jeudi 14 janvier 2010

Moments cruciaux : Quand Maman devine mon angoisse... (SUITE 5)

J'avais l'impression que Maman refaisait le geste devant Aline et Diane



 
(SUITE 5)
Ma double fessée m'avait totalement calmée. Alors qu'à l'issue de la première, j'en voulais à maman, je me sentais comme injustement punie, parce qu'elle n'avait pas cru mon cri du coeur, mon affirmation que j'allais tout lui avouer au moment où elle a découvert mes exploits, la deuxième claquée suite à une réaction bête d'énervement, de gamine qui tape du pied, m'avait ramené les pieds sur terre.
En criant et en gesticulant, j'y avais laissé mon énergie et j'en ressortais comme vannée... Cette fois, je n'avais qu'à m'en prendre à moi-même, c'était trop gros de réagir comme ça sous les yeux de Maman, et j'avais à peine renversé la corbeille que je savais que j'allais avoir droit à une nouvelle valse. Il y a comme ça des moments où ce qui vous attend est une évidence, comme un dû !
Calmée donc, j'avais repris le cours de ma petite vie de collégienne en me faisant discrète. Une heure et demie plus tard, j'étais en cours, et je n'avais pas du tout l'âme à chahuter, à me faire remarquer. J'en étais même tellement transparente et attentive que les profs qui me connaissaient ont dû le remarquer.
A midi, quand je suis rentrée, j'étais toujours aussi douce et calme. Je n'ai pas rechigné à mettre la table, ni à aider Maman, j'ai même été ramasser le linge qui séchait sur un fil dans le jardin sans faire la moindre remarque.
Aline et Diane étaient au contraire très éveillées et assez joueuses. Je sentais bien qu'elles me trouvaient étrangement réservée et docile. Une fois passées à table toutes les quatre, j'ai cependant cherché à meubler la conversation, me doutant bien que si je restais muette et rengrognée, Maman ferait des réflexions.
Hélas, comme je le craignais, elle ne put s'empêcher de faire une allusion puis de vendre la mêche. De toute manière, c'était son habitude, ce qui arrivait à l'une devait aussi servir d'exemple aux autres.
Quand Aline rechigna pour manger ses épinards et fit une réflexion limite impolie, Maman lança : "Aline, tu devrais te méfier... Je pourrais bien m'occuper de toi, à ton tour..."
C'est Diane, toujours la plus vive et curieuse, qui posa la question : "Pourquoi à son tour ? Christine a été punie, dis M'man ?"
Je piquais un fard et baissai la tête pour cacher mon émotion soudaine. Et, comme je le redoutais, Maman acquiesça... Pire, elle donna des détails...
"Eh oui, votre soeur a encore été punie", commença-t-elle.
Je murmurai, implorante : "Maman, s'il te plait, non..."
Elle haussa le ton : "Christine, tu ferais mieux de te taire. Je comprends que tu ne sois pas fière de ce qui t'est arrivée, mais c'est toi qui t'es mise dans cette situation, alors je ne veux pas t'entendre..."
J'insistai : "Maman, non, c'est pas juste..."
Je ne savais pas quoi dire. Je voulais juste la faire taire, mais cela n'a pas marché. Elle a enchaîné : "C'est pas juste, c'est tout ce que tu trouves à dire. Mais, c'est au contraire juste et bien mérité. Et il faut qu'Aline et Diane sachent ce qui arrive aux menteuses, aux cachottières et aux coléreuses".
Mes soeurs avaient les yeux grand ouverts et n'en perdaient pas une miette... Je n'insistai pas, baissant la tête en attendant que cela passe.
