vendredi 8 juillet 2016

Chronique d'un redoublement : 103. Quand mes frasques deviennent sujets de conversation...

SUITE 102

J'avais remonté ma culotte et mon bas de pyjama en vitesse, après l'avertissement maternel, me demandant, ironique, si je souhaitais qu'elle s'occupe encore de mes fesses... La double épaisseur d'étoffe me fit ressentir combien mes fesses étaient comme cuites à point...
L'effet d'une tannée magistrale, reprise sur un épiderme déjà mis à l'épreuve par une première claquée avant le coup de sonnette de la voisine, n'avait fait qu'accentuer la cuisson de mon bas du dos...
Je m'assis au bord de mon lit, mais cela ne faisait que me rappeler la présence comme de deux radiateurs à la place de ma lune...
Je préférai donc m'allonger sur le ventre, en essayant de me calmer, mais ce retour à une position horizontale, fit remonter des larmes et des sanglots, que je ne retins pas, comme si cela me faisait du bien d'extérioriser ma peine. Et il me fallut bien une dizaine de minutes avant que je retrouve une respiration plus calme...


La position assise me rappelait trop mes fesses écarlates.
Je m'allongeai donc sur le ventre, pleurant un bon moment,
et n'ayant plus envie de bouger de là... 

Je me sentais d'ailleurs comme épuisée, même si on n'était que le matin, tant cette (presque double) fessée m'avait éreintée. 
Je me serais presque endormie, si dans ma tête les idées n'étaient pas en train de défiler à grande vitesse...
Bizarrement, je ne ressentais pas de révolte en moi. C'est plus à moi que j'en voulais, qu'à Maman qui venait juste de tenir ses promesses, là où sa grande fille avait au contraire persévéré dans ses errements...
Encore cela aurait-il été à cause d'une mauvaise note, j'aurais pu plaider quelques circonstances atténuantes ? Mais, là, se récolter dans le mois "importantissime aux yeux de Maman", une nouvelle colle pour bavardage et moquerie, je n'avais qu'à m'en prendre à moi-même, et je savais que je n'avais pas la moindre chance d'échapper au courroux maternel...
A posteriori, j'imagine que j'aurais peut-être dû expliquer à Maman que je m'étais moquée de ces (pseudo) copines, justement parce qu'elles se moquaient de mes fessées... Mais, dans le contexte de mon redoublement, je crois que Maman aurait surtout conclu : "Ce n'est pas charitable de leur part de se moquer, mais franchement, ma chérie, si tu arrêtais de bavarder en classe, si tu travaillais bien dans toutes les matières, si tu ne multipliais pas les cachotteries et les mensonges, Maman ne te donnerait plus de fessées, et elles n'auraient plus de sujet de moquerie..."
Sans compter que Maman aurait certainement été parler aux mères des moqueuses, ce qui aurait donné à coup sûr lieu à des confidences et fait de mes fessées un sujet de conversation dont j'aurais eu forcément des échos plus tard.
Mais, déjà, ce qui m'angoissait maintenant, c'était que sauf miracle cette fessée du samedi matin allait immanquablement revenir aux oreilles de mes camarades, et que j'aurais du mal à nier, surtout si Diane continuait à jouer les pipelettes, voire si notre chère mère rencontrait du monde durant ce week-end...


Le problème était que je me doutais bien que mes soeurettes
ne manqueraient pas d'ébruiter ce qui venait de m'arriver... 

