jeudi 10 février 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (SUITE 3) !

SUITE 3

Maman n'avait pas tort quand elle avait dit avec son demi-sourire amusé : "C'est bien, tu attendais sagement que Maman monte te donner la bonne fessée que tu attends... Ne t'inquiète pas, je ne l'ai pas oublié moi non plus... Tu as bien raison de préparer tes fesses..."
C'était bel et bien mon état d'esprit, ce qui faisait que paralysée par l'angoisse j'étais restée à ne rien faire dans ma chambre, en imaginant bien que mon heure allait venir...
Appelée en bas pour récupérer cartable et carnet de correspondance, j'étais encore moins rassurée, et je vivais mal de devoir entendre ses menaces maternelles proférées devant Tata.

La menace me fit sangloter

Je me sentais honteuse et je voulais écourter ce moment, et repartir au plus vite dans ma chambre. J'ai pris mon cartable et tendu le carnet à Maman pour qu'elle le signe. Elle se mit à relire le mot de la prof qui annonçait mon zéro, et je sentais bien que sa colère remontait d'un cran : "J'espère que ce n'est qu'un relâchement passager. Il serait utile que votre fille se reprenne. Je ne doute pas que vous y veillerez...", relut donc Maman à haute voix, avant de commenter :  "Ah, je l'espère aussi, Christine, j'espère que tu vas te reprendre. En tout cas, j'y veillerai comme dit ta prof, et je vais y veiller à ma manière, ça c'est sûr, et tu vas la sentir passer...."
Cette nouvelle annonce d'une sanction imminente me fit sangloter, et supplier : "Maman, je te promets, je ne le, snif, snif, ne le referai plus. Promis..."
Maman me coupa : "C'est trop facile de pleurnicher quand la bêtise est faite. Cela ne changera rien, Christine, tu le sais bien. C'est trop tard..."
Alors que Maman prenait un stylo et signait le carnet en l'accompagnant d'un petit mot à la prof pour lui garantir qu'elle veillerait à mon travail, Tata tenta une médiation : "C'est quand même dur pour Christine. Regarde, elle a l'air sincère. Je suis sûre qu'elle a retenu la leçon, tu sais", dit-elle à ma mère.

Tata me regarda avec un petit sourire compatissant



Maman ne baissa pas le ton. Au contraire, la critique de sa soeur n'était pas de son goût, du tout : "Jacqueline, ne te mêle pas de cela. Je sais comment agir avec Christine, et ce n'est pas en devenant laxiste que j'arriverai à quelque chose. Bien sûr qu'elle est sincère quand elle promet qu'elle travaillera mieux, mais c'est parce qu'elle sait ce qui l'attend. Si je ne lui donne pas la fessée qu'elle mérite, elle retournera en classe en se disant que ce n'est pas si grave que cela, qu'on peut avoir des zéros et s'en sortir sans être punie. Il n'en est pas question. Je connais ma fille, et je sais ce qu'il lui faut..."
Tata comprit que c'était vain d'insister : "Je disais cela comme ça. Ce n'était pas pour te critiquer, tu sais", s'excusa-t-elle. Puis, en s'adressant à moi, avec un petit air compatissant, Tata me dit : "Ah, ma pauvre chérie, tu vois, j'ai plaidé ta cause, mais ta Maman a ses raisons. C'est elle qui commande. Allez, ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Dommage pour tes fesses, ma grande, mais là je n'y peux plus rien..."
Tout était dit en effet, et malgré les efforts de Tata, Maman ne changerait pas d'avis. J'en étais comme vexée. Ce raisonnement maternel imparable ré-expliqué à Tata et la confirmation du verdict malgré l'intervention de ma tante, transformaient ma peur en énervement...

J'ai levé les yeux au ciel et haussé les épaules,
c'était comme un affront !



"Assez discuté, Christine. Dis bonsoir à Tata, prends tes affaires, et file te mettre en pyjama. On réglera nos comptes quand je monterai coucher tes soeurs", m'ordonna Maman.
Je ramassai mon cartable et embrassai Tata qui me serra quelques secondes dans ses bras, me disant : "Je te souhaite une bonne nuit, ma chérie. Enfin, sois courageuse. Tu sais, on n'en meurt pas d'une bonne fessée. Ce n'est pas la première que tu reçois, et ce n'est peut-être même pas la dernière, alors n'en fais pas toute une histoire. Et dis toi que tu l'as sûrement un peu mérité... "
Tata cherchait visiblement à dédramatiser la situation, et j'avais pris son raisonnement avec fatalisme. Il était somme toute plein de bon sens.
Je me relevai donc, pris mon cartable, l'ouvris et y glissai mon carnet de correspondance, avant de traverser le salon vers le couloir et l'escalier. Pour monter dans ma chambre et y attendre ma fessée...
Alors que j'allais quitter la pièce, Maman lança en écho avec les mots de sa soeur : "Ah, ça, c'est bien vrai hélas. Ce n'est pas la première fessée que Christine va recevoir... Et, comme c'est parti, ce ne sera sûrement pas la dernière fois que je vais lui rougir les fesses..."
Ces mots me firent l'effet d'une gifle. En passant devant Maman, j'avais les poings fermés, je l'ai fixée avec un regard noir, puis en levant les yeux au ciel et en haussant les épaules.
Quatre petits mots me brûlaient les lèvres. C'était : "Pfff, je m'en fiche !"
Je ne sais pas si je les ai prononcés vraiment, de manière audible ou pas, mais tout dans mon attitude, ma gestuelle, le traduisait...
Et Maman l'avait évidemment compris...
J'avais moi aussi, en même temps que je décochais ce regard de défi à ma mère, compris que je n'aurais pas dû le faire, que j'aurais dû seulement baisser le nez et monter sagement préparer mes fesses dans ma chambre.
Mon mouvement d'humeur n'était pas tolérable aux yeux de Maman, et alors que je pressais le pas vers le couloir, un ordre me stoppa : "C'est quoi ces gestes, Christine ? Si tu n'es pas contente d'aller m'attendre dans ta chambre, eh bien je vais te servir tout de suite..."

