mardi 26 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (10)

SUITE 9
Travailler, travailler. Je n'avais plus que cela à faire et j'ai continué à réviser avant le fameux contrôle auquel j'avais failli échapper...
Comme je ne pouvais sortir, je m'arrangeais pour montrer ma bonne volonté, afin de mettre Maman dans de bonnes conditions. Je descendais même mon manuel dans le salon quand personne n'y regardait la télévision, pour que l'on me voit bûcher mes cours...



Maman appréciait, tout en n'étant pas dupe. Elle savait bien que la bonne leçon de l'avant-veille et les menaces de récidiver étaient pour bonne part dans ma motivation spectaculaire.
Je pense même qu'en agissant ainsi, je justifiais ses théories, je la confortais dans l'idée que la méthode marchait et qu'il n'y avait donc pas à en changer...
Comme elle l'avait annoncé aussi, Maman veillait de près à ce que je révisais et elle venait constater si cela "rentrait dans ma caboche" comme elle disait.
Au début de mes révisions, lorsque nous étions dans la partie plus ou moins acquise, cela se passait bien, sans trop d'énervement maternel...



Mais, à la veille au soir du contrôle, quand elle me posa des questions plus générales, qui suivaient moins l'ordre des leçons, afin de simuler ce que pourraient être les sujets de l'interrogation écrite, j'étais plus hésitante, voire sèche sur bien des points.
"Mais, Christine, concentre-toi. Ne me dis pas que tu ne sais pas après avoir révisé autant... Ce n'est pas possible. Qu'est-ce que cela va être quand tu vas te retrouver devant une page blanche ?", grognait-elle.
"Attends Maman, je vais encore réviser ce soir avant de dormir. Tu verras, j'aurai une bonne note...", lui répondis-je.
Elle n'était pas convaincue du tout : "Je comprends mieux que tu aies cherché à éviter ce contrôle. J'espère pour toi, Christine, que tu réussiras à me prouver le contraire... Je l'espère, mais cela n'en prend pas la tournure..." Maman avait le livre d'anglais sur les genoux, et je sentais son agacement croître...
Je fixais aussi sa main qui s'agitait et pianotait sur sa cuisse... J'avais l'impression que cela la démangeait déjà, je me disais que c'était peut-être le signe avant-coureur d'un rendez-vous douloureux pour mon bas du dos...
L'enjeu était clair, et Maman répétait : "J'espère pour toi, Christine, j'espère pour toi... Sinon, tu sais ce qui t'attend..."
Je le savais oui, et ne pouvais l'oublier. Au point que mes dernières révisions du soir ne furent pas des plus studieuses. Je regardais mon livre, mais j'avais l'impression qu'il y avait encore dessus la main de Maman qui me prévenait, qui me disait "à bientôt"...



Le lendemain matin, Maman m'avait souhaité bonne chance pour mon contrôle. Non sans ajouter : "Applique- toi bien, Christine. Tu sais que je veux que tu aies la moyenne... Ne me déçois pas... Rappelle-toi ce qui s'est passé mardi... Et ce que je t'ai promis..."
J'étais sur les nerfs en découvrant les questions de l'interrogation écrite. Elles recouvraient vraiment toute la partie du programme que nous avions à réviser. D'un côté, j'étais rassurée : cela signifiait que j'allais engranger des points sur certains chapitres. Mais, de là à décrocher une bonne note, cela semblait délicat.
Je me suis appliquée du mieux que j'ai pu. Il n'y avait plus d'échappatoire. Alea jacta est. Les dés étaient jetés.
A la sortie de la classe, en discutant avec Anne, j'ai pris conscience de quelque erreurs que j'avais faites, mais aussi de réponses bonnes.
En faisant un petit pointage, je cherchais à me rassurer. Tout dépendait bien sûr de la manière dont Mlle Paule noterait et elle n'était pas du genre à faire de cadeaux...
En comptant et recomptant, je me disais qu'avec de la chance je pourrais décrocher un 12, et au pire un 6. La fourchette était large, tout ce dont j'étais sûr c'était que je n'avais été ni nullissime, ni brillante...
Si c'était 12, cela aurait été les félicitations maternelles, si c'était 6, je préférais ne pas y penser. De toute manière, comme c'était des devoirs de deux heures, Mlle Paule mettrait bien une semaine à les corriger. J'avais au moins ce temps de répit devant moi... 