Je me rappelai aussi que Maman avait décidé que je n'irais pas, dimanche, à l'anniversaire de Martine. Et je me demandais, si c'était un mal ou un bien... Il y aurait là plusieurs autres filles de ma classe, et je me faisais une joie d'y aller, d'autant que la Maman de Martine était réputée pour ses gâteaux au chocolat...
Tout dépendait de comment mon absence serait annoncée... Je me doutais bien que Maman préviendrait la mère de ma copine, et dirait sûrement que je suis punie, privée de sortie... Si seulement, cela pouvait en rester là, car j'aurais pu faire croire que c'était ça ma punition. Mais, je craignais fort que ma chère mère en dise davantage, surtout si l'autre mère veut en savoir plus...
De toute manière, la nouvelle (au moins) de ma privation de sortie allait être connue et je pouvais m'attendre à des questions et autres moqueries, lundi, au retour en classe...
Tout cela tournait dans ma tête, et je restais pensive et comme scotchée sur mon lit. Je n'avais nulle envie de bouger, ni de voir personne.
De derrière la porte me parvenaient quelques bruits familiers, des allées et venues de Maman surtout, et quelques conversations feutrées de mes soeurs, mais c'était comme si la maisonnée était devenue calme, très calme... Je l'avais déjà remarqué à diverses reprises : l'administration d'une fessée, en particulier, hélas, à l'ainée de la famille, avait tendance à ne pas calmer que la fautive, mais à modérer aussi les ardeurs des deux cadettes...
Je trainai ainsi plus d'une demi-heure, allongée, n'ayant le goût de rien faire. C'est Maman qui me sortit de ma torpeur, en rentrant dans ma chambre, me découvrant allongée et me lançant : "Tu n'as rien d'autre à faire que de rester au lit, Christine ? Tu ferais mieux de réviser tes leçons ou de t'occuper intelligemment. Et puis, habille-toi donc. Tu ne vas pas passer la journée en pyjama, quand même..." Je me relevai et me reculai jusqu'à la fenêtre, comme si je craignais un geste maternel. Comme par réflexe de défense, sans vraie raison, mais qui s'imposait à moi...
Maman récupéra le bermuda que j'avais mis la veille, et sortit de la commode et de l'armoire, quoi m'habiller. Socquettes, dessous de coton blanc, et une petite robe courte. Je regardai ce qu'elle avait choisi en me retenant de faire la grimace. Un autre jour, j'aurais peut-être insisté pour porter autre chose, mais je me sentais très mal placée ce matin-là pour contredire Maman...
De fait, il n'y avait pas cours et pas à aller au collège donc, mais je n'aimais guère cette robe légère qui faisait trop gamine à mon sens et, pire encore, dans laquelle je me sentais très vulnérable...
Maman devina mes pensées, et commenta : "Ils annoncent un grand soleil ces deux jours. Il va faire chaud, mieux vaut s'habiller léger". Et elle quitta la pièce sans attendre que j'argumente quoi que ce soit d'ailleurs.
Comme elle avait refermé la porte derrière elle, je pus m'habiller sans craindre le regard de qui que ce soit.


Ma lune était rose sombre, les deux fesses uniformément colorées,
preuve, s'il en était besoin,  d'une fessée magistralement appliquée...

Je ne pus m'empêcher de regarder dans la glace de l'armoire l'état de mon bas du dos...
Il y avait plus d'une demi-heure que j'étais descendue des genoux maternels, et mes fesses n'étaient plus écarlates... Mais elles n'étaient pas redevenues pâles comme après la première claquée que l'arrivée de la voisine avait interrompue...
Ma peau était d'un rose presque sombre et bien réparti sur toute la surface de les deux joues du bas... C'était la trace, la signature, d'une fessée magistralement appliquée !
En descendant mon pantalon de pyjama rose, c'était bien visible, mais plus encore en enfilant ma culotte de coton blanc, à côté de laquelle la surface corrigée ressortait plus encore...
L'impression me fit frissonner et je sentis comme un sanglot d'émotion dans ma gorge. Je tournai la tête et remontai ma culotte blanche pour cacher mes fesses que je sentis encore tièdes sous ma paume.
Un dernier regard, une fois habillée, me renvoya cette image un peu trop gamine à mon goût d'une demoiselle en robe printanière et socquettes blanches. Mais, à bien y réfléchir, n'était-ce pas un comportement de gamine moqueuse qui m'avait valu ma colle et la fessée maternelle, alors que la demoiselle que je cherchais à être aurait dû se retenir, surtout en une période, où elle savait pertinemment que Maman ne lui pardonnerait pas un nouveau faux-pas ?
Je me décidai enfin à sortir de ma chambre, pour ne plus penser à ce que le miroir venait de me montrer de mon dos, et surtout arrêter de raisonner tant mes réflexions m'amenaient à broyer du noir, à m'en vouloir, à culpabiliser...
Je passai un instant par la salle de bains, juste pour me recoiffer. J'avais fait déjà, après le petit-déjeuner, une toilette rapide, la douche ou le bain étant pris plutôt le soir. Diane en profita pour me demander de l'aider à refaire sa queue de cheval. C'était évidemment un prétexte pour voir comment j'allais.
"Tu as encore mal ?", demanda-t-elle, ce à quoi je répondis crânement : "Mais, non, bien sûr" sans la convaincre assurément. Ce à quoi elle répliqua : "En tout cas, c'était une sacrée fessée. Je t'avais bien dit que Maman allait se fâcher fort. Déjà que tes fesses étaient toutes rouges quand la voisine a sonné..."
Je lui remis en place sa petite couette et la laissai en plan. Je ne voulais plus rien entendre, cela me montrait trop combien mes soeurs avaient pu profiter du spectacle, même si cette fois je n'avais pas été volontairement fessée devant elles...


