vendredi 30 septembre 2011

Chronique d'un redoublement : 2. Une promesse mais un sursis inespéré

 SUITE1

Après un long quart d'heure d'attente, la porte du bureau de la principale s'est ouverte et Mme Petit m'a demandé d'entrer.
Maman avait la mine plus que contrariée et la principale a confirmé ce dont je me doutais : "Christine, je viens d'en discuter avec votre mère qui comprend notre décision. Le conseil de classe refuse votre passage en quatrième. Mais il accepte que vous redoubliez, ce qui est presque une faveur, car certains de vos professeurs pensaient qu'un changement d'établissement vous ferait le plus grand bien".
Je me suis mise à éclater en sanglots, bredouillant un : "Oh, Madame, mais, euh..." que Maman coupa net : "Christine, il n'y a pas de mais qui tienne. C'est hélas la décision que je craignais et à propos de laquelle je te mets en garde depuis des mois. Mais, cela n'a pas été suffisant, semble-t-il. C'est vraiment dommage que tu perdes ton année d'avance pour des questions de discipline et de manque de travail".



Mme Petit renchérit : "C'est vrai que Christine a à l'évidence certaines qualités, mais espérons que cette décision sera salutaire et que la seconde Cinquième sera à la hauteur de ses capacités. Je compte sur vous Christine".
 

Je promis évidemment de bien faire, de ne pas gâcher cette chance de repartir du bon pied. Maman renchérit : "Je pense en effet que Christine fera l'effort nécessaire. J'y compte bien, moi aussi, et je ferai ce qu'il faudra pour... Je ne laisserai pas ma fille continuer à se moquer du monde ou à jouer les intéressantes au lieu de travailler. Je vous prie de croire qu'elle va filer doux, sinon ça va barder..."
Le discours maternel semblait rassurer pleinement Mme Petit, tandis que je continuais à pleurer doucement, mais sans pouvoir m'arrêter...
Maman prit congé de la principale qui lui précisa que le bulletin du dernier trimestre serait remis aux élèves demain et qu'elle aurait alors le détail des notes et appréciations. Je dis au revoir à Mme Petit entre deux sanglots. Maman me tendant un mouchoir me lança : "Mouche-toi et arrête de pleurer, si tu ne veux pas être ridicule en traversant la cour. Garde tes larmes pour plus tard, ma fille. Tu vas en avoir besoin..."
 


La phrase était claire. C'était plus qu'une menace, c'était déjà une promesse... J'allais "avoir besoin" de mes larmes... Mais, je n'en étais pas surprise du tout...
En regagnant la rue, je marchais derrière Maman, sans savoir quoi dire, consciente qu'il n'y avait rien à dire, qu'une tuile venait de me tomber sur la tête, et qu'autre chose allait me tomber sur les fesses...
Maman bouillait intérieurement, mais ne s'exprimait que très peu, hormis quelques petites phrases du genre : "Ah, je le savais bien", ou "Ah, tu vas me le payer..."
Nous sommes rentrées à la maison où les petites étaient gardées par Tata Jacqueline venue dépanner Maman le temps de son rendez-vous au collège.
Dès notre retour, Maman avait informé tout le monde : "Christine va redoubler sa Cinquième. Et c'est une chance qu'elle n'ait pas été renvoyée du collège..."
La nouvelle avait plombé l'ambiance. Tata est repartie très vite, déclinant l'invitation à rester dîner. Je lui en étais secrètement reconnaissante, ne souhaitant pas de témoins de la suite des événements.
En partant, elle m'avait serré fort dans ses bras : "Ma pauvre Christine. Allez, courage. Tu aurais pu faire un effort. C'est un peu toi qui t'es mise dans ces sales draps..."

Côté frangines, c'était le grand calme. L'habituelle électricité dans l'air ressentie quand une fessée se préparait était moins palpable. Aline et Diane sentaient bien que c'était sérieux, très sérieux cette fois, et qu'il valait mieux ne pas se trouver sur le chemin maternel ce soir-là...



Ce calme d'avant la tempête était impressionnant et Maman devait l'apprécier. Ce soir, tout le monde filait doux.
Le repas fut quasi monacal. Personne ne parlait, et moi-même je mangeais le nez plongé vers mon assiette, pour ne pas croiser le regard de Maman, ni celui de mes soeurs.
Le "File dans ta chambre et mets-toi en pyjama", voulait tout dire dans ma tête. C'était comme si elle avait dit : "Christine, va attendre ta fessée..." 
Je m'étais faite une raison, et je préparais déjà mes fesses, trouvant même dans l'ordre maternel un soulagement. Si elle m'envoyai dans ma chambre, c'était pour m'y donner la fessée, donc j'allais éviter la séance que je craignais au salon...
Je n'étais cependant pas pressée de recevoir mon dû... Je pris mon temps et restai longuement dans la salle de bain, pensive, inquiète, pas rassurée à force d'imaginer ce qui m'attendait...

Mes soeurs, elles, avaient rangé la cuisine en quatrième vitesse. Elles étaient plutôt enclines à faire accélérer les choses à mes dépens...




Comme elles tambourinaient à la porte de la salle de bains pour que je leur ouvre, je m'exécutai, histoire de ne pas attirer de remarques maternelles...
Je sortis donc et regagnai ma chambre en pyjama, m'asseyant sur mon lit, au bord des larmes, et ayant déjà dans la tête comme un petit film où je me voyais piaillant sous la claquée maternelle, les fesses rougissantes, et toutes déculottées...