"Alors, ce contrôle, Christine ?" s'enquit Maman dès mon retour. J'ai joué la fille sûre d'elle : "Je crois que cela s'est bien passé, tu sais, M'man. Je pense que j'aurai la moyenne" !
Maman répondit : "J'en serais ravie, Christine. En plus, il vaudrait mieux que tu l'aies cette moyenne. Sinon, tu n'auras qu'à préparer tes fesses..."
Elle n'avait pas oublié ce petit rappel qui a calmé mon enthousiasme un peu forcé.
Restait à attendre déjà la fin de cette semaine avant de pouvoir ressortir. Puis sûrement le milieu ou la fin de la semaine suivante pour avoir les résultats du contrôle. J'avais intérêt à la jouer profil bas d'ici là... Mais, je voulais y croire...
Le soir même, Aline qui avait mal répondu au moment du dessert, a été sortie de table par Maman qui l'a emmenée dans la chambre des petites et lui a flanqué une fessée que nous avons bien entendue depuis le rez-de-chaussée. Une déculottée certainement, même si nous n'en fûmes pas témoins.
Quand je suis remontée plus tard, Aline était en pleurs dans son lit serrant son traversin comme pour se consoler. Elle grogna en me voyant l'observer, mais c'était une petite revanche pour moi.
J'avais bien dans la tête que je n'étais pas à l'abri d'une nouvelle fessée si ma note était mauvaise, mais ce petit événement au détriment d'Aline, faisait que la dernière déculottée n'était plus moi, et je m'accrochais à l'idée que c'était un bon présage...
Je ne le saurais que dans une semaine environ...

A SUIVRE

samedi 23 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (9)

SUITE 8

Je n'avais pas la moindre envie d'aller jouer chez mes copines. Je savais que le compte-rendu de mes mésaventures faisait le tour de la classe et du quartier, et je n'aurais convaincu personne en niant l'évidence.
Finalement, la punition supplémentaire de me priver de sortie en devenait bien plus supportable. Et puis, j'avais bien conscience qu'il fallait que je révise pour ne pas rater mon contrôle d'anglais...
J'ai donc passé deux jours à plonger dans les livres, cahiers et manuels, avec beaucoup de bonne volonté, et surtout une motivation première : celle d'éviter un nouvel orage...

Réviser, réviser... pour éviter l'orage...


Maman appréciait que je ne rechigne plus à travailler dès que j'étais rentrée à la maison. Elle comprenait bien que ce changement d'attitude avait pour origine la tannée majuscule que j'avais prise, et aussi la perspective de nouveaux ennuis si les notes ne suivaient pas...
A la maison, j'étais plus ou moins à l'abri des moqueries de mes copines ou des voisines du quartier, mais je ne pouvais guère oublier, ni le passé récent, ni l'avenir probable...
Mes exploits demeuraient présents dans les conversations familiales. Je passerai sur les rappels ou menaces lancées à l'encontre de mes soeurs par exemple, mais où la référence demeurait mon cas. Les "Attention, Aline, si tu veux prendre la suite de Christine sur mes genoux, tu n'as qu'à continuer comme ça..." pouvaient alterner avec un "Diane, si c'est une fessée que tu cherches, tu as vu avec ta grande soeur que je ne plaisante pas..."
Cela faisait filer doux mes soeurettes, mais chacune de ces menaces me ramenait à ma condition de sujet de référence en la matière.
La "gravité" de mes actes au yeux de Maman faisait aussi qu'elle n'a pas manqué d'en conter le moindre détail à ses proches. Deux amies venues prendre un thé eurent droit à une version complète, ma grand-mère paternelle qui était toujours très protectrice envers ses petites filles eut un compte-rendu plus sommaire.
En revanche, à Tata Jacqueline, sa petite soeur, Maman ne cacha rien de rien. Il faut dire que ma façon de faire monter le thermomètre et de tromper la vigilance maternelle avait d'abord fait éclater de rire ma chère Tata. Comme si elle était fière de l'imagination et du culot de sa nièce préférée.
Maman avait donc dû insister pour qu'elle comprenne que ce n'était pas drôle et que cela ne pouvait être toléré...
Tata s'en doutait bien et a dit à son ainée qu'elle supposait que j'avais été punie en conséquence. Elle lui confirma en précisant comment elle m'avait déculottée devant mes soeurs et donné une volée dont je me souviendrais longtemps...
Tata aurait voulu m'emmener faire des courses, mais Maman lui précisa que j'étais privée de sortie pour la semaine et que j'avais d'ailleurs du travail et "intérêt à réussir le contrôle d'anglais, sinon ça barderait encore..."

Même Tante Jacqueline s'amusait
à me rappeler l'enjeu avec un sourire un rien moqueur...



Quand Tata est repartie, elle est venue nous faire une bise avant de quitter la maison. Tendre et proche de moi, elle m'a serré dans ses bras en me glissant à l'oreille : "Ah, ma chérie, tu en fais voir de drôles à ta mère. C'était bien essayé, mais on ne trompe pas facilement une Maman".
En me laissant, elle m'a recommandé de bien travailler : "Fais tout ton possible, ma puce. Parce que ta mère n'a pas l'air de plaisanter. Vaudrait mieux que tu ramènes une bonne note, sinon, ma pauvre chérie, tu sais ce qu'elle t'a promis... Pas besoin de te faire un dessin, non ?"
Et Tata d'associer le geste à la parole avec un petit regard en coin, un rien moqueur... Ah, si même elle s'y mettait, je n'en sortirais jamais des peurs et des angoisses à imaginer ce qui m'attendait au cas où...Même motivée à travailler, j'avais accumulé un retard qui était difficile de rattraper. Persuadée que je réussirais à échapper au contrôle, et manigançant ma petite manoeuvre depuis au moins deux semaines, j'avais décroché en ne travaillant pas les leçons des derniers cours. Le retard était donc certain dans une matière où mes conflits fréquents avec une prof que je n'aimais pas et qui me le rendait bien faisaient que je savais que je ne bénéficierais d'aucune indulgence dans ma notation...