Diane jubilait d'avoir eu encore une fois raison : "Je t'avais bien dit 
que Maman se fâcherait fort. Elle t'a donnée une sacrée fessée".

Préférant descendre, je me rendis au salon, avec un livre que je devais lire dans la semaine pour le cours de français. Maman apprécia : "C'est bien, Christine. tu vois que tu peux travailler sans que je te le demande. C'est juste dommage qu'il faille encore te donner la fessée pour que tu comprennes..."
Je commençais à me dire que j'aurais mieux fait de rester dans ma chambre, au lieu de venir me prendre ce genre de réflexions, vraies certes, mais toujours dures à avaler...
Maman était en cuisine quand, une demi-heure plus tard, on sonna à la porte. Comme elle montait des oeufs en neige, Maman cria : "Christine, va donc ouvrir, je suis occupée. Si c'est la voisine qui devait repasser, fais la rentrer dans le salon. J'arrive dans une minute ".
Je posai mon livre et allai ouvrir, tombant effectivement nez à nez avec la voisine. Elle revenait apporter quelques plants de salade, Maman lui ayant dit qu'elle n'en avait plus guère, lorsqu'elle avait apporter les plants de tomate.
Je balbutiai : "Ah, euh, c'est vous. Euh, bonjour. Entrez donc dans le salon, Maman arrive " !
Elle me suivit, et s'assit dans un fauteuil. Je ne savais quoi dire et restai plantée devant elle, gênée. Elle me dévisagea avec un petit air condescendant, voire moqueur : "Alors Christine, on s'est encore distingué au collège, si j'ai bien compris. Bon, cette fois, j'espère que je ne dérange pas encore ta Maman. Ca y est, elle a fini de s'occuper de toi, ma pauvre chérie ?"
Je ne savais pas quoi dire, et je me mis à rougir et à à bredouiller : "Bah, euh, c'est à dire, euh, bah, oui, euh..."


La voisine cherchait à me rassurer, mais donnait raison à Maman, 
trouvant "normal" que mes bêtises à répétition
me valent "une bonne fessée". Elle avait bien compris
que sa première venue avait interrompu une déculottée méritée...

Elle vit mon trouble et crut me rassurer en me disant : "Mais, ce sont des choses qui arrivent, tu sais. Moi aussi, j'ai eu des enfants. Ils sont grands maintenant, mais je sais ce que c'est. Et c'est normal que ta Maman sévisse quand tu fais des bêtises. Si elle t'a donné une bonne fessée, c'est que tu la méritais, Christine. Et tu vois, on n'en meurt pas..."
Les mots de la voisine ne faisaient que confirmer que Maman ne lui avait rien caché de ce qui se passait à la maison  quand elle est arrivée. Je me demande d'ailleurs si la petite livraison supplémentaire n'était pas un prétexte pour connaître la suite...
Je ne voulais pas que la conversation se prolonge, et ne cherchai pas à nier quoi que ce soit, ce qui aurait été vain. Je baissai la tête et concédai : "Oui, Madame, je sais, et j'ai promis que je ne recommencerais plus".
Elle embraya : "C'est bien, Christine. Et il vaudrait mieux, parce que, d'après ce que m'a dit ta Maman, à la moindre nouvelle faute, tu risques encore une bonne déculottée..." 
Puis, avec un sourire en coin, elle ajouta : "Et, ce jour-là, la voisine n'arrivera peut-être pas à l'improviste, comme ce matin, pour arrêter ta fessée, ou du moins t'offrir une pause..."
Cela l'amusait à l'évidence, et elle avait une sorte de rire taquin en prononçant sa phrase, au moment où Maman, qui en avait fini avec ses oeufs, nous rejoint, non sans avoir entendu nos dernières phrases.


