lundi 4 janvier 2010

Moments cruciaux : Quand Maman devine mon angoisse... (SUITE 2)

"Dépêche-toi de sortir de la salle de bain, Christine..."



(SUITE 2)
La nuit avait été agitée. Cauchemardesque... Je n'arrivais pas à dormir, en pensant à mon zéro pointé, à mes cent lignes à faire, à ce cahier à faire signer à Maman, et à ces mensonges répétés que j'avais fait quand elle m'avait questionnée, quand elle avait bien vu que je n'étais pas dans mon assiette et qu'elle avait voulu me faire dire ce qui n'allait pas...
J'avais trop d'angoisse, j'imaginais tellement que tout cela me vaudrait une bonne fessée que je n'avais pas pu me résoudre à être franche, à reconnaître mes fautes.
J'ai quand même dormi, d'un sommeil agité, avec des images angoissantes dans la tête. En essayant simplement de me consoler en me disant qu'au moins je gagnais quelques heures de tranquillité... Si l'on peut appeler cela de la tranquillité...
Ce matin, je n'ai cours qu'à dix heures, et j'ai un peu de temps avant de retourner au collège, alors que mes soeurs vont en classe normalement à huit heures.
Maman m'a réveillée quand même, ne voulant pas que je me prélasse au lit et sachant que j'ai toujours des devoirs ou des leçons à réviser. Mes carnets de notes en dents de scie ne sont assez brillants pour que je m'exonère de tout travail...
J'ai laissé mes soeurs occuper les premières la salle de bain et je suis descendue prendre mon petit-déjeuner en attendant que la place soit libre. Aline et Diane m'ont rejointe dans la cuisine et ont avalé leur chocolat chaud avant de partir vers l'école.
N'étant pas pressée, j'ai pris mon temps jusqu'à ce que Maman ait accompagné mes soeurs jusqu'à la porte, vérifiant cartable et habillement avant qu'elle ne parte à pied en classe.
Puis Maman m'a envoyée me préparer : "Allez, Christine, va faire ta toilette et te mettre à réviser tes leçons. On a un peu de temps, je viendrai vérifier tes devoirs..."
Dans la salle de bains, je repense à ces mots : "On a un peu de temps..."
Et si je prenais mon courage à deux mains, si je profitais du fait qu'Aline et Diane sont parties pour me confier tranquillement à Maman... L'idée tourne dans ma tête... C'est vrai, c'est le moment... Mieux vaut avouer à temps, me conseille la voix de la raison... En même temps, une autre partie de ma tête s'inquiète... Avouer, c'est aller droit à la fessée...
Courage ou pas courage, franchise ou pas franchise, la question me taraude l'esprit, me paralyse... Je n'avance pas. J'ai mis dix minutes avant de me brosser les dents, je viens de me débarbouiller le bout du nez... J'hésite entre deux petites voix contradictoires qui vont décider de mon destin dans les minutes à venir...
Allez, Christine, sois grande, de toute manière, si ce n'est pas maintenant, ce sera ce soir et de toute manière, il faudra bien avouer... En plus les petites seront là... Allez, cette fois, je me dis que c'est mieux ainsi et qu'au moins je serai débarrassée de mon angoisse...
Je prends mon courage à deux mains et je me prépare à affronter ce qui m'attend... Allez, encore deux minutes de calme... Je cherche dans ma tête les premières phrases que je vais dire à Maman, comment je vais présenter ça...
Il ne faut pas que je tarde trop. Elle est déjà remontée à l'étage, sûrement pour ranger la chambre des petites... Je tends l'oreille...
"Allez, dépêche-toi de sortir de la salle de bain, Christine... Mets-toi au travail..." a-t-elle dit en passant devant la porte. J'entends ses pas qui se dirigent vers ma chambre... Il va falloir que j'y aille cette fois...
Mais, les doutes me reprennent... Allez, il faut que je bouge, que j'ose...
Cette fois c'est décidé, je me compose un petit visage doux et implorant et je m'apprête à rejoindre Maman, à lui dire ce que je cache depuis la veille...
Mais, soudain, j'entends une interjection et la voix de Maman qui résonne : "Ah, mais ce n'est pas vrai... Christine !!!"
Qu'y a-t-il ? J'entrouvre la porte de la salle de bain et m'avance vers la chambre, de l'autre côté du couloir... Maman y est debout à côté de ma petite table bureau. En m'attendant, elle a ouvert mon cartable, regardé mes cahiers, trouvé le mot à signer...
"Ah, je savais bien que tu me cachais quelque chose... Je le sens quand tu me mens, Christine... Ah, je comprends pourquoi tu n'avais pas envie que j'apprenne tes exploits..." Elle me regarde avec des yeux noirs, les poings posés sur les hanches...
"Maman, Maman, je, euh, j'allais te le dire, je venais pour ça, je t'assure, crois-moi..." Les mots me sortent de la bouche, je les crie presque, tellement ils sont sincères, tellement, c'est vrai, tellement j'étais (presque) décidée à en parler à maman, à avouer...
Mais, comment me croirait-elle, puisque c'est elle qui a tout découvert, à cause de deux petites minutes d'hésitation de trop de ma part ?
Je croyais pouvoir faire acte de franchise, profiter du calme de ce début de matinée sans mes soeurs pour affronter l'orage en espérant en adoucir la force...
Mais, j'ai une fois de plus loupé ma manoeuvre et je me retrouve en bien fâcheuse posture... Je n'ai même pas eu le temps de m'habiller et suis encore en tenue de nuit, le coeur battant, l'angoisse au front...
"Maman, je vais, je peux, euh, t'expliquer..." Je voudrais qu'elle me laisse un instant pour que je plaide ma cause, que je tente de la convaincre que j'allais vraiment lui dire, que j'allais être franche, que je ne voulais plus mentir...
Mais, elle est sous le choc de la découverte, sur la confirmation de ce qu'elle pressentais bien, sur la preuve qu'elle avait maintenant que je lui avais caché la vérité... Alors, ce que je craignais l'emporte, la sentence tombe par ces mots que Maman martèle :
"Tais-toi, Christine, tu as assez menti comme ça... Un zéro et cent lignes à faire, tu veux peut-être que je te félicite... Tu savais très bien ce qui t'attendait... Alors, je ne vais pas te faire languir davantage... Je vais t'apprendre à te moquer de moi... VIENS ICI... Je vais te flanquer une fessée dont tu te souviendras longtemps, crois moi, Christine !"

