jeudi 28 avril 2011

Ces instants vexatoires : "Es-tu si pressée que j'arrive ?"

 J'étais rentrée à la maison peu rassurée... Je me doutais bien que le courrier du jour devait avoir apporté dans notre boite aux lettres une enveloppe du collège... Avec un bulletin de colle pour bavardage en cours d'histoire... Une tuile pour moi, alors que j'en avais récolté un autre, la semaine précédente, pour un chahut en anglais...
Je savais trop bien ce que cela allait signifier quand Maman en aurait pris connaissance... Cela allait barder pour mon matricule...
 D'ailleurs, en arrivant à la maison, Maman était en discussion dans le jardin avec la voisine qui venait de lui apporter des plants de tomate. Mes soeurs n'étaient pas là, étant parties à la répétition du spectacle de leur école de danse, et elles ne rentreraient qu'à l'heure du dîner.
En croisant le regard de Maman, je compris que mes craintes étaient fondées. Elle avait l'oeil noir, et elle vit bien à mon attitude presque tremblante que je savais pourquoi elle était fâchée.
J'ai dit bonjour à la voisine et dit à Maman que je n'avais pas de devoirs, mais que j'allais m'avancer pour réviser en vue du prochain contrôle d'anglais.
C'était une manière de me donner une image studieuse qu'elle devina aisément.
"Oui, Christine, c'est cela, va réviser dans ta chambre... Je viendrai te rejoindre quand j'en aurai fini avec Mme Gilbert. On a un petit compte à régler toutes les deux...", dit-elle sans que je demande lequel bien sûr, ni ne joue les étonnées pour éviter qu'elle en dise plus devant la voisine...
Je me retrouvai dans ma chambre à attendre que Maman ne vienne s'occuper de mon cas...
Je tournais en rond, angoissée et les nerfs en pelote, sachant ce qui m'attendait...
Les minutes passaient et Maman et la voisine continuaient à papoter en bas, sur la terrasse. Je me doutais bien que Maman me faisait poireauter volontairement, la phase de mijotage étant souvent employée par elle pour que nous réfléchissions à nos actes...
Je me demandais bien de quoi Mme Gilbert et elle parlaient. J'ai donc réussi à ouvrir la fenêtre de ma chambre sans bruit et j'ai tendu l'oreille. Cela parlait de choses et d'autres, comme de la difficulté d'élever les enfants, mais cela restait assez vague pour ne pas se focaliser précisément sur mon cas...

Je me penchai pour mieux entendre... 


Comme les deux femmes étaient de dos par rapport à ma position, certains mots m'échappaient et je me penchai pour mieux écouter...

C'est Mme Gilbert qui m'aperçut la première : "Christine semble vous chercher", dit-elle à Maman qui se retourna à son tour et me découvrit penchée à la fenêtre.
"Qu'est-ce qu'il y a, Christine ? Tu as quelque chose à dire ?", demanda-t-elle.
J'étais prise sur le fait et n'avais pas préparé de réponse. Je balbutiai : "Euh, non rien, M'man. Bah, euh, j'ai révisé deux leçons d'anglais, et euh, enfin, euh, je croyais, euh, enfin je me demandais, euh, si tu allais venir..."
La réponse de Maman me fit regretter de m'être montrée curieuse. Dite ainsi devant Mme Gilbert, elle me fit monter le rouge aux joues. Maman me lança en effet : "Voyons, Christine. Je t'ai dit que je finissais de bavarder avec Mme Gilbert et que je venais te voir... Es-tu si pressée que j'arrive, ma chérie ? Ne t'inquiète pas,nous allons régler nos petits comptes toutes les deux, comme promis... Et tu sais bien que tu peux déjà préparer tes fesses, ma fille".
Je rougis de la tête au pied et me mis à sangloter pendant que Maman expliquait à la voisine : "Ma chère fille bavarde en classe et récolte des heures de colle. Elle a déjà reçu une bonne fessée pour ça la semaine dernière. Mais, elle recommence cette semaine, alors je vais devoir encore lui flanquer une déculottée maison pour qu'elle comprenne enfin..."
Je m'étais reculée, ne me penchant plus à la fenêtre, mais je captais toujours la conversation. Mme Gilbert, regardant sa montre, dit qu'il fallait qu'elle y aille : "Allez, je vous laisse Mme Spaak. Surtout que le devoir vous appelle, si j'ai bien compris..."
Maman la raccompagna jusqu'au portail et lui souhaita bonne soirée : "Merci encore pour les plants de tomate. Je les repiquerai demain. Oui, comme vous dites, le devoir m'appelle... Je vais aller voir si ma grande fille est vraiment pressée que je lui rougisse les fesses..."
Plantée, comme pétrifiée devant la fenêtre, je vis Maman quitter Mme Gilbert et rentrer vers la maison. Elle m'aperçut et me fit un petit signe avec la main droite paume bien ouverte, en me lançant : "Tu vois, Christine, je n'ai pas été trop longue... J'arrive, ma fille, j'arrive... Prépare tes fesses..."
Ma curiosité m'avait trahie. Sans elle, j'aurais quand même reçu ma fessée, mais au moins je n'aurais pas vécu ces moments de honte devant la voisine. Et c'est une Christine honteuse et vexée qui se retrouva peu après, culotte baissée, fesses écarlates, sur les genoux maternels...

mercredi 27 avril 2011

Ces instants vexatoires : la claque sur la cuisse

 Sans forcément me relancer dans des récits complets, je voudrais évoquer ici aussi, de temps à autre, ce que j'appellerai des instants vexatoires, des moments où dans les paroles ou les actes, que ce soit de Maman, de mes soeurs, ou d'autres, j'étais ramenée à ma condition de petite demoiselle encore susceptible d'être corrigée comme une gamine.
Que ce soit par des évocations d'épisodes récents, des menaces plus ou moins claires pour l'avenir, ou des façons de se faire rappeler à l'ordre, voire de subir des moqueries, nombreux furent ces moments où je devais cacher mon trouble, et où je me mettais à rougir, honteuse ou vexée...

