mardi 28 avril 2015

Chronique d'un redoublement : 84. Du sermon maternel aux bavardages moqueurs des petites

SUITE 83

J'étais retombée des cuisses maternelles me retrouvant à genoux, par terre, toute recroquevillée en boule, presque comme un paquet de linge sale. Je suffoquais, les dernières claques ayant parachevé de façon magistrale une tannée marquante dans tous les sens du terme. 
Il y eut un moment de silence, où l'on n'entendait que mes pleurs, Maman reprenant elle aussi son souffle, et mes sœurs n'osant rien dire, demeurant quasiment bouche bée.
Ma robe était retombée dans mon dos, cachant l'essentiel de mes fesses, ma main droite restant au contact de ma mappemonde écarlate, ressentant sa chaleur, sans pouvoir la soulager, l'épiderme étant comme à vif. 



Je m'étais effondrée par terre, suffoquant, la lune écarlate,
épuisée et vaincue par une tannée mémorable...


J'étais épuisée, comme si je sortais d'une essoreuse, littéralement vaincue, sans force.
Il faut dire que j'avais mis tellement angoissé, j'avais tellement pensé à cette fessée depuis que la prof d'anglais m'avait collée, j'avais tellement ramené de souvenirs cuisants dans ma tête, que j'avais vécu les dernières heures, et pire encore les dernières minutes comme si j'étais une pile électrique, un paquet de nerfs à vif.
Et la volée reçue avait calmé toute cette tension que je ressentais encore au début de la fessée, quand je tentais de retenir mes cris, quand je ne voulais pas me donner en spectacle devant mes soeurs. Mais, à partir du moment où la chaleur des claques, où la douleur croissante avait vaincu ma résistance, je m'étais exprimée sans retenue, gigotant, criant, pleurant, à m'en épuiser moi aussi.
J'aurais presque pu rester là, en boule sur le sol, comme si après avoir subi cette tannée en famille, cela ne me faisait plus rien de me montrer ainsi.
C'est Maman qui me sortit de ma torpeur :  "Allez, Christine, ne reste pas plantée là, c'est fini... A moins que tu ne veuilles remonter sur mes genoux..."
Je me redressai à moitié, le regard implorant, murmurant un "Oh, noooon" entre deux sanglots.
Maman reprit : "Rhabille toi correctement, et ramasse donc ta culotte qui est tombée par terre. Tu peux la remettre maintenant..."
Mes dernières ruades avaient en effet fait descendre à mes chevilles, puis projeté ma culotte de coton blanc à distance, juste devant les pieds de Diane. Ma soeurette, toujours assise sur le canapé, comme au premier rang, se pencha pour ramasser ladite culotte et me la tendre, avec un petit regard narquois...
Je tentai de la remettre le plus rapidement possible, mais mis les deux pieds du même côté et trébuchai, me retrouvant accroupie, remontrant un instant une moitié de ma lune écarlate.



J'avais ramassé ma culotte et tentai de l'enfiler en vitesse.
Mais, j'étais titubante, et retombai à genoux après une première tentative
où je m'étais dans ma précipitation emmêlé les deux jambes.

"Quelle maladroite, tu fais, Christine, va donc te rhabiller dans ta chambre. Je ne veux plus te voir jusqu'au diner...", ordonna Maman. Je m'exécutai en quittant le salon, tenant ma culotte d'une main et allant me réfugier enfin dans ma chambre à l'abri de tous les regards...
C'est là que j'ai pu essuyer mes larmes, et reprendre mon souffle, en m'allongeant sur mon lit et en pleurant doucement, longuement, très longuement...
Une heure plus tard, je compris d'après les bruits venant du bas que l'on y mettait le couvert. Le diner ne tarderait pas.
Sans qu'on me l'ait demandé, peut-être par réflexe de quelqu'un qui veut se montrer sage, je me mis en pyjama, constatant au passage que mes fesses étaient encore bien roses, mais qu'elles ne me piquaient plus. J'en retirai une impression étrange, me sentant quand même mieux après la fessée que je ne l'étais avant. Comme si j'étais soulagée que le sale quart d'heure soit passé, consciente que j'étais que de toute façon je n'y aurais pas échappé. 




