jeudi 21 janvier 2010

Mes ruses de Sioux : La protection (hélas temporaire...) de Mamie


Si Maman savait faire respecter ses volontés dans la maisonnée, elle s'arrangeait bien sûr pour que les problèmes éducatifs ne perturbent pas les moments où nous avions de la visite. Elle ne cachait guère ses méthodes d'éducation et y faisaient allusion souvent dans des discussions, mais la présence de tiers marquaient la plupart du temps une pause dans nos explications...
Particulièrement quand Mamie était là. Elle avait bien conscience que sa fille avait fort à faire avec ses filles, mais elle n'avait pas envie de nous voir pleurer. Mamie prenait même notre défense parfois et cherchait à convaincre sa fille qu'il n'était pas nécessaire de sévir. Du moins sur le champ...
Alors, quand nous sentions que nous avions à craindre pour notre bas du dos, la venue de Mamie était une bonne nouvelle. Je me souviens ce jour où ma grand-mère est arrivée alors que Maman venait de découvrir que j'avais pris de l'argent dans son porte-monnaie.
Nous étions en pleine explication quand elle arriva apportant des confitures. Maman l'accueillit gentiment, moi plus encore, je l'embrassai comme si elle était un sauveur.
Dans la discussion, Maman lui expliqua que je faisais encore des miennes et que cela allait bientôt barder pour moi... Mamie fit au contraire des compliments sur sa si gentille petite fille et je restais scotchée à ma grand-mère, suggérant même qu'elle reste dîner...
Maman fulminait en me donnant des regards en coin... Quand j'allai chercher des verres pour que Mamie au moins se désaltère, Maman au passage dans le couloir me fit comprendre que je ne perdais rien pour attendre...
Maman n'insistant pas vraiment, Mamie ne resta que pour prendre un verre et discuter. J'étais très attentive, et à chaque fois que la conversation baissait d'intensité, je tentais de la faire repartir en me montrant beaucoup plus curieuse que d'habitude...
Mais Mamie prit congé tout de même. Au moment où elle quittait le salon, je tentai de filer vers ma chambre. Maman s'interposa : "Reste là Christine, nous avons à parler..." J'imaginais l suite...
J'avais les yeux brillants en embrassant Mamie me doutant bien que sa protection s'achevait...
Maman la raccompagna à la porte...
Je ne me voyais pas rester là à attendre le retour d'une maman que je savais encore plus énervée qu'avant que Mamie n'arrive...
Je filai donc et trouvai refuge dans la chaufferie, derrière la cuisine, là où l'on stockait diverses choses au sec.


 
 Je me cachai sous les étagères en espérant simplement gagner un peu de temps... La porte refermée, j'entendis Maman m'appeler : "Christine, où es tu ?"
Elle monta à l'étage croyant que j'étais dans ma chambre... Elle appelait : "Christine, viens ici... Cela ne sert à rien de te cacher... Ce n'est pas la bonne méthode, tu sais..."
J'étais tétanisée dans ma cachette et j'avais conscience que je ne faisais qu'aggraver mon cas... Mais, je n'avais pas la force d'en sortir...
"Christine, je compte jusqu'à trois...", la voix était plus forte encore... "Christine, ça va aller mal... Crois moi !"
Dans ma cachette, j'éclatai en sanglots, je pleurais à chaudes larmes lorsqu'après avoir fait les autres pièces, elle entra dans la chaufferie et alluma la lumière qui m'éclaira d'un coup...
Je suppliai : "Maman, non, non, je ne le ferai plus, non, non..."
Elle m'attrapa par le bras et me tira jusqu'à la cuisine où elle dégagea une chaise, s'y assit et m'allongea en travers de ses cuisses avant que j'ai eu le temps de dire ouf.




 
"Ah, non seulement, tu joues les voleuses, mais tu te sauves pour éviter d'avoir à t'expliquer..." Ma jupe était relevée, ma culotte descendue plus bas que mes genoux et la fessée pouvait tomber sur une lune totalement dégagée...
"Tiens, tiens, tiens, cela t'apprendra à me désobéir... Ah, tu croyais que tu allais pouvoir y échapper, j'ai bien vu comment tu voulais que Mamie reste... Mais elle est partie et il est l'heure de régler nos comptes, Christine... Tiens, tiens, tiens, et tu vas la sentir cette fessée que tu as doublement méritée... Non mais, je vais t'apprendre qui commande ici... Et je vais te montrer ce qui arrive aux petites voleuses... Une bonne fessée et elle ne fait que commencer... Tu l'as bien cherchée celle-là ma fille... Tiens, tiens, tiens et tiens... Ah on fait moins l'intéressante maintenant..."