 Maman nous avait séparées sans ménagement

 


Cette image me rappelle un petit épisode tout simple mais significatif. Nous étions en train de jouer avec mes soeurs dans le jardin, un après-midi d'été. J'avais emprunté les jumelles d'observation et je guettais les oiseaux dans le cerisier. Mais, Aline voulait s'en servir aussi et me les demandait sans cesse.
Maman de loin m'avait demandé de lui prêter de temps à autre, et de céder en jouant les grandes et en essayant de nous arranger.
Mais, à chaque fois que je repérais un oiseau, Aline voulait le voir tout de suite et tirait sur le cordon. On a fini par se chamailler vraiment et par rouler dans l'herbe, Aline me tirant les cheveux pendant que j'essayais de la maitriser.
Maman qui jardinait à deux pas, est intervenue pour nous séparer. Elle a confisqué les jumelles, Aline a pris une gifle et, comme je me protégeais la tête avec mes bras, en roulant sur le gazon pour m'échapper, Maman m'a gratifié au passage d'une grosse claque sur ce qui était à portée de sa main à cet instant là, c'est-à-dire ma cuisse gauche.
Elle y est allée de bon coeur, nous ordonnant de nous calmer, "sinon cela irait mal..."
Aline est partie retrouver Diane qui dessinait sur la terrasse, alors que, moi, je retenais mes larmes, après m'être relevée en grimaçant.
La claque avait été aussi soudaine que forte et j'en portais la marque sur la cuisse. Même si j'avais la peau déjà légèrement bronzée, on distinguait nettement l'empreinte de la paume maternelle, comme un gros tampon rouge. C'était comme une main dessinée sur mon épiderme, sur cette zone du devant de la cuisse qui est plus sensible que l'envers.
J'étais toute étonnée de la netteté de l'empreinte où je pouvais compter les doigts de la dextre maternelle... Je chignai, me plaignant : "Maman, regarde, tu m'as fait mal". Elle regarda la marque en rétorquant : "Christine, n'exagère pas. Tu l'as bien cherchée cette claque".
Je répondis : "C'est pas juste, c'est Aline qui m'embêtait".
Maman me fit taire : "Je ne veux rien entendre, Christine. C'est quand même un monde que vous ne puissiez pas jouer sans vous chamailler. C'est quand même à toi la grande de céder et de donner l'exemple".
Je continuai à grommeler : "C'est pas juste, c'est pas juste", ce qui n'était pas pour plaire à Maman. Elle trouva donc les mots qui calmèrent mes grogneries revendicatrices : "Arrête de te plaindre, Christine, sinon je vais te donner une bonne raison de le faire, moi... Ne te plains pas d'une pauvre petite claque sur la cuisse, ma fille, parce que je pourrais bien m'occuper de l'autre côté... Je crois que cela te ferait du bien que je te rougisse aussi les fesses, et si je m'y mets, crois-moi, ce ne sera pas une simple petite claque. Si tu cherches les ennuis, c'est une bonne fessée que tu vas trouver..."
Je ne dis plus rien et je suis rentrée à la maison pour lire dans ma chambre. Au passage, mes soeurs ricanaient, en ayant tout entendu et en voyant leur ainée rentrer penaude...
La marque sur ma cuisse commençait à s'estomper, mais je la regardais comme fascinée. C'était la marque de la paume maternelle sur ma propre peau. Et j'imaginais la même marque sur ma lune encore blanche... Je me sentais honteuse, comme vexée... Heureusement, la journée s'est prolongée sans incident pour mon bas du dos, mais la main de Maman avait rougi un morceau de ma peau nue, et ses mots m'avaient menacée de claquer mes fesses... Je n'avais pas reçu cette fessée bien sûr, mais j'étais presque honteuse comme si Maman m'avait déculottée au milieu du jardin.

samedi 23 avril 2011

Moments cruciaux : choisir le bon moment....

Chacun l'aura bien compris : entre la franchise et l'aveu spontané pour soulager ma conscience, dès que j'avais quelque chose à me reprocher, d'une part, comme le conseillait Tata Jacqueline, et la tentation de gagner du temps, de chercher pour ainsi dire à mener le jeu, à garder le contrôle des événements à venir, d'autre part, j'ai le plus souvent eu tendance à choisir d'instinct la deuxième solution.
Même si elle prolongeait mes angoisses, même si je tendais le dos et devais ruser au maximum, j'avais l'impression que c'était toujours mieux de "gagner" du temps.
Je cachais mes méfaits, j'ajoutais souvent, par ricochet, quelques mensonges, ne serait-ce que par omission, qui aggravaient mon cas, mais je ne le vivais pas ainsi. Au fond de moi, il y avait cette fierté de mener ma barque à ma guise ou presque, car bien sûr je n'arrivais pas toujours à mes fins, loin de là...

Ces quelques images me semblent illustrer un de ces nombreux épisodes...

Maman s'était assoupie sur le canapé...



J'avais un mot de la prof d'anglais à remettre et faire signer. Deux jours déjà que je l'avais caché sous une pile de livres de l'étagère du haut de ma chambre, en espérant que Maman ne viendrait pas farfouiller par là ou faire les poussières.
Il fallait rendre le mot le lendemain, et les créneaux favorables se faisaient rares pour aborder le sujet.
J'ai attendu que les petites soient parties à un goûter d'anniversaire chez une copine du quartier. Moi, je faisais mes devoirs au calme dans ma chambre, pour faire bonne figure.
J'ai hésité un quart d'heure, puis un autre encore avant de descendre parler à Maman. J'avais la trouille, mais c'était le moment ou jamais...
Descendant à pas de loup, pour pouvoir calmer ma respiration et bien reprendre mes esprits avant d'entrer dans la pièce pour faire face à Maman, j'ai été étonnée de n'entendre pas le moindre bruit.
Je me suis approchée du canapé, avec le mot à faire signer en évidence dans ma main, prête à bafouiller : "Euh, M'man, faut que je te dise, euh..."
Mais, ô surprise, Maman s'était assoupie...
Elle profitait de ce calme sans les petites pour se reposer et je me sentais toute drôle, là devant elle. Je n'allais quand même pas la réveiller, risquer qu'elle se sente dérangée... Non, il allait falloir attendre, attendre et revenir, bref avoir à nouveau ce courage qu'il m'avait fallu pour descendre les escaliers, la peur au ventre...
Je suis remontée en jetant un dernier regard vers elle... Maman semblait douce, apaisée, mais je me doutais que son réveil serait moins calme...


