jeudi 3 décembre 2009

Mes ruses de Sioux : surprise en essayant de réparer sa faute...

Prise sur le fait...


Depuis la veille au soir, Maman n'en démordait pas. Elle était sûre que l'une de ses filles avait pioché dans son porte-monnaie... Mais aucune évidemment ne voulait avouer...
Surtout pas moi qui avais effectivement pris un billet pour acheter des bonbons, faute d'avoir eu de l'argent de poche en raison de bêtises antérieures...
J'avais caché le billet sous une pile de linge dans mon armoire, mais Maman sachant qu'aucune de nous n'était sortie de la maison depuis notre retour de classe, était persuadée qu'elle allait pouvoir découvrir la coupable.
Il suffisait de bien fouiller la maison... Ce qu'elle commença à faire, non sans nous avoir prévenues qu'il serait plus sage de nous dénoncer plutôt que d'ajouter un mensonge à notre larcin...
Après avoir fouillé les pièces du bas, Maman chercha son billet dans la chambre de mes soeurs. Elle était si appliquée que j'ai commencé à prendre peur, à me dire qu'elle découvrirait ma cachette... Mieux valait sortir le billet et le mettre ailleurs...
Fûtée et rusée comme j'étais, j'ai pensé que le mieux était de remettre l'argent dans le sac de Maman, au fond, et non pas dans le porte-monnaie, pour qu'elle puisse en le retrouvant penser que le billet était tombé fortuitement...
Avec le coeur battant, j'ai récupéré le billet et je suis sortie de ma chambre, passant à pas de loup dans le couloir devant la chambre de mes soeurs où Maman fouillait, puis je suis allée dans le salon, pour chercher son sac à main...
Il n'y était pas. J'ai pensé qu'il devait être dans sa chambre et je suis remontée tout aussi discrètement et un peu tremblante. Je me suis faufilée dans le couloir et ai pu rentrer dans sa chambre où le sac était sur un fauteuil.
Sans bruit, j'ai pris le billet et j'ai plongé la main pour le glisser au fond du sac...
"Ah, je me disais bien... Que fais-tu là, Christine ? Mais, je rêve, tu es encore en train de me voler...", s'écria Maman qui était sur le pas de la porte, les mains sur les hanches, après s'être approchée en silence ayant perçu mon petit manège...
J'étais prise la main dans le sac... Dans tous les sens du terme... Je protestai : "Non, Maman, non, je ne te volais pas... Non, euh, enfin, euh, je remettais euh, le billet que euh j'avais euh emprunté..."
En me défendant, je venais d'avouer ma faute de la veille, et Maman n'en appréciait pas la présentation... "Emprunté, non Christine, quand on ne demande pas, c'est du vol... Et quand on ne l'avoue pas, c'est du mensonge... Je vais t'apprendre, moi, le sens des mots... Je me doutais bien que c'était toi... Dire que j'ai failli punir tes soeurs à ta place..."
Je ne savais pas quoi dire, je ne trouvais que des mots d'excuse, des demandes de pardon, implorant Maman de ne pas se fâcher...
Aline et Diane qui avaient vu Maman partir à pas de loup, arrivaient à leur tour, comprenant la situation que Maman leur résuma ainsi : "Eh bien, vous avez devant vous celle qui a pris de l'argent dans mon porte-monnaie, et qui a menti effrontément pour cacher son vol. C'est encore Christine qui se distingue, mais je vais lui faire passer l'envie de recommencer..."
Mes soeurs ont l'oeil qui brille alors que les miens s'embuent : "Non Maman, s'il te plait, je ne recommencerai plus..."
Elle me coupe : "Tais-toi, Christine... Tu sais très bien ce qui t'attend... File dans ta chambre, et vous les petites aussi... Il faut que je m'occupe du dîner. Révisez vos devoirs en attendant que je vous appelle. Je ne veux rien entendre. Ce n'est pas le moment de m'énerver davantage. On reparlera de tout cela après le souper..."
J'avais peur que Maman ne mette ses menaces à exécution sur le champ et cet intermède me rassure presque. Mon visage se détend un instant. Ce que Maman remarque et commente de façon hélas très claire : "Mais ne te fais pas d'illusion, Christine. Tu vas me le payer ce vol et cet affront... Ah, ma fille, tu sais, tu peux préparer tes fesses..."
(A SUIVRE)

3 commentaires:

  1. Une fessée magistrale se profile à l'horizon...

    Merci Christine pour cette superbe histoire en 2 épisodes. En plus cela nous change des fessées "scolaires".

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  2. Ce n'est pas de ma faute si mes souvenirs tournent autour d'épisodes para-scolaires. C'était très important pour Maman qui avait arrêté d'enseigner pour élever ses filles que nous soyons bonnes élèves. Il en allait de sa fierté.

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  3. Ce n'est pas du tout un reproche Christine, juste un aveu. J'ai mes préférences et vous avez les votre. Cela ne m'empêche pas d'apprécier vos histoires, particulièrement les dernières.

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