5 commentaires:

  1. Et Aline et Diane vont bientôt rentrer de leur cours de danse, raccompagnées par la voisine et sa fille...

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  2. Superbe histoire au parfum d'authenticité. On a tous eu ce genre de comportement, et l'espoir que l'arrivée salvatrice d'un tiers ne repousse la juste punition aux calendes grecques... Mais si la présence d'une personne "étrangère" calme le jeu, il est possible que la fessée soit encore lus retentissante une fois son départ. Parce que maman a bien senti le prétexte et l'attitude composée de sa fille, doucereuse et dans l'espoir que la punition n'arrive pas.

    Funeste erreur.

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  3. Bjr Christine. Vos récits, y compris les derniers, me rappellent des souvenirs, avec des points communs. La scène que je vous décris aujourd'hui s'est déroulée en 1960, à la fin de mon CP : j'avais donc presque 7 ans, ma mère 29 ans.

    Tout au long de l'année scolaire, j'avais dans l'ensemble très bien travaillé, car j'étais un enfant "doué". Mais la conduite laissait à désirer.

    Les premiers carnets de notes, je me classais premier de la classe (dont une fois ex-aequo), mais avec un gros bémol sur mon bulletin, relatif à ma conduite en classe (bavardages, bêtises dans la cour... qui m'ont valu quelques mémorables fessées par la maîtresse). Lors de l'avant-dernier classement, j'étais seulement troisième, essentiellement à cause de mes mauvaises notes de conduite. J'avais été puni à la maison : maman m'avait "seulement" donné 2 ou 3 claques sur les fesses, sans me déculotter, et m'avait interdit de vélo et d'émissions de radio pendant une semaine (nous n'avions pas la télé à l'époque, mais il y avait quelques émissions à la radio pour les enfants). J'ai eu ensuite plusieurs punitions, à faire signer par les parents, d'où de nouvelles remontrances à la maison.


    Cette histoire a une suite, je vous la raconterai plus tard.

    A bientôt.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  4. POUR LOUIS
    Mais, ne vous gênez pas. Poursuivez vos récits. Je les lirai avec plaisir.
    POUR OLIVIER
    Belle idée que le retour de mes soeurs accompagnées de surcroit. Mais cela n'arrivait pas toujours non plus. Ce qui ne générait que plus d'émotion quand cela se produisait...
    De toute manière, ne doutez pas que les soeurettes, même n'arrivant pas, ont forcément été informées de ce qui était arrivé à leur grande soeur.
    POUR STAN
    Oh, vous avez amplement raison... Maman avait bien saisi mon petit jeu et chaque minute de gagné en prolongeant la présence de Mamie ne faisait qu'augmenter sa détermination...
    Une fois la grand-mère raccompagnée, elle n'avait qu'une hâte, celle de s'occuper comme il se doit de sa chère fille...

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  5. Pour essayer d'éviter la fessée tous les moyens étaient bons. Avant que la faute soit découverte, on pouvait tenter de la cacher et il faut bien avouer que - parfois - cela marchait ; mais quand la punition était annoncée, la marge de maneuvre devenait très réduite, parfois presque inexistante. Il fallait -souvent dans l'urgence - improviser une stratégie de défense qui, lorsqu'on y réfléchit, consistait en des variations sur un nombre limité de thèmes : se faire plaindre, protester de son innocence, gagner du temps... en réfléchissant vous en trouveriez peut-être d'autres. Pour ma part je crois que ce qui entretenait en moi le secret espoir que "ça pouvait marcher", c'est simplement le fait que parfois ça marchait ! Il arrivait que je sois malade et que Maman n'ait pas le coeur de me punir, il arrivait qu'en m'entendant nier avec énergie toute responsabilité dans une bêtise, elle reconsidère son point de vue pour se rendre compte qu'elle m'avait accusé à tort, il est même parfois arrivé que des circonstances imprévues retardent l'administration d'une punition, et que de retards en retards Maman finisse par ne plus la juger indispensable et se contente d'un bonne réprimande... assorti de menaces précises si l'envie me prenait de recommencer.
    Ce que je ne saisissais pas à l'époque c'est que lorsque j'échappais ainsi à une punition, je n'y étais pour rien ; ce qui, parfois, incitait Maman à un peu d'indulgence, c' étaient des circonstances indépendantes de ma volonté. En revanche il était très naïf de ma part de tenter de forcer les événements en jouant la comédie, en me dérobant ou en créant artificiellement des obstacles à la colère maternelle, car cela, lorsque Maman s'en rendait compte, elle ne le supportait pas... et elle me connaissait si bien qu'elle se rendait souvent compte de mes petits calculs.
    Comme vous l'avez bien souligné ainsi que Stan une attitude particulièrement mal notée, et qui entrainait plutôt une aggravation de la punition, c'était d'être prise en train de tenter d'échapper à une punition : le mensonge bien sûr était un péché capital, mais aussi toutes les formes de demi-mensonges, de petites comédies, et toutes ces tentatives pour gagner du temps ou détourner l'attention.

    Amicalement

    Agnès

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