Maman confirma qu'elle ne pouvait se contenter 
d'un "petit bout de fessée, même si elle était énergique
et donnée sur des fesses bien déculottées...

Elle embraya donc, confirmant ce que la voisine voulait sûrement entendre : "Oui, en fait, ce n'était juste qu'une pause. Je venais juste de lui baisser sa culotte, et de commencer à lui rougir les fesses... Cette petite pause a dû permettre à Christine de réfléchir à ce qui lui arrivait... Mais, vous imaginez bien que je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin... Quelques claques ne suffisent pas à corriger ma grande fille... Ce serait trop facile pour elle.  Elle s'en moquerait..."
Je me sentais toute gênée, et je me remis à rougir, balbutiant : "Arrête, Maman, c'est pas intéressant. Ca suffit, j'ai été punie, voilà tout".
Maman haussa le ton : "Christine, je ne t'ai pas demandé ton avis. C'est au contraire intéressant d'expliquer comment j'essaie de te remettre dans le droit chemin".
La voisine comprenant mon trouble, tenta de faire cesser les confidences maternelles : "Oui, j'ai bien compris, et je disais d'ailleurs à Christine que j'espère qu'elle se tiendra à carreau désormais".
Maman relança quand même : "Oui, il faut espérer, espérer pour elle, sinon ce sera encore la fessée... Et pas que le petit bout de fessée qu'elle a pris avant que vous n'arriviez... Parce que, comme je vous l'avais dit, si votre visite a fait l'effet d'une pause pour Christine, je n'ai pas manqué d'achever le travail, si j'ose dire, après votre départ".
La voisine acquiesça : "Mieux vaut en effet ne pas faire les choses à moitié, et tenir ses promesses, si l'on veut que les enfants comprennent, c'est sûr".


Maman a expliqué mes protestations vaines, jusqu'à ce qu'elle
me remette sur ses genoux pour une déculottée ininterrompue cette fois,
et magistrale comme la tannée que je méritais à ses yeux...

Maman se sentit comprise et soutenue par la voisine, et elle se crut obligée de bien préciser ce qui était arrivé : "Oui, si ma grande s'était rhabillée et voulait me faire croire qu'elle en avait eu assez, je ne me suis pas laissée attendrir... Elle me suppliait en pleurnichant des "Maman, non, ça suffit", mais c'était de la comédie. Elle sait pourtant ce que c'est qu'une vraie bonne fessée de Maman... Depuis le temps... Je l'ai attrapée par l'oreille, et je l'ai ramenée vers le bord du lit où je me suis assise... Et Christine est revenue sur mes genoux, pour une nouvelle déculottée, et cette fois, je vous prie de croire que cela a été une tannée des grands jours... D'ailleurs, à la voir se dandiner quand elle s'assied, je parierais que ses fesses sont encore rouges et qu'elles s'en souviendront longtemps..."
J'étais toute retournée par cette conversation, troublée et honteuse, et je ne pus me retenir de dire à mi-voix : "Non, non, c'est pas vrai."  Une phrase que Maman trouva déplacée, se retournant vers moi et disant : "Oh, Christine, tais-toi, ne me défie surtout pas... Tu veux que je montre la preuve à notre voisine ? Ca peut aller vite, tu sais... Retourne plutôt lire dans ta chambre, et dis-toi que tu as de la chance que je ne te déculotte pas sur le champ..."
C'est tremblante comme une feuille que je quittai le salon, apeurée par la menace maternelle... Son ton était tellement vif, que je me suis sentie presque chanceuse d'échapper à une scène que mon cerveau fertile traduisait déjà en images, où Maman m'aurait à nouveau déculottée pour montrer le résultat à la voisine... Un vrai cauchemar qui m'est d'ailleurs revenu certaines nuits agitées...



Maman avait raison : mes fesses devaient être encore roses
et sensibles... Comme je niais, elle menaça de vérifier devant la voisine...
J'eus un grand moment de peur panique...
Je ne savais que trop bien qu'elle aurait pu le faire... 
En tout cas, cela peupla plusieurs de mes cauchemars...

