Le problème, quand on se sent observée, lorsque l'on sait que l'on a déjà bien tiré sur la corde, et que la patience maternelle a des limites, c'est que cela n'aide pas à être détendue ou insouciante...
La plus petite remarque vous fait sursauter, et l'on ne peut pas s'enlever de l'esprit que, derrière le moindre regard noir, il y a une mère qui pense tellement fort qu'on le lirait sur ses lèvres : "Toi, ma grande, tu ne perds rien pour attendre..."
Il faudrait alors comme "un miracle" pour repartir à zéro, pour que tout soit effacé, mais nous avions beau être élevées dans le respect de la religion catholique, je me doutais bien qu'implorer Notre Dame de Lourdes était inutile et, en tout cas, bien trop tard pour me sauver...
Je débutai donc le troisième jour de ce troisième trimestre d'humeur grincheuse et tendue. Et la première alerte de ce mercredi arriva dès le petit-déjeuner, où Diane s'ingénia à me chercher querelle en douce, puis à me demander de lui passer confiture, lait, jus d'orange, avec une petite voix d'enfant sage et polie, jusqu'à ce que je lui réponde : "T'as qu'à te servir toi-même", d'un ton agacé.
Dès le petit-déjeuner, Maman m'avait menacée
de me "calmer" à sa manière...
Inutile de préciser ce que cela voulait dire...
La réplique maternelle fusa : "Christine, tu peux quand même aider ta soeur quand elle te le demande. Et, qu'est-ce que c'est que ce ton ? Si tu es énervée, je vais te calmer à ma manière. On dirait vraiment que tu cherches les ennuis, ma fille. Mais, je te prie de croire que tu vas les trouver..."
Je filais assurément un mauvais coton, et j'en devenais vraiment nerveuse. J'avais l'impression que, quoi que je fasse, cela ne servirait à rien, et que les nuages s'amoncelaient au dessus de ma tête, pour ne pas dire que cela sentait l'orage...
Une ou deux remarques à midi me rappelèrent que j'étais bien dans le collimateur maternel, et le fait que je les prenne de manière désabusée, presque fataliste, sans réagir, n'arrangea pas mes affaires, Maman n'appréciant pas d'avoir l'impression de parler dans le vide. Et cela me valut une réflexion : "Attention, Christine, il ne faudra pas te plaindre s'il t'arrive des ennuis. Je ne vais pas supporter ton attitude longtemps".
Connaissant Maman, je savais bien que ses menaces n'étaient pas des paroles en l'air, et que mieux valait filer doux, car elle n'était pas du genre à dire dix fois les choses avant d'agir. D'un autre côté, la situation m'énervait passablement, chaque menace faisant monter mon angoisse, alors que, de leur côté, je sentais bien que mes soeurs riaient sous cape de voir leur aînée en situation délicate...
Et ladite situation se gâta même plus vite que je ne le pensais...
En fin d'après-midi, Jeannette, la couturière à laquelle Maman faisait appel était venue à la maison pour prendre des mesures et récupérer divers travaux à faire. Econome, Maman récupérait parfois quelques vêtements que lui donnait (en échange de quelques pots de confiture) une amie dont les deux filles étaient plus âgées que moi, de deux et quatre ans.
Un élastique à reprendre, un ourlet à rajuster, il suffisait souvent de pas grand chose pour que la jupe, le pull ou le chemisier m'aille ensuite. Mes petites soeurs récupéraient bien certaines de mes affaires, cela était logique que l'on profite de quelques occasions, d'autant que c'était en général des vêtements de bonne facture.
Etant donné la tension qui régnait entre Maman et moi,
j'avais du mal à me résoudre à cette séance d'essayage.
Enfilant les vêtements à retoucher à la va-vite,
je craquai légèrement une couture...
Reste que, pour moi, autant parfois j'étais ravie de ce qui était proposé, autant d'autres fois, cela ne me plaisait guère.
Ce soir-là, tendue comme je l'étais, je me montrai plutôt rétive à cette séance d'essayage improvisée dans le salon. Maman n'apprécia pas une réflexion que je fis sur une des robes, puis que je l'enfile sans faire attention, et en craquant légèrement une couture.