Maman tardait à monter. Deux coups de téléphone successifs la retenaient. C'était des parents d'élèves de l'école des petites à propos de la kermesse de fin d'année qui avait lieu dimanche et où Maman devait tenir un stand.

Puis, elle monta et fit réciter deux leçons d'Aline qui, ce soir-là, les connaissait sur le bout des doigts.
Cela durait, et je vivais cela mal, toujours plongée dans mes visions de cauchemar, mais je n'allais pas appeler Maman : "Dis, tu n'oublies pas que tu dois me donner la fessée ?"

Elle dit enfin bonne nuit aux petites et entra dans ma chambre, en laissant toutefois la porte grande ouverte derrière elle...
Je sentais que je n'avais pas mon mot à dire, et je me levai précipitamment du lit, où elle allait s'asseoir...

Elle me regarda avec un air bizarre : "Tu n'es pas couchée, encore, Christine ?"

Je ne savais pas quoi répondre, je dis en me retenant de ne pas sangloter à nouveau : "Bah, euh, Maman, euh, je, euh, je t'attendais... On devait, euh, parler, euh..."
Elle eut un sourire en coin : "Moi, je ne suis pas sûre qu'il y ait beaucoup à parler... Je crois que c'est plutôt une bonne fessée que tu attends, Christine..."

Je ne pus retenir un énorme sanglot : "Oh Maman, non..."
Elle rétorqua : "C'est vrai, Christine. Tu as raison de l'attendre et tu ne seras pas déçue. Une fille qui travaille mal, qui chahute et qui va redoubler sa Cinquième, cela mérite une fessée magistrale, une de celles dont on se souvient longtemps, ma fille... Mais, il est déjà tard, ce soir. Je vais te laisser dormir, mais tu ne perds rien pour attendre. Mme Petit m'a bien dit que vous auriez les bulletins demain, avec les notes et toutes les appréciations. J'ai hâte de les lire, Christine, et nous prendrons le temps d'en "parler" comme tu dis... Allez, mets-toi au lit !"
Je me suis mise vite fait sous les draps, et j'ai dit bonsoir à Maman qui m'a déposé un baiser sur le front, avant de me laisser dormir.
"Bonne nuit, Christine. Dors vite, car demain la journée risque d'être animée... J'espère que tu n'oublieras pas ton bulletin au collège, et que tu rentreras vite le montrer à Maman... Mais, ne te fais pas d'illusion, ma fille. Tu sais ce qui t'attend... La fessée, Christine, la fessée que tu mérites. Ah, tu peux les préparer tes fesses, ma grande. Ca va barder... crois-moi !"

A SUIVRE

jeudi 29 septembre 2011

Chronique d'un redoublement : 1. L'annonce faite à Maman

Les nombreux épisodes racontés ici à propos de mes premières années de collège ont montré à l'évidence que j'avais eu du mal à m'adapter à ce système. Ou plutôt que j'avais tenté de le gérer à ma manière.
Fort bonne élève en primaire, lorsque je n'avais qu'un seul enseignant, je collectionnais les premières places. Ce qui renforçait mon rôle d'ainée dans la famille, d'exemple à suivre. Malgré bien sûr quelques bêtises et problèmes réglés quand il le fallait de manière claquante, comme vous vous en doutez...
Mais, Christine la douée était d'autant plus la fierté de sa Maman qu'elle était en avance d'un an, ayant pu sauter une classe de maternelle où je savais déjà presque lire.
Cette avance, Maman aurait bien aimé me la faire garder le plus longtemps possible, et cela explique en partie pourquoi mon changement de comportement une fois entrée au collège a été suivi d'un sérieux tour de vis au détriment de mon bas du dos...
 Arrivée en Sixième, j'avais compris qu'avec de nombreux profs à la suite, je pouvais me permettre de travailler à la carte. Et puis, me trouvant dans un environnement où l'on chahutait bien plus qu'à l'école primaire, j'y avais pris plus que ma part, aimant amuser mes copines de classe...
La Sixième s'était passée avec pas mal de soucis, d'heures de colle et de mauvaises notes synonymes de retours peu glorieux vers les genoux maternels... Mais, j'étais passée en Cinquième, par indulgence et en promettant de m'amender.

Hélas, cela avait été de mal en pis, avec une année scolaire où, du fait aussi que mes rapports avec certains profs, dont surtout celle d'anglais, étaient devenus très conflictuels, j'ai collectionné les réprimandes, les heures de colle, les mots à faire signer à la maison, et une belle série de zéros pointés en rouge, comme la couleur de mes fesses lorsque Maman les découvrait...

Cela ne pouvait pas durer, même si Maman se voulait intraitable, et assurait à mes profs que j'allais enfin changer.
Mais, à la fin du troisième trimestre, malgré le fait que je m'étais reprise un peu de peur de devoir redoubler, le conseil de classe décida que c'était la meilleure solution, d'autant que j'avais toujours cette fameuse année d'avance...