A SUIVRE

4 commentaires:

  1. Et c'est là qu'on s'exclame "Pas ça Christine !" sur le même ton qu'avait pris un certain commentateur sportif lorsqu'il s'était écrié "Pas ça Zidane !" Ce regard et ces propos effrontés, au vu du contexte, prennent la gravité d'un coup de boule, et ne vaudront, non pas une expulsion, mais une fessée immédiate devant la tante qui a pourtant tout fait pour calmer le jeu.
    Vraiment, que notre héroïne est effrontée, et comme elle a le don de s'enliser dans de sales draps. Qu'avait-elle besoin d'afficher cette velléité de rébellion devant sa mère qui ne tolère aucun écart ? Résultat : la fessée ne sera pas donnée dans l'intimité de la chambre, mais au salon sous le regard à la fois compatissant et moqueur de Jacqueline.
    Gageons que la pudeur et la fierté de Christine n'en sortiront pas indemnes, d'autant que Madame Spaak, vexée d'avoir vu sa fille lui répondre devant témoins, se fera un devoir de sanctionner sévèrement cette marque d'insubordination. La fessée s'annonce magistrale, et j'en attends avec impatience le récit détaillé. La punie, soucieuse de conserver un semblant de dignité devant sa tante, s'efforcera d'abord de demeurer stoïque, de ne pas crier. Mais dès la dixième claque, au vu de la cadence imposée, de l'ampleur rageuse des coups, plus question de dignité : Christine éclatera en sanglots, se débattra, suppliera sa mère d'arrêter, criera sa repentance (bruits qui parviendront sans doute aux oreilles des petites sœurs hilares), ce qui ne l'empêchera pas de subir jusqu'au bout une tannée des grands jours. A l'issue de celle-ci, gageons que notre écolière doublement fautive veillera à réviser régulièrement ses leçons et à ne plus répondre à sa mère, fût-ce en un murmure !

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  2. Cette fois, Catherine va donc "la" recevoir devant Tata. Si je me souviens bien, celle-ci n'ignore rien des méthodes éducatives de votre maman mais, jusqu'ici elle n'a jamais assisté "en direct". Va-t-elle choisir de vous laisser entre vous pour ne pas ajouter à votre humiliation ou bien sa curiosité sera-t-elle la plus forte et restera-t-elle pour voir sa nièce déculottée ?
    Au fait, vous ne nous avez jamais dit si, quand elle était petite, la Tata avait eu elle aussi une maman sévère, ou si, comme chez vous, c'était l'ainée, celle qui est devenue votre maman qui passait le plus souvent sur les genoux maternels ?

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  3. Bonjour Christine.

    Il y a un petit moment que je ne m'étais manifesté, j'étais en vacances. Je suis content du retour "en scène" de tata Jacqueline. Cet épisode laisse présager, probablement, d'une bonne fessée maternelle devant tata. Si tel est le cas, je crois que ce sera la première fois, dans vos récits, que tata Jacqueline sera témoin de votre châtiment corporel cuisant et exemplaire. Mais peut-être que je me trompe et que je vous bouscule un peu trop ! Prenez tout votre temps.

    Ca me rappelle moi aussi de vieux souvenirs avec mes trois tatas : Jeannette, soeur de maman, Marie-Jeanne et... Jacqueline (eh oui, moi aussi), belles-soeurs de maman. Elles étaient tantôt mises au courant par maman de ses "reprises en main", tantôt témoins... et tantôt "actrices" : je vous raconterai ultérieurement.

    Continuez, Christine, vos récits sont toujours aussi passionnants, réalistes, "percutants" et pleins de sensibilité, malgré tout.

    Je salue également Mardohl et Martine, qui, depuis quelque temps, font toujours des remarques pertinentes.

    A bientôt. Amicalement.
    Déculottement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  4. 1 : Merci des encouragements, Louis.
    2 : Quant à Eloge, il me transforme en Catherine au lieu de Christine, mais je pardonne volontiers cette étourderie. Et sans anticiper sur la suite, je précise que Tata et Maman n'ont pas fini leur atelier couture, ce qui fait que ma tante n'a guère de motifs pour quitter la pièce...
    3 : Mardohl pourrait presque écrire la suite. Sa fidélité à ce blog lui donne de bonnes intuitions... Mais, patience, je n'ai pas encore écrit la fin de cet épisode, même si l'on devine aisément qu'il va mal se passer pour mon bas du dos...

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