Jeannette (qui devait avoir un nom de famille, mais que j'ai toujours entendu appelée par son seul prénom) vit bien que Maman s'énervait, et minimisa le dommage : "Ce n'est rien, Mme Spaak, juste deux petits points à refaire", mais Maman n'était pas de cet avis. D'autant que, dans la foulée, je grommelai à mi-voix à propos de cette robe : "De toute façon, j'la mettrai pas".
Maman ayant l'ouïe fine, haussa le ton : "Non, mais, Christine, tu te crois où ? Ici, c'est moi qui commande, pas toi. Et je vais te le rappeler à ma manière. On en reparlera tout à l'heure quand Jeannette sera repartie. Mais, tu ne perds rien pour attendre, crois-moi".
Je suppliai, consciente de ce que Maman me promettait : "Mais, non, Maman, je ferai tout comme tu veux... Je la mettrai cette robe, promis. Tu sais, euh..."
Elle ne me laissa pas en dire plus : "C'est trop tard, Christine. Depuis le temps que tu me cherches, tu n'auras que ce que tu mérites". Et, constatant que c'en était fini pour les essayages me concernant , Maman me congédia : "Allez, file donc dans ta chambre. Je vais venir m'occuper de ton cas, dès que j'en aurai fini avec Jeannette".
Ma réflexion avait été la goutte d'eau qui faisait déborder
le vase de la colère maternelle. Devant Jeannette, elle m'annonça
que je n'avais qu'à préparer mes fesses
et m'expédia l'attendre dans ma chambre...
Je me rhabillai et quittai le salon sans demander mon reste, mais je tendis l'oreille depuis le couloir avant de monter à l'étage vers ma chambre. La couturière, qui avait deux jupes de Maman à retoucher, tenta de plaider ma cause, en disant : "Vous savez, ce n'est pas si grave. A son âge, Christine peut encore faire des caprices, ce n'est pas très méchant..."
Maman ne se laissa pas infléchir pour autant : "Si ce n'était qu'un caprice, Jeannette, je comprendrais, mais Christine cherche vraiment les ennuis. Elle redouble déjà sa Cinquième, et il n'est pas question qu'elle n'en fasse qu'à sa tête. De toute manière, cela fait plusieurs jours qu'elle y échappe de justesse. Je vais remédier à cela, et pour cela, il n'y a rien de tel qu'une bonne fessée pour calmer ma grande..."
Je ne cherchai pas à en entendre plus, je venais d'avoir la confirmation de la manière dont Maman allait "s'occuper de mon cas", même si je n'avais guère de doute. Ce qui me chagrinait le plus, et me faisait mal au coeur, c'est que Jeannette ait eu, de son côté, l'explication de texte, et qu'elle sache ce qui m'attendait après son départ. Et, comme elle était efficace, et reviendrait sûrement, d'ici un jour ou deux, ramener les habits retouchés, j'imaginais déjà que je n'échapperais pas à quelques regards curieux ou à des allusions sur ce qui me serait arrivé entre temps...
Supportant difficilement les regards amusés de mes soeurs qui jouaient sur le palier et avaient tout entendu, quand Maman avait haussé le ton, je me réfugiai dans ma chambre, laissant la porte un rien entrouverte pour guetter le départ de Jeannette.
Les deux femmes papotèrent plus que je ne l'imaginais, croyant à chaque minute que Maman allait monter...
Cela dura une demi-heure, et je commençais à espérer que le laps de temps aurait permis à Maman de se calmer, mais il n'en était rien. A peine la porte d'entrée refermée, et Jeannette partie, que Maman appela Aline et Diane qui, jouant les petites filles modèles, comme toujours en pareille circonstance, dévalèrent l'escalier pour s'entendre dire : "Dites, les filles, il faudrait ranger vos affaires qui sont au salon, et vous mettrez la table pour le dîner dans la cuisine. Et je ne veux rien entendre, c'est compris ?"