Souhaitant avoir l'aval parental et voulant expliquer la situation à Maman avec qui elle entretenait de bonnes relations, la principale la convoqua au lendemain du conseil de classe, afin de lui annoncer la nouvelle et d'en discuter avant que l'avis officiel ne parvienne à la maison par la Poste.
C'était à la fin des cours, un jeudi soir, et Maman m'avait attendue à la sortie de la classe, afin que je l'accompagne chez la principale. Mais, celle-ci m'avait demandé de rester dans la salle d'attente pendant qu'elle recevait Maman.
Je me revois encore, assise et angoissée comme jamais, me demandant bien ce qu'elles pouvaient dire, et sachant bien que ce n'était certainement pas à mon avantage... J'avais aussi en tête que Maman avait ainsi été convoquée déjà deux fois au cours de l'année par la principale, dont la dernière fois, quand la prof d'anglais avait demandé que le conseil de discipline me donne un avertissement, première des trois étapes d'une procédure d'exclusion.

J'avais déjà attendu dans cette antichambre du bureau de la principale, sur cette chaise que sa secrétaire, depuis son petit bureau surveillait du coin de l'oeil avec un regard que je sentais ironique, voire amusé de me voir ainsi angoissée...



L'entrevue se prolongeait et j'étais de moins en moins rassurée. Surtout que je me rappelais précisément ce qui m'était arrivée les deux fois au retour à la maison. J'avais été bonne pour une déculottée maison aux petits oignons, une de ces fessées que Maman voulait marquante et exemplaire... 
Dans ma tête, une évidence s'imposait : jamais deux sans trois... la journée ne se terminerait pas sans une nouvelle fessée...

A SUIVRE


lundi 12 septembre 2011

Juste une question en forme de dilemme...

 Nombre de commentaires reçus ici me disent comprendre ce que je pouvais ressentir quand Maman évoquait une de mes fessées, soit en m'en menaçant devant des tiers, soit en faisant part de ce que j'avais reçu.
J'avais l'impression que c'était comme si je montrais mes fesses, comme si les témoins pouvaient voir ce qui m'était ou allait m'arriver...
 Ce sentiment de honte, cette peur d'être vue, cette volonté que cela reste secret, cette angoisse de ce que Maman allait bien pouvoir dire, ou de ce que mes soeurs pourraient savoir et raconter, a fait que j'ai souvent tenté de programmer moi-même mon destin, en cherchant à cacher mes bêtises, à n'avouer mes fautes qu'à des moments que j'espérais plus propices à ce que la sanction soit la plus discrète possible.
Je préférais angoisser, mais seule, en cachant un mauvais carnet ou en retardant un aveu, quitte à imaginer que cela n'arrangerait pas mon cas au final, plutôt que de me débarrasser de ce poids moral, en allant de suite avouer à Maman et recevoir ce que je savais mériter.
C'est vrai que souvent cela m'aurait évité des heures, voire des jours de mal à l'aise, mais j'étais ainsi, et je considérais que c'était du temps de gagné, de la honte en moins...
J'en arrive même à me poser la question de ce qui était le plus grave, le plus marquant à mes yeux : la fessée elle-même ou que l'on sache que je la recevais ou l'avais reçue... ?


Même gagner quelques minutes était comme un impératif pour moi, comme s'il était essentiel de sauvegarder la blancheur (hélas temporaire) de mon épiderme... Quitte à accroître la détermination maternelle et à faire que la fessée n'en était que plus marquante...
Maman savait d'ailleurs que le temps jouait en sa faveur. Tôt ou tard, je devrais rendre des comptes, et la Christine angoissée et cherchant une échappatoire était finalement plus portée à se faire discrète et obéissante pour ne pas se voir reprocher de nouveaux griefs...
Un fait me revient et me fait me demander si il aurait pu être vécu différemment.

Maman avait été convoquée par la prof d'anglais pour des problèmes de chahut en classe et j'étais rentrée la première à la maison, avec l'ordre de "l'attendre", ce qui voulait tout dire... Mes soeurs étaient à une répétition de gala de danse qui devait durer deux ou trois heures.
La scène du retour de Maman allait donc se jouer en duo seulement.
Malgré cela, quand j'entendis Maman rentrer, alors que je me trouvais à me changer dans la salle de bain, j'eus l'idée de me cacher...
Maman m'appela : "Christine, viens voir ici, il faut qu'on parle..." Je savais bien comment la conversation terminerait...
Je ne répondis pas à son appel, ni aux deux autres suivants... J'imaginais qu'elle aurait pu croire que j'étais ressortie... Mais, mes chaussures dans l'entrée et la lumière de l'escalier allumée montraient qu'il n'en était rien...

Maman, alors eut l'argument qui me fit sortir de ma cachette... Elle lança : "Bon, Christine, je ne vais pas jouer à cache-cache. Je ne suis pas d'humeur à le faire d'ailleurs... Ou tu viens tout de suite me rejoindre, ou nous discuterons de tout cela tout à l'heure dans le salon quand tes soeurs seront rentrées..."
La phrase était assez claire et je compris que j'avais le choix entre une fessée tout de suite ou une devant mes petites soeurs... Inutile de dire que je suis descendue penaude, tremblante, mais cherchant surtout à éviter le deuxième choix...
Malgré mes explications alambiquées au sujet des chahuts en classe (je prétendais que ce n'était pas moi, ni de ma faute, etc...), je me suis retrouvée culotte baissée recevant la fessée somme toute bien méritée, avec un petit supplément claquant pour avoir fait attendre Maman et m'être cachée... En plus, le soir même, mes chères soeurettes furent informées que leur aînée avait "encore" fait des siennes et que Maman lui avait donné la fessée... Mais, c'était plus supportable que si elles en avaient été témoin...