Au cas où, au cas où, mais plus j'y réfléchisais et plus j'étais consciente que le risque était grand...

On peut trouver plus sereines comme conditions pour réviser. Tendue, presque paralysée par l'enjeu, j'avais bien du mal à avancer et à retenir mes leçons...

A SUIVRE

jeudi 21 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (8)

SUITE 7
Anne cherchait à provoquer ma confidence


"Christine, ma pauvre Christine, alors tu me fais des cachoteries ?" Dès mon arrivée dans la cour du collège, Anne, ma copine et voisine est venue pour me parler. On s'est assises sur un banc à l'écart des autres élèves. Je savais bien quel était le sujet de son questionnement, mais j'ai d'abord cherché à jouer l'innocente.
"Tu aurais pu me dire que ta Maman s'était vraiment fâchée. Elle a dit à ma mère que tu avais pris une bonne volée. C'est pas drôle, dis donc. Tu as eu mal, dis ?", me demandait Anne d'un ton volontairement doux pour provoquer ma confidence.
J'étais piégée et je ne pouvais plus nier, sachant qu'Anne venait souvent à la maison et qu'elle aurait loisir de chercher à savoir la vérité auprès de Maman qui ne s'en cachait pas.
Je ne pouvais qu'avouer, mais en présentant cela à ma façon : "Bah, tu sais, elle était vraiment furax de s'être faite berner. Alors elle m'a fait passer un sale quart d'heure, c'est sûr. Un truc dont on se se vante pas, tu comprends. J'ai pas envie d'en parler".
Anne revint à la charge en se voulant compatissante : " Ma pauvre, c'est sûr que c'est pas drôle. Elle a dit une bonne volée, elle t'a vraiment battue alors, dis ?"
Je mis un bémol pour sauver la face, tout en étant mal à l'aise et en bégayant : "Battue, enfin, euh, juste à la main, euh. J'ai reçu, euh, enfin, elle, euh, m'a donné, euh, la, euh, la fessée".
 J'avais murmuré la fin de la phrase quasiment à son oreille.
"Cà, c'est pas cool, dis donc, mais elle devait vraiment être fâchée pour te punir encore comme une gamine", commenta Anne, en cherchant à savoir davantage sur le lieu et les circonstances, mais la sonnerie me sauva. Il était l'heure de rentrer en classe. Je cherchai quand même à minimiser l'événement en ajoutant : "Oui, elle était vraiment en colère, parce que cela faisait longtemps que je n'en avais pas reçue..."
C'était évidemment un pieux mensonge... Mais une façon de ne pas perdre trop la face...
Corinne riait en confiant mes mésaventures à sa voisine...


Anne n'insista pas, mais plus tard, dans la classe, je remarquai les regards moqueurs de Corinne. Elle me faisait des signes quand elle croisait mon regard. Je faisais semblant de ne pas comprendre. A l'intercours, elle me glissa à mi-voix : "Tu sais, Diane en a raconté de bien bonnes à Charline... Il parait que tu as du mal à t'asseoir..."
L'arrivée de la prof du cours suivant me fit me retenir de lui crêper le chignon, mais en réfléchissant, je compris que je n'avais pas intérêt à la provoquer. Sinon, ma mésaventure circulerait encore plus vite.
Je décidai de faire celle qui n'entendait pas et d'éviter Corine tant que je pouvais. Mais, en la voyant multiplier les confidences, les messes basses avec ses voisines de classe, je me doutais bien que c'était de moi que l'on riait. Diane avait tout cafté : l'engueulade maternelle, la déculottée devant mes deux petites soeurs et jusqu'à la couleur rouge écarlate de mes fesses à l'issue de la tannée magistrale...
 
J'en aurais pleuré de honte


J'ai tout fait pour ne pas répondre aux provocations de ma camarade de classe, mais Anne me confirma le soir même en rentrant vers la maison que les racontars allaient bon train à mon encontre. Elle avait eu les détails qui lui manquaient sans même à avoir à les demander.
Je n'eus pas la force de lui faire croire que ce n'était pas vrai. Et quand elle a compris que je ne niais pas que c'était hélas la stricte vérité, Anne n'en a pas rajouté dans le questionnement, heureusement.
En rentrant, je savais que je n'aurais pas l'autorisation d'aller jouer dehors, ni chez Anne, et en fin de compte cela m'arrangeait presque. Je n'avais plus envie de voir personne. J'avais envie d'être seule, d'oublier les moqueries et les regards amusés, sinon j'en aurais pleuré de honte.
J'ai donc vite regagné ma chambre et plongé dans mes révisions. Au moins, cela m'empêchait-il de penser à ce qui m'était arrivé... Même si la perspective du futur contrôle ne me réjouissait pas pour autant... Les menaces maternelles tournant toujours dans ma tête...