12 commentaires:

  1. Chère Christine, comme je comprends votre désarroi lorsque vous avez entendu l'exclamation de votre Maman : un de ces moments de vrai cauchemar où se produit précisément ce que l'on redoutait le plus. Je me suis trouvé dans des situations comparables, littéralement "rattrapée" par une faute au moment où justement j'étais prête à l'avouer, ou à la réparer... Sans doute cette bonne intention ne m'aurait pas épargné la correction qui a suivi, mais la punition était d'autant plus amère que mes bonnes intentions restaient ignorées de Maman et je ne pouvais m'ôter de l'idée que si je n'avais pas été prise ainsi de vitesse, j'aurais pu bénéficier d'un peu d'indulgence et m'en tirer avec juste une petite
    fessée au lieu d'une mémorable déculottée.
    Cela je me le disais après, an me faisant des reproches, mais avant... il était si difficile d'avouer, de marcher soi-même à la punition, que je préférais le plus souvent faire l'autruche, tout en savant bien que - par exemple pour tous les problèmes scolaires - Maman serait tôt ou tard informée de ma faute.

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  2. Cette situation que vous décrivez dans votre récit est tellement forte, tellement émouvante que l'on n'a pas de peine à comprendre que vous puissiez la restituer maintenant de façon si vivante. Je sens profondément la justesse de ce que vous racontez. Lorsque je parvenais à avouer mes fautes à Maman, il fallait une telle résolution, un tel courage pour surmonter l'angoisse de l'aveu, la peur de la colère de Maman... et de la fessée qui presque certainement allait suivre, que après l'aveu je me sentais souvent comme vidée, sans force. Il m'est parfois arrivé de me trouver dans la situation que vous décrivez ici : ma faute découverte juste avant (on a toujours l'impression que c'est juste avant!) que je vienne l'avouer. Cela m'a laissé le souvenir d'un immense sentiment de frustration... même si ma faute était certaine, la punition inévitable, je ressentaits comme une énorme injustice en voyant que les efforts que j'avais fait, les tourments que j'avais souffert en me demandant si le moment était enfin venu de tout dire, toutes ces émotions que vous décrivez si bien..., en voyant donc qu'en fin de compte mes remords, ma franchise (tardive !) et mes bonnes intentions devaient être à jamais ignorés et ne pas être portés à mon crédit. Cela rendait la punition qui s'ensuivait beaaucoup plus amère, et - je ne sais pas si cela s'est produit dans l'épisode que vous racontez - je m'y prétais avec moins de docilité que si j'avais pu faire des aveux francs et complets.

