lundi 19 juillet 2010

Aline marchait devant Maman : Je jubilais intérieurement...

"Allez, avance, et gare à toi à la maison"


Ce n'est pas bien de se réjouir du malheur des autres. Je l'avoue. C'est même pas gentil du tout, et si elle avait pu lire dans mes pensées, Maman m'aurait sûrement grondée...
Mais, ce jour-là, c'est Aline, l'aînée de mes petites soeurs qui était en ligne de mire...
Nous étions parties faire des courses, elle, Maman et moi, pendant que Diane passait l'après-midi chez une copine qui organisait un goûter.
Aline aurait voulu y aller aussi, mais elle n'était pas invitée et en voulait d'ailleurs à sa cadette de n'avoir pas souhaité qu'elle l'accompagne.
Ma soeur était donc d'humeur bougonne et elle n'a pas arrêté de se distinguer durant les courses. Restant à la traine, changeant de rayons dans certains magasins, obligeant Maman à la chercher à deux ou trois reprises, Aline n'en faisait qu'à sa tête, ne comprenant pas que la patience de Maman a ses limites...
Il y eut plusieurs avertissements que ma soeur prit à la légère. Elle continuait à nous retarder et Maman, excédée, se fit plus directement menaçante : "C'est le dernier avertissement, Aline. Je ne veux plus rien avoir à te redire, sinon c'est de tes fesses que je vais m'occuper..."
Aline avait baissé la tête et nous suivait de plus près suite à cet avertissement.
Mais, se croyant à l'abri de nos regards, elle nous décochait dans le dos d'affreuses grimaces. Remarquant le regard amusé d'une passante que nous croisions, Maman se retourna brusquement et surprit Aline, langue tirée et en train de faire le singe avec ses mains.
"Et en plus, tu te moques de moi, Aline, mais tu cherches vraiment les ennuis. Eh, bien tu vas les trouver, ma fille... Ca va barder au retour à la maison...", lança Maman avec un ton sec et déterminé.
Aline ne riait plus du tout. Elle était au bord des larmes.
"Allez, passe devant, comme ça, tu ne pourras plus faire de grimaces. Il n'y a plus qu'à aller à la boulangerie et à rentrer. Tu connais le chemin, on te suit, Aline", lui ordonna Maman.
Consciente qu'il valait mieux ne pas discuter, Aline s'exécuta. Elle marchait trois pas devant nous, alors que Maman poursuivait sur sa lancée sermonnante : "Ah, vous m'en faites voir, les filles. Quand ce n'est pas l'une, c'est l'autre... Tu ne perds rien pour attendre, Aline... Je vais t'apprendre à te moquer de ta mère... Tu t'en souviendras, je te le dis..."
Maman martelait ses mots, et j'observais qu'elle serrait les poings, puis les desserrait en prononçant ses menaces, comme si sa main la démangeait déjà...

Je regardais Aline et j'étais comme fascinée
par son short blanc, imaginant la suite...