J'en arrive à me demander ce que j'aurais fait si, constatant que je m'étais cachée, Maman m'avait donné un choix encore plus cornélien.
Je me vois accroupie derrière le meuble de la salle de bains, et entendant la voix de Maman, très calme lancer depuis le bas de l'escalier : "Christine, je n'ai pas de temps à perdre. Descends immédiatement recevoir la fessée que je t'ai promise... Je te préviens, j'ai bien d'autres choses à faire, alors je ne te chercherai pas. Alors, ma grande, tu choisis. Tu vois, je vais être gentille et je te laisse le choix. Ou tu descends dans les trois minutes et je te donne ta fessée juste entre nous, et je ne dirai à personne que j'ai encore dû te flanquer une bonne déculottée... Sinon, Christine, écoute moi bien : si tu n'es pas descendue recevoir ta fessée dans les trois minutes, eh bien je ne te la donnerai pas. Mais, je te préviens : je dirai ce soir à tes soeurs que tu as été punie, puis j'enverrai un mot à ta prof d'anglais pour lui dire que tu as reçu une bonne fessée, et samedi, quand tes copines viendront goûter, je leur dirai à elle et à leur mère que tu avais les fesses toutes rouges ce soir..."
Je me demande bien ce que j'aurais fait en pareille circonstance. Ma crainte de la fessée aurait peut-être fait que je demeure cachée, quitte à essayer ensuite de faire croire aux unes et aux autres que je n'en avais pas reçu...
Mais, qui m'aurait cru dans un contexte où mes fessées alimentaient souvent les conversations...
Maintenant, en repensant à tout ce que m'apportait comme sensation de honte, comme rouge aux joues, comme angoisse et malaise le fait que Maman évoque mes déculottées devant des tiers, je me dis que j'aurais dû alors oser venir avant la fin des trois minutes, oser affronter le regard satisfait de Maman me voyant m'approcher, oser lui demander : "Dis Maman, c'est sûr que tu ne le diras à personne...?" Et m'entendre répondre : "Tu sais bien Christine que Maman tient toujours ses promesses, toutes ses promesses..." Et la voir tapoter ses genoux en m'invitant à m'y allonger...



Je me doute bien que si cela avait été le cas, si j'avais osé assumer le choix d'une fessée comme secrète, elle aurait été appliquée et magistrale. Déculottée largement par une Maman qui aurait été calme, étrangement calme, sachant que ma moindre protestation, mon moindre "Non, non" aurait pu me valoir la rupture du pacte de non-divulgation, j'aurais reçu la fessée attendue, la fessée promise, la fessée méritée, mais que pour une fois je serais venue presque chercher...
Et Maman aurait pris le temps d'en faire une fessée exemplaire, mémorable...



Au lieu de cela, j'avais pris une déculottée maison qui avait vite fait le tour des oreilles de la famille...
Mais, même si je n'ai pas été confrontée à ce dilemme, j'imagine comment j'aurais vite remonté ensuite ma culotte sur ma lune écarlate et comment j'aurais tout fait pour sécher mes larmes, pour ne pas éveiller les soupçons, pour que cette fessée "choisie" reste comme un secret "brûlant" entre Maman et moi...

mardi 6 septembre 2011

Le beau temps ne dure pas éternellement... (13) Retour à une météo de saison...

SUITE 12

 Vendredi midi : Aline très grognonne s'est encore vue menacée d'une gifle, et de pire encore... Je sens que Maman n'est pas d'humeur à plaisanter. Ce matin, la prof de français a rendu la rédaction. J'ai eu 8 sur 20, moi qui ai souvent de bonnes notes, et il y a un commentaire disant : "Le sujet semble ne pas avoir été assez travaillé"...!
Rien de grave, mais je préfère attendre un moment calme pour montrer ma copie.  8 sur 20, je ne crains pas grand chose, mais mieux vaut, à mon sens en parler dans un contexte serein.
Donc, quand Maman m'a demandé si j'avais eu des notes, j'ai répondu un "Non, non, M'man" en essayant d'avoir un ton convaincant.
"Tu es sûre", a pourtant insisté Maman, mais mon "Oui, oui" lancé du tac au tac sonnait fort bien. Du moins à mon sens...


Le soir, en rentrant des cours, une surprise m'attendait. Maman était assise dans le salon, avec une copie dans les mains. C'était celle de ma rédaction. A midi, je l'avais soigneusement posée sous la pile de livres sur mon petit bureau de ma chambre, pour ne pas la montrer avant ce week-end.
"Regarde donc ce que j'ai trouvé, Christine. Tu reconnais cette copie ?", demanda-t-elle.
 Je tentai de jouer l'étonnée : "Ah, oui, c'est ma rédaction. Elle n'était pas trop réussie, mais j'ai quand même presque la moyenne, tu as vu ?"
Maman haussa le ton : "Je vois surtout que la prof dit que le sujet n'est pas assez travaillé... Mais, je comprends surtout que la prof a rendu les copies ce matin, alors que tu m'as dit à midi que tu n'avais pas eu de résultats..."
Je balbutiai : "Euh, bah, ah oui, j'avais oublié... Mais je pensais bien te la montrer ce soir. C'est pas trop mauvais quand même, c'est même un peu au dessus de la moyenne de la classe".
Elle me coupa : "Christine, ce que je vois, c'est que tu avais soigneusement caché cette copie, et que tu m'as menti ce midi... Tu n'as vraiment rien compris, ma pauvre fille. Ne t'étonne pas alors qu'il t'arrive des problèmes... On dirait que tu les cherches..."
 