Je n'ai pas vraiment pu travailler une fois retournée dans ma chambre. Je guettais les bruits, j'attendais le réveil maternel...
La sieste improvisée fut assez courte. Vingt minutes plus tard, le téléphone a réveillé Maman. Un coup de fil rapide, puis le calme à nouveau, mais j'entendais qu'elle avait allumé la radio en sourdine, comme un fond musical.
J'ai pris mon courage à deux mains. Mieux valait ne pas attendre qu'elle fasse autre chose ou qu'elle sorte faire des courses avant d'aller récupérer mes soeurs.
Je n'avais aucune envie d'aller avouer ma faute, ce nouveau chahut dont parlait la prof dans son mot. Mais, je savais que c'était un moment approprié, comme je l'espérais en cachant la lettre depuis deux jours...
Comme une demi-heure plus tôt, je descendis les escaliers avec une peur grandissante... Je devinais vers quoi je m'avançais...
En passant le pas de la porte, je me suis retrouvée face à Maman. Elle était assise dans le canapé, et me souriait... Pour l'instant !


J'avais préparé des phrases pour aborder le sujet, mais face à Maman, elles me restaient dans la gorge...
Si moi, j'avais en face de moi une mère apparemment tranquille, reposée par une petite sieste aussi rare que bien venue, Maman, elle avait une autre image, une de celles qui ne trompent pas, une de celles qui parlent sans avoir à dire un mot...



J'étais plantée devant Maman, les bras dans le dos, cachant le mot à faire signer... J'avais le regard qui fuyait, qui regardait le sol, et mes pieds qui se tortillaient...
J'avais certes choisi le moment, mais cela ne rendait pas l'exercice facile pour autant. J'étais au pied du mur, il fallait que je parle, ou du moins que je tende le mot à Maman qui aurait compris aisément...
"Tu en fais une drôle de tête, Christine... Qu'est-ce qu'il y a encore ? Quand je te vois comme ça, je me doute bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas... Tu t'es encore faite remarquer au collège ? C'est cela, hein ?" Maman avait deviné. Comme si c'était écrit sur mon visage, comme si ma gêne, ma peur était inscrite en sous-titres sur l'image qu'elle voyait de moi...
J'ai tendu mon papier, j'ai balbutié des explications emberlificotées, j'ai essayé de convaincre sans y croire moi-même.
Maman ne m'a pas vraiment écoutée. Elle répétait qu'elle avait "bien senti depuis un jour ou deux" que je devais cacher quelque chose, que je "cherchais vraiment les ennuis", que c'était "inadmissible d'être encore remarquée de la sorte en cours d'anglais", etc., etc. 


J'étais hélas consciente qu'elle n'avait pas tort, que je ne pouvais pas m'attendre à être félicitée, et que j'allais avoir droit à ce que je méritais...
Cinq minutes plus tard, je plongeais en travers des cuisses d'une mère déterminée à me flanquer une fessée magistrale...
Cela faisait deux jours que je cherchais à en retarder l'échéance, deux jours que je la craignais en secret, et j'en avais même comme choisi le moment. Je n'étais donc pas surprise, ce qui ne rend pas la position pour autant plus facile...
J'avais les nerfs en pelote, surtout après être descendue deux fois au devant de cette tannée quasi programmée.
La fessée allait me calmer et me calmer pour de bon... Comme je nous savais seules dans la maison, je n'avais pas à craindre les oreilles indiscrètes et moqueuses de mes soeurs, et je ne me suis quasiment pas débattue pendant que Maman dégageait ma lune avec une application qui montrait qu'elle allait me gratifier d'une fessée en bonne et due forme, qu'elle allait prendre le temps de s'appliquer à la rendre mémorable...
Culotte largement baissée, fesses bien à l'air, l'heure était venue... Et j'ai reçu la "bonne fessée" promise, la longue tannée qui m'a embrasé le bas du dos, pendant que je pleurais abondamment, ne retenant pas mes larmes, mes cris, mes sanglots, mes soupirs. Une fessée à huis clos, juste entre mère et fille, mais quelle fessée !

lundi 18 avril 2011

Sauvée par le gong... hélas non !

J'avais eu le tort de répondre à Maman, qui plus est devant mes soeurs, pour une histoire de permission de sortie dépassée. J'étais revenue une heure plus tard que prévu de chez une copine et cela avait décalé le programme de Maman qui m'attendait pour aller chercher les petites au cours de danse et faire une course ensuite.
J'avais eu droit à un début de sermon maison, et l'annonce que je ne pourrais pas retourner le lendemain chez ma copine.
J'étais vexée et quand Maman a réabordé le sujet le soir avant le dîner, je me suis plainte, j'ai dit que ce n'était pas juste et, comme Maman tenait bon, j'ai répondu devant mes soeurs, en disant que je m'en fichais.
Réaction idiote, car Maman devant mes soeurs ne pouvait que sévir : "Eh bien Christine, puisque tu t'en fiches, j'ai un autre moyen que tu vas mieux comprendre. On réglera cela après le diner, ma chérie, et tu peux déjà préparer tes fesses..."
Je n'ai pas voulu protester pour aggraver mon cas. Elle aurait été capable de me régler mon compte sur le champ.
J'ai donc dû subir les regards de mes soeurs, et attendre la fin du dîner, pour être envoyée "me mettre en pyjama... et attendre" Maman !
J'avais une trouille carabinée, et je guettais les pas dans l'escalier et le couloir, sachant que mon heure approchait.
Maman me laissa mijoter un long moment, jouant certainement sur mes nerfs volontairement.
Comme il n'y avait pas école le lendemain, mes soeurs eurent la permission de lire un peu, Maman précisant qu'elle allait revenir "une fois" qu'elle se serait "occupée de Christine".
Elle entra dans ma chambre, en referma la porte et je tentai de la supplier de me pardonner. La discussion se prolongea, Maman m'expliquant qu'elle ne pouvait admettre l'effronterie, et que si je me fichais des privations de sortie, "une bonne fessée serait plus efficace".
Elle m'attrapa et me bascula en position



Et son sermon s'acheva alors qu'elle s'était assise au milieu de mon lit, et qu'elle m'ttira par le bras pour m'alonger en travers de ses genoux. "Maman, non, je ne veux pas, non".
Je tentai de me dégager, de gigoter des pieds, mais elle me ceinturait parfaitement, et elle s'ataqua à mon pantalon de pyjama pour dégager ma lune...
Je sentis l'étoffe descendre et la "cible" de mes fesses se dévoiler. J'allais récolter une déculottée maison ! Mais...
Mais, à ce moment précis, on entendit comme un fracas, suivi d'un cri d'Aline. Elle était tombée à la renverse en se balançant sur sa chaise, peut-être aidée par Diane, mais l'incident fit sursauter Maman qui me relâcha et se précipita dans la chambre des petites.

