L'image me rappelle cette fois là où la prof d'anglais avait convoqué Maman pour lui parler de ma conduite, ou plutôt de mon inconduite, de ma propension à chahuter derrière son dos, à chercher à faire rire mes camarades...
Déjà, le trimestre précédent, cette même prof avait rencontré Maman et l'avait informée de mon comportement et d'une moyenne qui descendait dangereusement... Au retour à la maison, cela s'était soldé par une fessée magistrale...
Cette fois, ma moyenne est encore descendue de deux points et mes chahuts vont me valoir un zéro pointé en discipline.
Pendant que Maman discute avec la prof, j'attends dans la cour, assise sur le banc près du gros platane. Il n'y a heureusement plus d'élèves puisque Maman a été convoquée à la fin des cours. Nul ne verra donc mon désarroi, mais l'attente qui se prolonge ne me dit rien qui vaille. La prof et Maman doivent discuter de mon cas et je me doute bien que ma chère mère va assurer Mlle Paule qu'elle allait me remettre dans le droit chemin...
J'ai beau retourner la situation dans tous les sens, je ne vois pas comment je vais pouvoir justifier ma conduite, comment je pourrais trouver des arguments pour amadouer Maman, pour échapper à ce que je sens inévitable...
Je sais qu'en rentrant à la maison, il va y avoir une grande explication... J'en frissonne déjà en me disant que cela va barder... Une petite voix en moi me dit : "Christine, tu peux préparer tes fesses !"