A SUIVRE

vendredi 15 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (7)

SUITE 6
Les quelques claques reçues sans sommation à la suite de mon premier signe de mauvaise humeur m'avaient calmée. Vexée par la fessée reçue le midi devant mes soeurs, je n'avais pas encore bien compris que mes ennuis ne s'arrêtaient pas là... J'aurais voulu reprendre un cours normal, jouer, oublier tout cela, mais Maman en avait décidé autrement. Sa menace de me priver de sortie et de télé de toute la semaine n'était pas une plaisanterie, je venais de m'en apercevoir en tentant de passer outre.
Je me suis donc mise à travailler et Maman est revenue à de meilleures sentiments.

 Maman m'en voulait encore et ses menaces étaient claires...


Un peu plus tard, elle est revenue dans ma chambre, a vérifié que j'avais bien fait les exercices de maths. J'aimais cette matière et j'avais fait en sorte que le résultat soit bon.
"J'espère que tu as compris, Christine, et que cela va durer...", me dit Maman en s'asseyant sur mon lit pour me parler. Elle était redevenue très calme, mais pas moins déterminée.
"Oui, Maman, oui, je te promets", répondis-je presque agacée de ce nouveau sermon moralisateur maternel.
Maman insista et me remit en face de mes responsabilités : "Tu sais, Christine, ce que tu as fait ce matin est très grave. C'est inadmissible et je ne te laisserai pas filer sur une mauvaise pente en te moquant du monde de la sorte. Tu as reçu la fessée que tu méritais, mais n'imagine pas que tu es sortie d'affaire, ma fille... Je ne veux rien avoir à te dire de toute la semaine. Je te rappelle que tu es privée de télé et de sortie, et si tu n'obéis pas, tu as vu ce qui a failli t'arriver tout à l'heure... Je ne plaisante pas, Christine..."
J'ai tenté de l'amadouer : "Oui, Maman, oui, j'obéirai, tu vois, j'ai bien fait mes devoirs déjà ce soir... Je continuerai, promis"
Elle embraya sur le ton déterminé qui ne la quittait pas : "Ca, Christine, je demande à voir. Je te connais trop. C'est la déculottée de ce midi, qui fait encore de l'effet, mais j'espère pour toi que tu retiendras la leçon. D'ailleurs, tu vas avoir une occasion de prouver tes bonnes intentions. Si j'ai bien compris, le contrôle d'anglais auquel tu voulais échapper est remis à vendredi. Cela te laisse deux jours pour le préparer. Privée de télé et de sortie, tu n'as que cela à faire. Je viendrai même t'aider à réviser. Mais tu as intérêt à le réussir cette fois... Il n'y aura plus de malade imaginaire, ni de grosse cachoterie qui tienne. Je suis prévenue, tu l'es aussi. Christine, regarde moi bien en face... Ce contrôle, tu ne peux pas te permettre de le louper... Je veux que tu aies la moyenne, sinon ça ira mal. Tu vois, je ne demande pas l'impossible, je sais tes difficultés avec ta prof, c'est vrai que je préférerais que tu ramènes un 12 qu'un 10, mais je te préviens, Christine. Il n'y aura pas de discussion. Si tu reviens avec une note en dessous de la moyenne, tu pourras préparer tes fesses, ma fille, c'est bien compris... Je ne le redirai pas..."

Il me restait deux jours pour préparer le contrôle d'anglais...

J'avais bien compris, c'était plus que clair. Moi qui avais manoeuvré pour éviter le contrôle et la probable mauvaise note d'une matière mal appris, je venais de recevoir une fessée magistrale pour ma fausse comédie et je risquais d'en prendre une autre en cas d'échec...
Dans le genre motivation pour travailler, il n'y avait pas mieux. Je savais que Maman ne plaisantait pas et je me suis plongée dans mes cahiers et manuels d'anglais comme jamais. Avec des moments d'espoir et d'autres où je me rendais compte de mon retard et où j'en avais comme les larmes aux yeux en imaginant un nouveau rendez-vous avec les genoux maternels.
Pendant que je travaillais, d'autres détails m'inquiétaient. Mes soeurs étaient rentrées du jardin et jouaient dans leur chambre avec une petite voisine du quartier. C'était Charline, une camarade de classe de Diane, mais aussi la soeur de Corinne, une des filles de ma classe que je n'aimais guère.
Maman avait prévenu les filles quand elles étaient remontées qu'elles ne devaient pas me déranger parce que j'étais "punie dans ma chambre". J'ai entendu les petites s'enfermer dans la leur avec leur copine et commencer à pouffer. Je ne comprenais pas ce qui se disait derrière la cloison, mais je devinais que c'était Diane qui parlait le plus... Un mauvais pressentiment me tenaillait quant à la teneur des discussions, et à leur possible répercussion auprès de la grande soeur...
Plus tard dans la soirée, la mère d'Anne avait téléphoné pour savoir si Maman pouvait la remplacer pour une permanence d'une heure à la bibliothèque associative le surlendemain. J'avais guetté la conversation et compris que Maman revenait sur mes exploits. Elle commenta : "Oui, vous vous rendez compte, j'ai failli tomber dans le panneau. J'aurais eu bonne mine de faire déplacer le médecin pour rien". Elle confia aussi : "J'étais vraiment en colère et je crois que Christine n'oubliera pas de sitôt la fessée qu'elle a reçue..."
Depuis le haut de l'escalier où je guettais les paroles maternelles, je bouillais. La maman d'Anne savait que la mienne m'avait donné "la fessée". Je me consolais en me disant qu'elle n'avait pas dit "déculottée", que je pourrais toujours, au cas où, Anne le saurait, minimiser l'affaire. Mais, je me doutais que j'allais devoir affronter demain à de nouvelles questions d'Anne ou pire encore les regards amusés ou moqueurs de Corinne...