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  3. Vous devancez mes aveux. En effet, le fait que Maman ait découvert d'elle-même ce que je m'apprêtais à avouer me donnait le sentiment d'être punie (presque) à tort. D'un côté, elle avait l'impression d'avoir percé mon secret, d'avoir déjoué mes tentatives de cacher mes fautes et elle était d'autant plus déterminée à me donner une fessée mémorable, et de l'autre, j'étais persuadée de ne pas mériter cette tannée que je voyais venir...

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  4. Bjr Christine, meilleurs voeux pour 2010, et continuez à nous passionner avec vos histoires qui sentent vraiment le vécu.

    Meilleurs voeux également à Agnès, qui depuis peu vous donne la réplique. C'est un plaisir de vous lire toutes les deux.

    Je me souviens de mes premières fessées (par ma mère), j'avais 4 ans. Peut-être en ai-je reçu avant, car mes deux frères plus jeunes en ont reçu vers 1 an et demi / 2 ans, c'était sans doute pareil pour moi. Mais bien sûr je ne m'en souviens pas.

    Mais là où mes fesses ont commencé à chauffer souvent, c'est à l'école primaire. J'ai d'abord reçu 2 fessées en début d'année par la maîtresse (en short, non déculotté), car j'étais un enfant turbulent (à l'époque, c'était en 1959, les instits avaient le droit). Quelque temps après, un mot dans le carnet, mes parents étaient convoqués. Ma mère s'est alors déplacée. J'étais présent à l'entretien (je n'avais que 6 ans, mais je me rappelle bien). La maîtresse a avoué à ma mère que je m'étais pris 2 fessées, mais que je n'étais toujours pas calmé. Ma mère l'a alors encouragée à poursuivre ce châtiment corporel dès que nécessaire, et a même précisé qu'elle n'hésite pas à me ... déculotter ! Et elle a ajouté que c'est d'ailleurs ce qu'elle allait me faire en arrivant à la maison. Sur le chemin du retour à la maison, maman m'a répété que je n'échapperai pas à "une bonne fessée déculottée". Je commençais à pleurnicher, et lui dit : "C'est quoi, maman, DECULOTTEE ? - Ne t'inquiète pas, tu le sauras bien assez tôt !" me répondit-elle.

    Arrivé à la maison, je suis allé me blottir, assis par terre dans un coin de la cuisine. Alors maman s'est accroupie et a commencé à retirer mes bretelles, puis à dégraffer mon pantalon, en me disant : "Tu vois, mon garçon, c'est ça, DECULOTTE !" Je crois qu'elle s'est relevée et m'a attrapé pour me remettre debout, puis a baissé mon slip. Je ne vous raconte pas la suite... Je m'en souviens comme si c'était hier, ce n'était pas ma première fessée, mais c'était ma première reçue cul nu (si j'avais déjà été déculotté avant, je ne m'en souviens pas), j'avais donc 6 ans. Je l'ai sentie passer !

    J'espère que vous serez intéressées par mon témoignage.

    Cordialement.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  5. Merci pour ces encouragements et ce témoignage touchant. J'imagine la gêne du garçonnet au moment crucial...

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  6. Bjr Christine. Puisque vous dites que votre maman est une ancienne enseignante, si je calcule bien, je suppose qu'elle exerçait fin des années 60 / début des années 70 ? Savez-vous si elle était aussi sévère avec ses élèves ? Leur donnait-elle des bonnes fessées ? déculottées ou non ? Garçons ou filles ? Ou les deux ? Car elle avait le droit à cette époque ! Tout dépendait bien sûr de l'âge de ses élèves.

