lundi 27 septembre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (1)

Je me suis arrêtée sur le chemin de la maison, pour réfléchir...

"Bon, j'espère que vous avez bien révisé vos cours du trimestre. Demain matin, vous aurez une interrogation écrite de deux heures sur les douze dernières leçons". La prof d'anglais avait semé un froid en annonçant cette composition pour le lendemain alors qu'on n'attendait pas de contrôle avant deux semaines.
Quelle galère ! Je n'ai rien travaillé ces derniers jours et je ne me vois pas assimiler un trimestre en une soirée de révision. Ce n'est pas possible. Et si je récolte encore une mauvaise note en anglais, je sais trop bien comment cela va finir entre Maman et moi... Cette année, je le sais, elle ne pardonnera pas un manque de travail...
Sur le chemin du retour à la maison, je me suis arrêtée, pensive, cherchant par quel moyen je pouvais me sortir de ce mauvais pas...
Et je n'en ai trouvé qu'un : jouer les malades et ne pas aller en cours demain... Si je m'y prends bien, c'est faisable. A condition de bien jouer la comédie...

Je me suis couchée dès mon retour


Maman était partie chercher les petites quand je suis rentrée et j'ai eu le temps de me composer une figure de circonstance. J'ai volontairement laissé mon goûter sur la table de la cuisine et je suis montée m'allonger sur mon lit, mimant un mal au ventre...

"Cela n'a pas l'air bien grave"

Au retour de Maman, je me suis plainte d'être indisposée, d'avoir comme une barre sur l'estomac. D'un geste de sa main sur mon front, elle a estimé ma température : "Cela n'a pas l'air bien grave, Christine. Repose-toi, on verra plus tard si cela persiste".
J'ai continué à me plaindre du ventre, et suis restée au lit. Maman m'a apporté un bol de soupe pour le diner et m'a rassuré : "Cela ira mieux demain. On verra après une bonne nuit".
Mais, comme je chignais et me plaignais, Maman m'a fait prendre ma température en restant à côté de mon lit. Je n'avais que 37°2 et cela l'a confortée dans son diagnostic.
"Un petit 37°2. Tu iras mieux après une bonne nuit..."
 

"Révise quand même tes leçons, car il n'est pas question de manquer les cours en cette fin de trimestre", me prévint Maman dont les sens devaient subodorer une entourloupe possible de sa chère fifille...

"J'ai révisé ou fait semblant plutôt"
 

Inutile de dire que je n'ai révisé que d'un oeil, me disant que tout se jouerait le lendemain matin, et que je saurais être convaincante dans mon rôle de malade imaginaire... J'avais ma petite idée là-dessus...

Je suis restée au lit le lendemain matin 


La nuit a été agitée. Je me suis relevée deux fois pour demander de l'eau et me plaindre de maux de ventre. Au matin, quand le réveil a sonné, et que les petites ont sauté du lit, je suis restée sous les couvertures, cherchant en transpirant à simuler la fièvre. Maman est venue et a senti que j'avais le front moite. Elle m'a donc donné le thermomètre : "Si tu as de la fièvre, j'appellerai le docteur".
Et, elle est ressortie pour aller vérifier que mes soeurs se préparaient bien... C'était ma chance, c'était le moment ou jamais d'agir...

Deux minutes sur le radiateur et le tour est joué...



J'ai pris le thermomètre, suis descendue du lit et je l'ai placé sur le radiateur bien chaud... Deux minutes, même pas, et en surveillant les chiffres, je suis arrivée à la température souhaitée..

Un 38°8, ça fait sérieux comme fièvre...



Le mercure indiquait 38°8 et j'étais contente de ma manoeuvre. Je me suis vite remise dessous les draps, en me couchant sur le côté et en me remettant le thermomètre, là où il n'aurait dû qu'aller... Je ne voulais pas montrer à Maman que je savais ce qu'il indiquait et j'ai donc attendu son retour sans retirer l'instrument.
"Ca y est ? Tu as pris ta température ?", demanda Maman qui arriva quelques secondes à peine après que j'ai réintégré ma position couchée... Mon petit coeur battait... J'avais eu chaud, mais j'avais réussi !
J'ai répondu avec ma voix souffreteuse  : "Oui, je crois que ça y est. J'ai entendu que cela faisait bip-bip". Maman souleva la couverture et retira elle-même le thermomètre qui était fiché entre mes fesses.