Pour me mettre en pyjama, je me déshabillai, constatant
dans la glace combien mes fesses avaient été rougies
sur toute leur surface... Mais je me sentais soulagée, l'épreuve passée,
après l'avoir tellement redoutée durant ces dernières heures...


Quand Maman nous appela pour le dîner, mes soeurs qui étaient revenues dans leur chambre, se précipitèrent dans l'escalier pour gagner la cuisine. J'attendis une minute puis je descendis plus lentement, pas pressée de retrouver leurs regards, sachant que, comme tout à l'heure, trois paires d'yeux allaient me scruter, heureusement cette fois sans voir aussi mes fesses...
Maman remarqua ma tenue : "C'est bien, Christine. Tu t'es mise en pyjama, sans que j'ai à te le demander. Comme quoi, une bonne fessée peut vous transformer une grande fille indisciplinée en demoiselle sage..."
J'aurais dû me douter que j'allais avoir droit à ce genre de réflexion, mais j'avais changé de tenue sans trop réfléchir, voulant me montrer capable d'initiative. Mais, je vécus mal ce diner où j'étais la seule en pyjama, ce qui me ramenait à mon statut de gamine ayant encore reçu la fessée...
Par chance, et certainement par volonté maternelle, l'épisode ne fut guère commenté durant le repas, même si je sentais Diane très prête à se moquer, alors qu'Aline était plus réservée, ayant été plus impressionnée que sa cadette, et comprenant qu'elle pourrait être la prochaine sur les genoux maternels et n'ayant aucune envie de subir pareille tannée...
En tout cas, je ne me fis pas dire deux fois que je pouvais retourner dans ma chambre après le diner, ayant surtout envie d'être seule sans avoir peur que ce que j'avais subi revienne sur le terrain de la conversation.
Je fis juste un détour en repassant dans le salon pour récupérer l'enveloppe et le bulletin de colle que Maman avait signé après m'avoir donné ma fessée. L'enveloppe se trouvait sur l'accoudoir du canapé où mes soeurs étaient assises tout à l'heure pour assister à la scène fatidique... J'y repensai un instant, imaginant ce qu'elles avaient pu voir... Elles avaient vraiment été aux premières loges... Elles ne pouvaient rien rater des moindres détails de ma déculottée... Rien que de m'imaginer là devant elles, sur les genoux maternels, j'avais à nouveau envie de pleurer.. Je quittai vite les lieux, des sanglots me remontant dans la gorge...





En repassant dans le salon, je pus imaginer combien mes soeurs
avaient été aux premières loges, et avaient pu ne rien manquer
de ma déculottée et de la fessée magistrale reçue sous leurs yeux...