Aline avançait d'un pas régulier, pensant que si elle se tenait à carreau jusqu'à la maison, Maman changerait peut-être d'avis. Nous nous arrêtâmes juste à la boulangerie pour prendre deux baguettes. A l'employée qui nous connaissait bien et qui demandait de nos nouvelles, Maman répliqua : "Ah, ne m'en parlez pas. Il y en a toujours une pour se distinguer dans le mauvais sens. Aujourd'hui, c'est Aline qui file un mauvais coton et nous allons régler nos comptes à la maison..."
Le regard mi-amusé, mi-compatissant de la vendeuse m'en rappelait bien d'autres quand j'étais dans la situation inverse, mais cette fois il m'aurait fait presque rire...
A peine sorties du magasin, nous prîmes le chemin de la maison qui n'était plus qu'à trois rues de là. Aline marchait moins vite et trainait un peu les pieds.
Maman s'en aperçut évidemment et se fit ironique en me prenant à témoin : "Tiens, tiens, ta soeur ne semble guère pressée de rentrer... L'as-tu remarqué, Christine ?"
J'airais été à la place d'Aline, cela ne m'aurait pas faite rire du tout. Mais, là, je jubilais, vraiment. D'autant que Maman s'adressait à moi avec une sorte de complicité qui était rare, ayant plus l'habitude pour ma part d'être de l'autre côté de la scène...
Aline grommelait des petits mots plaintifs : "Maman, c'est pas drôle, snif, snif. M'man je ne recommencerai plus. Pardon".
Maman ne voulait rien entendre : "Il fallait réfléchir avant, Aline. Ce qui est dit est dit. Tu n'y couperas pas, ma fille. Vous savez très bien que je tiens mes promesses, n'est-ce pas Christine ?"
Cette réflexion là me plaisait moins, car elle me réintroduisait dans un rôle de fille sachant qu'elle pouvait recevoir la fessée et la recevait quand Maman la promettait...
En même temps, l'échange avait un intérêt puisqu'il montrait que Maman n'avait pas changé d'avis, et qu'après ces mots, elle ne pourrait plus en changer, sauf à se contredire devant deux de ses filles.
"Allez, Aline, avance. Nous retarder ne changera rien. Tu sais très bien ce qui t'attend. Tu préfères peut-être que j'aille rechercher Diane à son goûter avant que je m'occupe de toi. Si tu préfères attendre, c'est toi qui vois".
Maman avait fait mouche et Aline se remit à marcher normalement, tête baissée, le regard humide. J'étais juste derrière elle, et je n'arrivais pas à détacher mon regard de son short blanc, de ses jambes qui avançaient vers la fessée promise...
Par moments, comme par réflexe, sa main droite se plaçait derrière son dos, et j'avais l'impression qu'elle avait le dos et les cuisses parcourues de frissons, comme si elle avait la chair de poule...
Elle tourna au coin de notre rue. Il n'y avait plus que cinquante mètres à faire. Maman lança : "On arrive, Aline, on arrive..."  en faisant un geste de la main, paume ouverte, qui voulait bien dire ce qu'il voulait dire...
Aline qui l'avait vu en retournant la tête, éclata en sanglots et se mit à courir vers la maison pour cacher sa peine, son angoisse. Maman la laissa s'éloigner et faire la vingtaine de mètres qui restait à parcourir. Nous la vîmes s'engouffrer dans le jardin, puis filer à l'intérieur de la maison.
"Ah, elle peut pleurnicher, ça ne changera rien. Je n'admettrai jamais qu'on soit aussi désobéïssante puis insolente. Ca fait quelques jours qu'elle la cherchait, mais ce soir, elle m'a trouvée. Tu n'es pas d'accord, Christine ?", demanda Maman, comme si je pouvais avoir un avis, comme si mon avis comptait. J'en étais surprise et heureuse de jouer la grande.
J'ai bien évidemment répondu  : "Oh si, Maman, Aline a exagéré. C'est vrai. Alors, elle va être punie ?"
"Bien sûr, Christine, bien sûr", acquiesça Maman.
D'habitude très prudente sur le sujet, je me suis surpris à lâcher un : "Alors, elle peut préparer ses fesses", et j'en rougis sur le champ. Comme apeuré d'avoir osé ce commentaire, là où mes soeurs, dans la situation inverse se seraient gaussées et moquées de moi à l'avance.
"Je vois que as tout compris, Christine. C'est vrai que tu es bien placée pour savoir ce qui se passe en pareille situation..." le commentaire maternel me ramena à de mauvais souvenirs, mais j'essayai de n'y pas trop prêter attention. J'imaginais déjà Maman attrapant Aline et baissant son short blanc. Ce n'est pas gentil de se réjouir du malheur des autres, mais là, franchement, j'avais tant de moqueries de sa part à faire passer, que j'avais l'impression d'entendre déjà la main de Maman lui claquer les fesses encore et encore... 

A SUIVRE...