 J'imagine depuis que Maman avait surtout voulu me faire peur, mais cet échange détaillé autour de ma fessée commençait mal un week-end, mes frasques risquaient d'être au centre de bien des conversations...
A SUIVRE

12 commentaires:

  1. Bonjour Christine,

    Me revoilà de retour, après cette fin d'année scolaire particulièrement difficile avec quelques élèves de 6 et 5e visiblement pas vraiment intéressés par la musique. Enfin...

    Pour en revenir à cet épisode, j'ai été relativement surprise du retour de la voisine, à mon sens, elle a senti qu'elle était arrivée au mauvais moment et donc a écourté sa première visite. Mais, et vous avez raison de le souligner, peut être voulait-elle également connaitre la suite des événements. Et là encore, il s'en ai fallu d'un genoux que Maman Spaak, attrape notre Christinette pas le bras, soulève sa petite jupette et baisse sa culotte pour montrer à cette invitée (un peu trop curieuse à mon goût) les traces laissées par cette terrible déculottée.

    Malheureusement pour notre héroïne, la suite devrait être tout aussi cauchemardesque, car Maman, comme à son habitude, n'hésitera pas de tout dévoiler notamment à la Maman de Mathilde, ce qui pourrait causer à notre Christinette bien des soucis au collège. Naturellement je vais rester sur mes pensées déjà dévoilées dans mes précédents messages, notamment en ce qui concerne les heures de colle avec les deux pimbêches. Voilà Christine un premier commentaire après une lecture rapide de cet épisode. Bien entendu d'autres suivront.

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  2. Merci de ce commentaire et, par avance, des autres que vous annoncez.
    Le retour de la voisine n'est pas surprenant puisqu'elle avait proposé à Maman de lui donner quelques plants de salades à repiquer qu'elle avait en trop.
    Elle n'ignorait pas non plus ce qui se passait à la maison, puisque, si vous relisez les épisodes précédents, Diane était allée dire que je m'étais rhabillée, provoquant une explication de Maman, confirmant qu'elle était en train de me donner la fessée...
    La voisine n'est pas revenue tout de suite, comprenant qu'elle aurait dérangé à nouveau Maman...
    Mais, se retrouvant en face de moi venue ouvrir la porte, il était logique qu'elle cherche à savoir la suite des opérations...
    Heureusement, en effet, que Maman n'a pas été jusqu'à lui montrer les effets rougissants de ma déculottée...
    Sinon, l'anniversaire du lendemain est chez Martine, et non Mathilde, mais je peux en effet craindre les confidences de Maman pour expliquer que je ne me rendrais pas à la petite fête...
    Et, même si elle ne disait simplement que c'était parce que j'étais punie, j'imagine bien que les camarades chercheraient ensuite à en savoir davantage, quitte à passer par les confidences de mes petites soeurs...

