mardi 14 décembre 2010

Moments cruciaux : ma chambre, pour le pire et le meilleur

 SUITE (plus ou moins)

Monter dans ma chambre, c'était souvent aller me réfugier dans mon antre, dans cet espace un peu personnel qui m'était réservé. J'avais "ma" chambre, alors que les petites partageaient la leur. C'était mon univers qui leur était théoriquement interdit, c'était la pièce où j'avais loisir de ranger mes affaires presque comme je le voulais, à condition bien sûr que cela ne reste pas en désordre.
C'était un espace d'intimité même si Maman pouvait y entrer sans frapper, considérant que je n'avais pas encore l'âge d'avoir de vrais secrets.
Ma chambre, c'était quand même un endroit à part, où je dormais, où je m'habillais, où je travaillais, où je m'amusais quand des copines venaient, où je rêvassais, où j'élaborais mes stratégies, où nous avions parfois avec Maman des moments bien à nous, des discussions de mère à sa grande fille, où je pouvais être tranquille quand mes soeurs m'embêtaient. Bref, c'était ma tanière, mon endroit favori, sauf bien sûr quand ses quatre murs étaient témoin d'une de mes punitions...
Quoique, même pour ces moments-là, comme je l'ai déjà écrit souvent, c'est l'endroit que je préférais, si je peux employer ce terme, disons que je détestais le moins, puisque les autres étaient moins intimes pour ce genre d'explications...
Si Maman m'avait donné le choix, c'est celui que j'aurais dit souhaiter, évidemment. Mais cela n'en rendait pas moins le moment difficile à vivre... Car, bien sûr, préférer recevoir la fessée dans sa chambre, cela ne veut surtout pas dire que la chose devient anodine.
Ce que j'aurais préféré à l'évidence, c'était de ne pas la recevoir du tout, de ne pas savoir ce qui m'attendait...
Alors, arrivée dans ma chambre, j'en avais bien fermé la porte derrière moi, pour que même mon attente soit comme protégée.
 Comme pour dire que la suite était privée, qu'elle ne regardait personne, et surtout pas mes fouineuses de petites soeurs...
La grande glace de mon armoire m'avait renvoyé l'image de Christine apeurée, d'un visage défait, de quelques larmes qui coulaient provoquées par la petite phrase de Maman : "Tu peux préparer tes fesses" qui signait ma destinée...
J'avais tourné un moment en rond dans la pièce, mais cela ne faisait qu'accroître mon angoisse.
Je m'étais donc décidée à m'asseoir sur mon lit. De toute manière, je n'aurais pas pu lire une ligne, ni faire quoi que ce soit, mon esprit étant trop occupé par mes peurs...

Le tic-tac du réveil ressemblait à un compte à rebours...


J'essayais dans ma tête de trouver quelques excuses à ma conduite que je soumettrais à Maman pour infléchir sa décision. C'est vrai que je n'étais pas la seule collée, que c'était une punition collective, mais elle avait déjà rejeté cet argument et je n'en avais guère d'autre.
Une mauvaise note, on peut toujours trouver une circonstance atténuante, jouer sur l'incompréhension, relativiser son importance. Deux heures de colle pour un motif de discipline, c'était hélas dans la manière de penser de Maman la chose impardonnable... Surtout en récidive, car il y avait déjà eu plusieurs faits similaires depuis le début de l'année...
Avec la même issue fatale pour mon bas du dos...
Circonstance aggravante même, dans l'esprit maternel : Maman avait remarqué la veille au soir que j'étais préoccupée et elle m'avait tendu la perche : "J'espère, Christine, que tu ne me caches rien. Si tu as quelque chose à me dire, dis-le... Tu sais que je déteste les cachoteries..."
J'avais hésité, mais tenu ma langue. J'espérais que le courrier du collège aurait du retard, ou qu'il n'arriverait jamais...
Et puis, je n'avais pas envie de risquer une fessée qui pouvait bien attendre...
Hélas, ce genre de détail, Maman ne l'aura pas oublié et cela ne fait qu'aggraver mon cas, et m'enlève tout espoir de pardon. D'autant que la menace ayant été claire et prononcée devant mes soeurs, elle pouvait encore moins changer d'avis...
Assise sur mon lit, j'avais tout cela qui tournait en boucle dans ma cervelle angoissée. Je regardais régulièrement le réveil et son tic-tac prenait des allures de compte à rebours. Déjà presque une demi-heure que j'étais là, à attendre Maman. Elle avait dit : "Va m'attendre... Je vais venir...", elle n'avait pas dit précisément à telle heure...
A l'évidence, elle me faisait languir volontairement, elle jouait sur mon angoisse qui devait me faire réfléchir...
Tic-tac, tic-tac, je me doutais pourtant que c'était la fin de l'attente. Elle avait pris le temps de finir de préparer le diner, avait dû regarder les devoirs des petites, et mis la table. Le temps de ranger une chose ou deux, de faire en sorte que tout soit en ordre, qu'il n'y ait plus d'autres choses à penser que ce compte à régler... 
On dinerait à 20 h, il allait être 19 h 30, la maison était évidemment du plus grand calme, comme quand cela sent l'orage... Maman allait donc avoir tout son temps pour tenir sa promesse...
Tic-tac, tic-tac, j'aurais voulu pouvoir arrêter la pendule, arrêter le temps, mais chaque minute qui passait était soixante secondes d'angoisse rétrospective. Je ne voulais pas qu'elle monte, jamais. En même temps, j'en avais assez d'attendre, bref j'étais à point... A deux doigts de souhaiter qu'on en finisse en fin...
Le bruit d'un pas dans l'escalier mit un terme au suspense...