Le "Oui, Maman, promis", qu'elles lancèrent à l'unisson avait un ton presque enjoué, qui me fit grimacer, imaginant ce qu'elles pensaient à ce moment...
La confirmation vint de la bouche maternelle : "Bien, en attendant, je vais aller régler mes comptes avec Christine..."
Maman avait informé mes soeurs qu'elle montait "s'occuper" de moi.
Ses pas dans l'escalier, c'était comme si
j'entendais ma fessée venir à moi...
Les pas de Maman dans l'escalier me firent battre le coeur très vite. Des larmes me montèrent aux yeux, au moment où elle pénétra dans ma chambre, laissant la porte ouverte derrière elle, comme si elle voulait entendre ce qui se passait en bas.
Je balbutiai en reniflant : "Pardon, Maman, je ferai tout comme tu veux...".
Elle rétorqua : "Je l'espère bien, Christine, je l'espère bien, mais pour l'instant je vais d'abord m'occuper de tes fesses... Allez, viens ici, je n'ai pas de temps à perdre...", dit-elle en tapotant sur ses genoux, après s'être assise au bord de mon lit...
J'avançai lentement, suppliant : "Non, Maman, pas la fessée, non !"
Mais son ton ne souffrait aucune contestation, et me faisait comprendre que mieux valait obéir : "Ne joue pas les étonnées, Christine. Tu sais bien depuis dimanche soir que cela te pend au nez. Tu as eu largement le temps de préparer tes fesses. Je t'ai laissé ta chance, tu as continué à n'en faire qu'à ta tête et à te montrer désagréable, voire insolente. Maintenant, tu vas le payer, ma fille..."
C'est vrai que j'avais eu tellement peur après mon "Tais-toi donc" de l'autre soir, peur qu'elle me déculotte sur le champ, que me retrouver prête à plonger en travers de ses genoux seulement maintenant, rendait le discours maternel crédible, comme si c'était normal de devoir payer pour mes fautes...
Je fis donc l'avant-dernier pas sans réfléchir davantage, avant que Maman ne me saisisse par le poignet, et me bascule en travers de ses cuisses...
J'eus droit à un : "Bon, tu vois quand tu veux", pendant que, de ses mains expertes, Maman remonta ma jupe au dessus de ma taille, et s'employa à baisser largement ma culotte...
Maman avait dégagé ma jupe et baissé ma culotte.
Tétanisée, trop consciente qu'elle me pendait au nez
depuis plusieurs jours, je m'étais avancée vers ses genoux
presque sans résister...
La porte étant ouverte, j'implorais le pardon maternel à voix feutrée, bien consciente qu'Aline et Diane tendaient l'oreille en bas.
"Ah, Mademoiselle répond à sa mère. Ah, Mademoiselle est de mauvaise humeur depuis la rentrée. Eh bien, Maman va la calmer, et lui donner ce qu'elle mérite", lança Maman après avoir bien rajusté ma position et avant de décocher les premières claques.
Déterminée, elle débuta cette fessée sur un rythme soutenu. Je tentai un moment de retenir mes cris, alors que le bruit des claques résonnait dans la maison, mais je fus vite en larmes, haletante, gémissante, suppliante, quand je ne poussais pas des petits cris aigus.
Maman s'aidait de la voix en poursuivant : "Ah, tu l'as bien cherchée cette fessée. Ce n'est pas faute de t'avoir prévenue, mais puisque les avertissements ne suffisent pas, je vais te rappeler ce qui arrive aux désobéissantes et aux effrontées, moi ! Tiens, tiens et tiens..."
Maman ne rigolait pas. La tannée était efficace et avait rapidement transformé mon bas du dos en lune incandescente. Assurément, la volonté maternelle était d'aller plus loin que de me faire payer ma mauvaise humeur et mes répliques irrespectueuses. D'ailleurs, après plusieurs séries de claques sonores et bien ciblées, entrecoupées de petites phrases en forme de sermon, le discours de la correctrice remit l'événement dans le contexte scolaire. Et Maman, d'insister : "Tiens, Christine, tiens ! Et que cela te serve de leçon aussi en ce début de trimestre... Tiens, tiens, tiens... Tu sais bien que je ne tolérerai aucune mauvaise note, aucune heure de colle, aucun mensonge... Tiens, tiens, tiens... Sinon, je n'hésiterai pas, Christine... Tiens, tiens, tu la sens cette fessée, comme elle claque bien tes fesses... Tiens, tiens... Eh bien, ce sera pareil, Christine, pareil, la culotte baissée, sur les genoux de Maman, jusqu'à ce que tu comprennes, Christine..."