Je tentai de faire croire que j'avais oublié, que je n'avais donc pas menti, mais je n'étais pas convaincante... 
"Je le sentais bien, que tu cherchais encore à me raconter des histoires", rétorqua Maman, ce qui expliquait pourquoi elle avait été chercher des preuves dans ma chambre...
C'était idiot car ma note était fort montrable, mais j'avais eu mon vilain réflexe de vouloir tout arranger, tout retarder qui avait pris le dessus... Et, ça, malgré lundi soir... Juste quatre jours plus tard donc...
Je baissais les yeux et restais muette.
Maman n'en dit pas plus et lança : "Allez, file dans ta chambre et attends-moi. J'arrive..."
Aline et Diane qui étaient rentrées sur le fait, comprenaient que le temps était à nouveau à l'orage... "Venez prendre votre goûter et allez jouer pendant que je m'occupe de Christine", leur dit-elle alors que je montais dans ma chambre.
Je me suis assise sur mon lit, sanglotant doucement. Je n'avais pas à me mettre en pyjama comme lundi soir, mais cette fois, je savais bien ce que voulait dire le "J'arrive" maternel...
Je tremblais, mais je prenais cela avec philosophie. On avait trop parlé de ma fessée de lundi pour qu'elle demeure sans suite...
J'entendis mes soeurs monter dans leur chambre, une fois le goûter avalé. Puis le pas de Maman dans les escaliers, qui s'attarda un instant devant la chambre des petites : "Jouez calmement, les filles. Ce n'est pas le moment de m'énerver vous aussi... J'ai assez à faire avec Christine..."
 Puis, elle entra dans ma chambre, repoussant la porte derrière elle, sans la clancher.
Je m'étais relevée en vitesse et placée le dos au mur, alors qu'elle se mit directement assise au bord de mon lit...
"Maman, tu sais, euh, je ne voulais pas, euh... J'ai dit ça, euh, mais, euh...", grommelai-je sans pouvoir faire de phrase cohérente.
"Christine, il n'y a rien à dire... Viens ici..." dit-elle en montrant ses genoux qu'elle tapotait nerveusement.
"Quand je pense que pas plus tard que lundi, tu me promettais de ne plus jamais mentir, et que quatre jours après tu cherches à me rouler dans la farine avec ton petit air innocent... Alors, arrête ton cinéma, tu sais très bien ce que je t'ai dit lundi : je ne sup-por-te pas les mensonges ! Et tant que tu continueras, ma fille, tu pourras préparer tes fesses... Allez, viens, et ne m'oblige pas à venir te chercher", menaça Maman en faisant mine de se relever...


