lundi 12 juillet 2010

Souvenirs cuisants : les photos de vacances

 L'autre soir, Aline a mis le nez dans le tiroir où Maman range les photos. Il y a des albums à thèmes sur chacune d'entre nous ou sur des événements familiaux. Et aussi quelques pochettes non encore classées.
Aline est ainsi tombée sur les photos de l'été dernier. Celles de la semaine que nous avions passée avec Tata Jacqueline et Maman dans une petite maison de la côte atlantique.
"Tiens, Maman, regarde, c'est moi sur la balançoire Je peux la prendre pour la mettre dans ma chambre ?" demanda ma soeur.
Diane s'en mêla et les petites examinèrent la trentaine de clichés de cette pochette. Maman se joint à elles pour regarder aussi, alors que j'étais attablée au bureau en train de finir une page de devoirs de vacances.

 Aline était contente de retrouver ce cliché



"Tu les regarderas quand tu auras fini", avait répondu Maman quand j'avais voulu les regarder à mon tour. Les souvenirs remontaient.
"Oh, tu en fais une tête, Maman sur cette photo avec Tata", dit Diane. "C'est que tu jouais avec l'appareil, Diane, et je n'aime pas être prise en photo à l'improviste."

Maman et Tata surprises par Diane

L'examen des clichés continuait. Aline me montra de loin la suivante : "Eh, regarde, Christine, tu faisais l'acrobate. Tu te souviens ?" L'image prise dans le jardin me fit sourire. Oui, c'était un bon moment, mais la réflexion de Maman me fit grimacer.
"Oui, mais, grimper aux arbres et se rouler dans l'herbe avec un short blanc, ce n'était pas une bonne idée..."
Je n'ai pas relevé, espérant qu'elle n'allait pas aller plus loin. Elle reprit la photo avant de la passer à Diane, en ajoutant : "C'était quand même un short de marque et c'est dommage que tu n'aies pas pu le remettre après... Tu te souviens, Christine ?"

Je jouais l'acrobate dans les arbres 


Je plongeai la tête dans ma page de devoirs, ne souhaitant pas répondre, car j'avais compris l'allusion.  En jouant l'acrobate de l'objectif de Tata, j'avais chuté dans l'herbe fraiche et mon short était tout vert sur le côté. Je n'avais pas eu mal, mais les taches étaient très visibles. "Va te changer et mets ton short dans le lavabo à tremper avec un peu de savon, ça partira mieux", m'avait conseillé Tata, alors que Maman était partie faire des courses.
Allant changer de short je me suis rendue compte que j'avais aussi de grosses taches devant. Des taches d'encre, car j'avais gardé un feutre dans la poche et il s'était cassé de par mes acrobaties.
Sachant que les taches de feutre étaient indélébiles, j'ai préféré cacher le short sale sous l'armoire, en espérant que cela ne se remarque pas. 
Ce n'est que le lendemain en faisant un peu de ménage que Maman a découvert le pot aux roses. Avec les conséquences que chacun peut deviner aisément...
Je n'avais pas répondu à l'interrogation maternelle à propos de la photo et j'imaginais que cela allait en rester là. Mais, Diane récupérant le cliché avait la puce à l'oreille et elle montra qu'elle avait de la mémoire...
"Ah, oui, c'est le short que Christine avait taché, hein, M'man ?", demanda-t-elle.
Maman sourit : "Oui, Diane, c'est celui-là, je vois que tu as une bonne mémoire. Je me demande bien pourquoi donc... Et de quoi te souviens-tu, ma chérie ?"
J'avais le coeur qui battait, et j'aurais voulu mettre fin à cette conversation, mais c'était trop tard... Diane était trop heureuse de pouvoir faire étalage de sa mémoire... "Oui, je me rappelle, même que Christine avait caché son short. Et même qu'elle a eu la fessée, Christine".
Je chignai : "Maman, dis lui de se taire". Maman rétorqua : "Pourquoi donc, Christine, n'est-ce pas la vérité ? Aurais-tu oublié tes bêtises et ce qu'elles t'ont valu ? J'espère que non..."
Je fus obligée d'acquiescer : "Si, Maman, si, je me souviens, mais ce n'est pas la peine d'en reparler. C'était l'année dernière."
Maman ironisa : "Mais, Christine, c'est très bien que chacun se rappelle ce qui arrive quand on fait une telle bêtise. Et tu l'avais bien mérité cette bonne fessée que je t'ai donnée. Je m'en souviens très bien, moi aussi... C'était dans le petit salon de la location devant Tata Jacqueline, après le déjeuner, alors que les petites se reposaient dans leur chambre... Oui, c'était une bonne déculottée qui t'a calmée pour le reste de la semaine..."


Un an après, c'est comme si je revivais la scène


Diane et Aline ont un large sourire aux lèvres en entendant Maman ré-évoquer ce souvenir cuisant... J'ai envie d'aller déchirer la photo qui fera ressortir cet épisode à chaque fois que nous la regarderons.
Un an après, c'est comme si je retournais sur les genoux de Maman. Je sentirais presque ses mains baisser ma culotte et ma lune rougir. Sûr que mes soeurs, elles se rappellent des bruits qui devaient résonner dans la petite maison aux murs fins.
Quel est l'idiot qui a inventé les appareils photos ? Je me sens toute drôle, j'ai honte.
Maman clôt la séance en demandant à mes soeurs de ranger les photos et de venir l'aider à mettre la table pendant que je finis mon devoir.
Elle ne peut s'empêcher de rajouter une allusion qui me fait rougir : "Allez, Christine, finis donc ta page d'exercices. Je ne voudrais pas avoir à sévir à nouveau... Tu vois ce que je veux dire, n'est-ce pas ?"
Je grogne : "Oui, Maman, oui. J'ai presque fini..."
Et elle de conclure avant d'aller dans la cuisine : "C'est bien ma chérie, je suis contente que tu fasses ton travail. C'est juste dommage que je doive te le rappeler à ma manière bien souvent. Tu vois, tu te souviens bien de la fessée que tu as reçue pour le short taché et caché. Et pourtant, tu m'en as fait bien d'autres des bêtises depuis. Mais, je ne céderai pas, tu le sais. Alors, relis bien tes exercices, on les corrigera ensemble après le dîner... Tu as intérêt à ce que ce soit bon, sinon, ma chérie, tu peux préparer tes fesses..." 

2 commentaires:

  1. Bonjour Christine,encore une bonne fessee,et celle ci devant Tata!!!!!et entendue des petites soeurs.
    Decidement madame votre mere est une adepte du deculottage?Compte tenu de votre age a l'epoque,si vous aviez eue ma mere cela se serait regle par l'achat d'un bon martinet et vous auriez eu en toute pudeur les cuisses largement fouettees;methode rapide et tres efficace croyez moi.
    Merci encore pour vos recits.

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  2. Eh oui, Bénédicte, encore un souvenir qui revient et qui avait été ainsi ravivé un an plus tard par l'examen de photos de vacances.
    Heureusement que je n'étais pas la fille de votre mère, en effet. Les fesses et les cuisses striées avec des marques qui durent, non merci, je préfère y avoir échappé.
    Quand je lis votre témoignage, c'est presque rassurant. J'en arrive à me dire que j'ai eu de la chance de prendre ces fessées déculottées plutôt que le vilain martinet.

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