mercredi 23 février 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 1) !


 L'intérêt des fidèles de ce blog pour cet épisode m'amène à prolonger le récit. Car, bien sûr, après cette fessée carabinée reçue devant Tata, il y a eu une suite, un retour sur terre.
J'étais évidemment très gênée, honteuse d'avoir dû me trouver en si délicate position, d'avoir été pour ainsi dire l'héroïne d'un fait mémorable.
Ce n'était pas tant la fessée en elle-même. Je ne doutais guère en ramenant la note et le mot de la prof que je pouvais préparer mes fesses, mais mon geste d'humeur qui ressemblait à une tentative de rébellion, surtout devant un témoin comme Tata, avait transformé ce qui aurait été un épisode presque banal en "événement" familial, si j'ose dire.
Christine ramène un zéro et reçoit la fessée, cela n'aurait guère marqué que ma lune rougie et provoqué un ou deux regards moqueurs des petites. Christine déculottée devant Tata pour une tannée magistrale, c'était autre chose bien sûr...
D'autant que, même sur le plan du vécu, la fessée avait été forcément plus démonstrative, plus appliquée qu'elle ne l'aurait été en version plus ordinaire.
J'en avais conscience en remontant dans ma chambre et je savais que cette honte durerait, et que je n'avais pas fini d'en entendre parler...
Je dus ainsi subir la curiosité de mes soeurs. Quand Maman monta leur éteindre la lumière et leur dire bonne nuit, elles ne purent s'empêcher de demander ce qui s'était passé en bas, comme si elles ne l'avaient pas deviné, voire entendu, si ce n'est aperçu...
Maman, dans ce cas de curiosité manifeste, ne donnait pas de détails, mais elle ne cachait pas pour autant que j'avais été "punie".
"Oui, Christine a mal travaillé en classe et elle méritait une bonne fessée, voilà tout, et maintenant dormez vite si vous ne voulez pas que je m'occupe de vous aussi", avait menacé Maman, non sans qu'Aline, ne demande une précision : "Et Tata, elle était encore là ?".
Maman coupa la conversation : "J'ai dit : il est temps de dormir, les filles. Allez, à demain, il faut que je redescende pour finir la couture avec Tata. Bonne nuit, et pas un bruit..."
Sans le dire, Maman avait donc confirmé ce que mes soeurs n'ignoraient d'ailleurs pas, mais de ma chambre, je les imaginais pensant à la scène et s'endormant avec des images de grande soeur aux fesses exposées devant leur chère tante...
Les jours suivants, les petites allusions de mes soeurs n'ont pas manqué. Mais, j'ai surtout essayé d'éviter Tata, prétextant même un devoir à finir le surlendemain pour ne pas aller avec mes soeurs jouer chez elle.
Je voulais aussi donner une image studieuse, d'autant que le trimestre finissait et qu'il y avait encore à faire passer le bulletin scolaire...

J'avais conscience que je n'allais pas être félicitée...
et je me préparais au pire...



Comme prévu, le dernier jour de classe, nous avons reçu les carnets de notes. Quatre jours après ma tannée devant Tata, je n'étais pas très fière en rentrant à la maison. Ces jours là, pas question de faire croire que le carnet n'a pas été distribué... Ce que l'on peut tenter pour le mot d'un prof ou quelques cahiers à faire signer, n'est pas possible le dernier jour du trimestre...
Maman le sait et attend sa petite troupe avec impatience pour voir si les promesses ont été tenues, quitte à elle, alors, de tenir les siennes...
 Sortant ce vendredi là une heure plus tard que mes soeurs, je suis arrivée dans une maison où régnait un calme suspect. On n'entendait pas un bruit. Diane était assise dans le salon et arborait un large sourire. Aline n'était pas là, mais j'ai vite compris. Elle était dans sa chambre, d'où Maman venait de sortir après lui avoir flanqué une fessée fort méritée.
Le carnet de l'aînée de mes soeurettes était en effet en net recul, et montrait des faiblesses généralisées. Maman était souvent plus compréhensive avec elle qu'avec ses deux autres filles, car Aline était moins "douée" pour les études que nous. Mais, à certains moments, comme en cette fin de deuxième trimestre, la volonté maternelle de faire prendre conscience de l'enjeu s'était donc manifestée par une exécution sur le champ...
Ce n'était donc guère de bon augure pour ma petite personne... En vérité, ce bulletin que je ramenais était loin d'être le pire que j'ai eu, mais à côté d'encouragements de la prof de français, contente de moi, il y avait une fois de plus un commentaire désastreux de cette vieille peau de prof d'anglais, avec un moyenne du trimestre encore à la baisse, ainsi que quelques autres avis de prof, contenant le "Peux mieux faire" ou "Dommage que Christine ne fasse pas plus d'efforts" dont je savais combien Maman ne les supportait pas...
J'arrivais dans une maison où les bruits d'une fessée résonnaient presque encore, Maman m'y attendait déjà énervée par sa deuxième fille, et me demandant de lui montrer mon carnet tout de suite, il n'y avait pas de quoi me rassurer...
La semaine avait commencé lundi soir par une tannée magistrale devant Tata, je me retrouvais dans la même pièce, avec cette fois Diane comme témoin, j'avais conscience que je n'allais pas être félicitée... et je me préparais au pire...
Je me mordais les doigts, je dansais d'un pied sur l'autre, gênée, au bord des larmes, sans savoir quoi dire, tellement je pensais que j'allais y avoir droit...
Il allait évidemment y avoir tout un dialogue et les commentaires maternels, ligne par ligne, avant ce que je croyais inévitable. Je n'avais quasiment aucun argument prêt à sortir comme excuses, comme explications. 
J'étais là penaude devant Maman, et elle aurait juste fait un signe en montrant ses genoux et dit : "Viens ici" que je crois vraiment que je serais venue m'étaler en travers de ses cuisses, lui présentant une lune tremblante mais persuadée qu'elle allait devoir rougir à nouveau...

 A SUIVRE

3 commentaires:

  1. Bonjour Christine.

    Pauvre Christine ! Hélas, ce n'est pas la première fois que ça vous arrive. Une nouvelle fois, vous ne pourrez pas savourer votre revanche, suite à la fessée que vient de subir Aline. D'abord parce que vous arrivez après la bataille, ensuite parce que vous êtes trop préoccupée et trop angoissée par le sort identique qui vous est réservé. J'espère que vous nous raconterez un jour que vous avez eu votre revanche sur Aline et même sur Diane, sans que vous soyez vous aussi punie juste après. Sur ce coup-là, c'est encore cette coquine de Diane qui s'en sort le mieux.

    Et quand une de vos petites soeurs se prenait une fessée, l'autre se moquait-elle juste après, comme elles deux le font avec vous ?

    Amicalement.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

    RépondreSupprimer
  2. Ah oui, point à développer : les deux petites sœurs demeuraient-elles toujours aussi complices lorsque l'une d'elles seule se faisait fesser ? La rescapée consolait l'infortunée ou joignait-elle ses rires à ceux de Christine ?

    RépondreSupprimer
  3. Oui, mes soeurs savaient se taquiner sur ce sujet, mais elles étaient plutôt complices, et c'était assurément plus "drôle" pour elles de s'en prendre à la "grande" soeur que j'étais.

    RépondreSupprimer