J'avais conscience que je n'y échapperais pas, et je fis les trois pas qui me séparaient de Maman. Sans même un ultime mouvement de recul comme je faisais d'habitude au moment où je sentais que j'allais être basculée en position.
"C'est bien, commenta Maman. Puisque tu n'as visiblement pas compris la leçon de lundi, nous allons en remettre une couche..." En disant cela, elle avait rabattu ma jupe sur mon dos, et commencé à faire glisser ma culotte en bas de mes fesses...
J'étais complètement inerte, la laissant faire, comme si j'étais dans un mauvais rêve. Elle en profita pour dégager la culotte jusqu'aux genoux. Et elle tapota juste une fois chaque fesse doucement, comme si elle jaugeait la cible. Un geste peu courant et qui me sortit de ma torpeur, me montrant que j'étais bien sur les genoux maternels, les fesses à l'air, offerte à la punition à venir...
"Maman, non, pas la fessée, pas encore la fessée, pas encore...", suppliai-je sans pour cela me débattre.
Rajustant ma position, et la sienne, prenant le temps de bloquer bien mon dos, Maman rétorqua à ma supplique : Oh que si, Christine... Tu vas l'avoir ta fessée... Encore la fessée, comme tu dis... Il est trop tard pour y échapper... C'est bien toi qui l'as voulue en mentant à nouveau... Encore un mensonge, encore une fessée, Christine... Et ne compte pas sur moi pour céder... Maman tient toujours ses promesses, tu le vois bien..."
Et elle joignit le geste à la parole, commençant à me claquer la lune sur un rythme soutenu, mais pas hyper rapide. Maman s'appliquait. Ce n'était pas juste un rappel, un supplément, cela se voulait une nouvelle fessée à part entière.
Je me mis vite à pleurer à chaudes larmes tout en prenant la fessée sans me débattre, comme si je l'acceptais. Mais, je sentais bien depuis lundi que Maman n'avait pas dit son dernier mot et que la première occasion serait la bonne. J'avais été assez bête pour plonger dans le panneau et pour retomber aussi vite dans mes travers de cachotière... 
Une cachotière pour la bonne cause, à mon sens, pour retarder les explications, pour reculer les échéances, pour échapper à la fessée. Mais, j'étais prise à mon propre piège et, cette fois, c'était pour une broutille pardonnable que j'avais menti et c'était ce mensonge qui me valait une nouvelle fessée...
Le message maternel était distillé et répété à chaque série de claques sur ma lune redevenue vite écarlate : "Mademoiselle n'avait visiblement pas compris la leçon de lundi soir... Et pourtant Maman lui avait donné une bonne fessée pour avoir taché le linge, une bonne fessée pour ses cachoteries, une bonne fessée pour ses mensonges, et malgré cela Mademoiselle Christine recommence quatre jours plus tard... Alors, Christine est encore sur les genoux de Maman, et elle le sera autant de fois qu'il le faudra, jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'on ne dit pas de mensonges à sa Maman..."
La déculottée faisait son effet,  mes fesses me brulaient désormais et je tentais de gigoter parfois, passant des pleurs calmes aux petits cris, sans plus trop me retenir malgré la présence des petites dans la pièce d'à côté...
Je suppliais, promettais et promettais de ne plus mentir, mais Maman n'avait pas encore tout à fait fini son oeuvre. Je ne suis pas sûre qu'elle ait été aussi longue que lundi où les motifs s'accumulaient, mais cette fessée était magistrale assurément...
Ayant arrêté son bras une fois de plus, comme déjà deux ou trois fois durant cette nouvelle tannée, Maman vit bien que ma mappemonde avait la couleur souhaitée. Elle ne m'en gratifia pas moins d'une interminable dernière salve, en commentant : "Des promesses, des promesses, Christine, tu en avais déjà faites lundi. Je les entends encore et pourtant tu as recommencé... Alors, écoute plutôt ça... Ecoute comme ça claque sur tes fesses... Comme lundi ma fille, comme ce soir, Christine... Oui, encore la fessée, encore la fessée, et si tu ne veux plus que Maman te la donne, tu n'as qu'à plus mentir, ni mal travailler... Sinon, tiens, tiens, tiens, et TIENS !!! Voilà, j'espère que c'est compris, ma chérie..."

La fessée finit enfin, j'étais comme épuisée et je restai prostrée un instant avant de me relever, alors que Maman quittait la pièce. 


Ce soir, au dîner, j'allais sûrement faire l'objet de nouvelles allusions, mais ce n'était plus comme lundi soir. Lundi, il y avait eu l'énormité de ma bourde, il y avait eu les trois jours de cachoterie de mes méfaits et de mensonges à répétition, il y avait aussi le fait que je venais de vivre une période rare de calme, avec 37 jours sans fessée, et qui plus est la présence de Tata à ce moment fatidique. Autant de facteurs grossissants de l'événement et qui expliquaient aussi les rappels depuis quatre jours et la publicité faite autour de ma fessée...
Ce soir, j'étais en quelque sorte dans un autre état d'esprit. Je n'en voulais presque pas à Maman, mais surtout à moi de m'être faite prendre aussi stupidement (on remarquera que je regrettais plus d'avoir été prise pour avoir mal caché ma copie que je ne regrettais en moi d'avoir menti).
Et puis, une deuxième fessée dans la semaine, après une longue période sans, c'était comme un retour à la normale, comme un retour à une météo changeante et classique alternant beau temps et orages.
Tout le côté exceptionnel de la fessée de lundi était remisé dans les souvenirs. L'événement du jour, c'était Christine déculottée pour un mensonge de plus. Comme si une certaine logique reprenait le dessus...
 FIN

Le beau temps ne dure pas éternellement... (12) Quand on reparle de lundi des jours durant...

SUITE 11

Un vrai cauchemar que cette vision nocturne d'une fessée que j'aurais reçue de Mamie. Mais, on ne commande pas ses rêves et il m'a fallu ensuite du temps pour me rendormir, sans penser et repenser à ce qui m'était arrivé durant cette journée...

Le lendemain matin, au lever, j'étais toutefois comme soulagée. Mes peurs, mes angoisses s'éloignaient et l'événement vécu, même marquant se conjuguait maintenant au passé...
Du moins dans ma tête, comme dans mon corps, où la tannée maternelle n'avait pas laissé de trace et où ma lune avait retrouvé sa pâleur normale.
Restait quand même que je n'avais pas fini d'en entendre parler. Il en était ainsi des fessées marquantes. Maman ressassait ses leçons de morale et s'appuyait sur cet exemple pour illustrer son propos.
J'ai donc eu droit aux petites phrases distillées à mon encontre ou à destination familiale. Je devais filer droit, car j'étais sinon visée par des mots du genre : "Christine, tu veux une autre fessée ?", ou "Christine, tu sais qu'il vaut mieux ne pas m'énerver... Tu l'as constaté hier...."
Ou indirectement vers mes soeurs : "Aline, tu sais ce qui est arrivé hier à Christine... Tu veux prendre la suite ?"  Voire un : "Diane, si tu continues, ce sera le même tarif que Christine, lundi soir. Une bonne fessée déculottée..."
Même si Maman s'adressait à mes soeurs, j'étais toujours comme au centre des débats : c'est de mes fesses qu'il était question, et j'en rougissais à chaque fois...