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  3. Comme de coutume, vous relatez les conséquences de cette tannée magistrale avec une précision quasiment clinique : le contact du tissu sur votre peau à vif vous fait frémir, et même la position assise se révèle douloureuse. (Votre mère, plus tard, témoignera vous avoir vu vous « dandiner ».) Au moment du changement vestimentaire, vous confirmerez par la vue (et le toucher) le triste état des lieux : vos fesses (encore tièdes) sont d’un rose sombre et uniforme, signature de la double expertise maternelle dans ce domaine, qui s’est délivrée d’une claquée à la fois intense et parfaitement répartie.
    A la détresse physique se greffe la détresse morale, puisque Christine, pleurant toute seule allongée sur son lit, ne peut s’en prendre qu’à elle-même, sans espérer de consolation, ni même pouvoir confier son chagrin à quiconque. Son statut d’aînée la soustrait à la compassion dont ses cadettes font parfois preuve l’une envers l’autre, et moins que tout elle ne tient à évoquer ses mésaventures fessières à ses camarades, qui d’ailleurs, ne manqueront pas de remarquer son absence à l’anniversaire de Martine et d’en extrapoler les raisons. Elle ne peut même pas plaider sa cause en arguant de la provocation dont elle a été la victime, de peur que sa mère, tout en lui donnant tort d’ailleurs, n’aille en diffuser la nouvelle aux mamans de ses camarades. (Nouvelle qui ne ferait d’ailleurs que devancer les confidences de Diane.)
    Le choix vestimentaire que vous impose votre mère (malgré sa justification relative au climat) s’avère symboliquement très intéressant. Cette robe courte « fait trop gamine ». Vous vous sentez vulnérable au moindre coup de vent, au moindre geste un peu brusque ou même à la main maternelle qui pourrait facilement vous la soulever. Je me souviens avoir vu sur Wikipédia un croquis datant de l’ère victorienne et intitulé « La bonne longueur pour les jupes des petites filles selon leur âge » qui montrait que plus la fille grandit, plus s’allonge sa robe, jusqu’à parvenir quasiment aux chevilles vers 16 ans. Je me rappelle également un texte sur Internet dans laquelle une narratrice de 14 ans, prise en faute, se voit en punition revêtue par sa mère d’une robe très courte, qui la contraint à s’asseoir et se baisser précautionneusement, et la fait se sentir beaucoup plus jeune. Donc, imposer à une demoiselle une tenue plus courte que ne le permet son âge, revient à l’infantiliser.
    Christine, pourtant pré-adolescente, se voit ainsi habillée comme une fillette, ce qui d’une part lui rappelle qu’elle vient de se faire corriger comme une petite enfant, d’autre part, que la raison qui l’a amenée sur les genoux maternels découle justement de son attitude immature en cours d’anglais. Tirant sur l’ourlet de sa jupette, notre contrite héroïne, loin de se sentir une vraie demoiselle, ne peut que ruminer : « Je me suis comportée comme une gamine, je suis fessée comme une gamine, même si je porte un soutien-gorge. » (Pourtant, on sent encore la petite fille pointer, quand elle regrette de ne pas pouvoir profiter du gâteau au chocolat préparé par la maman de Martine, pâtissière émérite.^^)

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  4. Tant bien que mal, le quotidien reprend ses droits : Christine se recoiffe et aide Diane à refaire se queue de cheval. Mais la récente réalité reprend le dessus : votre petite sœur en profite pour s’enquérir de votre état, avec une compassion ironique, et vous rappeler que, par un concours de circonstances qui fut bien en votre défaveur, cette petite curieuse n’a rien loupé du spectacle de vos fesses écarlates. Peut-être aurait-elle ajouté une remarque bien rageante comme : « Tu as quand même eu de la chance, elle aurait dû te donner une deuxième fessée pour avoir remonté ta culotte. » mais vous en avez déjà assez entendu et vous vous éclipsez avant de commettre envers la délatrice une action vengeresse qui à coup sûr vous vaudrait de nouveaux ennuis.
    Vient la visite de la voisine, que Christine subit comme une nouvelle et mortifiante épreuve. Elle doit ouvrir à cette brave dame parfaitement au courant de cet événement que la fautive désirerait taire, mais qui ne peut que confirmer, penaude, « gênée », « troublée », « honteuse », le traitement qu’elle vient de subir, en répondant à ses embarrassantes questions, debout devant l’invitée assise, comme l’écolière coupable contrainte de confesser ses fautes devant le bureau de l’institutrice. La voisine a beau vouloir se montrer consolante, cela n’humilie que davantage notre pauvre narratrice, objet d’attention à son corps défendant, cantonnée décidément sur toute la matinée dans le rôle fort peu enviable de « petite fille pas sage aux fesses encore rouges ».
    L’arrivée de votre mère n’enfoncera que davantage le clou, puisque (remarquable exemple de narration interne, exposant une scène déjà décrite selon un point de vue différent) elle livre à la visiteuse le récit circonstancié de cette magistrale fessée, n’oubliant aucune étape et usant à cet effet, ce n’est pas anodin, du terme « travail ». (Par contre, erreur de votre part ou exagération de sa part, je n’ai pas le souvenir qu’elle vous ait attrapé par l’oreille pour vous replacer sur ses genoux. Peut-être vouliez-vous justifier l’illustration.)
    Christine, sur des charbons ardents, entendant exposé à une tierce personne, qui plus est extérieure au cercle familial, le rapport d’une volée qu’elle désire confidentielle et déjà oubliée, tente timidement d’intervenir, mais se fait sèchement remettre en place par sa mère qui lui formule la pire des menaces : la déculotter devant témoin afin de prouver la véracité de son discours (action que sa jupe courte rendrait fort aisée). Une scène – jamais vécue – digne de ses pires cauchemars et dont l’évocation la fait filer doux et quitter le salon terrifiée.
    Mais là où le lecteur se morfond vraiment pour Christine, c’est que cet échange, pour traumatisant qu’il lui ait été, risque bien de ne constituer qu’un préambule des tourments qu’elle s’apprête à vivre, durant ce week-end et la semaine suivante, quand ses pires ennemies auront à leur tour été instruites de cette fessée d’anthologie.