Je ne savais pas quoi faire, espérant le miracle...


Maman m'avait laissée en plan, et je me suis rassise sur mon lit, en me disant que je l'avais échappée belle... Je ne savais pas quoi faire, espérant le miracle, puisqu'il y avait plus urgent que ma fessée à régler dans la maison.
J'écoutais ce qui se passait à côté. Maman criait et j'entendis clairement une distribution de gifles, où les deux eurent leur part, Aline et Diane s'accusant l'une l'autre d'être la responsable de la chute.
Aline se plaignait d'un poignet tordu et douloureux, mais Maman ne rentra pas dans le cinéma de ma soeur et dit qu'on verrait le lendemain matin, et que puisqu'elles n'étaient pas capables de lire tranquillement, mes soeurs allaient devoir se coucher tout de suite.
Maman surveilla la manoeuvre, les borda, ferma les volets, et éteint leur lumière avant de leur faire une bise rapide, avec menace de revenir si elle entendait le moindre bruit...
Entendant Maman dire qu'il était l'heure de se coucher, je me suis réfugiée sous mes draps, jouant les filles sages qui ont envie de dormir...
Maman était redescendue, je ne sais pour quoi faire, et je savourai cet espoir. J'allais échapper à ma fessée...
Hélas, cinq minutes plus tard, ses pas retentirent à nouveau dans l'escalier. Elle jeta un oeil dans la chambre des petites qui ne pipaient mot, puis elle se dirigea vers ma chambre...
Je lisais mon manuel d'histoire à la lumière de ma lampe de chevet pour me donner bonne contenance...
Maman s'exclama : "Tu es déjà au lit, Christine. Et tu révises tes cours, c'est bien... Mais, tu t'es couchée un peu vite, je crois ma fille... Nous n'avions pas terminé notre "petite discussion", je crois..."
Je plaidai : "Maman, non, ce n'est pas la peine, j'ai compris, je te promets de ne plus te répondre mal, tu verras je serai sage..."
Elle rétorqua très calme : "Oui, mais ce n'est pas toi qui commande, Christine. Tu as été insolente et effrontée. Il faut en subir les conséquences... Allez, sors de ces draps, et en vitesse..."
Elle m'a tirée du lit, et je me suis relevée, me reculant de plusieurs pas alors qu'elle se rasseyait à la position de tout à l'heure...
Elle tapota sur ses genoux en m'intimant l'ordre de venir. Je sentis à son ton que les frasques de mes soeurs n'avaient pas arrangé mes affaires. Maman était encore plus en colère que lors de sa précédente venue. Mieux valait ne pas résister...

Je suis venue m'allonger à nouveau, où j'étais vingt minutes plus tôt...


En sanglotant, je suis venue à sa droite et elle m'a basculée à nouveau, là même où je me trouvais vingt minutes plus tôt...
 Je chignais et suppliais avec de gros sanglots, mais pour rien : "Garde donc tes larmes, Christine, tu vas en avoir besoin bientôt", ironisa-t-elle, moins disposée à discuter que plus tôt dans la soirée.
Je cherchai à l'empêcher de baisser à nouveau mon pantalon de pyjama. Elle claqua la main qui serrait l'élastique, mais je suppliais de ne pas être déculottée...
Elle haussa le ton : "Ne dis pas n'importe quoi, Christine. Je t'avais déjà baissé ta culotte tout à l'heure. Lâche cette main ou tu vas vraiment le regretter..."
Elle avait parlé fort et je me rendis compte que mes soeurs avaient sûrement capté ses mots, et appris que leur grande soeur allait se faire déculotter une deuxième fois...
J'eus l'impression qu'elles étaient comme dans la pièce, alors que la porte était une nouvelle fois bien close.
Ce sentiment de honte, la certitude que je n'y échapperais pas ont fait que j'ai relâché ma main, laissant Maman dégager à nouveau ma lune largement...
Elle s'arrêta comme satisfaite, le temps de glisser. "Eh bien, Christine, nous revoilà au point où nous en étions tout à l'heure... Je ne vais pas te faire languir plus longtemps... Désolée pour ce contretemps mais tu n'as rien perdu pour attendre. Maman t'avait promis une bonne fessée, la voici, ma chérie, la voici..."

 La tannée tomba drue. Encore plus énervée par sa petite famille qui multipliait les bêtises, Maman me flanqua une déculottée maison, longue et appliquée, une claquée qui rougit à l'écarlate mes fesses qui venaient de subir par deux fois à quelques minutes d'intervalle, l'horrible frisson de la déculottée...



Elle me laissa pantelante et je m'affalai sur mon lit, alors qu'elle quitta ma chambre. Ma main effleurait mon épiderme endolori, sentait la chaleur de cette fessée hélas méritée. Je restai ainsi quelques minutes, encore déculottée... Avant de remonter vite fait mon pyjama en entendant le pas de Maman qui venait simplement vérifier que tout le monde était bien au lit. Mais, dans ma tête, un instant, j'ai eu comme une peur idiote qu'elle rentre à nouveau pour me remettre une nouvelle fois sur ses genoux. C'était stupide, mais dans une soirée à double déculottée, je pouvais craindre n'importe quoi...
FIN

vendredi 8 avril 2011

Ces moments où le coeur bat fort : Tout ça pour ça... (Morale de l'histoire)

 ADDITIF EN FORME DE MORALE

Je constate d'après divers commentaires que mes fidèles lecteurs se sentent frustrés de voir la précédente série se terminer par des points de suspension... Comme s'il y avait un vrai suspense, comme si ils doutaient de la manière dont l'histoire se termina.
Les seuls "rebondissements" furent hélas ceux de la main maternelle sur ma lune déculottée...
Mais, comme je le souhaitais, cela n'eut pas lieu avant la dernière limite, le fameux lundi soir, veille du cours où je devais rendre mes 200 lignes signées...
 J'avais réussi en profitant de moments de solitude à faire 175 des 200 lignes demandées, et j'ai attendu que l'on remonte dans nos chambres, après le diner, pour me mettre à ma table bureau et poursuivre mon travail d'écriture fastidieuse.
C'est quand elle est montée pour coucher ses filles que Maman m'a trouvé en train de faire mes lignes. Le ton est vite monté, mes explications ne suffisant pas évidemment à calmer une mère qui sentait bien depuis quelque temps que je devais avoir quelque chose à me reprocher.
Il me restait vingt lignes à faire et Maman m'a demandé de continuer pendant qu'elle allait dire bonne nuit à mes soeurs. "Je reviendrai quand ce sera fini, Christine. Pour que je signe cette punition et que je m'occupe de ton cas. Quand tu auras terminé, appelle moi et prépare tes fesses..."
 Les seuls "rebondissements" furent hélas pour ma lune déculottée...