Agacée par mes protestations, Maman expliqua la situation en se voulant didactique : "Oui, votre soeur s'est encore distinguée. Je sentais bien qu'elle me cachait quelque chose. J'ai bien essayé de lui faire dire, mais rien n'y a fait. Et il a fallu que je regarde dans ses affaires pour découvrir son zéro pointé et les 100 lignes à faire qu'elle avait récoltés. Alors, oui, Mademoiselle a été punie comme il se doit. Après que vous soyez parties à l'école, nous avons eu une petite explication, Christine et moi..."
Les yeux de Diane étaient comme des billes et ses oreilles aux aguets buvaient les paroles maternelles... Elle avait laissé un blanc dans sa relation des faits... Comme des points de suspension. Il n'y a que moi qui ne voulait pas entendre la suite.
Diane demanda : "Tu l'as punie, alors ?" 
Maman reprit : "Vous vous doutez bien que je ne l'ai pas félicitée. Je ne tolère pas les mauvaises notes, mais je déteste encore plus les mensonges. Alors, votre soeur a reçu une bonne fessée pour lui apprendre à ne plus mentir".
J'enrageais de l'entendre évoquer notre "petite explication" comme elle dit... J'espérais que c'en était fini, l'essentiel ayant été dit, et ma honte était déjà forte.
J'avais des sanglots qui me remontaient à la gorge. Je murmurai : "Maman, promis, je ne recommencerai plus". J'imaginais que ce serait un point final à notre conversation, ma promesse faisant l'effet d'une reconnaissance de mes fautes.
Mais, tout n'avait pas été dit et Maman n'omit pas l'épisode final : "J'espère bien que tu ne recommenceras plus, ni à me ramener des zéros et des punitions, ni à me les cacher. Tu as vu ce que cela te rapportait... Et j'espère aussi que tu ne seras plus coléreuse... Hein, Christine ?"
Elle avait marqué encore un temps de silence pour que je relève le regard... Je répondis : "Oui, Maman, oui, promis..."
Et elle embraya en me faisant à nouveau rougir comme une pivoine... "Eh oui, c'est qu'en plus votre grande soeur s'est permise de jouer les coléreuses. Elle avait à peine remonté sa culotte que Mademoiselle tapait du pied et renversait sa corbeille en me grognant dessus... Ca, je ne vous conseille pas de me le faire à nouveau... Christine a essayé, mais j'ai rattrapé votre soeur et je l'ai remise sur mes genoux... Elle avait déjà reçu une bonne fessée, mais c'était comme si cela ne lui suffisait pas... Pourtant ses fesses étaient bien rouges quand je lui ai re-baissé sa culotte... C'est là qu'elle a compris que l'on ne s'amusait pas à se moquer de sa mère... Mais, elle a eu beau protester, je lui ai donné une nouvelle fessée, une déculottée magistrale qui l'a enfin calmée... Alors, je serais à votre place, les filles, je ne chercherais pas les ennuis... Parce que jamais deux sans trois... Vous avez intérêt à vous tenir à carreau..."
J'étais bouleversée, je me remis à pleurer doucement. Quand elle avait évoqué mon retour sur ses genoux, j'avais l'impression en regardant les yeux de mes soeurs qu'elles voyaient distinctement la main de Maman descendre ma culotte et dégager à nouveau des fesses déjà écarlates... Dans ma tête, c'était presque comme si le dicton de Maman se réalisait et que, mentalement du moins, je recevais une troisième fessée. Et la force de mon imaginaire était telle que je la ressentais presque physiquement sous les regards moqueurs de mes petites soeurs...

