mardi 12 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (5)

SUITE 4

Maman était motivée comme jamais...


Et la fessée tombait, claquante et sonore, accompagnée des paroles en forme de sermon d'une mère véritablement vexée d'avoir été trompée par sa fille, d'être tombée dans le panneau, d'avoir cru à cette fièvre qui permettait à la fautive que j'étais de tenter d'échapper à un contrôle dont je craignais le résultat à l'avance...
Maman était motivée comme rarement, comme jamais dirais-je en le vivant de l'autre côté, du côté de la déculottée, exposant sa lune à la colère maternelle.
Je ne savais même pas quoi dire, je suppliais par de petits "Non, non, arrête, je ne le ferai plus", mais c'était une défense réflexe plus qu'une protestation profonde.
J'avais tellement craint d'être prise, de voir ma manoeuvre dévoilée, que la vérité découverte je savais que je le paierais cher. Que la sanction serait exemplaire...
A deux pas de moi, mes soeurs avaient les yeux grand ouverts, mais elles n'avaient même plus ce petit air moqueur, ce petit sourire en coin que je leur connaissais. Visiblement, la leçon maternelle les impressionnait aussi.
C'étaient mes fesses qui rougissaient, mais les mots de Maman étaient tellement menaçants qu'elles imaginaient qu'elles aussi pourraient devenir écarlates un jour de colère maternelle.
Je ne cachais plus mes larmes, je pleurais et accompagnais chaque claque d'un cri ou d'un gémissement, d'une supplication de plus. Mais la main de Maman poursuivait sa tâche correctrice, me délivrant un modèle de fessée, une tannée en règle, une volée dont je me souviens encore.
Quand Maman me délivra une dernière salve de claques assourdissantes, j'en étais à supplier : "Pardon, Maman, pardon. Je ne le ferai plus. Pardon, pardon", une manière de me placer dans une attitude de rédemption, de reconnaître ma faute, d'accepter en quelque sorte cette fessée majuscule.
Je savais aussi qu'au delà de cette déculottée magistrale devant mes soeurs, l'histoire ne s'achevait pas là. Il fallait ensuite déjeuner en famille, repartir au collège avec un mot de Maman, affronter mes camarades, Anne ma voisine, la prof d'anglais, et me douter que les confidences de mes soeurs ébruiteraient en détail mes exploits...
Et, je me doutais même que mes rapports avec Maman n'étaient pas forcément réglés par la seule application d'une bonne fessée...
Sans parler du contrôle que j'espérais zapper par ma manoeuvre et qui m'attendait deux jours plus tard...

A SUIVRE DONC...

4 commentaires:

  1. Merci Christine, vous nous livrez ce que nous attendions tous : le récit circonstancié d'une fessée hors du commun, proportionnelle à la gravité de la faute, et prenant figure d'exemple pour les petites sœurs impressionnées.
    En passant, je ne savais pas qu'elles se trouvaient dans le même complexe scolaire que Christine. Si tel est le cas, la voilà qui se retrouve dans une situation fâcheuse car en effet, elles ne tarderont pas à répandre la nouvelle de la correction subie par leur aînée.
    La suite promet d'être croustillante, et je l'attends comme de coutume avec ferveur.

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  2. Non, Mardohl, mes soeurs sont alors à l'école primaire et moi au collège. Mais, dans notre petite ville de province, beaucoup de familles ont des enfants dans les deux niveaux, et mes copines de classe ont aussi des frères et soeurs.
    Et les confidences se font aussi avec les petites voisines, les filles des cours de danse ou de nos autres activités.

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  3. Merci beaucoup pour ce beau récit que j'attendais avec impatience!
    Quelle humiliation de se retrouver une nouvelle fois de plus sur les genou maternelle devant les yeux observateurs de vos soeurs pour recevoir la fessée attendue et, je dois bien le dire, méritée.

    Combien de fessée avez vous reçue dans votre enfance?! Elle on l'air d'être des million!

    Vous dites que vous étiez au collège, avez vous reçue des fessées pendant longtemps?
    Si je ne suis pas trop intime, jusqu'à quel âge?

    Merci encore pour vos beau récits, j'attend avec impatience la suite!
    amicalement, Marie

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  4. Je comprends, Christine. Il sera donc intéressant de suivre le cheminement de la rumeur. Par quelle bouche la copine Anne sera-t-elle mise au courant du supplice subi par son infortunée voisine ? Et surtout, quelle sera sa réaction, voilà qui promet.

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