Mes soeurs que Maman rejoint pour les coucher eurent droit à l'annonce des exploits de leur aînée et de ce que cela allait lui valoir...
J'attendis qu'elle fut redescendue, prenant mon temps pour finir les dernières lignes et les recomptant, les yeux embués et à deux doigts d'éclater déjà en sanglots.
Puis, je dus me résoudre à appeler Maman, depuis le haut de l'escalier en passant devant la porte de la chambre de mes soeurs. "Maman, ça y est. J'ai fini. Tu peux venir..."
Des mots qui signifiaient : Maman, viens me donner la fessée que j'ai méritée, la fessée que j'ai réussi à retarder durant quatre jours...
Quand elle est arrivée dans ma chambre, les palabres n'ont pas été longs, Maman étant bien déterminée et moi résignée...
Je me suis retrouvée en travers de ses cuisses, culotte baissée, offrant à sa main correctrice une lune tremblante et qui savait depuis quatre jours qu'elle allait devenir écarlate...
La fessée, la déculottée crainte et imaginée depuis le moment où la prof m'avait punie, elle était là, je la prenais, Maman me la "donnait". Et elle fut magistrale et cuisante.
A "posteriori", c'est le cas de le dire, je pense : Mais, tout ça pour ça ? Est-ce que le jeu en valait la chandelle ? La franchise m'aurait évité tant et tant de stress...
Quatre jours durant, j'avais tendu le dos, craint de me trahir, craint que Maman ne rencontre ma prof ou la mère de ma copine de galère, craint qu'elle ne fouille mon cartable et ne trouve les lignes déjà commencées, etc., etc.
D'un autre côté, j'avais vraiment eu l'impression que chaque heure de gagnée était comme une victoire, comme si c'était moi qui menais le jeu, qui décidais de l'emploi du temps de mes fesses, comme je disais l'autre jour. Cela me valait sûrement un surcroît de sévérité d'une Maman qui trouvait dans mes mensonges une raison de plus de sévir.  J'aggravais certainement mon cas en bien des circonstances, mais de là à appliquer la méthode Tata et venir de suite avouer ses fautes, c'était dans ma tête comme si je venais quémander ma fessée sur le champ.
Oui, j'en aurais fait moins de cauchemar, oui, j'aurais moins imaginé ce qui m'attendait des heures et des jours durant, oui, cela aurait été plus simple, plus limpide comme quand on avait droit à la fessée instantanée, du style vaisselle cassée et hop culotte baissée. Mais, j'ai souvent préféré reculer l'échéance, jouer au chat et à la souris, tirer sur la corde au maximum, tenter tout pour échapper à l'inéluctable. En vain !
J'étais ainsi, cela a sûrement développé mon imagination, c'est déjà un gain appréciable. Même si cela m'a surtout valu des fessées encore plus magistrales...

FIN (sans point de suspension)

mercredi 6 avril 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (FIN) Une fin en points de suspension...

SUITE ET FIN

Je vais arrêter là ce récit dont les épisodes se sont succédé sans que j'y prenne garde. Je crois qu'ils montrent bien un certain climat de l'éducation maternelle subie mais acceptée, stricte mais toujours fondée sur la volonté de bien faire.
Avant de revenir à d'autres épisodes (il en reste, rassurez-vous), je prolonge simplement cette série par quelques réflexions et un petit complément de l'histoire qui montre une certaine continuité et qu'une fin de l'épisode se doit d'être accompagnée de points de suspension, car bien sûr ces souvenirs claquants ont été suivis d'autres, évidemment...

En y réfléchissant, avec ma conscience actuelle, et non pas avec ma petite cervelle d'ado d'alors, je me rends bien compte que dans ce cas précis, mon 18 sur 20 dont j'étais fière, heureuse, à m'en vanter grandement, devait aussi flatter la fierté maternelle.
Non pas pour le résultat lui-même, mais pour ce qu'elle s'en attribuait forcément une part. Parce que c'était, de son point de vue, l'éclatante démonstration de l'efficacité de sa méthode. En général, et sur son ainée en particulier.

Je fais la nuance car, comme je l'ai dit, Diane était comme moi assez douée, mais plutôt régulière dans l'effort, alors qu'Aline était plus à la peine. Gronder Diane de par la régularité de son travail était donc moins nécessaire. Quant à gronder Aline pour une mauvaise note, cela l'amenait éventuellement, et ce n'était même pas sûr, à décrocher ensuite une note un peu meilleure, au dessus de la moyenne, mais très rarement brillante. L'énergie dépensée, si j'ose dire, n'était pas des plus rentables. Maman s'y employait certes, par principe surtout plus que par espoir de tout changer.

Avec moi, sans que j'en ai autant conscience, la méthode prenait toute sa valeur. Ma naturelle facilité m'entrainait à pouvoir me permettre de n'en faire qu'à ma tête. Prenez une paire de matières où je caracolais en tête (quand je le voulais bien), deux ou trois autres où, de par la tête d'une prof ou un programme qui me déplaisait, ou parce que je pensais que ce n'était pas intéressant, m'amenaient à en faire moins que le minimum et à collectionner les notes catastrophiques, puis les autres matières où je faisais ce qu'il faut mais sans plus, et où je collectionnais les "Peut mieux faire", et vous aurez une idée de mes bulletins de cette époque : un patchwork de hauts et de bas donnant l'impression nette que si je voulais j'aurais eu beaucoup mieux.