L'histoire de mes méfaits et de la fessée reçue sortit aussi du simple cadre de la maison. Mamie eut droit à un compte-rendu plutôt soft pour qu'elle ne me plaigne pas, mais même elle dût reconnaître que mes actes méritaient une sanction appropriée. Le fait que des vêtements aient été fichus, c'est quelque chose que la génération de ma grand-mère n'aimait pas, et elle donna quasiment raison à Maman qui put donc en rajouter sur le thème : "Une bonne fessée, finalement, c'est la seule chose que comprennent les enfants..."

Jeudi, jour de marché, Maman m'emmena pour racheter un survêtement nécessaire pour les cours de sport. Elle retrouva l'étal où elle avait acheté le précédent et s'enquit de savoir s'il y en avait encore. Mais, elle choisit un bleu marine, expliquant à la vendeuse ce qui s'était passé avec le précédent...
"Franchement, quelle idée a eu votre fille ? s'exclama la commerçante. "Une vraie sottise de gamine, alors qu'elle a passé l'âge quand même" commenta-t-elle.
Maman s'empressa de rétorquer : "Ah, j'aimerais bien que vous ayez raison, mais je vous assure que ma chère fille tarde à s'assagir. D'ailleurs, je peux vous dire que ça a bardé quand j'ai découvert le désastre".
Je sentais les confidences maternelles venir, et j'ai tenté de lui couper la parole. Gênée, cachant mal mon trouble, le regard fuyant, j'ai dit à mi-voix : "C'est bon, Maman, j'ai compris, tu sais..."

Mais, il fallait que Maman termine son propos, d'autant que l'on devinait l'intérêt de la commerçante pour ses confidences. Elle reprit la monnaie que lui tendait la vendeuse, et ajouta : "J'espère bien que tu as compris, Christine. Parce que, vous savez, Madame, quand je vous dis que ça a bardé, ça a bardé. Elle a beau joué parfois les petites demoiselles, elle faisait moins la fière, étalée sur mes genoux, la culotte baissée, pendant que je lui rougissais les fesses. J'en aurais eu mal aux mains, mais pour une fessée, c'était une bonne fessée, vous pouvez me croire..."
Heureusement que nous avions fini nos achats, car je serais morte de honte d'en écouter plus. Durant les semaines et mois suivants, nous eûmes l'occasion de refaire le marché à plusieurs reprises. La commerçante me regardait à chaque fois avec un air taquin qui me rappelait cette scène que je n'ai jamais oubliée...


Le même jour, en revenant du collège, j'ai trouvé Maman en pleine discussion avec la mère d'Anne, ma copine, et Anne elle-même. Elles repartaient et se trouvaient déjà dans le jardin. Je n'ai eu donc qu'à dire bonjour et au revoir à la maman de ma camarade, mais leurs yeux assez malicieux en me voyant n'étaient pas de bon augure.
Anne ne pouvait rester car elle allait chez le dentiste, et l'échange entre nous ne dura que quelques secondes, la mère d'Anne me demandant au passage : "Alors Christine, tu n'as pas encore fait de bêtise aujourd'hui, j'espère ?"
Cela me laissa sans voix et je filai dans ma chambre rougissante, et imaginant que Maman avait dû mettre au courant mère et fille de mes exploits...

Pour moi, c'était pénible, dur à vivre, tant je sentais que ces événements me collaient à la peau, que le chapitre avait du mal à être tourné. J'avais d'ailleurs presque le sentiment que, depuis lundi soir et la petite phrase de Maman disant : "Je n'ai peut-être pas dit mon dernier mot...", l'histoire n'était pas complètement achevée... Le sentiment que Maman avait encore un peu de rancoeur à mon égard, qu'elle se demandait si elle avait suffisamment agi, alors que d'habitude la fessée servait de remise à zéro des compteurs, effaçait les offenses, permettait de repartir du bon pied.
Là, j'avais l'impression depuis lundi que l'on ne parlait encore que de cela, même si ce n'était pas le cas. Mais, tant que c'était le dernier événement en date, ma tannée de lundi demeurait la référence. Et, comme mes soeurs se tenaient à carreau, sentant l'ambiance électrique, cela pouvait durer... Quoique... avec une mère à fleur de peau, mieux valait se méfier...

A SUIVRE

lundi 5 septembre 2011

Le beau temps ne dure pas éternellement... (11) Sermons et promesses

SUITE 10

Maman avait le chic pour me stresser. Sa remarque avait jeté un froid, du moins de mon côté, autant qu'elle avait attisé au contraire la curiosité de mes soeurs : "Attention, Christine, ne joue pas avec mes nerfs, ma fille, car la journée n'est pas finie, et je n'ai peut-être pas dit mon dernier mot..."
C'était une menace à demi-mots, mais le ton employé lui donnait toute sa crédibilité...
Mieux valait ne pas me faire remarquer davantage et je ne dis quasiment plus un mot durant la suite du repas.
Ce qui n'empêcha pas quelques allusions sur mon sort qui me ramenaient à ma condition de gamine punie, et qui l'avait bien mérité...
Mes soeurs eurent le droit de rester un peu au salon avec Tata Jacqueline qui se proposait de faire un jeu de société, rapidement toutefois, car il y avait école le lendemain.
Moi, je fus expédiée dans ma chambre avec ces mots : "Toi, tu files dans ta chambre et tu te mets en pyjama. J'arrive..."
 