Pendant que Maman débitait ce monologue menaçant, des pas résonnèrent dans les escaliers. Et, deux têtes apparurent dans l'entrebâillement de la porte. "Ca y est, M'man, c'est rangé en bas, et la table est mise. On peut aller jouer dans notre chambre ?", demandèrent mes soeurs, les yeux grand ouverts sur la scène qu'elles avaient devant les yeux.
Maman rétorqua : "Allez, filez-donc, si vous ne voulez pas prendre la place de votre grande soeur, dès que j'en aurai fini avec elle..."
Maman avait expédié Aline et Diane dans leur chambre.
Mais, en s'arrêtant devant la porte ouverte de la mienne,
elles avaient pu enregistrer la scène de leur ainée
recevant la fessée déculottée...
La menace eut l'effet désiré, puisque Diane et Aline disparurent , non sans bien avoir enregistré le tableau dont j'étais l'héroïne involontaire...
Ayant légèrement glissé des genoux maternels durant cet intermède fortuit, Maman me remonta en bonne position, regardant ma lune écarlate, et commentant : "Bon, voilà des fesses bien rouges, Christine. J'espère que tu retiendras la leçon..."
Je suppliai : "Oui, Maman, promis. Oui, arrête, ça suffit..."
Mais, elle ne m'avait pas remise en position pour rien, et la réplique fusa : "C'est Maman qui décide si c'est fini ou pas, Christine... Tiens, tiens, tiens et tiens ! J'aimerais bien, en effet, que tu retiennes la leçon... Cela vaudrait mieux pour toi, ma fille.... Tiens, tiens, tiens... Cela vaudrait mieux, si tu ne veux pas te retrouver souvent les fesses à l'air pour que je te les rougisse comme elles le méritent... Tiens, tiens, et tiens, prends donc encore ça, ma grande, et dis-toi bien que je recommencerai autant de fois qu'il le faudra, Christine, autant de fois... Tiens, tiens, tiens et tiens !"
Maman avait accompagné son discours de claques encore plus sonores et fortes qu'au début. Ce final me fit crier et supplier, sans retenue, malgré la porte ouverte qui devait propager le moindre son de cette tannée magistrale.
J'étais éreintée, à l'issue de cette fessée magistrale,
le visage ruiné de larmes,
pleurant à gros sanglots au terme de cette première fessée du trimestre
Les dernières claques données, Maman relâcha son étreinte, et je tombai à genoux, m'agrippant à ses jambes en pleurant à gros sanglots. De sa main droite redevenue douce, Maman caressa un instant le haut de ma tête, puis écarta mes cheveux qui cachaient en partie mon visage, disant : "Allez, c'est fini, Christine. Sèche tes larmes et rhabille-toi. On va bientôt diner".
Puis, Maman se releva, me laissant encore à genoux, toute dépenaillée. Ma jupe était retombée en partie sur ma lune, mais la culotte était restée à hauteur des genoux, entravant un peu ma tentative de me relever. Je chancelais et me retrouvai devant la glace de mon armoire, qui reflétait l'image d'une sorte de poupée de chiffon mal fagotée, défaite et décoiffée.
Le temps de bien remonter ma culotte, j'aperçus mes deux fesses écarlates, et les cachai bien vite, cherchant déjà à trouver le moyen de faire bonne figure quand il allait falloir redescendre pour le diner, et le partager avec deux soeurs qui m'avaient vue sur les genoux de Maman, culotte baissée, offrant à sa juste colère deux fesses rougissant sous les claques de la fessée maternelle...
A SUIVRE