 (A SUIVRE
peut-être aussi...)

8 commentaires:

  1. Bonjour Christine.

    Il me revient le souvenir d'une bonne correction. J'étais en fin de CM1, je portais un short à bretelles. J'avais presque 10 ans, ma mère 32 ans.

    Nous étions tous les deux, maman et moi, dans la cuisine. Nous avions une discussion quelque peu houleuse (je ne me souviens plus exactement à quel sujet, mais peu importe). Après une bonne remontrance de maman, je quittai la cuisine en claquant la porte, avec en prime un "J'en ai marre" bien sonore. La réaction ne se fit pas attendre. J'entendis maman à travers la porte : "Louis, viens ici !"

    Je pris conscience, mais un peu tard, que j'étais allé trop loin. Je courus dans le couloir et allai me réfugier dans ma chambre, en refermant la porte (pas à clé : il n'y avait ni verrou, ni serrure). Maman répéta : "LOUIS, VIENS ICI, JE TE PREVIENS : SI C'EST MOI QUI ME DEPLACE...!" Je m'allongeai sur mon lit, sur le dos, les bras en croix, comme pour essayer de me cramponner sur les bords du lit, que je ne parvenais pas à attraper (l'envergure d'un gamin de 10 ans est évidemment inférieure à la largeur d'un lit de 140, lit que je partageais avec mon frère).

    Ma mère arriva, avec son regard noir de maman furieuse. Je lachai un traditionnel : "Non, maman, non, je ne recommencerai plus ! - Tourne-toi ! répondit maman... J'AI DIT : TOURNE-TOI!!!"

    Comme je restais obstinément sur le dos, maman se mit à genoux sur le lit, ses genoux posés au ras de moi, juste au-dessus de mon bassin. C'est la position que prenait maman quand j'avais ce reflexe protecteur et néanmoins inutile de me mettre sur le dos. Comme les fois précédentes, je m'attendais à ce que maman me retourne comme une crêpe et m'allonge ainsi en travers de ses cuisses. Au lieu de celà, elle prit une voix toute douce, toute gentille. Elle faisait cela de temps en temps. Mais je savais qu'elle était très ironique, que c'était le calme avant la tempête, d'autant plus que, tout en me parlant, elle commença à dégraffer mon short : les bretelles de devant, les un ou deux boutons, la braguette. "Mon petit garçon, me dit-elle, tu veux rester sur le dos. Ce n'est pas grave, reste sur le dos. Détends-toi, l'essentiel, c'est que, au début, tu sois à l'aise, que tu aies ton petit confort. CAR, CROIS-MOI, TON CONFORT, TU VAS EN AVOIR BESOIN ! ATTENDS UN PEU, TU VAS VOIR !" Elle me souleva les jambes à la verticale, m'enlaça au niveau des genoux, me suréleva légèrement les fesses et de sa main droite, termina le déculottage en dégraffant les bretelles de derrière, puis en baissant mon short (je devrais dire en "levant" mon short, compte tenu de ma position). Je commençai à hurler, car dans cette position, impossible de me protéger le bas du dos, ni avec les mains, ni avec les pieds.

    A SUIVRE

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  2. Re-bjr Christine.
    SUITE DE MON RECIT DE CE JOUR.