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  5. Joli cadeau de Mardohl avec cette analyse en deux parties. Toujours très pointue et avec des remarques judicieuses. J'y reviendrai sûrement, même si le commentateur expert préférerait que je poursuive d'abord le récit.
    Je suis d'accord avec la remarque sur la détresse morale. En tant qu'aînée je ne peux trouver de réconfort auprès de soeurettes qui sont plutôt dans le registre moqueur.
    Je préfère rester seule à l'abri des regards. Je sais qu'une Tata Jacqueline ou ma grand-mère maternelle chercherait à me consoler, mais cela voudrait dire qu'une fois de plus, l'une ou l'autre, voire les deux, seraient informées de mes frasques et de leurs conséquences, avec forcément des moments de gêne pour moi.
    La voisine, elle, cherche bien à me consoler à sa manière, en banalisant l'événement, en considérant que c'était juste un mauvais moment à passer, et en justifiant en même temps les méthodes maternelles par le fait qu'elle les avait employées, elle aussi, avec ses enfants.
    Mais, en effet, debout devant elle, avec ma robe légère et courte, je me sens très mal à l'aise, surtout que la voisine cherche à en savoir plus.
    Et, je dois, dans la foulée, subir le récit maternel de cette suite claquante...
    Peut-être que si Maman était allée ouvrir à la voisine, j'aurais guetté de loin, tendu l'oreille, pour surprendre ce dialogue...
    Mais, là, debout devant la voisine, je ne peux que baisser le regard et subir le dialogue, que Maman agrémente d'une menace "cauchemardesque" effectivement, celle de faire juge la voisine de la couleur de ma lune...
    Je pense bien, avec le recul du temps, que c'était juste une sorte de menace qu'elle n'aurait pas mis à exécution, sauf si j'avais eu une attitude de révolte ou de colère soudaine, mais la seule perspective m'a fait très peur sur le moment, tout en amusant la voisine qui en sourit, et une Diane qui était arrivée pour voir ce qui se passait...

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  6. Pour répondre au commentaire de Mardohl, il est notable en effet que Maman ait employé l'expression finir "le travail" quant à la reprise de ma fessée, une preuve de plus que, pour elle, c'était bien un devoir, une tâche, un travail éducatif.

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  7. Mardohl souligne une petite différence entre mon récit de la fessée maternelle et celui fait à la voisine par Maman. Sur le fait qu'elle dit m'avoir tirée par l'oreille pour m'amener en position...
    Indépendamment du fait que cela collait à l'illustration choisie (la photo avec le tirage d'oreille), je crois qu'il y a aussi forcément une différence de ressenti entre Maman et moi. Je ne vais pas me vanter d'avoir supplié, d'avoir demander grâce alors même que j'imaginais bien que le début de fessée reçue ne pouvait être aux yeux de Maman considéré comme une fessée à part entière. D'où sa réaction de vouloir "reprendre le travail" sans me laisser en rajouter dans les supplications, quitte à venir me chercher en me tirant par l'oreille, une fois de plus par un geste infantilisant.
    En revanche, dans le récit maternel, elle ne fait pas état de ma tentative de l'empêcher de baisser ma culotte, tentative qui la conduit à me rappeler qu'elle n'aime pas ce genre de révolte et que cela "n'est pas dans (mon) intérêt" de résister ainsi...
    Et alors, me rappelant bien que résister pourrait me valoir un autre supplément de fessée, je desserre ma main et la laisse me déculotter pleinement, ressentant à nouveau ce frisson si honteux et troublant...
    Ainsi, dans son récit, Maman n'oublie pas et insiste sur ce geste du tirage d'oreille, preuve de son autorité et de sa volonté de ne pas perdre de temps...
    Alors, que de ma vision des choses, c'est la menace maternelle qui m'amène à accepter le déculottage que j'ai soulignée dans mon récit.