En décrochant ce 18 sur 20 par exemple, j'étais fière, je venais quémander des félicitations, je voulais faire la démonstration à mes soeurs, à ma tante, que je pouvais être digne d'éloge. Mais, pour Maman, c'était du pain bénit, c'était comme si on lui décrochait le César de la bonne éducation.
Elle ne pouvait que penser : "Ma fille ne suivait pas ses cours, se faisait reprendre par la prof, récoltait des heures de colle, etc. Heureusement, je l'ai remise dans le droit chemin... La fessée a fait son effet..."
Ce 18 sur 20, c'était donc le fruit de son éducation, la preuve de l'utilité d'une déculottée maison quand le besoin s'en fait sentir. Et, dans les faits, elle n'avait pas tort. Je m'étais vraiment appliquée pour rendre une rédaction excellente, j'avais été attentive, me relisant mot à mot, bref j'avais été la bonne élève que je savais pouvoir être, et dont Maman rêvait que je sois le plus souvent possible.
Traduit du côté maternel, elle ne pouvait que faire une relation entre la fessée donnée et le résultat obtenu...
Et puis, en choisissant d'annoncer ma note au moment où j'avais du public, au moment où je pourrais faire mon effet, je n'avais pas calculé l'effet boomerang. Mes soeurs étaient là et Maman pouvait insister en me félicitant et m'accordant une soirée ciné, mais aussi en remettant le tout dans son contexte et en rappelant que si une bonne note doit être récompensée, une mauvaise mérite la fessée.
La présence en prime de Tata Jacqueline donnait aussi l'occasion à Maman de montrer combien une bonne fessée peut faire changer un comportement, et de sous-entendre que si, l'autre soir, elle avait cédé à la clémence souhaitée par Tata, je n'aurais certainement pas décroché une aussi bonne note... CQFD !

 J'étais moins pressée de rentrer...



J'enrageais bien sûr que mon coup d'éclat ait été terni par les commentaires maternels, mais j'ai heureusement vite oublié, ravie de pouvoir aller au cinéma en récompense.
Toutefois, j'ai retenu la leçon et lorsqu'il m'est arrivé d'avoir à nouveau une note mémorable, j'ai préféré en parler d'abord en tête à tête avec Maman, en jouant moins les vantardes, m'évitant de me faire rabaisser le caquet par quelques rappels en rapport avec mon bas du dos...


L'autre leçon que j'ai tirée de ces quelques épisodes commencés par une fessée devant Tata, prolongés par une autre au salon en solo malgré des yeux espions de mes soeurs, puis rééquilibrés par la double claquée de mes soeurs sortant du bain, avant mon heure de (fausse) gloire avec une note excellente, cette autre leçon donc aurait pu être qu'il valait mieux être franche...
Mais, en repensant aux conseils de Tata, à mon aveu de colle, et à ce qui avait suivi, j'étais persuadée du contraire. Ma chère tante avait certainement raison d'un point de vue moral, mais cela m'avait valu deux jours et demi d'angoisse, d'autant plus forte que j'avais la certitude qu'ils se termineraient sur les genoux de Maman...
Quelques autres jours ont passé, avec des résultats plutôt bons, et une ambiance correcte à la maison, même si, comme souvent, quand les périodes de calme duraient, on sentait que l'électricité montait petit à petit dans l'air...
Retrouvant petit à petit, de par ce calme et ces notes très honorables, ma tendance à l'insouciance et le laisser aller, il arriva ce qui devait arriver. Ma chère prof d'anglais (c'est ironique car je la considérais comme ma pire ennemie) agacée par les bavardages d'une bonne partie de la classe (dont moi, je le reconnais) derrière son dos, lorsqu'elle écrivait au tableau, s'est retournée d'un bond, et a dit au hasard (mais il y a des chanceuses...) : "Ca suffit. Elisabeth et Christine, vous me copierez deux cents fois chacune : je ne dois pas bavarder ni chahuter en classe. Vous me ramènerez ça lors du prochain cours, en le faisant signer chez vous, bien sûr..."
Si j'avais été moins bien élevée, j'aurais dit un gros mot de Cambronne... C'était la tuile, le coup de massue, un de ces coups du sort dont on devine bien qu'il entrainera d'autres conséquences...
A la sortie des cours, j'étais bien moins pressée que l'autre jour pour rentrer à la maison. On frime moins avec deux cents lignes à copier qu'avec un 18 sur 20.
J'ai repensé à Tata, je me suis dit que si j'allais tout de suite avouer ma mésaventure à Maman, peut-être serait-elle clémente, et sinon serais-je au moins débarrassée du problème et de ses conséquences que j'imaginais claquantes pour mes fesses... A n'en pas douter !
Mais, mes soeurs étaient déjà à la maison, Maman ne semblait pas de très bonne humeur, et j'ai hésité. Devinant comme toute mère attentive que je n'étais pas dans mon assiette, elle m'a interrogée, me tendant la perche, mais j'ai caché mon désarroi et j'ai nié qu'il y ait un problème.

 Maman devinait bien que je n'étais pas dans mon assiette, mais j'ai nié...