A SUIVRE 

jeudi 14 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (6)

SUITE 5

La fessée avait été magistrale en diable. Elle avait même impressionné mes soeurs qui avaient bien compris que j'avais dépassé les limites et que l'affront était d'importance, puisqu'il remettait en cause l'autorité maternelle en faisant qu'une petite manoeuvre réussissait à tromper Maman.
A peine descendue des genoux de ma correctrice, j'avais dû me rhabiller et suivre le mouvement en passant à table.
J'avais du mal à rester stoïque en position assise, le moindre mouvement ravivant la chaleur d'un postérieur encore bien à vif et sensible.
Mes soeurs avaient un petit regard amusé qui accentuait ma gêne, d'autant que Maman ne manqua pas de revenir sur le sujet, de bien rappeler qu'elle n'admettrait jamais le mensonge et la tricherie.
Et que ce qui m'était arrivé n'était que mérité, précisant que si j'avais reçu une bonne fessée, je ne m'en tirerais pas ainsi : "Christine, tu es privée de sortie toute la semaine, et de télévision aussi. A la place, tu auras à faire tes devoirs, et s'il n'y en a pas assez, je t'en ferai faire d'autre moi-même..."
Je me suis remise à pleurer, mais Maman me fit sécher mes larmes en me disant que j'aurais bonne mine en arrivant au collège les yeux rouges...
Il fallait en effet y retourner, l'heure approchait...


Maman fit un mot pour la surveillante générale. J'avais la trouille qu'il soit trop explicite. Mais, elle se contenta de dire que je n'avais "pas pu venir en cours le matin", me précisant : "Tu as de la chance que je n'explique pas en détail ton comportement. J'ai assez honte comme ça, et je ne veux pas que tu sois mal vue davantage."
J'étais soulagée et j'ai même remercié Maman en lui demandant encore pardon.
De retour au collège, alors que j'étais absente le matin, j'ai fait l'objet de nombreuses questions de mes camarades. J'ai prétendu que je n'étais pas bien, que j'avais eu un peu de fièvre et que cela allait mieux. Je n'allais pas confier que la seule partie de moi qui avait eu de la fièvre était mon bas du dos...
Anne, ma voisine, était la plus curieuse, et sachant qu'elle venait souvent chez moi, je lui ai confié une version plus fine de ce qui était arrivé, lui expliquant, sous le sceau du secret que j'avais un peu fait semblant d'être malade et que Maman m'avait privée de sortie pour la semaine. En faisant l'impasse sur ma fessée bien sûr... Là encore, mon manque de franchise allait me jouer des tours plus tard...
Devant les interrogations de mes camarades, je fus presque soulagée de rentrer à la maison en fin d'après-midi. Mes soeurs étaient en train de prendre leur goûter et s'apprêtaient à sortir jouer dans le jardin.
Je pris une tartine et avalai un verre de lait en leur disant : "Attendez, j'arrive"
Maman haussa le ton : "Pas question, Christine, tu sais que tu es punie toute la semaine. Monte faire tes devoirs".
Je grognai prétendant que j'avais tout fait ce qui fit monter le ton maternel : " Je vais venir vérifier, j'espère que tu dis vrai, mais de toute manière, tu as un contrôle à réviser à ce que je sache... Allez, file, et mets-toi en jogging, il faut que je fasse une machine. Tu me donneras ta jupe pour que je la lave avec les affaires de tes soeurs."
Je montai en trainant les pieds, je comprenais que la semaine allait être dure. Arrivée dans ma chambre, j'ai flemmardé sur mon lit au lieu de me mettre au travail. Dix minutes après, Maman monta et je ne m'étais même pas changé. J'ai vite dégrafé ma jupe pour lui donner.