Maman semblait incrédule...


Elle le regarda à deux fois, elle semblait incrédule, mais la mise en scène était telle qu'elle garda ses réflexions pour elle.
"38°8 ! C'est bizarre, ça fait beaucoup pour un matin. Bon, tu vas rester là et je vais appeler le docteur", annonça Maman pour ma plus grande joie... Je conduis tes soeurs à l'école et on verra bien ce que dira le médecin.
Maman est partie et je me suis sentie la reine du monde, la championne de la comédie, la rusée qui déjouait les pièges...
J'allais passer une journée tranquille à la maison, échapper au contrôle d'anglais. C'était génial... J'étais vraiment vraiment contente de moi !
A SUIVRE...

9 commentaires:

  1. Contente de vous ? Pauvre Christine ! Dans quels beaux draps vous êtes-vous encore fourrée ? Vous croyez vraiment que le docteur se laissera aussi facilement abuser que Maman ? Je crois pour ma part qu'une fessée magistrale se profile à l'horizon : Maman n'apprécie pas du tout d'être prise pour une idiote, surtout devant un témoin !

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  2. Pourquoi ai-je ce sentiment que notre coquine Christine n’a échappé aux conséquences déplaisantes d’une interro ratée que pour subir celles bien plus éprouvantes d’avoir trompé sa mère ? Sans doute parce que cette captivante série s’appelle ‘souvenirs cuisants’
    Merci Christine

    et pardonnez mes commentaires sur les instruments de correction, que vous condamniez (évidemment), mais votre mère aussi, je crois, jusqu’à plus ample informé.

    François

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  3. Oliver et François imaginent que ma ruse va être déjouée... Vous n'y pensez pas quand même ? Ce serait une mauvaise nouvelle pour mes fesses assurément...
    Je n'ose y penser...
    Quoique... sans dévoiler la suite, je me demande si vous n'avez pas raison, hihi...

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  4. Bonjour Christine,je suis de l'avis des autres commentateurs:je pense que Christine va recevoir une telle fessee qu'il n'y aura plus besoin de radiateur pour rechauffer le thermometre!!!!!le poser sur sa lune cuisante sera bien plus sur et rapide!!Decidement vous les cherchez ces fessees,de la a penser que vous aimez que l'on s'occupe de vos rondeurs?
    Merci pour vos recits

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  5. Vous me prédisez un avenir bien agité... Moi qui m'imaginais tranquille et à l'abri, peut-être faudrait-il que je prépare mes fesses ?
    La suite le dira...

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  6. Bonjour, je vous lis depuis quelques mois et selon toute vraisemblance les commentateurs devraient avoir raison.

    Ainsi, j'en suis venue à me poser une question, est-il déjà arrivé que Christine réussisse bel et bien à tromper sa mère pour de bon ? Et donc à échapper à une fessée pourtant méritée ?

    Même si je n'ai pas consulté toutes les archives est-il déjà arrivé également qu'une fessée imméritée tombe (autre que par les sœurs cadettes qui taquinent leur aînée de façon à la mettre en tort) machination ? vraie erreur maternelle ?

    Bonne continuation à vous et au plaisir de vous lire !

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  7. La question n'est pas vraiment de savoir ce qui va arriver (une bonne fessée), mais pourquoi, et éventuellement, comment ? en d'autres termes, comment notre malade imaginaire se fera-t-elle démasquer ?

    Ne nous faites pas davantage languir, chère Christine ...

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  8. Bien dit, Manon ! Mais, l'art du mijotage est aussi essentiel, et pas qu'en cuisine...
    Pour l'instant, Christine savoure sa victoire, profite de cette tranquillité inespérée, se dit qu'elle est vraiment bonne comédienne et qu'elle devrait même faire cela plus souvent...

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  9. Bjr Christine.

    C'est un revenant, qui vient de prendre connaissance de vos récits depuis 3 semaines, toujours avec grand plaisir. Dès que j'aurai du temps, je commenterai un peu plus, et ne manquerai pas de vous raconter à nouveau, moi aussi, quelques cuisantes fessées (manuelles) maternelles.

    Bravo, je vous donne des bonnes notes pour tous vos récits, ça vous change des notes d'Anglais.

    Amicalement, à bientôt.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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