Je suis montée dans ma chambre, avec le sentiment que j'avais bien fait de ne rien dire, jugeant que le moment n'était pas propice. Nous étions jeudi soir. Il n'y avait pas de cours d'anglais le lendemain, et la prof avait une réunion pédagogique le lundi. Donc je n'aurais à rendre mes 200 lignes que le mardi matin au cours de 9 h. Cela me laissait du temps pour préparer mes arguments et choisir le moment adéquat...
Alors, adieu le conseil de Tata, je choisissais ma méthode à moi. La méthode Christine, avec mensonges incorporés plutôt que la franchise, mais avec l'impression que je gérais mon propre destin...
Avec la méthode Tata, j'avais dû attendre l'arrivée par la poste du bulletin de colle dans une ambiance où tout un chacun dans la maisonnée savait que Maman me donnerait alors une bonne fessée...
Avec la méthode Christine, je me retrouvais dans une situation assez proche. Je savais bien que 200 lignes pour un chahut en classe, c'était à coup sûr une déculottée magistrale qui m'attendait. Mais, il n'y avait que moi qui le savais... Je prenais le risque que le fait de le cacher, d'ajouter des mensonges à mon inconduite, aggrave mon cas. Mais, avouer de suite, c'était comme venir présenter mes fesses... Une chose inconcevable dans mon raisonnement.
J'avais au pire jusqu'à lundi soir, au moment du coucher, pour faire signer les 200 lignes que j'allais copier en douce d'ici là. Jusqu'à lundi soir pour avouer et trouver le moment propice.
Me connaissant d'ailleurs, j'avais déjà dans un coin de ma tête l'intuition que je n'avouerais pas avant... Et c'est ce que je fis en réalité...
De jeudi soir à lundi soir, j'ai gardé mon secret pour moi, tâchant de m'éviter tout conflit supplémentaire avec Maman, comme pour l'amadouer, alors que j'imagine bien qu'elle ressentait qu'il y avait anguille sous roche...
De jeudi soir à lundi soir, j'ai vécu dans une certaine anxiété, avec un poids sur la conscience, des images qui tournaient en boucle quand j'avais du mal à m'endormir... Mais, comme une petite fierté intérieure de mener le jeu... 
C'était en quelque sorte Christine qui avait la main, qui commandait aux événements de sa petite vie. C'est idiot, je le concède car en même temps j'avais toujours cela en tête, car quatre jours durant, d'une certaine manière, je ne faisais que préparer mes fesses...
Plus les heures passaient et plus j'étais certaine que je n'y échapperais pas. Mais cela restait dans le secret de ma petite tête de linotte...
L'autre fois avec Tata, c'était l'arrivée du facteur qui conditionnait ma destinée. Là, finalement, j'assumais mes mensonges, le résultat serait le même : Christine allait se retrouver culotte baissée sur les genoux maternels pour une bonne fessée bien méritée...

Je savais bien que cela finirait ainsi, mais j'en décidais au moins le moment...


Mais là, au moins, de petits mensonges par omission aidant, j'éprouvais comme une sensation de puissance de pouvoir programmer ma propre déculottée... Ce n'était qu'une infime consolation, mais si j'angoissais à l'avance à propos de "ma" future fessée, j'avais ce sentiment confus que c'était un privilège que je m'accordais, celui de décider de l'emploi du temps de mes fesses...

FIN...

vendredi 1 avril 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (CONCLUSION 2) Une semaine et demie plus tard...

Inutile de préciser qu'après avoir récolté quatre heures de colle (et l'addition salée à la maison), je me suis concentrée sur mes cours de français. Sans trop de peine, car j'étais assez douée en la matière, et je dois en avoir quelques restes, me dit-on parfois...
Je voulais me rattraper, consciente que si je gâchais mes points forts, cela aurait pu me jouer des tours au final.
Huit jours plus tard, la prof nous avait donné une rédaction à faire en classe sur le printemps, et j'avais bien aimé le sujet en l'associant à l'idée de retour des beaux jours et de projets de vacances. Comme j'étais inspirée, j'ai fini un quart d'heure avant la fin du temps imparti et j'ai pu relire et vérifier l'orthographe.
J'étais contente, mais quand trois jours plus tard, la prof rendit les copies, j'ai eu une divine surprise. 18 sur 20 ! Avec les félicitations pour la meilleure note de la classe, ce qui ne m'était plus arrivé depuis plus d'un trimestre. "Vous voyez, Christine, quand vous voulez vous en donner la peine, le résultat est là..." avait-elle commenté.

A la récré, je sautais de joie avec mes copines



Contente la Christine, c'était le moins qu'on puisse dire. Ravie même... J'allais pouvoir frimer à la maison et certainement aller avec Tata au cinéma le week-end suivant, comme c'était en projet.
A la récré, j'avais sauté de joie, riant de ma bonne fortune avec mes copines. Pour une fois que je n'avais pas à cacher mes notes, ni à jalouser telle ou telle, j'en profitais.
Ce soir-là, j'avais hâte de rentrer à la maison, je ne trainais pas les pieds comme parfois quand je ramenais un mauvais carnet...
J'avais eu le droit d'aller au collège à vélo, et je suis rentrée toute joyeuse, en chantonnant presque sur ma bicyclette. Et sans détour...

Je suis rentrée en chantonnant


J'ai fait une grosse bise à Maman qui a regardé l'heure, surprise de me voir rentrée aussi vite. Elle sortait pour aller chercher mes soeurs à l'école primaire et je ne lui ai pas annoncé la bonne nouvelle de suite. J'ai pensé que devant les petites, je ferais encore meilleur effet...
Au moment où Maman revenait, Tata est passée pour récupérer des livres que Maman lui avait ramenés de la bibliothèque.
Tout le monde s'est retrouvé au salon, où Maman a servi une grande cruche d'orangeade bien fraiche.
Mes soeurs ont parlé des devoirs qu'elles avaient à faire, Aline d'un 11 en anglais qui était passable quand est venu mon tour.
Pas possible de faire durer davantage le suspense... J'avais un large sourire en annonçant : "J'ai eu les résultats de ma rédaction de français".
Maman a de suite dit qu'elle espérait que c'était bien "cette fois".
Toute heureuse, j'ai annoncé la nouvelle. "Oui, j'ai eu la meilleure note de la classe. 18 sur 20, la prof était fière de moi".
Tata a embrayé : "Bravo ma chérie. Super, je suis contente pour toi. Je savais que tu étais forte en français, mais ça c'est vraiment bien".
Maman me félicita également : "18 sur 20, ça c'est une bonne note. Pourvu que cela dure. Montre nous donc ta copie".
Maman remit la nouvelle dans son contexte...