5 commentaires:

  1. Bonjour Christine,oh oui la honte ressentie quand votre mere qui vous a bien fessee se met a raconter a tous les mesaventures qui viennent d'arriver a votre posterieur!!!c'est horrible on a l'impresion d'en recevoir une autre et de voir les regards amuses c'est tres eprouvant;a la maison ca m'est arrive parfois et ma mere se plaisait a laisser le martinet sur la table pour bien montrer qu'il avait servi il y a peu;d'ou les questions tres genantes des voisines ou pire de leurs enfants;croyez moi on rentrerait vite dans un trou de souris.
    Merci pour vos superbes textes.

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  2. Tout à fait, Jean. C'est bien la sensation ressentie. L'envie de se cacher, de disparaître pour éviter les regards, pour ne pas lire dans les yeux de mes soeurs ce petit éclair vif qui montrait que leur imagination travaillait...
    Oui, je serais bien rentrée dans un trou de souris pour cacher ma gêne et un sentiment de honte...

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  3. J'avais remarqué que cette fois vous aviez échappé à la honte d'une déculottée publique, sans personne pour vous voir dans cette fâcheuse position ni même pour vous entendre, mais je n'avais pas pensé que les mères sont parfois bien indiscrètes. Je n'ai aucune peine à comprendre la honte que vous avez dû éprouver en écoutant ce récit détaillé de votre infortune. Cela montre bien bien que l'effet d'une fessée ne se limite pas au seul moment où l'on reçoit des claques sur le derrière. Il y a "l'avant", l'angoisse et l'appréhension qui précède une punition à laquelle on ne veut pas penser mais que l'on imagine à partir de toutes celles que l'on a subi dans le passé. Et puis il y a "l'après", pas seulement l'embarassante période au cours de laquelle les fesses restent sensibles, mais, bien plus longtemps, celle où l'on ne peut s'empêcher de se remémorer l'épisode humiliant que l'on a vécu.
    Je crois que ma mère avait fini par assez bien maitriser et exploiter ces deux moments pour démultiplier l'effet de la simple correction ; votre récit montre que la vôtre montrait aussi une grande habileté dans cet exercice. Peut-être se sentait-elle un peu démunie avec la responsabilité d'élever ces trois filles (je crois que vous avouez dans un message que votre père n'était pas très impliqué dans votre éducation), et elle était à l'affut de tout ce qui pouvait appuyer son discours et prolonger l'effet des punitions qu'elle jugeait nécessaires. Ce jour là en racontant publiquement cette fessée à vos soeur elle a trouvé le moyen de leur donner une petite leçon ("Voyez comme Maman peut être sévère... Attention à vous !") , tout en prolongeant l'effet de ces deux déculottées par une nouvelle humiliation, uniquement psychologique celle-là mais non moins cuisante...
    En tout cas j'aurais détesté me trouver à votre place ; comme ce doit être dûr parfois de vivre en permanence avec des témoins potentiels de ce que l'on désirerait le plus voir caché, et surtout d'être traitée comme une gamine devant celles que vous deviez considérer comme des gamines, alors que vous même sans doute vous considériez comme une jeune fille.
    Amicalement
    Agnès

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  4. Ce qui me touche le plus dans la dernière partie de votre récit, c'est qu'il s'agit d'une mise en scène exemplaire d'un pouvoir de manipulation très bien maîtrisé. Une façon commune de parler de la fessée - et parfois de se convaincre soi-même qu'il ne s'agit pas d'un évènement si terible que ça - c'est de dire que c'est "seulement un mauvais moment à passer", une vision optimiste mais, vous en conviendrez, un peu courte et naïve. Sans doute nos Mamans savaient fort bien faire le nécessaire pour que les fessées qu'elles nous administraient soient de évènements particulièrement désagréables, mais elles savaient aussi exploiter au mieux cette trace psychologique que laisse ce genre de punition. Si je m'en rapporte à ma propre expérience, il n'était pas rare que - sans raison apparente très nette - une récente déculottée me revienne tout à coup en mémoire. Lorsque l'image de la punition surgissait dans ma tête, j'étais tellement saisie par le coté ridicule et humiliant de la situation où je m'étais trouvé qu'il m'arrivait de rougir toute seule. Maman devait sentir intuitivement ce point de fragilité, l'empreinte secrétement honteuse que laissait en moi ces souvenirs de déculottage et de claques sur le derrière, et elle avait appris - pour mon bien naturellement - à exploiter ces émotions et à les manipuler afin de prolonger l'effet d'une correction cuisante mais trop courte. Le moindre mot, la moindre allusion et à plus forte raison une réflexion précise ou un récit détaillé, tout cela pouvait sans la moindre difficulté engendrer un embarras considérable. Embarras, confusion, remords, gêne, rappel utile de la puissance de Maman, de sa vigilance permanente et de ce qui m'arriverait si je ne filais pas droit : tous sentiments et réflexions qui étaient censées me remettre à ma place et avoir un effet favorable sur ma conduite.
    Vous montrez que votre Maman maîtrisait parfaitement cette stratégie ; elle savait bien, en particulier que la présence de n'importe quel témoin décuple pour le moins l'impact de tels propos (ce qu'on craint le plus lorsqu'il est question de fessées, n'est-ce pas le regard des autres ?). Or vos soeurs n'étaient pas n'importe-qui ! et votre Maman, ici, exploite habilement leur présence, elle sait piquer leur curiosité, provoquer leurs questions et leurs réactions, réactions auxquelles vous êtes - c'est naturel et votre Maman doit bien s'en douter - particulièrement susceptible. Voir les évènement honteux de la matinée livrés à la curiosité ironique de ces chipies, c'était vraiment trop dur ; personne ne s'étonne en vous lisant que vous ayez fondu en larmes devant vos soeurs.
    J'ai bien conscience de ne pas dire dans mes commentaires beaucoup plus que ce que vous évoquez et analysez vous-même, mais j'avoie que j'aime le faire, et vous en faire part. Cela me fait l'effet d'être un papillon qui tourne autour d'une lumière fascinante, je cherche sinon à épuiser du moins à mieux canaliser la fascination qu'exerce en moi l'évocation de ces punitions.

    Amicalement

    Agnès

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  5. La lumière fascinante vous remercie, hihi... Vous êtes trop gentille. De fait, j'apprécie les commentaires même si ils traitent du même thème, qu'ils le développent à leur manière, c'est toujours une avancée, un plus, et cela donne votre vision qui est proche de la mienne, mais pas identique totalement, comme deux voix qui résonnent qui se complètent.
    Merci encore et continuez...

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