mardi 8 juin 2010

Moments cruciaux : la rencontre fortuite de Mlle Paule (SUITE 3)

Mlle Paule semblait jouer sur mes nerfs...


Le retour en cours d'anglais au lendemain de l'entrevue entre Maman et ma prof n'avait pas été facile pour moi.
En partant le matin vers le collège, Maman m'avait bien rappelé que j'avais intérêt à faire des efforts en cours, et plus encore dans cette matière...
"Tu sais, Christine, c'est sérieux. Si tu ne veux pas redoubler, c'est maintenant ou jamais. Et je serai intraitable sur tes résultats, ma fille. De toute manière, Mlle Paule est bien prévenue, et elle n'hésitera pas à me prévenir dès que feras des tiennes... Alors, Christine, c'est à toi de faire en sorte que nous ne soyons pas déçues... Sinon, tu sais ce qui t'attend...", avait clairement reprécisé Maman avant de me laisser devant la porte du collège.
J'avais compris le message et je n'avais pas l'intention de l'oublier...
Moi qui étais en général très dissipée et qui affichais une certaine désinvolture en cours d'anglais, j'ai changé d'attitude, me transformant en élève attentive et sage. A la fin du premier cours, Mlle Paule me dit même : "Christine, vous remercierez votre Maman d'avoir répondu à ma demande. C'est important que parents et enseignants se parlent..."
Le soir, Maman éplucha mes cahiers et notamment celui d'anglais. Il n'y avait heureusement rien à redire mais c'était un signe supplémentaire que j'étais sous haute surveillance...
Deux ou trois semaines sont passées sans que j'ai la moindre remarque en anglais. J'ai même récolté un 13 sur 20 qui était une de mes meilleures notes de l'année avec Mlle Paule.
Maman était ravie, mais surtout satisfaite, je pense, de voir que son intervention avait été efficace...
Le troisième trimestre étant bien entamé, la classe commençait à penser aux vacances et l'ambiance devint moins studieuse, plus dissipée et moins travailleuse. Pourtant, j'essayais de ne pas me faire remarquer...
Il n'empêche qu'à plusieurs reprises, Mlle Paule me fit quelques menaces qui me ramenèrent vite au calme. La prof n'exprimait pas les choses directement, et je lui en suis reconnaissante, mais ses allusions étaient pour moi d'une grande clarté...
Ainsi en me rendant une copie avec un petit 10 sur 20, elle avait lancé : "Très moyen, cette fois, Christine. Pourtant, l'interrogation était facile... Il faudrait peut-être que j'en parle à votre mère..."
J'avais rougi et promis de faire mieux la prochaine fois. Car, derrière la phrase de Mlle Paule, je savais qu'il y avait la menace d'une fessée maternelle si elle se plaignait d'un nouveau relâchement. 
Dans la situation où j'étais, les petites phrases de la prof d'anglais étaient un peu comme des exercices de version franco-anglaise, ou plutôt de version profo-maternelle !
Si Mlle Paule disait : "Christine, taisez-vous... Ou je vous donne cent lignes à faire signer à la maison". J'avais dans ma tête une petite voix qui traduisait immédiatement : "Christine, tais-toi, sinon, gare à tes fesses, ce soir..."
Quand elle lançait : "Christine, au fait, cela fait un bout de temps que je n'ai pas discuté avec Mme Spaak...Vous feriez mieux d'écouter la leçon au lieu de rêvasser..." J'en déduisais : "Tiens-toi à carreau, sinon il va y avoir de la fessée dans l'air..."
Et ce genre de menaces déguisées me mettait les nerfs à fleur de peau. J'en avais parfois la chair de poule, persuadée que Maman n'hésiterait pas...
Je crois que Mlle Paule en jouait pour se garantir le calme de ma part, et je sentais bien qu'à la première occasion franche, elle passerait des paroles à l'acte. J'avais donc une tension croissante en écoutant ses avertissements. Surtout quand cela montait d'un cran et devenait une phrase du genre : "Christine, je n'aime pas rabâcher les mêmes choses... J'ai vraiment l'impression que vous voulez que je fasse un mot pour votre mère... Si c'est cela que vous cherchez, continuez ainsi et vous ne serez pas déçue..."
Le mot, la menace était claire et renvoyait à celui que j'avais dû donner à Maman après l'avoir caché deux jours... Je savais bien que s'il y en avait un nouveau, je ne pourrais pas faire le même stratagème...
J'avais conscience que le climat se dégradait et pouvait tourner à l'orage... Et je rageais d'autant plus que les mots de Mlle Paule me suspectaient de le faire exprès, d'agir en sorte qu'elle prévienne Maman, pire encore, de "vouloir" qu'elle fasse un mot. Comme si je pouvais vouloir la fessée qui m'attendrait dans ce cas, comme si je faisais en sorte de mériter une nouvelle déculottée...

2 commentaires:

  1. A force de la vouloir incosciement la déculottée elle va finir par tomber la fessée tu la voulait peut etre pour faire cesser le pseudo chantage de ta prof ou tu en avais besoins d`une severe fessée pour maintenir ta motivation et ta persévérence!! Francois.

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  2. Si je la "voulais" c'était totalement inconscient. Mais il est vrai que le pseudo chantage de la prof, comme tu le dis, me minait...

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