Avant qu'elle ne vienne éteindre dans nos chambres, Maman reçut un appel de Mamie, et j'entendis une partie de la conversation où il fut question de moi : "Non, les petites, ça va, mais c'est Christine qui a encore fait des siennes", l'explication venant ensuite : "Une fois encore, elle a récolté deux heures de colle pour avoir bavardé en classe, comme si elle ne savait pas qu'il faut se tenir à carreau doublement quand on est redoublante". 
Mamie dut certainement répondre que les deux heures de colle me feraient réfléchir, mais Maman lui expliqua qu'elle s'était "occupée" de moi à sa manière : "Je crois surtout qu'avec la fessée déculottée que je viens de lui donner devant ses soeurs, Christine réfléchira à deux fois avant de recommencer". 
J'imagine que Mamie dut prendre un instant ma défense en reprochant à demi-mots à sa fille d'être un peu trop sévère, mais elle rétorqua : "Ne t'inquiète pas, Christine s'en remettra. Elle savait très bien ce qui l'attendait. Elle n'a qu'à s'en prendre à elle-même. Moi, tout ce que je vois, c'est que c'est la seule méthode qui marche avec elle. Au moins, je sais qu'elle va se tenir à carreau pendant quelque temps".
Cinq minutes plus tard, après avoir bordé mes soeurs, Maman vint me souhaiter bonne nuit. J'eus droit à son petit sermon que je qualifierais presque "d'habituel" où elle "espérait" que j'avais "bien compris la leçon", et m'invitant à ne plus recommencer, "sinon..." , sinon je devrais "préparer" mes fesses à nouveau.
Je ne manquai pas de lui promettre d'être sage, de ne plus chahuter en classe, de ne plus énerver Mlle Paule, ce à quoi Maman répondit qu'elle aimerait bien que je ne fasse pas que des promesses, mais que je les tienne aussi, et qu'il ne tenait qu'à moi que je ne reçoive plus de fessée...
J'implorai en réponse : "Oh, oui Maman, je ne veux plus de fessée, plus jamais, Maman, et plus devant mes soeurs."  Elle répliqua : "Ca, Christine, ce n'est pas toi qui choisis. C'est Maman qui décide. Et je crois qu'une bonne fessée de temps à autre devant Aline et Diane, cela te fait réfléchir encore plus avant de recommencer", dit-elle en me tapotant le bas du dos par dessus les couvertures.
J'eus un mouvement de sursaut, repoussant sa main avec mon coude, ce qui fait monter le ton maternel : "Pas de ça, Christine. Tu sais bien que Maman déteste les mouvements d'humeur. Je te l'ai dit quand tu étais sur mes genoux tout à l'heure. Moi, les petites coléreuses, je les mate... Je t'avais même dit que si tu n'arrêtais pas, tu aurais une autre fessée avant de te coucher... C'est ce que tu veux, Christine ? Dis-le moi, et je n'hésiterai pas..."
Je ne pus étouffer un sanglot qui me remontait dans la gorge, suppliant Maman : "Oh, non, Maman, non... Pas d'autre fessée... Je ne veux pas, je ne dis plus rien, j'ai compris, j'ai compris..."
Mon ton était convaincant certainement, car c'était sorti de ma bouche comme un cri, à voix forte, et je me dis que mes soeurs avaient forcément tout entendu...
Maman n'insista pas, me borda, et me dit "Bonne nuit", avant de quitter la pièce en éteignant derrière elle.





Mon petit mouvement d'humeur faillit m'attirer un supplément cuisant.
Maman me rappela qu'elle m'avait même promis une autre fessée
quand je me débattais tout à l'heure sur ses genoux...
Il n'en fut rien, heureusement, mais un instant,
j'ai bien cru qu'elle allait à nouveau me déculotter...

Je mis quelques minutes à retrouver mon calme que cette menace réitérée de deuxième fessée avait perturbé. Puis, je m'endormis, épuisée que j'étais. Même si ma nuit fut peuplée de cauchemars me ramenant sur les genoux maternels...
Les jours suivants, ma mésaventure fit le tour de la famille. Et mes soeurs ne manquèrent pas de raconter les malheurs de Christine à leurs copines. Elles ne le faisaient pas devant moi, mais je voyais bien à certaines attitudes, certains rires étouffés, certains regards moqueurs, certaines conversations à voix basse, qui cessaient dès que je me rapprochais, que le compte-rendu de ma déculottée faisait à sa manière le tour du quartier et de leur école...





Je voyais souvent le manège de mes soeurs faisant des messes basses 
à leurs copines et pouffant de rire, mais changeant de sujet
dès que je me rapprochais...
Je n'avais guère de doute sur ce qu'elles se racontaient...


Mais, quelque part, je savais bien que par mon attitude et mon comportement en cours à un moment où les menaces maternelles se faisaient de plus en plus claires et persistantes, je n'avais qu'à m'en plaindre à moi-même de m'être mise dans une telle situation qui offrait à mes soeurs de quoi se moquer à nouveau pour un bon moment de leur aînée... 
A SUIVRE