Les mots maternels augmentèrent mon trouble. Que voulait-elle dire ? J'étais plus qu'inquiète car ils ressemblaient trop à des phrases entendues certains soirs que je finissais avec une bonne fessée...
Mes soeurs et Tata étant près de nous, je n'osai pas demander de précisions. J'aurais eu trop honte de m'entendre dire que je devais aller préparer mes fesses...
J'étais au bord des larmes en remontant dans ma chambre, et je me déshabillai avec la peur au ventre. Au passage, je regardai mon bas du dos dans la glace. Il était redevenu rose pâle, il n'avait plus la couleur rouge de tout à l'heure, mais la peau restait sensible et il suffisait de frotter deux secondes pour que l'épiderme se colore à nouveau...
Je ne pouvais pas croire que Maman veuille les rougir encore...

Je me mis en pyjama et j'attendis, sans rien pouvoir faire d'autre que d'angoisser...
Maman monta plus vite que je ne l'imaginais. Sans attendre d'avoir coucher les petites qui étaient toujours avec Tata. Cela me fit craindre un scénario catastrophe, et lorsqu'elle entra et referma la porte derrière elle, je fus la première à parler. Comme une supplique : "Maman, non, je t'en prie, j'ai déjà été assez punie..."
Mon ton implorant déclencha un petit sourire maternel, de fait pas mécontente que j'ai imaginé que j'allais être à nouveau fessée...
Mais, c'est sur le lit, et non au bord, que Maman s'asseya à mes côtés en me répondant : "Christine, je te rappelle que c'est moi qui décide de ce qui est assez ou pas dans cette maison... Et je ne suis pas sûre du tout que tu aies été assez punie, comme tu le prétends. Malgré tout nous allons nous en tenir là pour ce soir, mais je te préviens que tu seras privée d'argent de poche durant un mois et que tu as intérêt à te tenir à carreau, parce que je ne laisserai rien passer, tiens toi le pour dit, ma fille..."
 


Je poussai un gros soupir de soulagement, et je promis à Maman d'être sage, je lui demandai pardon, avec une voix sincère, comprenant toutefois que, plus que les vêtements tachés, ce qui accroissait le plus la colère maternelle, c'était le fait d'avoir caché mes méfaits, d'avoir menti de façon éhontée quand Maman devinait mon trouble et cherchait à savoir.
Et elle me répéta combien c'était inadmissible de mentir, se souvenant de la sortie au parc de dimanche avec Mamie, quand elle m'avait trouvée inquiète et angoissée, et que j'avais juré mes grands dieux que tout allait bien.
"Tu n'as pas honte, Christine. De mentir ainsi, même devant ta chère Mamie qui te croit un ange... J'aurais dû réagir sur le champ et te déculotter devant tout le monde, rien que pour m'avoir menti... Je ne te conseille pas de recommencer, ma chérie, car je pourrais bien le faire la prochaine fois que tu me mentiras...", menaça Maman.
Je promis qu'il n'en serait plus rien. En de telle circonstance, j'aurais promis la lune, pour peu qu'elle arrête de parler de la mienne...
Le sermon étant achevé, Maman me demanda de me mettre au lit, et elle appela mes soeurs depuis le palier. Elles filèrent se coucher, et Tata qui était montée avec elles, vint tour à tour nous faire un bisou de bonne nuit à toutes les trois.
Elle s'attarda auprès de mon lit, cherchant à me consoler : "Allez, c'est fini, ne pense plus à tout ça, Christine. Dors-vite, demain, tout sera oublié..."
Je me blottis dans ses bras, alors qu'elle m'enserrait tendrement : "Il faut écouter ta Maman, ne plus dire de mensonges, et tout ira mieux, ma grande. Tu vois, elle n'est pas si méchante. Elle t'a juste fait la morale ce soir. A toi de montrer que tu as compris. Aline et Diane, en bas, me disaient que tu allais recevoir une autre fessée, et il n'en a rien été. Sois obéissante et tu éviteras de nouveaux ennuis..."

Tata me confirmait là que mes soeurs, comme moi, avions imaginé une soirée plus agitée pour mon bas du dos. J'en voulais à Aline et Diane, mais je ressentais un certain soulagement, comme si ma "non-fessée" de ce soir était un pied de nez fait à mes soeurs.

Finalement, épuisée par toutes ces émotions, et les nerfs apaisés après la longue tannée reçue, je m'endormis rapidement. Je me réveillai pourtant au milieu de la nuit, tremblante. Je venais de faire un cauchemar. Je me voyais punie par ma grand-mère, et me retrouvant étalée sur ses genoux, culotte de pyjama baissée, recevant une interminable fessée...



Ce n'était qu'un cauchemar, Mamie n'aurait jamais levé la main sur moi de telle manière. Toute gamine, j'avais bien eu droit à une ou deux tapes lors de colères, mais Mamie me donnant la fessée, c'était inimaginable. Sauf que l'allusion de Maman aux mensonges de dimanche qui auraient dû me valoir une déculottée devant elle, avait marqué mon subconscient, peuplant mes rêves nocturnes après cette journée où Christine, l'épargnée depuis 37 jours, avait retrouvé le chemin des genoux maternels...

A SUIVRE