"Christine, tu m'énerves. Je croyais pourtant t'avoir calmée ce midi. Tu cherches vraiment les ennuis..." lança Maman, alors que je baissais la tête l'air renfrogné.
Elle m'attrapa par les cheveux et me releva le visage : "Regarde moi en face, Christine. Tu vas obéir en vitesse et te tenir à carreau toute cette semaine, ma fille, car sinon tu vas avoir des ennuis, crois-moi..."
Vulnérable ainsi en petite tenue, j'ai tout de suite tenté de protéger mes fesses avec mes mains. Maman, m'attirant contre elle, arriva à dégager mon bras et m'administra trois ou quatre claques sur la culotte et sur les côtés des fesses que le vêtement ne couvrait pas.
Ce n'était pas une fessée à proprement dit, juste un rappel à l'ordre avec les menaces bien claires : "Oui, Christine, tu peux bien essayer de te les protéger, mais si je décide de m'en occuper, tu sais ce qui t'arrivera..."
J'ai supplié, promis de travailler et m'y suis mise dans l'instant. Les trois ou quatre claques tombées ainsi sans prévenir me rappelaient à l'ordre. Mieux valait ne pas chercher une Maman visiblement encore sous le coup de la colère contre moi...
A SUIVRE

mardi 12 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (5)

SUITE 4

Maman était motivée comme jamais...


Et la fessée tombait, claquante et sonore, accompagnée des paroles en forme de sermon d'une mère véritablement vexée d'avoir été trompée par sa fille, d'être tombée dans le panneau, d'avoir cru à cette fièvre qui permettait à la fautive que j'étais de tenter d'échapper à un contrôle dont je craignais le résultat à l'avance...
Maman était motivée comme rarement, comme jamais dirais-je en le vivant de l'autre côté, du côté de la déculottée, exposant sa lune à la colère maternelle.
Je ne savais même pas quoi dire, je suppliais par de petits "Non, non, arrête, je ne le ferai plus", mais c'était une défense réflexe plus qu'une protestation profonde.
J'avais tellement craint d'être prise, de voir ma manoeuvre dévoilée, que la vérité découverte je savais que je le paierais cher. Que la sanction serait exemplaire...
A deux pas de moi, mes soeurs avaient les yeux grand ouverts, mais elles n'avaient même plus ce petit air moqueur, ce petit sourire en coin que je leur connaissais. Visiblement, la leçon maternelle les impressionnait aussi.
C'étaient mes fesses qui rougissaient, mais les mots de Maman étaient tellement menaçants qu'elles imaginaient qu'elles aussi pourraient devenir écarlates un jour de colère maternelle.
Je ne cachais plus mes larmes, je pleurais et accompagnais chaque claque d'un cri ou d'un gémissement, d'une supplication de plus. Mais la main de Maman poursuivait sa tâche correctrice, me délivrant un modèle de fessée, une tannée en règle, une volée dont je me souviens encore.
Quand Maman me délivra une dernière salve de claques assourdissantes, j'en étais à supplier : "Pardon, Maman, pardon. Je ne le ferai plus. Pardon, pardon", une manière de me placer dans une attitude de rédemption, de reconnaître ma faute, d'accepter en quelque sorte cette fessée majuscule.
Je savais aussi qu'au delà de cette déculottée magistrale devant mes soeurs, l'histoire ne s'achevait pas là. Il fallait ensuite déjeuner en famille, repartir au collège avec un mot de Maman, affronter mes camarades, Anne ma voisine, la prof d'anglais, et me douter que les confidences de mes soeurs ébruiteraient en détail mes exploits...
Et, je me doutais même que mes rapports avec Maman n'étaient pas forcément réglés par la seule application d'une bonne fessée...
Sans parler du contrôle que j'espérais zapper par ma manoeuvre et qui m'attendait deux jours plus tard...

A SUIVRE DONC...

dimanche 3 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (4)

SUITE 3
Maman était redescendue en proférant à voix haute ses menaces. J'étais dans un état second, venant de dégringoler de mes nuages ouatés d'espoirs insensés.
Je retombais sur terre, venant de me faire prendre en flagrant délit de triche, de mensonge éhonté, de manoeuvre destinée à rouler tout mon monde dans la farine. Maman, le docteur, la prof d'anglais, mes copines, mes soeurs, bref à mon échelle le monde entier que je sentais prévenant et gentil avec la Christine malade.
Et puis, patatras, la manoeuvre éventée, je devenais la vilaine, la menteuse, la maniganceuse, celle qui avait trahi votre confiance...
Je n'étais pas en état de réfléchir, de me demander comment j'avais pu en arriver là. D'ailleurs, sur le moment je n'arrivais pas à m'en vouloir, je pensais que c'était vraiment pas de chance, que cela avait failli réussir. Et que je n'avais doublement pas de bol, car l'interrogation redoutée n'avait même pas eu lieu. Bref, j'avais fait tout cela pour rien, et j'allais en payer les conséquences...