Je plongeai dans mon cartable et donnai fièrement ma copie à Maman. J'étais sur mon petit nuage, c'était mon moment de gloire devant Tata et mes soeurs. De quoi me redonner du baume au coeur.
Mais, il y avait une nuance entre l'enthousiasme franc de Tata et la réaction plus réfléchie de Maman qui ne manqua pas de remettre la nouvelle dans son contexte.
Elle remarqua la copie bien propre, très appliquée, sans faute d'orthographe et me félicita, puis elle lut l'appréciation de la prof : "Bon travail. Texte imaginatif et bien construit. Bon respect de l'orthographe. Christine a fait un effort très louable. Après l'incident qui lui a valu d'être collée, la reprise en mains est notable. Souhaitons qu'elle soit durable. Christine en a assurément les capacités".
Maman avait lu ce mot à voix haute. J'étais contente, pour moi, c'était du tout positif. Maman doucha un peu ma joie insouciante. "Tu vois ma chérie que tu peux être la première de la classe. C'est vrai ce qu'écrit ta prof. C'est dommage que cela ne dure pas longtemps".
Tata fit remarquer : "Quand même 18 sur 20, c'est extra. On ne peut pas toujours avoir autant, mais en général elle se débrouille plutôt bien, non ?"
Maman fit une petite moue : "En général, comme tu dis, surtout quand il y a eu une petite "reprise en mains" comme dit sa prof... Si tu vois ce que je veux dire..."
J'ai rougi, car tout le monde avait compris, mais dans ces cas là, Maman n'est pas avare d'explications, hélas, et elle a détaillé sa pensée : "C'est quand même un monde, tu avoueras. L'autre jour, dans cette même matière, Mademoiselle n'écoutait pas la prof, bayait aux corneilles et se permettait de rire quand on lui a donné deux heures de colle. Résultat : elle en récolté quatre. Et aujourd'hui, Christine ramène la meilleure note de la classe, la preuve évidente qu'elle devrait toujours jouer les premiers rôles. Ca, c'est ma fille. Elle se dit grande maintenant, mais dès que tu lui laisses la bride sur le coup, c'est le laissez aller."
Je sentais le sujet déraper, et j'ai tenté de couper court à la conversation : "Oui, Maman, mais tu vois, je me suis appliquée et j'ai eu un 18. Je te promets qu'il y aura d'autres bonnes notes. Je pense que j'ai bien réussi le contrôle de maths, d'ailleurs".
Maman n'en fut que renforcée dans son raisonnement. "J'espère bien, ma fille, que tu auras d'autres bonnes notes, et tu en seras récompensée, parce que je suis juste. Demain, tu pourras aller au cinéma avec Tata, à condition que tu aies fini tes devoirs bien sûr."
Je lui dis un grand merci. Tata embraya : "Tu vois, je t'avais dit que Christine saurait se rattraper".
Maman enfonça le clou : "Mais, grâce à quoi tout cela ? Grâce à la bonne fessée que j'ai donnée à Christine et qui l'a remise dans le droit chemin, si on peut dire. C'est ma "reprise en mains" à moi et ça marche.. Avec Christine, il n'y a pas de lézard. Si tu ne réagis pas quand ça va mal, rien ne change. C'est promesses et blabla pour rien. Là, tu vois, Mademoiselle se permet de rêvasser en cours, elle récolte quatre heures de colle, cela ne pouvait pas durer. Eh bien, il a fallu encore sévir. Ta chère nièce a pris une déculottée maison magistrale et la voici première de sa classe. C'est dommage en effet d'en être encore là à son âge, mais c'est bien la seule méthode efficace..."
J'étais presque au bord des larmes, moi qui venais en conquérante frimer avec ma super note. Maman avait coupé mes effets et mes souvenirs claquants refaisaient surface.
Tata semblait désolée, comprenant mon désarroi, et plaida encore ma cause : "Mais, je suis sûr que cela va aller. Elle grandit, elle comprend, bientôt ce sera un mauvais souvenir et tout ira mieux. Moi, je suis confiante. Christine va t'étonner. Avec plein de bonnes notes. Elle vient même de te dire qu'elle avait réussi son contrôle de maths. Tu vois, on peut lui faire confiance."
Maman fit une petite grimace : "Ah, je l'espère, parce que ce n'est pas drôle de devoir toujours être sur ses gardes. Je voudrais bien, mais ce n'est pas encore gagné, tu sais. Justement les maths, parlons-en. C'est bien pareil, non ? Rappelle-toi, juste avant les vacances, c'est bien en maths que Christine a ramené un beau zéro souligné en rouge. Tu sais bien, tu étais là, et en plus elle s'était montrée très impolie. Résultat : Mademoiselle s'était même retrouvée les fesses à l'air devant sa chère Tata. Bah, tu vois, premier contrôle en maths d'après les vacances, apparemment le résultat sera bon. Christine n'a pas voulu prendre le risque d'une fessée, la démonstration est claire, je trouve..."
J'en avais assez de cette discussion que mes soeurs buvaient comme du petit lait. J'ai protesté : "Mais, Maman, tu sais, j'avais bien préparé mon contrôle, je sais être sérieuse. C'est grâce à mon travail".
Maman conclut avec un petit air entendu : "Oui, ma fille, j'arrête de t'en parler. Aujourd'hui, tu dois être félicitée. Tu as bien travaillé et je suis fière de toi. Si tu as fait un effort, c'est parfait, et j'espère que tu continueras pour que je n'ai plus à te punir. Je sais que tu me comprends, Christine.C'est quand même drôlement mieux de venir m'apporter des bonnes notes, d'être félicitée par Tata, de montrer le bon exemple à tes soeurs, que de me ramener un zéro ou quatre heures de colle, non ?"
J'ai hoché la tête en acquesçant.
Elle a juste rajouté : "C'est un peu à toi de choisir ma fille. Ou les félicitations, ou... Ou tu sais bien ce qui se passe... Tu sais que Maman ne plaisante pas, et que quand elle a promis quelque chose, elle tient ses promesses... Et que quand tu mérites une bonne fessée, Maman te donne ta bonne fessée. Moi, franchement, je serais à ta place, je continuerais à bien travailler. Je compte sur toi, ma chérie, sinon gare à tes fesses..."
Comme de fait exprès, Maman était assise sur le canapé, là où elle m'avait empoignée devant Tata pour me déculotter. Là aussi, où il y a quelques jours, j'avais pris une nouvelle tannée que mes soeurettes avaient espionné en douce. Bref, quand Maman me disait : "Gare à tes fesses", ce n'était pas seulement mon imagination qui galopait et se remémorait mes précédentes déconvenues. Sûr que Tata me "revoyait" sur les genoux maternels les fesses rougissantes, et que mes soeurs se repassaient le film de leurs souvenirs plus récents.
J'avais ramené heureuse un 18 sur 20. J'avais certes gagné une soirée au cinéma, mais je me serais bien passée de cette interminable évocation d'un sujet ô combien brûlant pour mes pauvres fesses, blanches à ce moment, mais qui devaient presque en rougir de honte...         

A SUIVRE