    Cordialement.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  7. Merci à Louis, je suis heureuse qu'il apprécie mes témoignages et mes réflexions : votre récit est pour moi un peu une fenêtre, une ouverture vers des domaines inconnus ; en premier lieu parce que vous êtes un garçon, parce que je n'ai (Dieu merci ! ) jamais été corrigée en classe, et également parce que je n'ai pas l'expérience d'avoir été fessée aussi jeune que vous. Les circonstances ont fait que lorsque ma mère a commencé à employer la fessée, j'avais déjà dix ans, autrement dit un âge à partir duquel beaucoup de parents considérent que leurs enfants sont trop grand pour ce genre de punitions. Je ne pense pas que j'étais une enfant particulièrement difficile, bien sûr j'étais assez paresseuse, plutôt désobéissante, mais je suis maintenant persuadée que si Maman ne m'avais jamais donné de fessées, je n'aurais pas été moins bien élevée que je l'ai été. Seulement voilà : elle, était persuadée du contraire, plus précisément elle s'en était peu à peu persuadée (et je pense qu'en l'occurence ma chère tatie Monique a eu une notable influence sur cette évolution) que mon éducation ne pouvait être parfaite que si elle prenait la peine de sanctionner mes fautes par de bonnes claques sur mon derrière.
    Pour Christine et tous ceux que mes récits intéressent, j'ai essayé de choisir un souvenir particulièrement marquant et exemplaire qui pourra servir de support à quelques réflexions, en particulier sur le thème de l'autorité parentale. Dès que possible je vous le transmettrai.

    Amicalement

    Agnès

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  8. Christine, je voudrais profiter de votre blog pour dire un petit mot à Agnès, qui n'a, semble-t-il, toujours pas son propre blog.

    Bjr Agnès. Puisque vous nous passionnez, vous et Christine, avec vos histoires vécues, peut-être pourriez-vous nous faire une petite présentation générale, comme l'a déjà fait Christine ?

    Votre âge (pour situer la période où vous étiez fessée) ? L'âge de votre maman à votre naissance ? Avez-vous des frères et soeurs ? Etaient-ils fessés aussi ? Quel est leur âge par rapport à vous ?...

    Cordialement.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  9. Que de succès pour Agnès. Je suis heureuse de pouvoir y contribuer via ce blog.
    Non, Maman n'a jamais donné de fessée en classe, comme je n'en ai pas reçue. Même si certains profs ont eu à savoir de ce qui m'arrivait à la maison...

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  10. En ce qui concerne les précisions sur mon âge, mes frères et soeurs etc... cela ressemble un peu au remplissage d'une fiche anthropométrique ; maintenant, plaisanterie à part je suis moi même assez curieuse pour comprendre la curiosité des autres, et quand je considère ce que je me suis peu à peu enhardie à confier au fil des dernières semaines, je peux bien donner un petit coup de projecteur sur l'arrière-plan. J'ai d'ailleurs un peu évoqué ce contexte dans certains récits ; pour ce qui est des précisions, voilà ce que je peux ajouter : je suis fille unique, j'ai 43 ans, je ne sais pas s'il vous sera très utile d'apprendre que ma mère avait 26 ans à ma naissance, en revanche tout ce que je pourrai raconter sera surement plus clair si je précise que mon père est décédé alors que j'avais 9 ans. Du coté de la famille proche, les seules personnes à compter vraiment et que l'on voyait régulièrement étaient mon oncle et ma tante (tante Monique était la soeur de Maman) et ma cousine Nathalie. Je ne pense pas utile d'en dire plus maintenant ; si je continue à trouver assez de courage pour m'appliquer à écrire, j'ajouterai au fur et à mesure les détails qui permettront de mieux faire comprendre dans quel environnement se sont déroulés les événements que je vous raconterai.
    Quant à avoir mon propre blog, je me fais peut être des idées mais pour l'instant ça me parait trop compliqué ; il faut dire, Christine que vous avez mis la barre assez haut...

    Amicalement

    Agnès

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  11. Bonjour et bravo pour vos recits a Christine et aux commentaires d'Agnes,moi je ne recevais pas de fessees mais c'etait le martinet sur mes cuisses devoilees par les culottes courtes que je devais porter a la maison,peu de ceremonial et pas de deculottage mais quelques coups bien appliques avec ce martinet et je redevenais tres vite un petit garcon tres sage.Qui avait le plus de chance?Il faut savoir qu'une fessee sitot reculottee ca ne se voit plusntandis que les marques des lanieres si et c'est la honte d'etre ainsi.Bonne continuation.

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  12. Intéressantes discussions, ravi de voir que le format blog donne plus de commentaires que sur l'ancien "flickr" (rien que le nom, déjà... rire) ou je n'allais que pour voir ce que Christine écrivait.

    J'ai quand même l'impression que pas mal de récits archives ne sont pas ressortis, vous n'aviez pas de sauvegardés, je suppose. Beaucoup d'histoires seraient donc passées à la trappe, j'espère que vous avez vos textes ailleurs, au cas où... J'ai vu toutefois que vous en aviez réécrit certains.
    amitiés Stan

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