jeudi 14 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (6)

SUITE 5

La fessée avait été magistrale en diable. Elle avait même impressionné mes soeurs qui avaient bien compris que j'avais dépassé les limites et que l'affront était d'importance, puisqu'il remettait en cause l'autorité maternelle en faisant qu'une petite manoeuvre réussissait à tromper Maman.
A peine descendue des genoux de ma correctrice, j'avais dû me rhabiller et suivre le mouvement en passant à table.
J'avais du mal à rester stoïque en position assise, le moindre mouvement ravivant la chaleur d'un postérieur encore bien à vif et sensible.
Mes soeurs avaient un petit regard amusé qui accentuait ma gêne, d'autant que Maman ne manqua pas de revenir sur le sujet, de bien rappeler qu'elle n'admettrait jamais le mensonge et la tricherie.
Et que ce qui m'était arrivé n'était que mérité, précisant que si j'avais reçu une bonne fessée, je ne m'en tirerais pas ainsi : "Christine, tu es privée de sortie toute la semaine, et de télévision aussi. A la place, tu auras à faire tes devoirs, et s'il n'y en a pas assez, je t'en ferai faire d'autre moi-même..."
Je me suis remise à pleurer, mais Maman me fit sécher mes larmes en me disant que j'aurais bonne mine en arrivant au collège les yeux rouges...
Il fallait en effet y retourner, l'heure approchait...


Maman fit un mot pour la surveillante générale. J'avais la trouille qu'il soit trop explicite. Mais, elle se contenta de dire que je n'avais "pas pu venir en cours le matin", me précisant : "Tu as de la chance que je n'explique pas en détail ton comportement. J'ai assez honte comme ça, et je ne veux pas que tu sois mal vue davantage."
J'étais soulagée et j'ai même remercié Maman en lui demandant encore pardon.
De retour au collège, alors que j'étais absente le matin, j'ai fait l'objet de nombreuses questions de mes camarades. J'ai prétendu que je n'étais pas bien, que j'avais eu un peu de fièvre et que cela allait mieux. Je n'allais pas confier que la seule partie de moi qui avait eu de la fièvre était mon bas du dos...
Anne, ma voisine, était la plus curieuse, et sachant qu'elle venait souvent chez moi, je lui ai confié une version plus fine de ce qui était arrivé, lui expliquant, sous le sceau du secret que j'avais un peu fait semblant d'être malade et que Maman m'avait privée de sortie pour la semaine. En faisant l'impasse sur ma fessée bien sûr... Là encore, mon manque de franchise allait me jouer des tours plus tard...
Devant les interrogations de mes camarades, je fus presque soulagée de rentrer à la maison en fin d'après-midi. Mes soeurs étaient en train de prendre leur goûter et s'apprêtaient à sortir jouer dans le jardin.
Je pris une tartine et avalai un verre de lait en leur disant : "Attendez, j'arrive"
Maman haussa le ton : "Pas question, Christine, tu sais que tu es punie toute la semaine. Monte faire tes devoirs".
Je grognai prétendant que j'avais tout fait ce qui fit monter le ton maternel : " Je vais venir vérifier, j'espère que tu dis vrai, mais de toute manière, tu as un contrôle à réviser à ce que je sache... Allez, file, et mets-toi en jogging, il faut que je fasse une machine. Tu me donneras ta jupe pour que je la lave avec les affaires de tes soeurs."
Je montai en trainant les pieds, je comprenais que la semaine allait être dure. Arrivée dans ma chambre, j'ai flemmardé sur mon lit au lieu de me mettre au travail. Dix minutes après, Maman monta et je ne m'étais même pas changé. J'ai vite dégrafé ma jupe pour lui donner.