Maman avait ordonné que je m'habille et je m'exécutais à la hâte, comme s'il n'y avait pas de temps à perdre, mais surtout comme si une obéissance plus prompte pouvait changer quoi que ce soit dans la détermination maternelle...
En bas, mes soeurs avaient mis la table, rajoutant même un quatrième couvert pour moi, ayant compris que j'allais rejoindre les bien portants...
"Maman, est-ce qu'on peut se servir un verre de grenadine, en attendant le déjeuner ?", avait demandé Aline, opportuniste. Maman avait répondu que oui, "mais un seul chacune, pour patienter..."
Habillée, j'avais commencé à descendre à pas feutrés, les jambes tremblantes...
Je m'arrêtai au moment où Maman ayant arrêté le feu sous la cocotte, alla vers le téléphone pour appeler le médecin.
Je n'entendis que la moitié de la conversation mais cela ne fit qu'augmenter mon angoisse : "Allo, docteur, c'est Mme Spaak. (...) Non, non, je ne m'inquiète pas du retard. Au contraire, même. Ce n'est plus la peine de passer... Non, je suis désolée, mais Christine n'est pas plus malade que vous et moi... Oui, elle a joué les souffrantes pour sécher un contrôle au collège... (...) Je suis vraiment confuse, docteur, cela me désole de vous avoir dérangé. (...) Oh, vous êtes gentil de prendre cela ainsi. C'est peut-être courant, comme vous dites, chez les adolescents, mais je trouve cela inadmissible, et il n'est pas question que je tolère cela sous notre toit... (...) Merci encore de votre compréhension. En tout cas, cela ne se reproduira pas, je vous l'assure... (...) Exactement, docteur, ce n'est pas encore fait, mais ma chère fille va savoir de quel bois je me chauffe... Soyez sûr qu'elle va recevoir la fessée qu'elle mérite... Et, veuillez encore nous excuser. A bientôt, docteur..."
Et Maman raccrocha le combiné devant mes soeurs qui jouaient les petites filles modèles et avaient du mal à cacher un large sourire...


"Christine, où es-tu ? Je t'ai demandé de t'habiller et de descendre en vitesse. Cela ne sert à rien de chercher à gagner du temps...", lança-t-elle depuis le salon.
"Je suis prête, je suis là, Maman", répondis-je à mi-voix depuis le couloir du bas, n'osant pas pénétrer dans la pièce où Maman m'attendait...
Avançant sur le pas de la porte, je vis d'abord à droite, assises à côté d'un guéridon avec leurs verres de grenadine d'enfants sages, Aline et Diane qui me regardaient venir, qui riaient sous cape (et presque ouvertement) de ma position tête baissée, genoux tremblants, me mordant les lèvres et me triturant les mains nerveusement.
"Christine, viens ici...", dit Maman d'une voix étrangement calme... J'avançai de deux pas dans la pièce et la découvrai...

Je ne me rappelle même plus de l'expression que faisait son visage, je la découvrais assise sur une chaise dégagée de la table, retournée vers le milieu de la pièce, faisant face à mes soeurs...
Je ne vois plus son visage, mais je vois ses genoux, ses cuisses mi-dégagées, ses mains qui les entouraient, comme pour me les présenter, comme pour m'indiquer que je devais venir m'y étendre...
J'ai eu comme un mouvement de recul que Maman a stoppé d'une phrase : "Christine, j'ai dit : viens ici. Il n'y a rien à discuter..."
J'étais tellement bouleversée par les événements, par ce que je ressentais de la gravité de la situation, j'avais tellement eu peur à l'avance, tellement imaginé que si j'étais prise, ce serait ma fête, que pour une fois je suis presque allée m'allonger moi-même en travers des cuisses maternelles...


C'est Maman qui m'y a basculée, mais j'étais à la limite soulagée de sortir de ce mauvais rêve...
Ma jupe dégagée, je n'ai même pas cherché avec ma main d'empêcher Maman de baisser ma culotte. Cela n'aurait été que retarder l'échéance.
En revanche, le geste maternel dégageant mon ultime protection, avait, me semble-t-il comme une ampleur rare. Comme un besoin de dévoiler pleinement ma lune, de dégager totalement mes fesses pour une correction exemplaire...


"Ah, tu joues les malades imaginaires, ah, tu crois pouvoir tromper ta mère.. Ce n'est pas encore demain la veille, Christine... Et tu vas regretter tes petites combines... Tu t'en souviendras longtemps, ma fille, de cette fessée..." Et sa main se mit à me rougir les fesses avec une vigueur que je ne lui soupçonnais pas...
"C'est tout ce que tu auras gagné, Christine... Et en plus c'était pour un contrôle qui n'a pas eu lieu... J'aurais honte à ta place, moi, de me retrouver encore une fois les fesses à l'air devant mes soeurs... Regardez bien, Aline et Diane, ce qui arrive aux menteuses et aux tricheuses... Et bien Maman les met sur ses genoux, elle leur baisse la culotte et elle leur donne la fessée, oui la bonne fessée que Christine a encore méritée..."
(A SUIVRE...)