9 commentaires:

  1. Bonjour Christine,

    je vous lis depuis bien longtemps, mais je ne me suis jamais encore décidée à vous laisser un commentaire jusqu'à présent... et pourtant comme j'aime à vous lire !! On vous l'a déjà dit, mais vous écrivez merveilleusement, c'est élégant, harmonieux et ... tellement évocateur. J'espère que vous prenez autant de plaisir à écrire (même si j'ai cru comprendre que vous aimeriez davantage de commentaires) que nous à vous lire. je suis certaine que vous avez bon nombre de lecteurs plus ou moins timides et discrets. Les récits dans le genre des votres sont rares sur la toile, du moins pour ce que j'en connais. Vos récits ont ceci de rares qu'ils sont extrêmement sincères (ce qui ne veut pas dire qu'ils soient tous vrai, au niveau chronologique par exemple, ainsi que vous le soulignez dans je ne sais plus quels commentaires).

    Merci à vous, Christine. Et à bientôt.

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  2. Bernard et Aline19 juillet 2010 à 23:58

    contraiement à vous , je n ai pas de souvenirs de fessées dans mon enfance ! Nous étions 6 enfants et malheureusement aucune discipline et encore moins la féssée ! Pourtant , ca nous aurait bien remis en place parfois ! Maintenant c est mon mari qui s'occupe de me disciplier quand c est necessaire ! Cest pour ça que j aime vous lire car je me retrouve en lisant vos souvenirs . Aline

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  3. Merci Aline. Ce sont des souvenirs différents, mais vous avez le prénom d'une de mes soeurs, et cela doit vous permettre de faire gambader votre imagination...

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  4. Merci Manon également. Que de compliments. Je vais en rougir... Mais des joues du haut seulement, hihi...
    N'hésitez pas à commenter à nouveau. Les encouragements, c'est très appréciable. Mais, vous pouvez aussi essayer de rebondir, de commenter sur le fond ou sur les détails, d'exprimer quand vous souhaitez connaître la suite... etc, etc.
    Cordialement.
    Christine

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  5. Bonjour Christine,encore un tres beau recit,ma mere m'aurait peut etre fessee ou du moins claquee les cuisses meme dehors si j'avais eu l'attitude de votre soeur:aussi je me tenais a carreau!!!
    Pour Aline si je lis bien elle semble etre remise dans le droit chemin par son mari et il semble que la methode est....une bonne fessee,alors qu'elle n'en a pas recu etant jeune;et ca a l'air de lui plaire!!!!
    Si elle pouvait nous racounter ca ce serait surement tres interessant.
    De mon cote il arrrive que mon mari m'en menace aussi,et parfois ca tombe.
    A bientot pour vous lire avec delices Christine

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  6. Une Aline par son mari, oui, si elle le dit. Quant à la mienne d'Aline et de soeurette, c'est avec Maman qu'elle a rendez-vous...

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  7. pour répondre à Bénédicte , je suis avec un homme depuis 11 ans et mariée des 3 ans ! Cest mon mari qui m a impossé cette méthode tout a fait au début de notre union ! Javais besion d un homme de carctere , autoritaire et un réel besoin de discipline ! La fessée fut son idée! Difficile à acepter au début , puis on s y fait ! Pas le choix sinon que de le quitter ! Elle est toujours punitive et non pas sexuelle comme chez beaucoup de gens qui pratique cela !Je ne me sens pas comme une femme battue pour autant , une fessée bien méritée n a jamais fait du mal a personne si elle est donnée raisonablement! " ca à l air de lui plaire " dites vous ??? c est une punition que je craint !!! Aline

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  8. Là est l'essentiel. S'il n'y a pas de crainte, on n'est plus dans le même domaine. C'est bien de le préciser, Aline.

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  9. Bonjour Christine,pour Aline:elle craint ses fessees mais les acceptent quand meme et cela est pour son bien!Pourrait elle nous narrer sa premiere fessee et la facon dont son mari la fesse?Comme une gamine ou avec un ceremonial,a la main seule ou envisage t il un martinet,pour faire plus infantileA bientot votre peochain recit et merci.

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