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  8. Au temps pour moi (une fois encore) chère Christine. Je ne me suis pas montré assez rigoureux dans la comparaison entre les récits respectifs de votre mère et de vous-même. Si j'ai relevé le fait qu'elle mentionnait une péripétie (le tirage d'oreille) que vous ne citez pas, j'ai omis, dans l'autre sens, qu'elle ne faisait pas état d'une autre (la résistance au déculottage) sur laquelle de votre côté vous vous étendez.
    En me soulignant cette lacune, vous me ramenez à la démarche critique de l'historien, qui se doit non seulement de confronter les sources, mais aussi d'interpréter (en fonction notamment de leurs auteurs respectifs) la présence, dans l'une d'elles d'un événement qui ne serait pas invoqué dans l'autre.

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  9. Mardohl me flatte en comparant nos échanges à la démarche critique de l'historien. Disons simplement que la même scène résumée par Maman et par Christinette n'a pas le même point de vue. D'autant que l'une est assise et s'activant à donner une fessée exemplaire, alors que l'autre est en position allongée sur les genoux maternels subissant l'orage aussi craint qu'attendu, tant la demoiselle savait que Maman ne lui pardonnerait pas cette récidive sans passer par la case de la tannée déculottée promise...
    Cela dit, Mardohl n'a pas tort au fond, car c'est le choix de l'illustration qui m'a fait rajouter ce détail infantilisant de la tenue par l'oreille.
    Cependant, c'est sûr que dans la bouche de Maman, c'est un moyen de montrer à la voisine, que Maman ne se laisse pas endormir par les protestations de la punie, et qu'elle agit en tirant sa fille par l'oreille bien décidée à ne pas perdre de temps et à reprendre une fessée déjà bien entamée...
    Alors que dans ma bouche, cette intervention maternelle pour me ramener sur ses genoux est moins marquante que la façon dont Maman me fait lâcher prise et accepter la déculottée, grâce à la menace indirecte du genre : "Lâche-ça. Tu sais que ce n'est pas ton intérêt..."
    Pour moi qui viens déjà d'être déculottée et fessée, modérément certes, mais assez pour me rougir la lune et me faire pleurer, la petite phrase rappelle d'autres situations restées dans ma mémoire où ma résistance m'a valu un supplément de claques sur une lune déjà écarlate...
    Pour moi qui voudrais éviter une deuxième partie de la fessée entamée avant le coup de sonnette de la voisine, c'est la perspective d'une troisième partie que Maman évoque, et, fort heureusement, la raison me fait relâcher ma culotte, comme si par ce geste j'offrais ma lune à la tannée maternelle... Vu de ma position, c'est effectivement un geste plus significatif et mémorable que le tirage d'oreille...

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  10. Cela dit, j'espère encore d'autres commentaires avisés de Mardohl. Comme de Dominique, qui semble momentanément absent.

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  11. Chère Christine,

    Desolé, mais je n'ai pas une minute à moi en ce moment! Cette saison fruitière est chaotique, du fait de l'inconstance du temps, comme pouvait l'être une certaine Christinette, sauf qu'avec elle le remède était connu et très facile à appliquer, comme la fait Maman en ce samedi matin...!!! Hi, hi..!!!

    Je ne vous oublie donc pas, je sais vous allez que si c'est pour dire cela, autant rester muet.

    Amicalement Dominique

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  12. Pas de souci, Dominique. Nous attendrons que vous ayez plus de temps. Mieux vaut des textes écrits tranquillement que des bribes ou des raccourcis.
    De toute manière, Christinette, elle n'est pas pressée que l'archiviste lui réponde sur certains points et sur ses fréquences de rendez-vous cuisants...
    En tout cas, avec le soleil qui règne depuis quelques jours, il est bien des petites pommes qui doivent rougir dès lors qu'elles sont bien "exposées"... Comme d'autres "pommes", plus grosses, et blanches de nature, qui changent de couleur assez vite quand on les dévoile largement... Vous voyez ce que je veux dire...

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