vendredi 1 octobre 2010

Mes ruses de Sioux : la malade imaginaire (3)

SUITE 2
Maman était en haut de l'escalier quand le téléphone sonna... Elle s'arrêta devant ma porte de chambre et me dit : "Christine, prends donc ta température. Je réponds et je reviens"
C'était trop beau. Le coup de pouce du destin, j'en étais persuadée, la possibilité de valider ma fausse fièvre sans me faire repérer.
Je pris donc le thermomètre et le plaçai en bonne position, sous les draps.
Maman était redescendue pour rien. L'appelant avait raccroché avant qu'elle n'arrive au combiné. Elle remonta et me demanda si j'avais fait ce qu'elle avait demandé. Je dis oui, sans me presser, prétextant que la minute n'était peut-être pas passée...
Maman patienta trente secondes et souleva le drap pour m'ôter le thermomètre elle-même...
Elle le regarda en faisant la grimace et en me mettant la main sur le front.
"38°4 encore ! C'est quand même beaucoup. Tu es sûre qu'on l'avait bien remis à zéro ?", s'interrogea Maman. Je lui rappelai qu'elle l'avait fait elle-même, mais elle restait sceptique...

Maman était sceptique...








   
Le téléphone sonna à nouveau et Maman quitta la pièce rapidement pour ne pas manquer encore l'appel. J'étais à moitié rassurée et je commençais à croire en ma chance...
Mais l'écho de la conversation en bas changea mon optimisme en angoisse...

Ce que j'entendais me faisait paniquer...

 C'était Anne ma voisine de classe qui venait aux nouvelles. "Oui, c'est gentil de t'inquiéter, Anne... Oui, Christine est souffrante et on attend le docteur. J'allais t'appeler pour te demander de passer après les cours pour dire à Christine s'il y a des devoirs. Peut-être y en a-t-il déjà de ce matin qu'elle pourrait étudier à la maison ?"
Les questions de Maman étaient naturelles, mais je tremblais qu'elle n'apprenne de quoi alimenter sa méfiance.
Anne répondit, mais je n'entendais que la voix de Maman qui répétait :   "Oui, il faudra voir le texte de Rabelais en français. Et puis, tu dis ? La leçon 23 en anglais. (...) Ah oui, le contrôle... Quel contrôle déjà ? (...) Ah, d'accord... Oui, tu n'as qu'à passer ce soir après les cours... Enfin, si... si Christine est encore absente... Donne le bonjour à ta maman. Et merci encore..."
J'avais bien entendu. Elle avait dit : "Si Christine est encore absente..." Je n'allais pas tarder à savoir ce qu'elle entendait par là...
Elle avait l'air très énervée en remontant dans ma chambre... "Donne-moi voir ce thermomètre, Christine. On va vérifier si il marche bien... Et devant moi cette fois..."
Je protestai mais mieux valait faire profil bas. Maman dégagea les couvertures, me fit me retourner et baissa mon bas de pyjama pour introduire l'instrument...
"Mais, Maman, pourquoi, pourquoi ?", questionnai-je en jouant l'innocente.

"Christine, c'est à moi de poser des questions et de te demander pourquoi tu ne m'as pas dit que Mlle Paule avait annoncé un contrôle d'anglais pour ce matin ? Je vois bien la manoeuvre d'une comédienne qui n'a pas envie de travailler... On va le savoir tout de suite... De toute manière, tu n'as pas de chance, Christine, car Mlle Paule a eu une inspection surprise ce matin et elle a fait cours normalement. Le contrôle est reporté à dans deux jours..." ajouta Maman qui comprit en me voyant blêmir qu'il y avait bien anguille sous roche...
 
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 Maman retira le thermomètre et le regarda avec une bouche pincée....

"J'avais deviné..." lança-t-elle. "37°4, Mademoiselle nous a joué une scène du malade imaginaire. Mais, ce n'est pas possible... Tu cherches vraiment les ennuis".
Je tentai de nier : "Maman, je t'assure, je suis malade, j'ai mal au ventre. C'est juste la fièvre qui est tombée".
Elle me répondit par une gifle magistrale. "N'aggrave pas ton cas, Christine. Tu te fiches du monde. Mais ce n'est pas mal au ventre que tu vas avoir, crois-moi... Tu t'en souviendras de ta comédie..."
En bas, le minuteur de la cocotte venait de sonner. Maman m'extirpa du lit et m'ordonna : "Christine, tu te rhabilles immédiatement et tu iras en cours cet après-midi. Je descends à la cuisine et je vais aller appeler le médecin pour qu'il ne passe pas. Qu'est-ce qu'il va penser de nous ?"



Au passage, elle me distribua deux retentissantes claques sur le fond du pyjama. Et elle répétait : "Ah, tu vas me le payer cet affront. Dépêche-toi de t'habiller et descends nous rejoindre... Tu vas comprendre ce que c'est que d'avoir de la fièvre..."

(A SUIVRE)