    J'imagine très bien la suite, mais je ne l'en attends pas moins avec impatience. Comme j'attends les autres récits brodant sur le thème de la pudeur mise à mal.

    Mardohl

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  3. La séquence ressemble à une autre, mais celle dont vous faites allusion ne se déroulait pas au même endroit. C'était dans une maison que nous louions et il y avait ma tante qui était présente aussi.

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  4. Merci du compliment. Il fait plaisir, mais il est bien court. Hélas, plus j'écris et moins je lis de commentaires intéressants... Cela me donne parfois l'envie de tout arrêter...

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  5. Bonjour Christine !
    Vous vous plaignez de ce que le compliment d'Olivier est "bien court", mais vous ne quittancez même pas les miens !
    Moi qui m'étais enfin décidé à commenter vos récits, et qui n'attends désormais que le suivant pour le détailler abondamment ! Je vous en prie, ne cessez pas maintenant ! Pas à l'orée d'un chapitre si prometteur !
    J'apprécie beaucoup votre style. Vous savez nous faire revivre des scènes croustillantes et nous livrer sans ambages l'âme de la narratrice, exprimant avec une sincérité poignantes ses craintes comme ses jubilations.
    Vous avec l'art d'ancrer vos souvenirs dans la réalité, ce qui les rend encore plus crédibles. Ainsi par exemple, dans ce récit, vous prenez la peine de décrire l'appartement de vacances de la famille Spaak. De même, vous conférez à votre héroïne toute une série d'attributs qui ne la confinent pas à son rôle de punie, mais en font un personnage à part entière : voilà une lycéenne telle qu'on en croise tous les jours, qui a des soucis scolaires, qui suit des cours de danse, pratique le tennis, vole les sous de sa mère pour s'acheter des bonbons.
    Quoique... la lycéenne contemporaine s'achèterait plutôt des cigarettes. Peut-être que, par quelques touches successives, vous vous ingéniez à "infantiliser" Christine, pour souligner son manque de maturité et par-là même la nécessité des fessées qui lui incombent. Le fait que votre héroïne se sente "gaminisée" pourrait d'ailleurs faire l'objet d'un développement. Christine pourrait se rendre compte par exemple que ses camarades de classe ne reçoivent plus la fessée depuis belle lurette et en ressentir encore plus de honte quand elle en reçoit une. (Oui il est vrai... je me souviens d'un ou deux récits où une copine de Christine se posait quelques questions. Mais l'idée selon moi est à creuser.)
    Vous avez l'art également de "partir d'un rien" pour en tirer une série de suggestions. Ici, c'est ce "frisson de pudeur" qui cloue et retient le lecteur attentif, qui confère à cet épisode toute sa saveur. La menace maternelle d'une correction en public est ressentie dans toute son horreur, et le fait qu'elle ne soit que suggérée la rend encore plus terrifiante ! Pour rien au monde on ne voudrait ressentir le même frisson que Christine.
    Peut-être allez-vous gratifier votre lectorat du récit, savamment gradué, d'une fessée en public. (Ah oui, "savamment gradué" car vous avez le don de ménager le suspense, en pratiquant des ralentissements du récit par lesquels l'angoisse de l'attente, voire la tristesse subséquente, deviennent presque palpables.) Si tel est le cas, vous vous attaquerez à un défi de taille. Vous devrez être capable de trouver les mots et de moduler un style susceptibles d'exprimer l'indicible, à savoir la honte absolue...
    J'espère que votre découragement n'est que passager et que d'ici peu vous égaierez mon quotidien (et celui des autres amateurs de votre blog) par l'une de ces anecdotes claquantes dont vous avez le secret.
    Cordialement,
    Mardohl

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  6. Ah, voilà qui me rassure... Un de ces messages comme je les apprécie et qui encourage à persévérer.
    Effectivement, je n'avais pas commenté vos deux derniers. C'était aussi parce que celui sur le message précédent était critique et qualifiait d'abracadabrant(esque)l'issue d'une histoire.
    Chacun est libre d'adhérer ou non. Mais, chercher à espionner la fessée de sa soeur n'est pas une invention de ma part. Je brode certes, mais je reste dans des situations proches de mon vécu.
    Merci encore pour ces commentaires et ces pistes de développement. Je les utiliserai sûrement, même si je n'écris pas à la commande bien sûr.
    A bientôt de vous lire à nouveau également.
    Amitiés.
    Christine

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  7. (Dans mon dernier message il fallait évidemment lire "une sincérité poignante", sans le "s".)

    Je suis ravi de votre accusé de réception, Christine. Pour ce qui est des critiques, reprenant l'adage de la mère de la narratrice, je n'hésiterai pas à en formuler si j'estime que tel ou tel récit comporte des faiblesses, tout en étant conscient de la dimension parfaitement subjective de ces évaluations. Je ne les posterai en aucun cas dans le but de vous dévaloriser, mais simplement dans l'esprit d'une sincérité constructive.
    Je sais bien que vous n'écrivez pas à la commande, et c'est bien heureux puisque vous trouverez toujours ainsi le moyen de nous surprendre.
    Par exemple, je me demande si votre prochaine production se révélera la suite directe de "Quand la pudeur donne des frissons" ou si vous partirez sur autre chose...
    Dans l'espoir de vous lire très bientôt,

    Mardohl

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