"Christine, tu m'énerves. Je croyais pourtant t'avoir calmée ce midi. Tu cherches vraiment les ennuis..." lança Maman, alors que je baissais la tête l'air renfrogné.
Elle m'attrapa par les cheveux et me releva le visage : "Regarde moi en face, Christine. Tu vas obéir en vitesse et te tenir à carreau toute cette semaine, ma fille, car sinon tu vas avoir des ennuis, crois-moi..."
Vulnérable ainsi en petite tenue, j'ai tout de suite tenté de protéger mes fesses avec mes mains. Maman, m'attirant contre elle, arriva à dégager mon bras et m'administra trois ou quatre claques sur la culotte et sur les côtés des fesses que le vêtement ne couvrait pas.
Ce n'était pas une fessée à proprement dit, juste un rappel à l'ordre avec les menaces bien claires : "Oui, Christine, tu peux bien essayer de te les protéger, mais si je décide de m'en occuper, tu sais ce qui t'arrivera..."
J'ai supplié, promis de travailler et m'y suis mise dans l'instant. Les trois ou quatre claques tombées ainsi sans prévenir me rappelaient à l'ordre. Mieux valait ne pas chercher une Maman visiblement encore sous le coup de la colère contre moi...
A SUIVRE

2 commentaires:

  1. Très bon épisode, qui laisse bien entendre que les ennuis ne sont pas terminés pour Christine. En effet, une prolepse telle que "mon manque de franchise allait me jouer des tours plus tard..." annonce que la nouvelle de cette fessée parviendra aux oreilles des camarades de Christine, pour la plus grande honte de celle-ci. Je me demande en quels termes se formuleront les moqueries de ses consœurs ! (Par ailleurs, vous nous réjouirez par la nouveauté du concept, ce thème n'ayant pas encore été clairement abordé dans votre blog. Pour l'heure, les railleries à l'encontre de notre héroïne se sont bornées au cercle restreint des petites sœurs.)
    Comme de coutume, j'apprécie votre sens du détail, et regrette presque que vous ne nous en livriez pas davantage. Vous auriez pu décrire le malaise fessier persistant chez Christine durant tout cet après-midi au lycée, se réveillant à chaque fois qu'elle doit reprendre la position assise, et malgré lequel elle doit rester stoïque pour ne pas éveiller les soupçons. Gageons aussi qu'elle est soulagée qu'aucun cours d'EPS n'ait été au programme durant cette demi-journée. Dans les vestiaires, elle aurait pu avoir toutes les peines du monde à dissimuler en se changeant les rougeurs dépassant de sa petite culotte... Mais enfin, vous n'allez pas nous mâcher le travail et votre lectorat peut tout aussi bien reconstituer de telles scènes dans son imagination.
    Concernant les petites sœurs, je n'aurais pas trouvé déplacé qu'elles quittent pour une fois le registre moqueur mais témoignent de la compassion envers leur aînée, au vu de la dimension exceptionnelle de cette fessée, qu'elles aillent par exemple, une fois la mère hors de vue, prodiguer quelques mots de consolation envers la narratrice. Mais ce sera pour une autre fois.
    Si vous me permettez un dernier bémol (ne le prenez pas mal, car comme vous le savez et le proférez, qui aime bien...) l'attitude de Christine dans la scène finale n'est pas très crédible. Elle souffre encore de la tannée magistrale reçue à midi, il est donc peu concevable qu'elle ose encore grogner et rechigner aux ordres maternels. Pour toute la semaine et même pour tout le mois, nous devrions avoir affaire à la plus docile des Christine, obéissant au doigt et à l'œil aux ordres de sa maman...

    RépondreSupprimer
  2. Mardohl,
    De la compassion, mes soeurs en ont eu en étant impressionnées par la tannée reçue par leur aînée. Elles ne riaient plus en douce et se disaient qu'elles avaient de la chance de ne pas être à ma place.
    L'épisode du soir même et du rappel claquant n'a rien de "déplacé" à mon sens. Je suis vexée d'avoir vu ma manoeuvre découverte, je suis encore sous le coup de la fessée magistrale reçue et je prends mal les autres aspects de la punition, dont la perspective d'être consignée durant la semaine. J'ai envie de crier : "ça suffit, j'ai assez payé" et comme je n'imagine pas que Maman aura à nouveau la main leste, je montre mon énervement.
    Mais, parallèlement, quelle que soit la rigueur de la fessée donnée, Maman n'est pas encore calme. Ma fausse maladie a marché pour la matinée, elle a conscience que je l'ai roulée dans la farine et la moindre de mes remarques la fait sortir de ses gonds.

    RépondreSupprimer