    Trois ou quatre claques se mirent à percuter mon postérieur au-travers du slip. "Non maman, pitié, non !" criai-je. Mais je sentais tout de même que les claques de maman étaient moins efficaces que d'habitude. En effet, avec mes jambes à la verticale, mon short retombait sur mes fesses. Au bout de deux ou trois "retombées" du short, maman s'arrêta, "desserra" son bras gauche de mes genoux et reprit sa voix douce : "Tu vois, mon petit Louis, je t'ai mis à l'aise, tu es resté sur le dos comme tu le souhaitais... ALORS, IL N'Y A PAS DE RAISON, MOI AUSSI, J'AI BESOIN D'ETRE A L'AISE!" Rapide comme l'éclair, elle attrapa mon slip (resté non baissé jusqu'alors, c'était trop beau !) et mon short, me les fit glisser jusqu'aux pieds, me les retira complètement et les envoya valser au milieu de ma chambre. Puis elle reprit la position initiale : moi toujours sur le dos, maman me remit les jambes à la verticale, me serra de nouveau les genoux de son bras gauche et me fit bien décoller les fesses du lit. A part les chaussettes, j'étais entièrement nu de la taille aux pieds, maman n'avait plus aucun obstacle, j'essayais de gigoter, mais c'était très limité, maman me maintenait solidement de son bras gauche. La cuisante fessée "cul nu" pouvait commencer. Comme d'habitude, les claques étaient très fortes, très cuisantes, elles s'abattaient à un rythme très rapide. Comme d'habitude, je hurlais, j'implorais la pitié de maman, qui se contentait de répondre, tout en continuant la fessée : "FAL-LAIT-RE-FLE-CHIR-A-VANT-MON-GAR-CON-TIENS-TIENS-TIENS-TIENS !!!"

    Quand ma dérouillée fut enfin terminée, je me frottais les fesses, probablement écarlattes, et je pleurais à la fois de douleur et de honte. Une honte d'autant plus forte que je réalisais pleinement que, pour la première fois (mais ce ne fut pas la dernière !), maman n'avait pas baissé mon short et mon slip, elle les avait enlevés complètement. J'étais au milieu de la chambre, en train de "démêler" mon short, mon slip, ainsi qu'un de mes chaussons qui était resté coincé dans le short. Et maman, qui trouvait encore que je ne me rhabillait pas assez vite, me donna une grande claque sur les fesses en me disant : "Dépêche-toi, ou je recommence la fessée !"

    Depuis ce jour, plus jamais je ne me suis allongé sur mon lit, sur le dos, avant de me prendre une fessée. J'avais vraiment fait la relation : "sur le dos = jambes soulevées = short et slip enlevés complètement".

    Amicalement.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  3. Chère Christine.

    Pour revenir à votre avant-dernier récit, où vous mettez en doute votre motivation, il y a deux façons de vous répondre :

    - la manière forte : comme votre autre lecteur, je pense moi aussi que vous mériteriez une bonne fessée pour vous remotiver !

    - la manière douce : comment pourriez-vous être démotivée, avec toutes ces admiratrices et tous ces admirateurs (dont je fais partie, depuis presque la création de votre blog) ? Cela ne peut que vous encourager à continuer !

    Vous êtes toujours aussi passionnante!
    A bientôt. Amitiés.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  4. Bons arguments que la flatterie... Je vais peut-être continuer ce récit alors...

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  5. Tout flatteur vit au dépent de celui qui l'écoute!!!
    Je crois que celles qui aime être flattée pour faire quelque chose, sont aussi capricieuses. E t les petites capricieuses doivent être punies comme elles le méritent!!!
    N'est ce pas Chistine ?

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  6. Je me demande bien comment... Je suis sûr que Maman aurait sa petite idée sur la question...

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  7. J'aime bien cet épisode. Il s'attarde sur une dimension cruciale du quotidien de Christine : le rapport privé qu'elle entretient avec sa chambre. La chambre individuelle, espace intime par excellence pour notre adolescente, qui contrairement à ses cadettes, n'a pas à la partager.
    La mère de Christine ne considère donc pas que sa fille pût avoir de "vrais secrets" ? Elle se montre envahissante et refuse à son aînée un statut de grande. D'où sans doute les fessées dont notre héroïne se voit encore gratifiée.
    (Je me demande tout de même les rapports que Madame Spaak devait entretenir avec sa propre mère. Il ne serait pas inutile d'aborder la question...)
    Dès lors, cette chambre, lieu personnel, lieu secret, se mue parfois, et pour les mêmes raisons, en véritable purgatoire pour notre pauvre narratrice qui y subit ses châtiments corporels.
    J'espère que les chapitres suivants nous permettront d'en apprendre davantage sur le quotidien de Christine, autant de détails qui ne nous la rendront que plus vraie et plus attachante.

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  8. Merci de ce commentaire, Mardohl. Je le nuancerais en disant qu'effectivement Maman n'accordait pas à ses filles le droit au secret. Elle respectait pourtant mon droit à une certaine confidentialté. Je pouvais fermer la porte de ma chambre pour être tranquille quand une copine venait, ou quand je voulais ne pas être embêtée par mes soeurs. Mais, je savais qu'elle pouvait entrer sans prévenir, même si j'avais l'habitude de percevoir un pas dans l'escalier ou le couloir...
    Mais, cette manière de refermer la porte pour que nous soyons entre nous lors de fessées annoncées et attendues, s'appliquait aussi quand elle voulait me parler sérieusement sans forcéùent de contexte punitif.
    C'était quand même une manière de différencier la grande des petites.

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